Ça vous dit de jouer à une VRAIE expérience next-gen sur PS5 ? Et bah ça tombe bien, parce que c’est pîle ce que tente de proposer Forspoken, le nouveau jeu d’action en monde ouvert qui débarque cette semaine sur la console de Sony. Six ans après Final Fantasy XV, le studio a-t-il livré une aventure en open-world à la hauteur de l’expérience next-gen promise ?
Sommaire
- Une histoire trop classique ?
- Des effets en veux-tu en voilà
- Un parkour magique pour explorer l'open-world
- Des combats virevoltants mais brouillons
- Des options d'accessibilité qui changent l'expérience
- Conclusion
Une histoire trop classique ?
Si vous n’avez pas suivi pas la communication du jeu jusque-là, vous serez quelque peu dérouté d’apprendre qu’il s’agit d’une histoire à la Alice au pays des merveilles. On incarne donc Frey, une orpheline de New York âgée de 21 ans qui tente de survivre en vivant de petits larcins au quotidien. Mais un jour, alors que son appartement vient tout juste de brûler et qu’elle se retrouve à la rue avec son chat Homère, elle met la main sur un bracelet incandescent qui attire son regard. Au contact avec cet artéfact, elle se retrouve alors transportée dans un monde de fantaisie qui lui est inconnu, comme en témoigne la présence menaçante d’un dragon. Tout cela, notre chère Frey l’apprend grâce à Krav, son bracelet parlant qui lui donne des conseils sur ce monde ainsi que des pouvoirs magiques qui lui permettent de se défendre. Rapidement, on apprend qu’Athia est en proie à un phénomène du nom de Brume qui corrompt tout ce qu’il touche, ce qui a contraint l’humanité à se réfugier dans la ville de Cipal. Évidemment, notre héroïne est la seule à ne pas être affectée par le phénomène, et sa mission va être d’aller vaincre les Tantas, anciennes protectrices de ces terres devenues folles et qui semblent être à l’origine de la Brume.
Bon, on ne va pas tourner autour du pot, mais comme on pouvait s’y attendre, le scénario de Forspoken est prévisible avec des retournements de situation que l’on voit venir. En plus de ça, il faut reconnaître que l’univers d’Athia est assez classique, étant un monde de médiéval fantasy rempli d’éléments bien connus de ce genre d’univers. Pour autant, il faut reconnaître que Frey est une héroïne attachante notamment à cause de son passé tragique que l’on découvre dans l’introduction du jeu. De plus, le titre de Luminous met en scène un casting quasi entièrement féminin et varié, chose assez rare pour un triple A de cette ampleur. Un choix que l’on peut d’autant plus salué que l’industrie des blockbusters vidéoludiques nous a longtemps habitués à mettre en scène uniquement des hommes blancs bruns à la barbe mal taillée. Malgré cette diversité bienvenue, c’est donc par son univers et son histoire trop classiques que Forspoken pêche un peu, mais rassurez-vous, le titre se rattrape sur de nombreux autres points.
Des effets en veux-tu en voilà
Pour offrir un rendu présenté comme next-gen, Forspoken se repose sur le Luminous Engine, un moteur de jeu spécialement conçu pour Final Fantasy XV sorti il y a six ans. Entre-temps, le moteur a évidemment connu de nombreuses améliorations qui se ressentent aujourd’hui. Dans FFXV, certains joueurs avaient reproché au titre de ne pas mettre la magie suffisamment en avant alors qu’il s’agit d’un épisode de Final Fantasy. Comme pour corriger le tir, les développeurs semblent avoir entendu ces retours puisque tout le gameplay de Forspoken repose sur les pouvoirs magiques de Frey.
À l’écran, cela donne lieu à un déluge d’effets tous plus impressionnants les uns que les autres grâce aux différents sorts élémentaires de notre héroïne comme la terre, le feu, l’eau ou encore la foudre. Et le plus impressionnant dans tout ça, c’est qu’en mode performance, le titre parvient à rester fluide en 60 images par secondes malgré la tonne d’effets à l’écran. Au total, Forspoken propose trois modes d’affichage différents : performance, qualité et ray-tracing. Au niveau des différences, si le performance propose du 60 images par seconde, cela se fait au détriment d’une certaine finesse et netteté de l’image, avec notamment des cheveux qui pixelisent plus. Mais puisqu’on est en face d’un jeu d’action, on aurait tendance à vous recommander de jouer en performance, histoire de profiter des combats les plus dynamiques possibles.
