Si vous pensez qu’Apple n’a connu que des succès, vous êtes loin du compte : la compagnie qui a créé l’iPhone, le MacBook et l’iPad a eu son lot d’échecs, dont certains sont particulièrement cuisants. Voici les plus beaux flops de la Pomme.
Sommaire
- Le Macintosh Portable (1989) : 7kg à transporter
- Newton MessagePad (1993) : l’ancêtre de l’iPhone et de l’iPad
- Macintosh TV (1993) : L’Apple TV des années 90 (ou presque)
- L’Apple III (1980) : le premier véritable échec
- Pippin - ou Pipp!n - (1996) : la console maudite
- Ping (2010) : le réseau social dédié à la musique
- iPod Hi-Fi (2006) : l’enceinte connectée avant l’heure
100 millions d’iPhone 12 écoulés en 7 mois, 23 millions de Mac vendus en 2020, 450 millions d’iPod à travers le monde… Les succès d’Apple frisent parfois l’insolence et l’on se demande parfois si la compagnie a déjà connu de véritables échecs. Eh bien figurez-vous que oui, et encore heureux : avec plus de 46 ans d’existence, la compagnie californienne a lancé énormément de produits et de services, dont certains ont laissé peu de traces dans l’histoire de la technologie, ou alors pour les mauvaises raisons. Vous allez ici découvrir ou redécouvrir des produits étranges, surprenant, trop en avance ou tout simplement mal fichus, qui ont coûté quelques millions de dollars à la compagnie fondée par Steve Jobs.
Le Macintosh Portable (1989) : 7kg à transporter
En 2022, vous avez peut-être fait l’acquisition d’un MacBook Air M1 : un superbe ultraportable de 1,2 kg avec un écran aux couleurs éclatantes et 15 heures d’autonomie. 33 ans auparavant, Apple lançait son premier ordinateur portable, dans un format quelque peu différent. Le Macintosh Portable pesait en effet 7 kg (!) et proposait un écran et noir et blanc limité à 640x400 pixels (ce qui était très bien pour l’époque). À l’intérieur du Macintosh Portable, on trouvait un processeur Motorola 68000 cadencé à 16 MHz, similaire à celui de l’Amiga 500 ou de l’Atari 520 ST. Vendu 6500 dollars à son lancement, cette première tentative d’ordinateur “portable” d’Apple a été un échec : trop cher, pas assez puissant, trop encombrant… Il n’a véritablement séduit personne. Deux ans plus tard, Apple sort le PoweBook 100, qui ressemble beaucoup plus à un “vrai” laptop, puisqu’il ne pèse plus que 2,3 kg. La formule commence à prendre.
Newton MessagePad (1993) : l’ancêtre de l’iPhone et de l’iPad
Lorsque Steve Jobs travaille sur le concept de l’iPhone au milieu des années 2000, il ne part pas d’une page blanche. Le fondateur d’Apple va en effet s’inspirer d’un des plus beaux échecs de la compagnie : le Newton. Sortie en 1993, le Newton est ce que l’on appelait à l’époque un “assistant personnel”. Peut-être connaissez-vous ce type de produit à travers le Palm Pilot, qui a été beaucoup plus populaire. Le Newton est ainsi l'ancêtre des tablettes tactiles et utilise un stylet (oui, comme sur le Galaxy Note). L’écran est en noir et blanc, le format est celui d’une feuille A4 pliée en deux, le tout pèse 484 grammes sans batterie (un iPad Air pèse aujourd’hui 461 grammes) et proposait des fonctions d’agenda, de calculatrice, de bloc note et de courrier électronique… Exactement ce qu'offriront les smartphones (et bien plus) 15 ans plus tard. L’argument phare du Newton, c’est son système de reconnaissance de l’écriture manuscrite, vendu comme révolutionnaire par le PDG John Sculley (Steve Jobs ne reviendra aux commandes que 4 ans plus tard). Mais ce dernier est bien trop capricieux et le Newton ne trouvera jamais son public.
