Apple et le jeux vidéo, c’est loin d’être une histoire d’amour. La plateforme Mac est connue pour ne pas être optimisée pour le jeu et l’immense majorité des gamers se tournent vers une machine Windows pour éponger leur soif. En revanche, la dernière version de macOS arrive avec encore des améliorations liées au gaming. Apple va-t-il enfin s’y mettre pour de bon et rivaliser avec Windows 11 ?
Le jeu sur Mac actuellement, un bilan assez mitigé
Jouer sur un Mac, c’est possible. Steam, Epic, Origin, ou encore Battle.net sont là mais comme on le sait, il y a une belle flopée de titres qui ne sont pas disponibles sur chacun de ces stores. Il existe bien des logiciels d’émulation pour retranscrire Windows sur un Mac, mais c’est loin d’être une réelle solution qui peut perdurer. À noter qu'il reste possible, si vous avez une bonne connexion, de profiter du cloud gaming avec des offres comme le GeoForce Now.
Avec Apple Arcade, le service de jeux à la demande disponible pour 5€ par mois, quasiment tous les jeux destinés au mobile sont compatibles macOS, avec un portage optimisé aux petits oignons. En revanche, ce n’est pas avec ce genre de titres qu’Apple saura convaincre les hardcore gamers PC actuels. Mais est-ce vraiment l’objectif d’Apple ?
Nombreux sont ceux qui ne jurent que par le PC et il faudrait leur passer sur le corps plutôt que de les faire passer chez Apple. Mais Apple est en train de s’améliorer. La marque a tâté le terrain avec la puce M1 et passe maintenant à la vitesse supérieure.
Concrètement, les Mac en sont capables, et ils le prouvent déjà. Vous pouvez déjà jouer sans problème à des tonnes de titres comme CS:GO, tous les jeux Blizzard (sauf Overwatch), LoL, Minecraft… ce qui manque, ce sont les gros AAA bien gourmands.
C’est une bonne idée pour Apple de se lancer dans le gaming
Les Mac se vendent bien, très bien même. La vente de PC est en baisse alors que la série des M1 parvient à convaincre un public de plus en plus large. Parmi ces clients conquis, il y en a forcément qui veulent profiter de macOS mais aimeraient bien conserver leurs habitudes de gamer régulier.
Si les virus et autres malwares sont plus présents sur les PC, ce n’est pas uniquement parce que Windows est moins protégé que macOS. C’est surtout dû au fait qu’il y a beaucoup plus d’utilisateurs Windows que Mac. Donc, si les ordinateurs Apple deviennent de plus en plus courants, les développeurs seront forcément intéressés par le développement parallèle de leurs œuvres sur Mac.
Apple n’axe pas son marketing sur les joueurs de jeux vidéo, mais cela commence à changer, et on l’a vu lors de la keynote WWDC.
Apple met un pied de plus dans le gaming avec macOS Ventura
Quand on y pense, ça fait rêver : un ordinateur avec tous les avantages d’un Mac, compatible avec tous les jeux du monde du PC, et capable de les faire tourner à la manière d’une configuration haut de gamme.
C’est peut-être le début d’une nouvelle aventure avec l’arrivée de la nouvelle version de macOS appelée Ventura. Metal 3, la nouvelle version de l’API d’accélération graphique d’Apple est là. Elle sert entre autres aux développeurs pour programmer leurs jeux afin qu’ils soient optimisés dans l’architecture iOS et macOS. Trois nouvelles fonctionnalités sont ajoutées :
- MetalFX Upscaling : c’était nécessaire pour les Mac.. Supporté nativement par Apple et disponible aux développeurs pour accélérer la création et le rendu graphique en haute résolution, en ajoutant de l’upscaling sur des frames initialement beaucoup moins gourmandes. C'est un peu l'équivalent du DLSS chez Nvidia ou de FSR chez AMD.
- Fast resource API : une seconde API dédiée à l’optimisation des temps de chargement dans les jeux
- Une amélioration du Ray Tracing
On a donc droit a un peu plus que du simple peaufinage, et on est ravis.
Pendant la keynote de la WWDC, Apple a ainsi annoncé l’arrivée de No Man’s Sky et de Resident Evil Village dans la liste des jeux compatibles Mac, utilisant les nouveaux outils ci-dessus. D’un côté, cela montre qu’Apple est prêt à commencer à aligner les gros jeux sur leur plateforme. D’un autre côté, être aussi fier d’ajouter deux jeux montre bien qu’il y a encore pas mal de chemin à parcourir.
Les puces M1 et M2, le socle pour l’avenir du gaming chez Apple
Cela fait déjà deux ans que la puce M1 est là : avec l'optimisation d’Apple sur son hardware et son software, les Mac sont capables d'afficher des performances similaires à des PC gaming puissants, le tout dans un format bien plus compact, faisant beaucoup moins de bruit et avec une consommation énergétique nettement moindre.
Avec l’annonce de la puce M2, Apple monte encore en puissance avec un CPU 35% plus performant et un GPU 25% plus performant que la version M1. On a pu voir sur les MacBook Pro M1, M1 Pro et M1 Max la façon dont Apple maîtrise son sujet, avec des machines efficaces, qui ne chauffent que très peu et qui doivent être poussés très loin avant d’actionner les ventilateurs.
Le problème des composants persiste
Outre le software, ce qui fait toujours défaut à Apple, c’est l'évolutivité. À moins que vous achetiez un Mac Pro qui démarre à 6000€, tous les ordinateurs Mac, portables ou fixes, ont leurs composants soudés, ce qui rend toute modification de configuration impossible.
Apple tient à garder le contrôle sur les composants qui sommeillent dans leurs machines. Cela a des avantages comme la fiabilité et l’optimisation, mais ce genre d’argument ne tient pas la route pour ce qui est du jeu. Même si un Mac M2 est assez puissant pour faire tourner des jeux AAA, devoir en racheter un dès qu’il ne l’est plus n’est pas une solution viable.
Bientôt un vrai rival de Windows 11 ?
On sait qu’Apple n’aime pas faire les choses à moitié. Néanmoins, il est tout de même probable que la marque ouvre un peu plus le champ des possibles aux joueurs occasionnels pour qu’ils puissent profiter de vrais jeux tout en gardant les avantages du Mac.
La firme de Cupertino bosse dur sur les deux axes importants pour proposer la meilleure expertise gaming : le logiciel avec la compatibilité et l’optimisation, et le matériel avec des processeurs graphiques de plus en plus performants, même sur les MacBook les moins chers.
Il y a de cela quelques années, si vous jouiez sur Mac, on vous riait au nez, et il y avait de bonnes raisons à cela. De l’eau va couler sous les ponts avant que macOS ne rivalise également avec Windows 11 pour le gaming. Apple pagaie doucement, mais sûrement.