D'année en année, le Bitcoin accueille de nouveaux adeptes sur son réseau, ce qui nécessite toujours plus d'énergie. Cependant, certains œuvrent à trouver des solutions, à l'image d'une équipe de chercheurs qui a récemment mis le doigt sur une alternative étonnante destinée à changer le fonctionnement du Bitcoin.
Le Proof of Work de Bitcoin
De par sa consommation énergétique élevée, le Bitcoin est fréquemment confronté à des reproches concernant son impact environnemental. Précisément, ces critiques se focalisent sur le consensus utilisé par la première cryptomonnaie, à savoir le Proof of Work (preuve de travail).
Le Proof of Work est un processus qui permet de maintenir le fonctionnement du réseau et de vérifier l'exactitude des transactions en Bitcoin. Cependant, pour ce faire, le Bitcoin exploite la puissance de calcul des machines mises à disposition par les mineurs, ce qui requiert une énergie considérable et des coûts importants en électricité.
Ainsi, ce système inscrit dans le code du Bitcoin depuis sa création est constamment remis en question. Par exemple, avec sa campagne de communication baptisée « Change the code, not the climate » (Changez le code, pas le climat), l'association Greenpeace incite les développeurs et les utilisateurs de Bitcoin à passer à un modèle de preuve d'enjeu (Proof of Stake). Le processus permettrait théoriquement de se passer de la puissance de calcul et de réduire ainsi drastiquement l'impact environnemental du Bitcoin, au même titre qu'Ethereum en 2022.
Some climate activists think #Bitcoin is just fake internet money they can safely ignore.
— Greenpeace USA (@greenpeaceusa) March 23, 2023
The truth? Bitcoin is causing dangerous amounts of real-world pollution from its ravenous consumption of fossil fuels, all due to its outdated code.
The solution? #ChangeTheCode pic.twitter.com/7wa7BMCzV5
Cependant, force est de constater que l'idée d'ouvrir le Bitcoin à la possibilité de miner à l'aide de sa trésorerie (comme l'implique le Proof of Stake) n'était pas au goût des intéressés pour diverses raisons techniques et idéologiques.
Une nouvelle solution s'offre à Bitcoin
Des chercheurs ont récemment proposé une nouvelle solution innovante combinant l'informatique quantique et la technologie blockchain.
Une équipe de chercheurs provenant d'universités australiennes et américaines, en collaboration avec l'entreprise de technologie quantique BTQ, a publié un article de recherche dans lequel ils ont présenté un nouveau modèle de validation.
Baptisé "Proof of Work consensus by quantum sampling", celui-ci exploite les techniques de calcul quantique pour valider les transactions sur la blockchain de Bitcoin.
Le concept clé de ce nouveau modèle est l'échantillonnage des bosons, une technique propre aux règles quantiques. Les chercheurs affirment que cette méthode pourrait être une solution pour réduire l'impact environnemental du PoW.
Selon eux, ce nouveau modèle offre plusieurs avantages par rapport aux mineurs actuels. Tout d'abord, le fait de miner des Bitcoins serait bien plus rapide qu'avec des machines classiques. De plus, il serait plus économe en énergie, réduisant ainsi les frais d'électricité nécessaires au minage.
Cependant, pour l'implémenter, les mineurs devraient adopter de nouvelles machines quantiques, ce qui ne court pas les rues actuellement. De plus, bien que la proposition semble prometteuse, il est important de noter qu'il s'agit encore d'une étude préliminaire.
D'ailleurs, cette alternative n'est pas la seule proposition à être étudiée. D'autres chercheurs travaillent actuellement sur d'autres mécanismes tels que le Proof of Reputation, Proof of Burn, etc.
Changer le fonctionnement de Bitcoin, c'est possible ?
Bien que le Bitcoin n'ait pas de dirigeant, l'idée de changer le fonctionnement du Bitcoin n'est pas totalement saugrenue puisque le code de la crypto est open-source. Il faut voir le Bitcoin comme une démocratie dans laquelle il est possible d'instaurer de nouvelles règles moyennant un consensus.
De ce fait, la possibilité de changer le processus de validation de Bitcoin dépend de la volonté et de l'accord de la communauté Bitcoin qui contribuent au protocole. Si toutefois un développeur venait à tenter le coup, il devrait obtenir le consentement d'une majorité de ses utilisateurs : les mineurs et les nœuds du réseau.
Ainsi, il est probable qu'un jour l'informatique quantique soit la réponse aux problématiques de Bitcoin. En tout cas, la solution semble paradoxale puisque l'adoption de la technologie pourrait aussi potentiellement menacer le Bitcoin...