Peu importe leur légitimité, les actions en justice peuvent parfois mener loin, très loin. Cette affaire incroyable pourrait bien rapporter des millions à ces spectateurs mécontents…
On ne plaisante pas avec les cinéphiles
Se rendre au cinéma ou louer un film uniquement pour le plaisir d’y retrouver son acteur favori, ça n’a rien d’exceptionnel. Mais si l’acteur en question n’apparaissait finalement pas dans le long métrage, comment réagiriez-vous ? C’est l’étonnante affaire qu’un couple de spectateurs déçus a portée devant les tribunaux, et cela pourrait bien leur rapporter plusieurs millions de dollars…
Yesterday, un trailer mensonger ?
Sorti au cinéma à l’été 2019, Yesterday est une comédie britannique réalisée par Danny Boyle (Trainspotting, Slumdog Millionaire, Steve Jobs) sur un scénario de Richard Curtis (Quatre Mariages et un enterrement, Coup de foudre à Notting Hill, Love Actually). Yesterday raconte l’histoire d’un jeune homme considéré comme un loser qui devient subitement le plus grand auteur-compositeur du monde. Son truc ? Il est tout simplement le seul à se souvenir de l’existence des Beatles… et de leurs chansons. Pour donner vie à ce scénario improbable de pure comédie, on trouve dans le rôle principal l’acteur Himesh Patel ainsi que l’actrice Lily James, avec en guest star le célèbre Ed Sheeran.
Jusque-là, rien de problématique. Sauf que l’une des bandes-annonces de Yesterday laissait clairement entendre que l’actrice Ana de Armas serait elle aussi dans le film. En définitive, toutes les scènes avec Ana de Armas ont été coupées au montage et celle-ci est donc absente du long métrage. C’est donc la stupeur qui s’empare de deux fans américains d’origine californienne ayant chacun déboursé la somme de 3,99 dollars pour louer le film Yesterday sur Amazon Prime, convaincus d’y retrouver l’actrice Ana de Armas. N’ayant pas froid aux yeux, les deux individus ont porté plainte contre Universal Studios pour publicité mensongère et leur plainte a été jugée recevable. L’affaire doit être jugée le 3 avril 2023 et les deux plaignants réclament pas moins de 5 millions de dollars !
5 millions de dollars en jeu
Il faut savoir que les studios de cinéma peuvent être poursuivis en vertu des lois sur la publicité mensongère s’ils diffusent des bandes-annonces trompeuses. Côté Universal Studios, les avocats ont tenté de faire valoir qu’un trailer est « une œuvre artistique et expressive qui raconte une histoire de trois minutes sur le thème du film et doit donc être considérée comme un discours non commercial. » Un argument rejeté par le juge qui a considéré que la créativité ne l’emportait pas sur la nature commerciale d’une bande-annonce. Celle-ci est censée fournir aux consommateurs un aperçu du film, et tant pis si cela ouvre la porte à d’autres plaintes concernant les innombrables scènes des trailers qui n’apparaissent jamais dans les versions finales des longs métrages. A ce compte-là, pensez-vous que la séquence parodique de 2001, l’Odyssée de l’espace apparaîtra bel et bien dans le film Barbie ? Si ce n’est pas, il faudra peut-être songer à porter plainte.