En ce moment, il ne se passe pas un jour sans que le projet de rachat d’Activision Blizzard par Microsoft ne soit évoqué. Il faut reconnaître que le géant américain est en train de mener une véritable guerre sur plusieurs fronts. Celui de l’image tout d’abord, en tentant de prouver aux médias que ce rachat serait bénéfique pour toute l’industrie. Celui de la concurrence ensuite, en bataillant avec les trois principaux régulateurs du marché pour qu’ils donnent leur feu vert. Vers une fin heureuse ?
Sommaire
- Le feuilleton continue
- La Commission européenne et la CMA en renfort ?
Le feuilleton continue
Comme vous le savez déjà si vous nous suivez régulièrement sur JV, la proposition de rachat d’Activision Blizzard par Microsoft est pour le moment malmenée par les principaux régulateurs du marché que sont la FTC (États-Unis), la CMA (Royaume-Uni) et la Commission européenne. Ces agences ont estimé qu’une exclusivité de Call of Duty pourrait être très mauvaise pour la concurrence sur ce secteur, alors que l’arrivée de jeux Activision dans le Game Pass en Day 1 rendrait le service trop puissant. Cela fait depuis plusieurs mois que Microsoft se défend bec et ongles face aux différentes accusations, qu’elles proviennent des régulateurs ou de son principal concurrent, Sony.
En décembre 2022, la FTC a engagé une procédure visant à bloquer le rachat sous l’impulsion de sa présidente, Lina Khan, connue pour être hostile aux monopoles des GAFAM. Néanmoins, l’agence a choisi de déposer la plainte devant son tribunal administratif plutôt que de saisir le tribunal fédéral. Cela signifie qu’un terrain d’entente peut encore être trouvé afin que le deal soit définitivement validé. Pour cela, le géant américain devra hypothétiquement accepter diverses concessions. Vous l’aurez compris, si la communication n’est pas totalement rompue entre Microsoft et la FTC, les échanges rapportés sont visiblement houleux. Nous rappelons que parmi les experts qui s'affairent à rendre le mariage Microsoft/Activision possible, nous retrouvons Rima Alaily, une habituée de ce genre d’affaires délicates.
La Commission européenne et la CMA en renfort ?
C’est par l’intermédiaire de l'utilisateur de Resetera Idas, à qui nous devons déjà beaucoup d’informations liées à cette affaire de rachat, que l’on en sait un peu plus sur l’état d’esprit de Microsoft après les déconvenues de ces dernières semaines. Le rapport de MLex, une organisation médiatique indépendante fournissant des analyses sur le risque réglementaire, à propos de l’audience préliminaire indique que toutes les solutions potentielles proposées à la Commission européenne et à la CMA seront également proposées à la FTC. Beth Wilkinson, l’avocate principale de Microsoft, espère ainsi que cela permettra d’amener une résolution positive qui conviendra à tout le monde. Les deux parties ont convenu d’un calendrier accéléré pour que la FTC puisse inspecter les documents rapidement.
L’information la plus croustillante vient d’une déclaration de Beth Wilkinson au juge administratif. Elle explique que malgré tout, si aucune solution n’est trouvée avec la FTC, l’opération sera poursuivie et conclue dans toutes les juridictions ayant accepté le deal. Autrement dit, si la Commission européenne et la CMA approuvent le projet d’acquisition, alors Microsoft fera la sourde oreille quant aux revendications de la FTC. Elle considérera que le deal est validé et ira de l’avant. Par voie de conséquence, l’agence dirigée par Lina Khan voudra sûrement amener l’affaire devant le tribunal fédéral, mais si les régulateurs des deux autres marchés les plus importants approuvent le rachat, il sera très difficile d’apporter des arguments valables. Et Microsoft le sait. Pour le moment, le géant américain semble donc plutôt confiant quant aux décisions de la CMA et de la Commission européenne. Le régulateur britannique a par ailleurs reporté au 26 avril le délai réglementaire pour la publication de son rapport final de l'acquisition. Ce délai était précédemment fixé au 1er mars. Néanmoins, cela n’empêche pas la CMA de publier son verdict avant la date précisée.
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