Impossible de parler de jeux de combat multijoueur sans évoquer Super Smash Bros. Ultimate. Des challengers se sont présentés face à lui, certains meilleurs que d’autres, sans jamais réussir à le détrôner. En 2022, c’est au tour de MultiVersus de monter sur le ring, mais peut-il prétendre au titre de champion ?
Sommaire
- Histoire
- Graphismes
- Gameplay
- Contenu
- Free to Play
- Conclusion
Histoire
Les jeux de combat qui misent sur un mode histoire digne de ce nom sont rares, très rares. Il y a bien entendu NetherRealm qui fait figure d’exception avec les sagas Mortal Kombat et Injustice, mais c’est à peu près tout. MultiVersus a décidé de totalement laisser de côté l’aspect narratif pour se focaliser sur la baston et seulement la baston. Les studios chargés du projet ne justifient même pas, ou presque, la rencontre entre les membres de la Justice League, les Looney Tunes et tous les autres personnages présents dans le roster de MultiVersus.
En résumé, les icônes du catalogue Warner Bros. sont téléportées dans des arènes pour s’affronter et… Voilà ! ça peut paraître léger présenté comme ça, mais ça fait le café, et c’est bien là l’essentiel. Les fans des différents univers seront quant à eux ravis d’apprendre que certains acteurs et actrices reprennent ici leur rôle, mais uniquement pour les voix anglaises. Ainsi, Maisie Williams prête de nouveau sa voix à Arya Stark de Game of Thrones tandis que Kevin Conroy enfile le costume du Chevalier Noir. Ce fut l’interprète du justicier de Gotham dans la série animée Batman : The Animated Series de 1992… celle à l’origine du personnage de Harley Quinn également présent dans le jeu… La boucle est bouclée !
Graphismes
Quel est le point commun entre les comics DC, les Looney Tunes, Scooby-Doo, Steven Universe, et Game of Thrones ? Rien… hormis le fait que ces franchises appartiennent toutes à Warner Bros. Fusionner autant d’univers, thématiquement et visuellement très éloignés, n’est pas chose aisée. Les amateurs de mangas se souviennent encore douloureusement de la direction artistique d’un certain Jump Force qui n’avait pas fait l’unanimité, et c’est le moins que l’on puisse.
MultiVersus prend une direction diamétralement opposée pour ce qui est de ses graphismes. La DA pourrait être qualifiée de “cartoon 3D” et cela convient parfaitement à l’ensemble du casting et même aux arènes. Le soin apporté aux personnages, qui gardent leurs spécificités et leurs attributs, est à saluer. Même une Sans-Visage telle qu’Arya Stark, dont le visuel est entièrement retravaillé à la différence de Bugs Bunny ou encore de Finn the Human, tire son épingle du jeu.
Techniquement parlant, rien à redire. Même sur les consoles d’ancienne génération (nous avons joué sur PlayStation 4 Pro), MultiVersus tient le cap. Le jeu de Player First Games est toujours fluide une fois dans l’arène ce qui s’avère essentiel pour un Platform Fighter. Il en va de même pour le netcode qui semble pour le moment robuste ainsi que le matchmaking qui se fait sans heurt. Trouver des joueurs ne demande que quelques secondes, voire dizaines de secondes grand maximum dans le pire des cas.
Gameplay
Passons maintenant aux choses sérieuses car un jeu de combat se juge avant tout sur ses combats. MultiVersus s’inspire ouvertement du maître en la matière… Super Smash Bros. Ultimate. Les fans de Nintendo seront ici en terrain connu. Le jeu de Warner Bros. reprend les fondamentaux du genre, celui du Platform Fighter. Pour faire simple, plusieurs joueurs s’affrontent dans une arène 2D fermée avec pour objectif d’éjecter les autres combattants hors de celle-ci en leur infligeant des dégâts. Plus la jauge de dégâts est élevée, plus l’éjection sera facile.
MultiVersus, comme son illustre modèle, mise sur des affrontements nerveux, instantanément fun et accessibles au plus grand nombre, même s’il se veut également technique… à condition d’en maîtriser toutes les subtilités. Ce jeu de combat se focalise sur le travail d’équipe et la collaboration. Chaque personnage possède des attaques et des “moves” spécialement pensés dans ce sens. Sammy soigne. Wonder Woman sauve de l’éjection avec son fouet. Batman dissimule dans la fumée ses alliés. Etc. Pour le reste, nous sommes face à du classique, mais efficace, avec des attaques simples et spéciales, des esquives, des sauts. Bref du Platform Fighter en bonne et due forme !