Pour terminer sur cette partie technique, soulignons que Forspoken tire pleinement partie des capacités de la PS5, ce qui permet de profiter de temps de chargement instantanés pour les voyages rapides. En un claquement de doigts, on peut donc se rendre d’un bout à l’autre de la map, ce qui est vraiment l’un des grands conforts offerts par cette neuvième génération de consoles. Ainsi, c’est pour toutes ces raisons que l’on comprend que la configuration recommandée pour faire le jeu sur PC est assez exigeante et ne sera clairement pas à la portée de tous.
Un parkour magique pour explorer l'open-world
Comme on l’a dit précédemment, Forspoken est un avant tout un jeu d’action en monde ouvert dans lequel l’exploration et la découverte du monde occupent un rôle central. Avant de partir de l’aventure, on se retrouve à Cipal, ville qui sert de bastion à l’humanité et dans lequel on peut entamer des détours, nom donné aux quêtes secondaires du jeu. Mais la plupart du temps, on se retrouve surtout à explorer les diverses régions d’Athia avant d’aller vaincre la Tanta qui règne dans ce coin-là. Chaque biome a ainsi sa propre identité visuelle, que ça soit un désert rocailleux, une zone marécageuse ou encore de vastes plaines.
Ainsi, l’une des principales features de Forspoken n’est autre que le parkour magique dont est capable Frey grâce aux pouvoirs conférés par son bracelet. D’une simple pression de touche, Frey court à toute allure dans les plaines d’Athia, ce qui lui permet d'enjamber avec une grande facilité les obstacles sur sa route, mais aussi de les escalader. Évidemment, cette mécanique n’est pas illimitée puisqu’on dispose d’une jauge d’endurance qui se vide à mesure que l’on utilise ce pouvoir en continu. S’il est déjà très agréable de parcourir Athias grâce au parkour, ce dernier se complexifie à mesure que l’on progresse dans l’aventure pour devenir plus technique mais aussi plus grisant.
Ainsi, on débloque un grappin pour s’accrocher à des éléments du décor ou se projeter dans les airs, un surf pour glisser sur l’eau ou encore un boost de vitesse qui se déclenche avec le bon timing. Tout ça réuni fait que le parkour de Forspoken est très agréable manette en main, en particulier lorsqu’on en maîtrise toutes les subtilités. De quoi rappeler des sensations de jeu entre InFamous et le Marvel’s Spider-Man PS4 d’Insomniac Games. Grâce à cette mécanique peaufinée, cela donne donc envie au joueur d’explorer Athia pour faire les différents contenus annexes qui sont eux plutôt classiques. Défis, bastions abandonnés ou encore sites intéressants, on retrouve les activités typiques que l’on retrouve dans la plupart des open-worlds actuels. De quoi mettre la main sur de l’équipement qui permet d’améliorer les statistiques de Frey.
Des combats virevoltants mais brouillons
En plus du parkour, le coeur de Forspoken se trouve dans les combats qui constituent une grande partie de l’aventure. Pour se défendre face aux monstres corrompus par la brume, Frey dispose des pouvoirs conférés par son bracelet qui lui donne accès à quatre types de magies différentes que l’on débloque tout au long de l’aventure. Tous les types de magie fonctionnent de la même façon, le côté droit de la manette étant dédié aux sorts offensifs et la partie gauche aux sorts de soutien. Chaque élément propose trois types de sorts offensifs et un peu moins d’une dizaine de sorts de soutien, sans compter que chaque magie a son propre sort ultime.
Au total, on a donc un peu moins d’une cinquantaine de sorts à notre disposition que l’on débloque à travers d’un arbre de compétences. De quoi permettre de varier régulièrement d’attaques en combat et d’empêcher une trop grande répétitivité de s’installer. Évidemment, pour éviter d’utiliser toujours les mêmes sorts, les ennemis sont plus ou moins sensibles à tel ou tel élément, ce qui pousse à switcher régulièrement. À l’inverse des sorts offensifs qui peuvent être spammés, les sorts de soutiens ont besoin d’un temps de rechargement avant de pouvoir être utilisés à nouveau. De plus, chaque magie a une d’approche différente, la magie de terre privilégiant les attaques à distances tant que le feu est réservé pour le corps-à-corps tandis que l’eau s’apparente à un arc.
