L’affaire Activision/Xbox/Playstation continue d’animer l’actualité. Après l’annonce de la proposition de rachat émise par Microsoft au début de l’année, la chute du cours de Sony qui a suivi et les premiers avis des instances régulatrices, voici venu le temps des rires crispés et des champs de bataille médiatiques. Aujourd’hui, c’est le PDG de la firme de Redmond qui sonne le clairon à un moment où les marchés doutent de la finalisation du rachat.
Xbox vs PlayStation : le pouvoir des mots
Nous vous parlions il y a quelques jours des échanges musclés entre Sony et Microsoft à propos de la proposition de rachat d’Activision-Blizzard. Pour rappel, ce rapprochement historique pesant 68,7 milliards de dollars fait débat au sein des instances régulatrices. Récemment, les autorités de la concurrence britanniques et néo-zélandaises ont exprimé leur souhait d’approfondir l’examen de cette union qui pourrait entraîner "une diminution substantielle de la concurrence sur un ou plusieurs marchés" d’après leurs rapports. Des premiers avis forcément bien accueillis par Sony, qui a déclaré que “donner le contrôle à Microsoft des jeux Activision, comme Call of Duty, aurait des conséquences négatives majeures pour les joueurs et pour le futur de l'industrie”. “Retirer Call of Duty des consoles PlayStation n’aurait aucun sens commercial étant donné la position de leader de Sony sur le marché des consoles” répondait Phil Spencer, le boss de Microsoft Gaming.
“Laissez-nous être de vrais concurrents”
La concurrence et les parts de marché. Ce sont précisément sur ces deux points que Satya Nadella, l’actuel PDG de Microsoft, a rebondi lors d’une interview accordée à Bloomberg. Après avoir rappelé que dans le secteur du gaming, le chiffre d’affaires de Microsoft plaçait l’entreprise largement derrière Sony – faisant du groupe japonais un leader de l'industrie – Satya Nadella a insisté sur le fait que la Xbox n’était qu’en “quatrième ou cinquième position”. En outre, il précise que la compagnie japonaise continue de s'agrandir, elle qui a récupéré Savage Game Studios, Bungie ou encore Haven au cours de cette année 2022. "Donc, s'il s'agit de concurrence, faisons en sorte qu'il y ait de la concurrence" s’amuse-t-il. Par ces mots, le PDG de Microsoft torpille les arguments qui voudraient que la Xbox soit en position dominante en cas de mariage avec Activision-Blizzard. De rapides calculs montrent que si le feu vert est donné par les régulateurs, Microsoft pourrait devenir la deuxième compagnie de jeux vidéo du monde (en matière de revenus), arrivant d'une courte tête devant Sony, mais restant derrière Tencent. "Bien sûr, toute acquisition de cette taille fait l'objet d'un examen minutieux, mais nous sommes très, très confiants quant à notre faculté à nous en sortir" ajoute Satya Nadella.
Des déclarations rassurantes contre le scepticisme des marchés
Comme le rappelle Bloomberg, les interrogations des régulateurs qui vont mener à des analyses approfondies semblent avoir jeté un froid auprès des investisseurs. Avant que Satya Nadella ne s’exprime, le cours de l’action Activision-Blizzard s’élevait à 75,32 dollars, un montant largement en dessous des 95 dollars par action proposés par Microsoft en cas d’acquisition validée. De quoi démontrer le doute des marchés financiers. Nous précisons que la veille de l’annonce du mariage envisagé entre les deux mastodontes, l’action d'Activision-Blizzard s’élevait à 65 dollars, et qu’elle avait bondi à 82,31 dollars le jour où la firme de Redmond publia son communiqué. Depuis que le PDG de Microsoft a pris la parole chez Bloomberg et qu’il a confirmé sa confiance quant à la finalisation du rachat, le cours d’Activision-Blizzard est en hausse. Il a clôturé à 77,03 dollars (+2,27 %) le jeudi 22 septembre. Il reste à voir si la tendance se confirmera dans les semaines à venir.