Un jeu Batman sans Batman… C’est la promesse de Warner Games faite aux fans qui attendent depuis 7 longues années, et la sortie d’Arkham Knight, un nouveau jeu Batman. La pilule fut difficile à avaler pour certains et les critiques n’ont pas tardé à pleuvoir avant même d’avoir le jeu entre les mains. Finalement, Gotham Knights est-il le digne successeur du Chevalier Noir ?
Sommaire
- Histoire
- Graphismes
- Gameplay
- Scénario
- Contenu
- Conclusion
Histoire
La révélation est surprenante, pour ne pas dire stupéfiante, mais il va falloir s’y faire. Batman est bel et bien mort dans Gotham Knights, et cela ne fait pas partie d’un plan à tiroirs multiples imaginé par Bruce Wayne. L’annonce de sa mort a des répercussions directes sur la ville de Gotham qui plonge littéralement dans le chaos le plus total. Les criminels de tout bord se sentent alors pousser des ailes, et reprennent le contrôle des différents quartiers de Gotham. Les vilains les plus emblématiques de l’univers de Batman ne sont pas en reste, et sortent de l’ombre, histoire de mettre à exécution leurs plans machiavéliques.
Parmi eux, il y a bien entendu Harley Quinn ainsi que d’autres personnages cultes dont nous tairons le nom afin de ne pas spoiler, même si le studio les a déjà tous révélés… ou presque. Face à la montée de la criminalité, les acolytes de Batman décident de prendre la relève. Batgirl, Nightwing, Red Hood et Robin accompagnés d’alliés de longue date enfilent le costume, déterminés à assainir la ville de Gotham et surtout à lever le voile sur le mystère entourant la mort de leur mentor. Une légendaire et ancestrale organisation dirigerait dans l’ombre la ville, et serait responsable de la disparition de Bruce Wayne. Cette organisation… c’est la Cour des Hiboux.
Graphismes
"Gotham est un personnage à part entière du jeu." Certains utilisent ce poncif à tort et à travers, mais dans le cas de Gotham Knights, c’est tout simplement vrai. La Bat-Family ne serait rien sans la cité qu’elle a juré de protéger, et l’inverse est également vrai. La ville de Gotham est ici sombre, sale, crasseuse, moite, et gothique, et brûle de mille feux grâce aux éclairages inspirés des films néo-Noir et des néons. Cela donne un cachet particulier à cette vision de Gotham encore jamais vue, ni dans un jeu vidéo, ni dans un film, même si les visuels de The Batman avec le Battison s’en rapprochent un peu.
La Gotham imaginée par les artistes s’annonce comme la plus grande jamais bâtie, et cela ne fait aucun doute après avoir parcouru la cité de long en large. Cette cité portuaire s’étend véritablement sur des hectares, et se composent d’une multitude d’îles reliées par des ponts ce qui permet aux développeurs d’afficher toujours plus de détails dans les zones visitées. Puis Gotham toise les cieux avec ses gratte-ciel afin d’offrir un terrain de jeu idéal à nos héros qui utilisent le fameux grappin pour fendre les airs. Il est également possible et très plaisant de rester sur le plancher des vaches et d’enfourcher la Batcycle - la moto de Batman - le temps d’une visite à tout berzingue dans les rues de la cité.
Techniquement parlant, Gotham Knights maîtrise son sujet et fait honneur à la PlayStation 5, aux Xbox Series et au PC. Il n’a clairement pas à rougir face à la concurrence. Au contraire, en plus de ses visuels soignés, Gotham Knights propose une expérience fluide sur toutes les machines auxquelles il est destiné. OK, sur consoles de salon, le jeu est cappé à 30 images par seconde, et souffre encore de quelques baisses de framerate au passage d’un pont, mais pour le reste… rien à redire. Sur PC en revanche, les joueurs peuvent profiter des tant espérées 60 images par seconde, et configurer le jeu pour en tirer la meilleure expérience possible, même si cela peut s’avérer un poil compliqué à paramétrer.
Gameplay
Dans jeu vidéo, il y a "jeu". Il est donc grand temps d’aborder le gameplay de Gotham Knights qui repose sur trois piliers… l’enquête, l’infiltration et le combat. Les adaptations de Batman se sont trop souvent arrêtées à son côté bagarreur prompt à faire sauter des chicots sans s’intéresser à ses autres qualités. Batman est à l’origine un détective (le D de DC est là pour Detective et il vient de Batman ), et il le prouve dans Gotham Knights. Enfin… ce sont ses acolytes qui le prouvent lors de phases d’enquêtes un peu trop guidées, mais qui ont le mérite de mettre au premier plan les aptitudes de détective de nos héros. Rien de sorcier là-dedans ! Ils examinent des scènes de crime, relèvent les indices, puis les recoupent pour déterminer les prochaines missions, mais ça permet de varier les plaisirs entre deux séquences "Action".
