Quand on parle de la redevance TV, il faut comprendre que c’est un abus de langage. En effet, cette taxe ne finance pas que la télévision publique, mais aussi la radio, ainsi que l’INA (Institut National de l’Audiovisuel). Ce service public permet aux français métropolitains ainsi que ceux des DOM-TOM de bénéficier de chaînes publiques qui ont pour but d’avoir une grande neutralité de ligne éditoriale. Avec le vote qui a eu lieu ce week-end, beaucoup de choses vont changer pour tous les français.
La fin de la redevance audiovisuelle : quels changements ?
C’est ce samedi dernier que nos députés ont voté en première lecture la suppression de la redevance audiovisuelle. Jugé coûteux pour les français (138€ par an en France métropolitaine et 88€ en Outre Mer), le ministre de l’économie Bruno Le Maire voulait déjà porter ce projet de suppression depuis un bout de temps.
Considérant que la France est un pays “trop taxé”, les députés LREM (parti présidentiel) et RN ont voté conjointement la suppression de la redevance audiovisuelle malgré l’opposition de la NUPES.
Pour Gabriel Attal, le ministre des comptes publics, il assure que mettre un terme à la redevance ne sonne pas la fin de l’indépendance de l'audiovisuel public.
En effet, cet impôt prélevé en même temps que la taxe d’habitation concerne pas moins de 23 millions de foyers français, les étudiants et ceux ne possédant pas de TV étant exonérés de cette taxe.
Pour rappel, le but d’avoir un audiovisuel public sert avant tout à maintenir une ligne éditoriale plus neutre, notamment vis-à-vis du monde politique, mais aussi d’être sûr de savoir comment était financé les journalistes et autres éditorialistes.
Violer ce pacte pourrait amener à des financements extérieurs pour ces chaînes TV et radios, comme c’est déjà le cas pour de nombreuses chaînes. En effet, des milliardaires comme Vincent Bolloré ou encore Patrick Drahi détiennent des chaînes comme CNews ou encore BFMTV, ce qui peut amener à des conflits d’intérêts sur la ligne éditoriale des dites chaînes TV.
Financés à hauteur d’environ 3 milliards d’euros par an, les médias publics ont un but vital pour la démocratie. Désormais, si la loi est adoptée suite à son passage au Sénat, les financements seront beaucoup plus flous.
Redevance TV : vers une nouvelle taxe ?
Évidemment, ces programmes ne vont pas disparaître du jour au lendemain, et pour l’instant, il faut continuer de les financer.
Pour pallier cela, les députés RN et LREM ont proposé le prélèvement d’une fraction de la TVA de tous les citoyens français, un impôt qui nous concerne tous puisque qu’il s’agit d’une taxe présente pour tous nos achats.
En plus de la violation de l’indépendance des programmes TV et radios publics, les députés NUPES avance qu’il s’agirait d’un impôt injuste puisqu’il concerne tous les français, y compris sans téléviseurs, et tous ceux qui en sont exonérés.
Cependant, la ministre de la culture, Rima Abdul Malak, assure que ce changement de méthode de financement ne va pas enlever la garantie d’une presse publique indépendante, et que ces 138€ non payés pourront bien servir aux français.