Bitcoin aurait pu voir le jour sous une forme différente il y a 100 ans … Henry Ford, le célèbre fondateur de l’entreprise automobile Ford, semblait déjà animé par l’idée d’une monnaie basée sur l’énergie comme alternative à l’or. Et si la théorie avancée par Ford avait servi à Satoshi Nakamoto dans l’élaboration du Bitcoin ?
Henry Ford voulait remplacer l’or
Le 4 décembre 1921, Henry Ford offrait une interview pour le journal quotidien New York Tribune. A travers celle-ci, le célèbre entrepreneur du secteur automobile y a exposé quelques idées innovantes pour l’époque…
Baptisé « Ford remplacerait l’or par une monnaie énergétique et arrêterait des guerres », l’article fait état des ambitions de Ford pour le futur de l’économie américaine.
Vous le savez sûrement, l’or à une place prépondérante dans l’économie et la finance depuis des siècles. Le métal précieux a notamment servi de réserve de valeur au dollar jusqu’à 1971. Le stock variable de l’or et son monopole par les institutions bancaires posaient déjà un problème il y a plus d’un siècle. Selon son argument, avec une telle accumulation des systèmes bancaires, les nations n’avaient aucun mal à financer les guerres. Précisément, sans cet obstacle, Ford considérait que cette mauvaise répartition de l’or favorisait les conflits armés dans un contexte d’entre-deux-guerres.
Une « monnaie énergétique » comme ancêtre des cryptos
C’est pourquoi celui-ci a commencé à repenser ce modèle économique calqué sur l’or. Il y a un siècle, l’homme a notamment émis l’idée de construire une monnaie basée sur l’utilisation active de l’énergie pour concurrencer l’or :
"Dans le cadre du système de monnaie énergétique, la norme serait qu’une certaine quantité d'énergie exercée pendant une heure correspondrait à 1 dollar. Il s'agit simplement de penser et de calculer en des termes différents de ceux qui nous sont imposés par le groupe bancaire international. Auxquels nous nous sommes tellement habitués que nous pensons qu'il n'y en a pas d'autres." explique Henry ford le 4 décembre 1921 dans le New York Tribune.
Le stock « immédiat » de l’énergie et la non-possibilité de stockage aurait permis, selon Ford, de mieux réguler la monnaie. En ce sens, l’entrepreneur proposait déjà de créer un système monétaire basé sur des unités de puissance généré par « la plus grande centrale électrique ».
Une idée qui résonne encore 100 plus tard…
Henry Ford avait 100 ans d’avance sur Bitcoin
Si Ford n’a pas eu la possibilité de développer concrètement ce modèle, un certain Satoshi Sakamoto a expérimenté cette idée à grande échelle en utilisant le réseau mondial : Internet. Fondée en 2009, la monnaie électronique dénommée Bitcoin ressemble à l’idée d’Henry Ford.
Pour fonctionner, le réseau de Bitcoin utilise un processus de validation appelé preuve de travail (proof-of-work : PoW). La blockchain, l’architecture réseau derrière la cryptomonnaie, a vocation à numériser la confiance. Pour exercer ce principe, Bitcoin met en concurrence plusieurs mineurs et leurs forces de calcul représentées par des machines (cartes graphiques, ASICs…). Ce matériel utilise de l’électricité pour répondre à une équation et ainsi valider les « blocs ». Pour cette raison, la cryptomonnaie est largement corrélée au coût de l’énergie, et donc, semble se rapprocher de l’idée d’une « monnaie énergétique » pensée 100 plus tôt par Henry Ford.
Une coïncidence étonnante puisqu’à travers ses nombreuses interventions en ligne, Satoshi Nakamoto n’a jamais mentionné le concept théorisé par Henry Ford.
Loin des préoccupations écologiques, Ford n’a cependant pas tout prédit… En effet, bien que le modèle de Bitcoin soit plus transparent que l’industrie de l’or, la cryptomonnaie est, par définition, énergivore. Ainsi, alors que Bitcoin a été créé pour répondre aux défaillances du système bancaire à la suite de la crise économique de 2008, il fait maintenant face à un retournement de force.
En pleine conscience écologique, plusieurs nations pointent son aspect polluant pour interdire définitivement son usage, si le réseau ne devient pas plus éco-responsable – par le biais d’exploitation d’énergie renouvelable notamment. Des solutions plus radicales existent, à l’image d’Ethereum, qui utilise maintenant un système de validation, non plus basé sur l’utilisation de l’énergie, mais sur la trésorerie.