Au-delà du titre Champion Edition qui rappellera des souvenirs à bon nombre d’entre nous, cette nouvelle itération de Street Fighter V ne cache pas son ambition et promet d’être la version ultime que tous les fans de la série attendaient. À l’image d’un bon vin, on dit généralement qu’il faut plusieurs années pour qu’un jeu de baston arrive à maturité et c’est notamment pour cette raison, parfois teintée de l’incompréhension du public (devant repasser à la caisse), que le dernier né de la série a fait l’objet de nombreuses mises à jour. Rééquilibrage du gameplay, amélioration du roster, évolutions multiples… le polissage, débuté avec l’Arcade Edition, se concrétise aujourd’hui avec cette Champion Edition. Si la perfection n’est pas de ce monde – certains choix pouvant chagriner les experts de la licence – on s’en approche considérablement.
Clin d'oeil à la première version boostée de Street Fighter II , la Champion Edition est tout simplement la mouture ultime, sorte d'édition GOTY de Street Fighter V. À l'intérieur, les joueurs retrouveront tous les DLC sortis jusqu'à maintenant, tous les personnages (dont un inédit avec Seth dans sa forme féminine), plus d'une trentaine d'environnements et plus de 200 costumes. Tous les ajouts liés aux modes de jeu et à l'équilibrage des combats sont également présents. De quoi s'éclater pendant des heures et des heures. Il reste quelques bonus à débloquer mais ils sont vraiment infimes.
Avant toute chose, difficile de ne pas avoir une pensée pour les joueuses et les joueurs qui ont claqué toute leur Fight Money (quand ce n’est pas de l’argent réel) au cours des derniers mois. Il suffit en effet de se rendre dans la boutique ingame de cette Champion Edition pour comprendre que la quasi-intégralité du contenu est débloquée. Si la majorité des acheteurs sera ravie de se retrouver avec 40 personnages, 34 arènes et plus de 200 costumes (Halloween, Noël, diverses séries de Capcom…), certains sentiront peut-être flotter un léger air de trahison – même, s’il est bon de le rappeler, le titre est vendu à une trentaine d’euros.
Muscle ton jeu Robert !
Comparé à ce qu’il était en 2016, Street Fighter V a pris du galon. Ce qui fait la différence, au-delà des optimisations sur lesquelles nous reviendrons plus loin, c’est bien évidemment son contenu. Rachitique à sa sortie, celui-ci s’est considérablement enrichi au fil des années pour devenir pratiquement inattaquable. Il suffit de jeter un œil sur le menu pour s’en convaincre : un mode arcade (avec plusieurs variations), un mode histoire scénarisé (et l’extension « cinématique »), du versus, du team battle, des défis journaliers octroyant des bonus, l’indispensable mode entraînement, du multi local ou encore, et c’était attendu, des affrontements en ligne qui sont un peu plus stables. Le netcode, cible des joueurs les plus aguerris, a été revu par Capcom. Le patch correctif ne fait, malheureusement, pas encore l’unanimité mais on note tout de même une amélioration notable.
Du côté du gameplay, les habitués retrouveront bien évidemment leurs réflexes en quelques minutes là où les débutants risquent, dans un premier temps, d’être complètement noyés par le flot d’éléments que comporte cette version. Et c’est encore plus vrai lorsqu’on se frotte aux joueurs en ligne qui sont, pour beaucoup, des combattants expérimentés. Toutefois, que les possesseurs des anciennes versions se rassurent, plusieurs personnages ont subi quelques évolutions et la manière d’appréhender leurs déplacements n’est plus la même. L’autre évolution notable provient des V-Skills et V-Triggers qui sont désormais doublés. Autant dire que l’entraînement n’est pas à prendre à la légère si vous voulez tous les maîtriser.
Jeu, Seth et match
Si vous aimez le personnage de Seth, cette édition pourrait bien vous convenir. Dans sa nouvelle forme, le boss de Street Fighter IV se voit doté de courbes féminines. Cette transformation physique s’accompagne de coups totalement inédits qui en font un protagoniste encore plus redoutable qu’auparavant. Un peu comme Dural dans Virtua Fighter , il a la capacité d’absorber la manière de combattre des adversaires ou même de déplacer son vortex pour frapper son vis-à-vis. Parmi les autres joyeux lurons du casting, on retrouve Gill, le boss de Street Fighter III Third Strike , qui a été ajouté par l’éditeur au début du mois de janvier. Soulignons tout de même que certains éléments, comme les 4 stages du Capcom Pro Tour ainsi que plusieurs costumes, sont payants (9,99 euros tout de même le stage !) mais c’est du chipotage. En revanche, il est regrettable que la version physique ne contienne pas tout le contenu. Pour obtenir l’upgrade kit, il faut passer par un code fourni dans la boite du jeu. Et forcément, dans le cas d’une revente, c’est plus compliqué… On peut également pester contre les pubs qui s’affichent en plein jeu pour passer à la Champion Edition (il est possible, moyennant 25 euros de passer de l’Arcade Edition à la Champion Edition). Cette version est clairement la meilleure mais il y a des méthodes qui continueront de faire parler.
Points forts
- Netcode plus stable...
- Enfin un roster digne de ce nom
- Contenu gargantuesque
- Gameplay toujours plus efficace
Points faibles
- ... mais pas encore optimal
- Quelques manques (4 stages, etc.)
- C'est quoi ces pubs ?
- Est-ce vraiment la dernière version ?
Ultra complet et agréable à jouer, Street Fighter V : Champion Edition est une porte d’entrée très intéressante pour les joueurs qui débutent. Cette version, qui est la plus complète à ce jour, promet de nombreuses heures de jeu et n’est pas avare en nouveautés. Évidemment, pour les personnes qui se sont procurées les DLC au fil des mois, la pilule sera sans doute plus délicate à avaler. Heureusement, les quelques ajustements et l’apparition de Seth sous sa nouvelle forme ne manqueront pas d’intriguer les adorateurs de la licence de Capcom. Street Fighter V reste une valeur sûre du jeu de baston.