Macintosh TV (1993) : L’Apple TV des années 90 (ou presque)
Imaginez Apple ne vendre que 10 000 exemplaires d’un nouveau produit, avant d’arrêter la production au bout de 6 mois. Impensable aujourd’hui, mais c’est pourtant ce qui est arrivé avec le Machintosh TV. Lancé en octobre 1993, il a disparu en avril 1994 et est aujourd’hui particulièrement rare et recherché. Il s’agit, ni plus ni moins, d’un Mac doté d’un tuner TV et d’une télécommande, le tout dans un design qui peut avoir sa place dans un salon ou une chambre d’étudiant. La partie “ordinateur” était similaire au Performa 520 sorti quelques mois plus tôt, mais l’écran était un 14 pouces fait par Sony, avec toute la connectique pour afficher la TV. Mais attention : il fallait choisir l’une ou l’autre fonction et il n’était pas possible d’afficher la TV dans une fenêtre de Mac OS. Une tentative infructueuse, à une époque où Apple lançait beaucoup (trop) de produits “juste pour voir”.
L’Apple III (1980) : le premier véritable échec
Remettons-nous dans le contexte de l’époque : à la fin des années 70, Apple a le vent en poupe et connait son premier succès avec l’Apple II (1977), un pionnier de la micro-informatique grand public. Cet ordinateur fut pour beaucoup une porte d’entrée dans la programmation et le jeu vidéo. Mais la compagnie pense rapidement à la suite et envisage logiquement l’Apple III. Sorti en 1980, il se veut très “professionnel” et intègre de nombreux outils de productivité. Le souci, c’est que la phase de conception a pris du retard et que l’ordinateur sort accompagné de beaucoup de soucis techniques : OS bugué, puces défectueuses… Le tout pour un prix d’entrée fixé à 3400 dollars. L’échec est cinglant et force le constructeur à produire son Apple II bien plus longtemps que prévu. On estime que seulement 75 000 exemplaires de l’Apple III se sont vendus en 4 ans, alors que l’Apple II - tout modèle confondu - se serait écoulé à plus de 12 millions d’exemplaires.
Pippin - ou Pipp!n - (1996) : la console maudite
Le milieu des années 90 est d’une importance capitale pour le jeu vidéo : la Super Nintendo et la Mega Drive cartonnent et Sony s’apprête à révolutionner le marché avec la première PlayStation. Et à côté, il y a Apple, qui s’est mis en tête de sortir sa console de salon en partenariat avec Bandai. Le premier s’occupe du hardware et de l’écosystème (du PowerPC sous System 7) et le second crée le design. On trouve aussi dans le Pippin un lecteur de CD-ROM et le tout s’accompagne d’une manette particulièrement étrange. Disponible uniquement au Japon et aux États Unis (à 599 dollars tout de même), la Pippin était déjà dépassée par la concurrence au moment de sa sortie et ne vendit pas à plus de 45 000 exemplaires. On retient tout de même le “jeu” Exotic Sushi, qui vous apprenait à préparer et à déguster correctement une certaine spécialité japonaise à base de poisson cru.
Ping (2010) : le réseau social dédié à la musique
Avez-vous le moindre souvenir d’un réseau social lancé par Apple il y a douze ans ? Nous non plus, mais les recherches pour cet article ont remis en lumière ce fabuleux échec. Lancé en 2010, Ping était décrit par Steve Jobs comme “un mélange de Facebook et de Twitter dédié au partage de musique”. Il permettait en effet de faire connaitre ses goûts musicaux à tout son entourage… À la seule condition que celui-ci utilise iTunes sur un ordinateur ou sur l’application dédiée sur iPhone ou iPod Touch. Il fallait en effet obligatoirement utiliser l’usine à gaz d’Apple pour accéder à Ping, ce qui en soit le coupe de 80% de son public potentiel. Apple maintient tout de même le service pendant 2 ans, avant d’arrêter les frais en 2012.
iPod Hi-Fi (2006) : l’enceinte connectée avant l’heure
Le produit phare d’Apple durant le début des années 2000 est assurément l’iPod. Le lecteur musical de poche cartonne et va fortement contribuer à la démocratisation de la musique nomade, comme le Walkman de Sony avant lui. Mais en 2006, Apple propose un “accessoire” inédit : une énorme enceinte qui peut accueillir l’iPod grâce à un port dédié. L’idée est loin d’être mauvaise… mais la compagnie arrive bien trop tard. Il existe déjà des dizaines de produits “compatibles” du même genre, de bonne qualité et surtout bien moins cher. Car à 380 euros l’unité, autant vous dire que l’immense majorité du public aura préféré se tourner vers des solutions alternatives. Résultat : la production de l’iPod Hi-Fi s’arrête un an plus tard.
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