Alors que la sortie de God of War : Ragnarok est imminente, la rédaction de JV vous propose un petit retour en arrière sur les précédents titres de la franchise phare de Santa Monica Studio. Oubliez la mythologie nordique et les combats sur PS2 ou PS3, on va aujourd'hui vous parler des aventures de Kratos sur PSP : Chain of Olympus et Ghost of Sparda.
Sommaire
- Ready at Dawn, un prétendant aux PlayStation Studios
- Chain of Olympus, une aventure à la hauteur de la PS2 ?
- Ghost of Sparta, un second opus efficace mais boudé
- God of War: Origins Collection, ou le passage à la PS3
Ça y est, God of War : Ragnarok est au tournant, plus de quatre ans après le God of War (2018) qui a marqué le grand retour de Kratos dans un épisode aux allures de reboot puisqu'on retrouve notre spartiate dans le monde de la mythologie nordique. Mais bien avant ce changement de formule radical, il ne faut pas oublier que sur PS2 et PS3, God of War était des beat'em up plus classiques qui ont fait les grandes heures de ces consoles. Mais au-delà de la trilogie numérotée bien connue des possesseurs de consoles Sony, la série phare de Santa Monica Studios a eu droit à des épisodes spin-off mais qui n'ont pas à rougir face à leurs homologues consoles. Ces jeux, ce sont God of War : Chains of Olympus et God of War : Ghost of Sparta, les aventures sur PSP de Kratos.
Ready at Dawn, un prétendant aux PlayStation Studios
Pour comprendre les origines de ces épisodes moins connus, il faut revenir au lendemain du lancement du tout premier jeu de la franchise, le tout simplement nommé God of War alors fraîchement sorti sur PS2 en 2005. Quelque temps plus tard, le studio Ready at Dawn toque à la porte de Santa Monica Studios pour leur proposer de développer un nouveau jeu de la franchise, mais cette fois sur PSP, la console portable de Sony qui venait alors tout juste de sortir dans le monde entier.
Et si le nom de Ready at Dawn ne vous dit rien, c'est bien normal, puisqu'il s'agit d'un studio qui s'est fait relativement discret ces derniers temps. Pourtant, l'entreprise est créée au départ par Didier Malenfant, un ancien de chez Naughty Dog, vous allez voir que ça va avoir de l'importance pour la suite, mais aussi par deux anciens de Blizzard. Au départ, leur tout premier projet n'est autre que Daxter, un jeu sur PSP dans lequel on incarne le petit animal du fameux duo Jax and Daxter, une licence créée au départ par... Naughty Dog. Par la suite, le studio va s'occuper des God of War sur PSP, puis du portage des jeux sur PS3, mais aussi de la version sur Wii d'Okami.
Au-delà de tout ça, Ready at Dawn est surtout connu plus récemment pour The Order : 1886, une exclusivité du début de la PlayStation 4. À son annonce, le projet avait fasciné par la beauté de ses graphismes et la qualité de sa mise en scène. Mais à l'arrivée, les joueurs étaient déçus à cause de la courte durée de vie du jeu, mais aussi de ses phases de gameplay finalement peu nombreuses et trop couloirs. Alors que l'entreprise aurait pu devenir un studio phare de Sony aux côtés de Naughty Dog (The Last of Us, Uncharted), Sucker Punch (Ghost of Tsushima, inFamous) ou Guerilla Games (Horizon, Killzone), l'échec du projet l'a empêché d'acquérir cette position. Une situation qui a de quoi rappeler l'histoire de Bend Studios (Syphon Filter) dont le succès mitigé de Days Gone n'a pas aidé à se faire une place au sein de PlayStation Studios. Aujourd'hui, Ready at Dawn se fait plus discret et propose des jeux sur VR, comme les Lone Echo.
Chain of Olympus, une aventure à la hauteur de la PS2 ?
Pour en revenir à Chain of Olympus, retour en 2007. Au départ, le jeu est annoncé le 25 avril 2007 avec dans la foulée une démo disponible sur UMD, le fameux format des jeux sur PSP. Finalement, le titre sort un peu moins d'un an plus tard, en mars 2008, partout à travers le monde. En ce qui concerne le développement, ce dernier semble s'être plutôt bien déroulé puisque les équipes se sont servies du moteur de leur précédent projet, Daxter, qui était déjà un jeu en 3D. Pour ce God of War, de nombreuses nouvelles fonctionnalités ont été ajoutées pour rendre l'aventure plus épique que jamais et le résultat s'est avéré impressionnant, comme nous le verrons un peu plus tard.
Niveau scénario, il s'agit du deuxième jeu dans la chronologie de God of War, entre God of War : Ascension et le tout premier God of War de 2005. Pourtant, il s'agit du quatrième titre de la franchise en termes de sortie, puisqu'il est publié après God of War II : Divine Retribution, mais aussi God of War : Betrayals, un jeu mobile dont on vous parlera bientôt sur le site. Dans tous les cas, dans cette première aventure de Kratos sur PSP, on retrouve notre héros qui obéit aux ordres d'Athéna qui va devoir empêcher Morphée et Perséphone de prendre le contrôle de l'Olympe tandis qu'Hélios, dieu du soleil, a disparu. Une nouvelle histoire épique et tragique pour l'ancien capitaine de Sparte qui travaillait alors au service des dieux olympiens.
