L'ambiance n'est actuellement pas au beau fixe entre Microsoft et Sony, qui s'opposent par déclarations interposées au sujet du rachat d'Activision Blizzard King depuis plusieurs semaines. On savait qu Microsoft était prêt à faire des concessions, et on en connaît désomais un peu mieux la nature.
Microsoft x Activision : un rachat sous haute tension
Le rachat d'Activision Blizzard King par Microsoft, annoncé en janvier 2022, est encore loin d'être acté. Tout le monde travail dur pour concrétiser l'accord, mais le processus doit être validé par les différents régulateurs dont le travail et de protéger les consommateurs évitant que des monopoles ne se créent. Certains pays, comme l'Arabie Saoudite et le Brésil, ont d'ores et déjà validé le deal entre les deux entreprises, mais d'autres se montrent beaucoup plus pointilleux. L'Union Européenne a lancé une enquête approfondie, de même que la CMA au Royaume-Uni. De son côté, la Federal Trade Commission américaine a annoncé vouloir porter l'affaire devant le tribunal administratif afin de bloquer (ou au moins de ralentir) le processus de rachat.
L'un des arguments de la FTC, qui consistait à dire que Microsoft avait menti à l'Union Européenne au sujet de l'exclusivité de certains jeux Bethesda, a été démonté par l'UE elle-même, qui a communiqué pour indiquer que Microsoft n'avait jamais fait une telle promesse. Mais au-delà des régulateurs, Microsoft fait face à une farouche opposition de la part de Sony, qui multiplie les déclarations en défaveur du rachat. Au centre de cette bataille médiatique, on trouve Call of Duty, la licence phare d'Activision Blizzard King. Sony craint en effet que Microsoft ne transorme cette licence en exclusivité, limitant l'accès du public au jeu, et réduisant les revenus générés. Des arguments qui ont été entendus au Royaume-Uni et au sein de l'Union Européenne, qui a d'ailleurs ajouté le poids du système d'exploitation Windows dans la balance.
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Pour montrer patte blanche, Microsoft a proposé un premier accord de trois ans à Sony, qui a rejeté cette proposition "inédéquate à plusieurs niveaux". La firme, par l'intermédiaire de Phil Spence, a ensuite indiqué qu'elle était prête à faire des concessions sur la durée afin de rassurer tout le monde, avant de signer des accords avec Nintendo et Valve pour 10 ans si le rachat était validé. Brad Smith en a d'ailleurs profité pour déclaré que si les dirigeants de Sony voulaient discuter, c'était tout à fait possible. Pour l'heure, le constructeur de la PS5 n'a rien accepté, et ne compte visiblement pas laisser Microsoft gérer la licence Call of Duty. Dans le podcast Second Request, Phil Spencer a estimé que la stratégie de PlayStation est d’asseoir sa place de leader en minimisant la puissance de la marque Xbox :
Sony essaie de protéger sa domination sur le marché des consoles. Leur manière de l’accroître est de rendre la Xbox plus petite. Ils ont une vision de l’industrie très différente de la nôtre. Ils ne sortent pas leurs jeux le même jour sur PC, ils ne mettent pas leurs jeux dans leur service d’abonnement dès le jour de la sortie.
Call of Duty dans le PlayStation Plus pendant 10 ans ?
Pourtant, Microsoft a bien proposé un nouvel accord à Sony, si l'on en croit les informations relayées par Bloomberg. Cet accord, proposé avant que la FTC n'annonce son intention d'aller au tribunal, contenait deux points principaux. D'une part, l'assurance de voir les jeux Call of Duty sortir sur les consoles PlayStation pendant 10 ans et, d'autre part, de les intégrer au PlayStation plus afin de répondre à l'inquiétude de voir les jeux disponibles dans le Game Pass. Néanmoins, nos confrères ne précisent pas si l’accord prévoit que chaque opus soit disponible dans le PS Plus dès sa sortie.
Quoi qu'il en soit, Sony ne semble pas avoir accepté cette proposition, ou n'y en tout cas pas encore répondu. On peut donc imaginer que la "bataille" va se poursuivre, chacun apportant des arguments et des garanties pour faire pencher la balance de son côté. Rappelons également que l'intention de la FTC de porter l'affaire devant le tribunal administratif n'a, pour le moment en tout cas, aucune influence réelle sur le processus. Quoi qu'il en soit, on sait l'Union Européenne rendra son verdict au plus tard le 31 mars 2022 et que la CMA devrait aussi prochainement s'exprimer.