Nos justiciers savent employer la force brute lorsque la situation l’exige. Gotham Knights met un point d’honneur à faire de ses héros des guerriers accomplis, et le système de combat va dans ce sens. Il s’inspire notamment de la saga Marvel’s Spider-Man, plutôt que de celle d’Arkham, et repose sur un mix d’esquives, de combos et d’aptitudes. Il en résulte des affrontements nerveux, accessibles, et techniques d’où se dégagent un vrai sentiment de puissance. L’apprentissage se fait à la dure, dans la mêlée. La maîtrise du système de combat n’en est alors que plus grisante. Mais, car il y a un mais… et c’est l’un des seuls points noirs niveau gameplay. La caméra a tendance parfois à s’égarer. Cela ne pose problème que par instant, et n'enlève rien au plaisir de combattre dans Gotham Knights.
L’infiltration n’est pas en reste, et complète la formule avec justesse. Les justiciers peuvent décider de rester dans l’ombre… ou non d’ailleurs… et d’éliminer les ennemis en toute discrétion grâce à de nombreux gadgets et à leurs aptitudes. Il est recommandé de marquer les ennemis, de désactiver les caméras, et de réduire au silence toute menace sans se faire repérer. Selon le personnage sélectionné, ces séquences gagnent en profondeur et en opportunités. Batgirl et Robin sont à privilégier lors des phases d'infiltration au contraire de Red Hood qui est taillé pour le combat. Faire preuve de discrétion est fun dans Gotham Knights, même si l’intelligence des ennemis demeure artificielle.
Finissons avec un grand classique des jeux vidéo modernes… la surcouche RPG qui est supposée accentuer le sentiment d’immersion. Dans Gotham Knights, ces mécaniques issues des jeux de rôle ne sont pas de simples gadgets. Elles ont un réel impact sur le gameplay et sur la manière d’aborder les missions. Mieux encore, elles sont à l'origine d’un vrai sentiment de montée en puissance des héros. Nos justiciers débloquent de nouvelles aptitudes une mission après l’autre, mais aussi des costumes et des armes ce qui leur permet d’affronter des ennemis toujours plus puissants et dangereux.
Scénario
Gotham Knights s’inspire d’un arc narratif de Batman particulièrement apprécié des lecteurs, celui de la Cour des Hiboux. Pourtant, le studio n’adapte pas à la case près ce comics. Au contraire, il s’en éloigne volontairement pour proposer une histoire épique et inspirée qui devrait plaire aux fans. Il n'est cependant pas nécessaire de connaître l’univers de Batman sur le bout des doigts pour profiter pleinement de Gotham Knights. Les non-initiés perdront probablement quelques subtilités scénaristiques et autres clins d'œil au cours de l’aventure… et c’est tout.
Les développeurs mettent le paquet pour raconter le drame qui frappe la Bat-Family. La mise en scène ne lésine jamais sur les cinématiques visuellement irréprochables et encore moins sur les effets pour rendre justice à la lutte acharnée qui oppose les Chevaliers de Gotham et le Mal qui ronge la cité. En parlant de Mal, les scénaristes piochent dans le matériau source… les comics… pour enrichir les différentes intrigues dont celle de la Cour des Hiboux et d’Harley Quinn. Par contre, l’absence très remarquée de certains vilains iconiques de la franchise devrait faire grincer des dents les fans les plus exigeants.
Contenu
Avec quatre héros mis à la disposition des joueurs pour autant de manières d’aborder chaque mission, Gotham Knights assure déjà l’essentiel… une vraie rejouabilité. L’aventure qui demande une vingtaine d’heures pour se terminer varie donc selon le personnage que vous décidez d’incarner. Les 4 justiciers possèdent des styles très différents, et se jouent différemment, même si les bases de gameplay restent les mêmes. Nightwing joue les acrobates. Robin fait preuve de discrétion. Batgirl est une dur à cuir. Red Hood, pour finir, privilégie la force brute et les armes à distance.
Gotham Knights se différencie des précédents jeux "Batman" par son approche multijoueur. En effet, il est intégralement jouable seul ou en coopération à 2 joueurs, et les développeurs ont pensé à tout. Aucun des joueurs n’est forcé de suivre l’autre. Les deux héros peuvent se séparer pour résoudre divers crimes dans la même ville de Gotham, la même instance de jeu, avant de se rejoindre pour remplir une mission bien précise. Niveau gameplay, la coopération se traduit par des attaques combinées forcément stylées et des combats de boss qui varient selon que vous soyez seul ou accompagné d’un allié.
L’histoire principale ainsi que les différents arcs narratifs centrés sur les vilains risquent de vous occuper plusieurs nuits, et c’est sans compter sur la multitudes de crimes prémédités ou opportunistes qui se déroulent en ville. Chaque patrouille est synonyme de braquages, de vols et de prises d’otages qui ne peuvent rester impunis. Et comme si cela ne suffisait pas, Gotham regorge de Batarang à trouver, et même de courses de Batcycle, histoire de mettre à l'épreuve vos compétences de pilote. Sur le papier, Gotham Knights semble riche en activités, ce qui est vrai, mais dans les faits, ces missions annexes et crimes finissent par trop se répéter, principalement en fin d’aventure.
Conclusion
Batman est mort et pourtant sa légende se poursuit. Gotham Knights coche toutes les cases du jeu d’action-aventure ambitieux et maîtrisé. Sans être parfait, ce jeu offre aux fans une épopée super-héroïque digne de ce nom, et c'est bien là l’essentiel.
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