Au-delà de son histoire, c'est surtout au niveau de son gameplay que Chains of Olympus réussit à être le plus convaincant. Alors que la PSP dispose de boutons en moins comparée à la manette de la PS2, Ready at Dawn a réussi à adapter la jouabilité de God of War sur console de salon au format portable, pour des sensations similaires, soit une petite prouesse en soi. Ainsi, les lames du chaos signatures de Kratos sont toujours aussi jouissives à manier, tout comme les nombreuses armes secondaires que l'on ramasse tout au long de l'aventure. Et puis, on a droit également à des attaques qui consomment la jauge de magie pour alterner encore plus entre les options de combats.
Pour toutes ces raisons, Chains Olympus est un vrai succès critique dès sa sortie, au point de devenir le jeu PSP le mieux noté de Metacritic, avec un indice de 91. Un succès qui se ressent aussi au niveau des ventes, puisqu'il s'en est écoulé 3,2 millions d'exemplaires, ce qui fait de lui le septième jeu le plus vendu de la console. À l'époque, la presse et les joueurs saluent avant tout les graphismes, vraiment impressionnants pour la PSP, mais aussi le sentiment de jouer à un véritable épisode de God of War mais simplement au format portable et sans concessions majeures.
Ghost of Sparta, un second opus efficace mais boudé
Dans la foulée du succès de ce premier jeu, Ready at Dawn enchaîne avec le portage Wii de Okami la même année sorti avec un mois d'écart. Mais forcément, vu la réception, un second opus entre rapidement en production pour tenter de répéter l'opération. Ainsi, Ghost of Sparda a droit à un développement express puisque le jeu est prêt en à peine 23 mois, soit moins de deux ans. D'un côté, il faut se rappeler qu'on est en face d'un projet pour un jeu portable, donc moins gourmand en ressources qu'un jeu pour les consoles HD, mais aussi parce que les équipes ont pu reprendre le moteur du premier jeu pour gagner du temps.
Dès les premières informations, on apprend que le but de ce nouvelle aventure est de faire comme son prédécesseur, mais en plus grand, un peu comme God of War : Ragnarok d'ailleurs. À la tête de ce projet, on retrouve Dana Jan, le lead level designer du premier jeu, qui récupère la place de Ru Weerasuriya, qui était directeur sur Chains of Olympus. Ainsi, Dana Jan promet que Ghost of Sparda va proposer "25% de gameplay en plus" que son prédécesseur, dans le sens où cette aventure comprend plus de monstres variés et plus de combats de boss qu'auparavant. Pour ce qui est des graphismes, l'objectif est aussi de pousser la PSP dans ses retranchements, encore plus qu'avant, notamment en proposant plus d'adversaires à l'écran que jamais.
Pour l'histoire de ce Ghost of Sparda, le titre se place entre God of War, premier du nom, et God of War II. Cependant, il s'agit du sixième jeu de la franchise, puisqu'il sort la même année que God of War III, mais quelques mois plus tard. De quoi mettre la pression sur ce nouveau projet. Niveau histoire, on retrouve une fois de plus Kratos, hanté par les visions de son passé de mortel et qui est à la recherche de ses origines. Dans cet objectif, il atterit à Atlantis au sein de laquelle il rencontre Callisto, sa mère, qui lui apprend que Deimos, son frère, est en vie. Ainsi, Kratos va descendre dans le domaine de la mort pour sauver son frère et affronter Thanatos, dieu de la mort.
En se reposant sur les acquis de son aîné, Ghost of Sparda a aussi droit à un accueil critique particulièrement positif. En pagaille, la presse salue l'histoire du jeu, ses cinématiques et ses illustrations graphiques. Mais à côté de ça, on reproche à cette nouvelle aventure sa trop grande proximité avec son prédécesseur, avec finalement peu d'élements inédits du côté du gameplay, même si on a droit à des armes secondaires inédites efficaces. Et puis, ce second épisode reproduit le miracle de son aîné, en proposant une nouvelle claque graphique sur PSP. Sur ce point-là, certaines critiques sont dithyrambiques, et n'hésitent pas à dire que l'aspect visuel du titre est plus beau que certains jeux PS2, voire à la hauteur d'une expérience PS3, ce qui est quand même assez exagéré. Malheureusement, si le jeu cumule les qualités, on ne retrouve pas le même succès populaire, puisque seules 1,2 million exemplaires se sont écoulées, faisant du titre le 15ème jeu le plus vendu de la PSP.
God of War: Origins Collection, ou le passage à la PS3
Pour terminer ce tour d'horizon des aventures de Kratos sur PSP, finissons par évoquer le cas de la God of War Collection Volume II qui, comme son nom l'indique, rassemble les deux titres mais dans des graphismes améliorés, évidemment, puisqu'il s'agit d'une version PS3. Une fois de plus, c'est Ready at Dawn qui s'en occupe, et grâce à la première collection, la PS3 devient la console qui accueille tous les jeux God of War au sein d'une même machine. Malgré tout, les ventes de cette compilation sont plutôt discrètes, avec seulement un peu plus de 700 000 copies écoulées.
God of War sur PSP, c'est donc un succès pour Sony puisque Ready at Dawn a réussi à offrir à la console portable une véritable vitrine technologie pour prouver aux acteurs du marché que la machine pouvait proposer des titres à la hauteur des jeux consoles. Quelques années plus tard, lors du lancement de la PS Vita, PlayStation reproduira l'expérience avec Uncharted : Golden Abyss qui parvient à être tout aussi impressionnant. Malheureusement pour Ready at Dawn et Bend Studios, ces derniers n'auront pas réussi à s'imposer comme des studios incontournables pour Sony sur la génération PS4, ce qui explique pourquoi on ne les retrouve pas aujourd'hui dans les PlayStation Studios.