Avec tout ça, on assiste donc à des combats spectaculaires grâce aux effets qui accompagnent le moindre sort, tout en alternant régulièrement de magie. Tout s’enchaîne ainsi avec une grande fluidité, notamment grâce aux combos de sorts qui permettent d’accéder rapidement aux attaques les plus puissantes après une esquive par exemple. Malgré tout, il faut reconnaître que les contrôles de Forspoken demandent un certain d’adaptation pour être pleinement maîtrisés, et donc, appréciés. Il en va de même pour son potentiel, puisqu’en début d’aventure, on se contente d’utiliser en permanence les mêmes sorts, ce qui n’est pas le plus fun vu tant qu’on n'a pas débloqué la deuxième magie. En plus de ça, la contrepartie de ce déluge d’action à l’écran, c’est qu’il n’est pas rare d’être en face de combats particulièrement brouillons où il est difficile de s’y repérer.
Bien conscients de ce défaut, les développeurs ont fait en sorte que la mécanique de parkour serve également à esquiver les attaques ennemies simplement en maintenant la touche prévue pour. Pour que cette mécanique ne rende pas non plus le jeu trop facile, les esquives permises par le parkour coûtent de l’endurance, ce qui fait qu’on ne peut pas l’utiliser en permanence. Et pour ce qui est des attaques ennemies, ces dernières sont accompagnées de symboles lumineux et de flashs évidents pour ne pas mourir bêtement. Et puis, si Frey se fait toucher, le joueur dispose d’une courte fenêtre d’action pour contrer, infliger des dégâts aux ennemis et récupérer sa vie perdue. De nombreux éléments qui permettent donc de compenser la confusion des combats du titre.
Des options d'accessibilité qui changent l'expérience
Avant de conclure, on voudrait revenir sur un aspect important de Forspoken qui rend l’aventure plus agréable que jamais : les options d’accessibilité. En allant faire un tour dans les menus, on se rend compte que les développeurs ont ajouté un grand nombre de réglages pour l’expérience soit plaisante pour tous. D’un côté, on retrouve des options qui permettent de rendre l’expérience plus facile, comme prendre moins de dégâts ou faire en sorte que les ennemis restent plus longtemps au sol. Mais de l’autre, on a aussi des réglages qui rendent le gameplay et l’aventure franchement plus agréables et qu’on vous recommande fortement d’activer.
Vous en avez marre de passer votre temps dans les menus à choisir les sorts de soutiens ? Pas de problème, le jeu switche automatiquement sur les sorts dès qu’ils sont disponibles. Marre de marteler les boutons pour récupérer les objets pour vous ? Pas de soucis non plus, ces éléments peuvent être ramassés automatiquement. Et le mieux, c’est que cela marche aussi pour ce qui est de la narration. Si vous en avez marre des interactions entre Frey et Krav, et son bracelet, et que ce dernier ne vous donne des indications, vous pouvez les réduire au strict minimum. Pour toutes ces raisons, on vous invite fortement à passer du temps dans les menus, car les options disponibles permettent de rendre l’expérience plus fluide et agréable que jamais.
Conclusion
Avec Forspoken, Square Enix propose une aventure techniquement impressionnante qui prend tout son sens dans son monde ouvert plutôt qu’à travers sa narration. Si l’histoire et l’univers sont aussi classiques qu’on pouvait s’y attendre, c’est manette en main que cette nouvelle licence dévoile tout son potentiel. Avec son parkour grisant et sa cinquantaine de sorts disponibles, le titre de Luminous Engine offre une expérience virevoltante, avec des combats qui en mettent plein aux yeux, quitte à être parfois brouillons. Tout cela est rendu possible grâce au Luminous Engine qui parvient à proposer une action fluide malgré le déluge des effets affichés à l’écran et des temps de chargement réduits au minimum. De quoi découvrir dans de bonnes conditions le monde ouvert d’Athia aux côtés de Frey.