Player First Games ajoute également une surcouche “RPG” à la formule de base en intégrant un système de progression à la fois pour le joueur et pour les différents personnages du roster. En gagnant de l’XP et donc en montant de niveau, le maximum étant 15 actuellement, chaque combattant débloque divers items et surtout des Atouts. Il s’agit de bonus passifs qui améliorent nettement les attributs dudit combattant et/ou de ses équipiers au risque de créer un déséquilibre entre les joueurs ! Pour ce qui est du profil “Joueur”, sa montée en puissance se traduit par des récompenses principalement cosmétiques et ou monétaires, mais on parlera du modèle économique en temps et en heure.
Contenu
Il sera difficile pour MultiVersus de rivaliser avec les 89 combattants de Super Smash Bros. Ultimate. Warner Bros. possède certes des dizaines et des dizaines de personnages en stock, mais seuls une poignée d’entre eux ont pour le moment été annoncés. Il faut toutefois reconnaître que les 16 combattants possèdent un style bien à eux fait de combos et autres attaques 100% uniques. Le roster intergénérationnel puise dans des univers très variés, que ce soit DC, Looney Tunes, Game of Thrones, Scooby-Doo, Adventure Time, Steven Universe et Le Géant de Fer.
Les joueurs peuvent ainsi choisir entre Batman, Harley Quinn, Superman, Wonder Woman, Bugs Bunny, Tom & Jerry, Taz, Arya Stark, Sammy, Véra, Finn the Human, Jake the Dog, Garnet, Steven Universe, Le Géant de Fer et Chien-Renne. Le dernier personnage mentionné est une création originale de Player First Games. Il existe même des variantes, autrement des skins purement cosmétiques, pour les combattants que je viens de citer. A titre d’exemple, Batman peut troquer son costume emblématique pour une armure de samouraï qui transpire la classe. A noter que les studios ont promis des ajouts de personnages sans préciser lesquels et le rythme de parution.
Nous pourrions également nous attarder sur les différentes arènes mises à disposition des joueurs. Elles sont pour l’instant au nombre de 6 et permettent d’explorer la Batcave, le Manoir hanté de Scooby-Doo, la S.A.L.L.E des trophées, le Labo et enfin l’Arbre Maison. MultiVersus, comme son nom l’indique, fait la part belle au multi. Les modes de jeu proposés vont donc dans ce sens avec les classiques 1v1 et Chacun Pour Soi ainsi que le 2v2 et le Coop vs IA. A cela s’ajoutent les parties personnalisées et enfin Le Labo pour s’entraîner et parfaire sa technique.
Vous l’aurez compris, MultiVersus ne propose pas de mode solo à proprement parler, mais simplement une version “avec des bots” des modes que nous venons de lister, histoire de proposer une alternative “solo”. De plus, l’absence d’un véritable multijoueur local est à noter lors de cette Alpha privée. Celle-ci devrait être temporaire, du moins espérons-le. Un jeu de combat, et d'autant plus un Platform Fighter, dépourvu de multi offline serait pour beaucoup de joueurs un non-sens total. Pour finir sur les fonctionnalités online, le jeu de Warner Bros. est cross play et cross save ce qui permet d’affronter l’ensemble de la communauté peu importe le support et de passer d’une plateforme à l’autre sans perdre sa progression.
Free to Play
MultiVersus est un Free to Play. Cela signifie des microtransactions et toute une flopée de features pensées pour inciter les joueurs à dépenser leurs euros. Le principe de récompense est ici au centre de l’expérience imaginée par Player First Games. Plus vous jouez, plus vous êtes récompensés. Les joueurs obtiennent ainsi des items et gagnent de l’OR en combattant, en montant de niveau et en remplissant diverses “missions” ou objectifs. Ils débloquent même à terme de nouveaux personnages en dépensant l’OR durement gagné. Toutefois, le cœur du modèle économique de ce jeu de combat réside dans le Battle Pass.
Ce concept bien connu des joueurs les incite à relever des défis, nommés ici “échelons saisonniers” afin de passer les 50 paliers et ainsi recevoir la ou les récompenses qui y sont liées. Le fait est que le Battle Pass se décline en deux versions, une gratuite et l’autre Premium et donc payante. La seconde option, dont le prix reste à déterminer, permet d’obtenir des items de meilleure qualité et surtout des skins inédits tels que le Batman samouraï. Sur le papier, rien ne force les joueurs à dépenser le moindre centime, et l’approche Free to Play peut permettre à Monsieur tout le monde de tenter l’expérience. Cela pourrait aussi avoir l’effet inverse et repousser les amateurs du genre.
Conclusion
MultiVersus a des arguments à faire valoir et peut se vanter de proposer une expérience fun, solide et accessible à tous. Cela suffira-t-il à dépasser le maître Super Smash Bros. Ultimate ? Difficile à savoir en l’état.