Entre les récentes victoires sur Dragon Ball FighterZ et Street Fighter IV, la France s'est particulièrement illustré dans le domaine des jeux de versus fighting. Wawa, Luffy, mais aussi Kayane ou encore Keev sont autant d'exemples de petits prodiges de l'esport français. Retour sur ce terreau fertile qu'est l'hexagone.
Sommaire
- Luffy, le petit prince de Street Fighter
- Dragon Ball FighterZ : un autre fleuron de l’esport français
- La France, un terreau fertile pour les jeux de combat
Luffy, le petit prince de Street Fighter
Même si vous ne vous intéressez pas à l’esport, il y a fort à parier que vous connaissiez Luffy. On ne vous parle pas là du héros de One Piece, mais bien du pseudo du joueur français Olivier Hay, véritable figure de la scène e-sportive de Street Fighter. Luffy a aujourd’hui un palmarès impressionnant, couplé à une histoire atypique. Initialement joueur de RPG, il découvre tard les jeux de combat, et pourtant c’est très vite la révélation.
Quatre ans seulement après avoir mis la main pour la première fois sur Street Fighter IV, il s’illustre lors de l’EVO 2014, le plus grand tournoi de versus fighting au monde. Malgré un début de compétition difficile, le jeune Luffy n’en démord pas et se hisse parmi les huit derniers joueurs en lice, une première pour un Européen. Mais l’exploit ne s’arrête pas là ! Luffy remporte en effet le tournoi cette année-là, devenant ainsi le meilleur joueur de Street Fighter au monde, encore une fois, une première pour un Européen.
Si l’exploit n’a pas été renouvelé lors des EVO suivants, Luffy s’est tout de même imposé comme une figure majeure de l’esport. Le petit prodige français du monde du versus fighting a ainsi ouvert la voie pour de nombreux autres après lui. C’est notamment le cas de Mister Crimson, champion européen, qui l’a battu lors du Red Bull Kumite de 2021, ainsi que d’autres très grands joueurs mondiaux, pour finalement remporter la compétition.
La relève française est donc bien présente, même s’il ne faut pas pour autant enterrer le grand Luffy. Ce dernier s’est en effet illustré il y a quelques mois lors du Stunfest, le festival de jeu vidéo rennais. Mais cette année, on retiendra surtout un autre événement qui a eu lieu il y a quelques heures seulement (au moment où nous écrivons ces lignes) sur un autre jeu de versus fighting : la victoire de Wawa sur Dragon Ball FighterZ.
Dragon Ball FighterZ : un autre fleuron de l’esport français
Contrairement à Luffy, Wawa (Marwan Berthe de son vrai nom) a commencé le versus fighting sur un autre jeu, qui a une aura toute particulière en France : The King of Fighters XIII. Passant une grande partie de sa jeunesse sur le jeu, il développe de grandes aptitudes aux jeux de combat et se laisse même tenter par de rares tournois. Mais c’est en 2019 que la carrière de Wawa va réellement commencer sur Dragon Ball FighterZ.
Alors âgé de 17 ans, le jeune joueur se fait particulièrement remarquer. Si bien que l’année suivante, il fait partie des favoris des Dragon Ball FighterZ World Tour Finals, et ce bien qu’il soit face à des mastodontes de la scène comme GO1 et SonicFox. Mais c’est cette année que le Français a particulièrement brillé. Il suffit de jeter un œil sur son palmarès des derniers mois pour comprendre : premier au Heat Wave 2022, premier au Community Effort Orlando et encore premier au Bum’s Birthday Bash.
Et l’apogée a eu lieu ce 17 juillet au cours de la compétition officielle de Dragon Ball FighterZ, les Dragon Ball FighterZ World Championship Finals. Écrasant ses adversaires à coups de 3-0, Wawa a remporté, sous les couleurs de BMS Esport, le titre de champion du monde de Dragon Ball FighterZ. Une consécration pour le jeune joueur, mais qui ne doit pas pour autant relâcher la pression. Pour asseoir sa suprématie, il lui reste encore à remporter l'EVO en août prochain et battre GO1, reconnu comme le meilleur joueur de Dragon Ball FighterZ, contre lequel il n'a pas encore gagné en match officiel.
Mais si on regarde d’un peu plus près le line-up de cette compétition mondiale, il n’y a pas que Wawa qui était venu représenter la France. Sur 16 joueurs, ils étaient trois Français. Seuls le Japon et les Etats-Unis ont présenté plus de joueurs (quatre chacun). Qui plus est, ces derniers ont enregistré des résultats plus que corrects, avec Yasha de chez Solary à la quatrième place du classement et Jila à la huitième. Petit à petit, la France est donc bien en train de s’installer comme une terre fertile pour les joueurs professionnels de Dragon Ball FighterZ, et même du versus fighting en général.
La France, un terreau fertile pour les jeux de combat
Car si quand on parle esport, on a tendance à penser à League of Legends et à la Karmine Corp, c’est pourtant bien dans le domaine des jeux de combat que la France s’illustre le plus. Prenons la scène esportive sur Soul Calibur par exemple. À l’EVO 2019, les Français étaient parvenus à décrocher deux places dans le top 10 : Skyll et Kayane (d’ailleurs ancienne championne du monde féminine sur Super Street Fighter IV). On peut également noter les performances de Keev, qui avait particulièrement le vent en poupe avant la pandémie qui a pas complètement chamboulé les compétitions de versus fighting.
Et comment ne pas parler de William Belaïd, alias Glutonny ? Notre Wario préféré a fait vibrer la France plus d’une fois, que ce soit au cours du GENESIS ou de l’EVO. Si le meilleur joueur français de Super Smash Bros. Ultimate a su décrocher de nombreux titres européens, on espère encore le voir grappiller un titre mondial sous les couleurs de Solary.
Plus largement, ils sont nombreux dans le paysage français à faire vivre la scène du versus fighting. Ken Bogard, Abou, RZA, FlashNo47, TPK, Fauster, Damascus ou encore Norman Genius sont autant d’acteurs, casters, joueurs et autres organisateurs qui contribuent à démocratiser et agrandir cette grande famille en France.
Le versus fighting c'est un terreau social pour beaucoup de gens, conclut TPK. Nous retrouver, ça fait partie de notre culture, ça participe à renforcer l'engouement. Les compétitions en ligne, ça devient ennuyeux. Malgré tout j'ai hâte de la suite, je suis très optimiste pour notre scène.
TPK pour L’équipe
Cet aspect communautaire qui prend particulièrement bien en France fait de notre pays un terreau particulièrement fertile pour la scène du versus fighting. Les joueurs sont nombreux, ils sont bons et les fans répondent de plus en plus à l’appel. Il suffit de voir les stats et réactions du tweet annonçant l’arrivée de Yasha dans les rangs de Solary pour réaliser l’engouement grandissant autour de cette scène esportive. Si elle peut a priori paraître bien moindre par rapport à toute la hype autour de League of Legends, c’est pourtant peut-être bien là que se trouve l’avenir de l’esport français. Le versus fighting est-il en passe de quitter son titre de vilain petit canard, au moins dans le cœur des spectateurs ? Rien n'est moins sûr, mais en tout il est en très bonne voie.
Le futur meilleur joueur du monde nous rejoint pour dominer la scène Dragon Ball FighterZ !
— Solary (@SolaryTV) July 15, 2022
Venez le supporter dès demain pour les Worlds de DBFZ et dans moins d'un mois pour l'EVO ⭐️
Bienvenue dans la famille @Yasha94_ 💙💛#SLYWIN pic.twitter.com/pT7AEWDLJL