La FTC demande à Microsoft de payer 20 millions de dollars, car l’entreprise aurait collecté illégalement des informations personnelles via le service en ligne de Xbox.
Microsoft aurait volé les données personnelles d’enfants de moins de 13 ans grâce au service en ligne de la Xbox, entre 2015 et 2020. C'est le gendarme de la concurrence aux Etats-Unis, la FTC, qui accuse le géant américain, lui demandant de verser 20 millions de dollars d’amendes. Pour l’instant, la somme doit encore être approuvée par un tribunal fédéral. Ce cas vise plus particulièrement la création de comptes Xbox qui, jusqu’à la fin de 2021, exigeait un email, une adresse, voire un numéro de téléphone. À noter que cette mesure n'est pas liée au rachat d'Activision-Blizzard par Microsoft, à ce jour toujours en cours.
« La décision que nous proposons permet aux parents de préserver plus facilement la confidentialité des données de leurs enfants sur Xbox et limite les informations que Microsoft peut collecter et conserver sur les mineurs », a déclaré Samuel Levine, directeur du Bureau de la protection des consommateurs de la FTC, dans un communiqué publié le 5 juin 2023. De plus, la plainte pointe du doigt le fait que Microsoft incluait, jusqu’en 2019, une case pré-cochée dans le contrat de service et la politique publicitaire. Elle stipulait que l’éditeur pouvait envoyer des messages promotionnels et partager les renseignements des utilisateurs avec les annonceurs.
Que demande la FTC ?
La FTC souhaite montrer que Microsoft n’est pas au-dessus de la loi COPPA. Celle-ci contraint les services en ligne destinés aux enfants de moins de 13 ans à obligatoirement informer leurs parents lorsque des informations personnelles sont collectées. L'organisme attend également que le service Xbox renforce sa protection de la vie privée.
Ce n’est pas la première fois que le gendarme américain pointe du doigt l’industrie du jeu vidéo. En 2022, Epic Games a été condamné à payer 550 millions de dollars pour « avoir utilisé des paramètres par défaut envahissant la vie privée et des interfaces trompeuses qui ont berné les utilisateurs de Fortnite, y compris les adolescents et les enfants », a expliqué à l'époque la présidente de la FTC, Lina Khan. Suite à cela, l’éditeur avait accepté d’apporter plusieurs modifications à son système, notamment pour mieux éviter les paiements accidentels.