Cela faisait des mois que Microsoft l’attendait. Elle est enfin là ! La validation du rachat d’Activision Blizzard King vient d’être officialisée par un des marchés majeurs. De quoi redonner de l’espoir aux équipes de Phil Spencer qui souhaitent conclure ce projet d’acquisition historique.
Sommaire
- Sauvé par l’Europe
- Sony désavoué
- Microsoft fait un effort sur le Cloud
- FTC/CMA : le combat continue
Sauvé par l’Europe
Le travail effectué auprès du régulateur européen a porté ses fruits : la Commission autorise, sous conditions, l’acquisition d’Activision Blizzard par Microsoft. Cela signifie que les engagements de la firme de Redmond remédient aux problèmes de concurrence soulevés par l’organisme. “La Commission a fondé sa décision sur des éléments de preuves concrets et sur de nombreuses informations et observations provenant des concurrents et des consommateurs, y compris des développeurs et des distributeurs de jeux, ainsi que des plateformes de streaming de jeux en nuage dans l'UE” lit-on dans le communiqué officiel. Cette décision relance le géant américain dans sa course visant à conclure ce rachat historique s’élevant à 69 milliards de dollars, le plus important dans l’histoire de l’entreprise qui soufflera bientôt ses 50 bougies.
Sony désavoué
Central au début de cette affaire, Call of Duty est relégué au second plan. Malgré les estimations alarmantes de Sony, qui assure qu’une exclusivité de la célèbre série pourrait être fatale à PlayStation, la Commission européenne conclut que “même si Microsoft décidait de retirer les jeux d'Activision de la PlayStation, cela ne porterait pas de préjudice grave à la concurrence sur le marché des consoles”. Elle ajoute : “Sony pourrait tirer parti de sa taille, de son catalogue de jeux étoffé et de sa position sur le marché pour contrer toute tentative d'affaiblissement de sa position concurrentielle”. Les craintes de l’actuel leader du marché sont donc balayées d’un revers de manche. Il reste à voir si l’entreprise japonaise décidera de contester cette décision en faisant appel du jugement.
Microsoft fait un effort sur le Cloud
L’enquête approfondie du régulateur avait déterminé que la fusion pourrait nuire à la concurrence sur le marché des services de streaming sur le Cloud. Afin de répondre aux inquiétudes de la Commission, la firme de Redmond s’est engagée à accorder des licences gratuites aux fournisseurs de services Cloud afin que les consommateurs puissent jouer en streaming aux jeux Activision Blizzard qu’ils ont achetés, peu importe le système d’exploitation utilisé et le service souscrit. “Les engagements apporteront des avantages considérables pour la concurrence et les consommateurs, en mettant les jeux d'Activision à la disposition de nouvelles plateformes, dont des acteurs de plus petite taille de l'UE, et en les rendant accessibles à plus d'appareils qu'auparavant” note-t-on dans le rapport. En d’autres termes, si le géant américain parvient à conclure la transaction, tous les jeux d'Activision-Blizzard qui sont disponibles à la vente seront accessibles sur les services de streaming de jeux via le Cloud dans le monde, Microsoft s’étant engagé à rendre cette décision globale plutôt que dédiée aux marchés européens.
FTC/CMA : le combat continue
Dans un communiqué, Bobby Kotick a salué la décision de la Commission européenne et a rappellé que son groupe "a des racines en Europe", la société ayant "été fondée en France" (suite à la fusion entre Activision et Vivendi Games - ndlr). Il continue: "nous avons l'intention d'accroître considérablement nos investissements et notre main-d'œuvre dans l'ensemble de l'UE". Pour rappel, en 2020, la société à qui nous devons les Call of Duty avait fermé ses locaux français situés à Versailles.
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Malgré les concessions de Microsoft faites pour prouver aux régulateurs que le Cloud n’est plus un problème, le régulateur britannique continue de tirer la sonnette d’alarme. Dans une série de messages publiés seulement quelques minutes après la décision de la Commission européenne, la CMA déclare que “les propositions de Microsoft acceptées par la Commission européenne” permettraient à l’ogre américain de “remplacer un marché libre, ouvert et concurrentiel par un marché soumis à une réglementation permanente des jeux que Microsoft vend”.
This is one of the reasons the CMA’s independent panel group rejected Microsoft’s proposals and prevented this deal.
— Competition & Markets Authority (@CMAgovUK) May 15, 2023
While we recognise and respect that the European Commission is entitled to take a different view, the CMA stands by its decision.
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La CMA conclut : “bien que nous reconnaissions et respections le fait que la Commission européenne ait le droit d'adopter un point de vue différent, la CMA s'en tient à sa décision”. Comme prévu, Microsoft va devoir défendre ses positions auprès du Tribunal d'appel de la concurrence britannique (Competition Appeal Tribunal - CAT). Quant aux Etats-Unis, le procès entre Microsoft et la FTC débutera cet été.