Apparue pour la première fois en 2016 et poussée par Apple notamment, l’eSIM pourrait enfin se démocratiser sur tous les smartphones avec une nouvelle fonction tant attendue qui pourrait voir le jour dès cette année grâce à Android 13.
De la carte à puce à l’eSIM
Au commencement de tout, il y a un inventeur Français, en avance sur son temps à l’époque, Roland Moreno, qui créé la première carte à puce, chez lui en 1974. Cette invention, révolutionnaire à l’époque, s’invitera partout, des cartes téléphoniques aux cartes bancaires notamment et jusqu'aux cartes SIM pour les téléphones portables.
Par la suite, les opérateurs de téléphonie et les constructeurs de téléphones se sont employés à réduire la place occupée par ces puces, sortant tour à tour les Mini-SIM, les Micro SIM et les Nano SIM que nous utilisons tous aujourd’hui dans nos smartphones modernes.
On le sait, depuis l’apparition de la première eSIM en 2016, les cartes SIM telles qu’on les connait aujourd’hui sont amenées à disparaitre entièrement au profit de ce nouveau format. L'intérêt des eSIM est multiple, gain de place dans le smartphone pour ajouter d’autres outils, des modules photos encore plus gros, une batterie plus généreuse, et plein d’autres idées qui ne nous viennent même pas en encore en tête.
Adieu double SIM, bienvenue double eSIM !
Présent dans certains smartphones et autres montres connectées, l’eSIM n’a pas encore connu le succès tant espéré par ses concepteurs. La faute à des opérateurs nationaux encore frileux à l’idée de ne plus maitriser totalement la commercialisation des fameux packages “télépone-abonnement-carte SIM”. Si en France, Orange fut le premier à proposer cette option dès 2019, il aura fallu attendre 2020 pour ses concurrents s’y mettent par défaut, mais sans jamais vraiment la mettre avant.
L’autre intérêt évident de l’eSIM par rapport à la SIM classique, c’est pour les voyages à l’étranger. Actuellement, le roaming (ou itinérance en français) ne permet bien souvent d’utiliser nos forfaits à l’étranger que dans la zone Europe et quelques pays partenaires comme les USA, le Canada ou l’Australie pour ne citer qu’eux.
Avec l’eSim démocratisé, on pourrait donc facilement souscrire en ligne avant de partir en vacances ou en voyage d’affaire à un forfait local pour éviter les factures à 3 ou 4 chiffres qui peuvent découler d’une mauvaise utilisation à l’étranger.
Le frein actuellement c’est que l’eSIM telle qu’on la connait ne permet pas de fonctionner en mode Double SIM, ce qui pose problème pour tous ceux qui veulent avoir deux numéros (un pro et un perso par exemple). Mais tout cela pourrait bien changer avec Android 13 !
En effet, le prochain OS de Google pour les smartphones pourrait intégrer un système de profils multipes (MEP en anglais pour Multiple Enabled Profiles) capable de gérer plusieurs profils SIM sur une seule et même eSIM. Avec une telle solution, plus besoin de carte SIM, plus besoin de tiroir non plus et la possibilité pour les constructeurs qui le souhaitent de proposer directement des forfaits téléphoniques de type MVNO.
Aujourd’hui l’eSIM, demain l’iSIM ?
Et après ? Si l’eSIM permet aux constructeurs de se passer du fameux tiroir SIM, il nécessite tout de même l’intégration d’un petit module électronique particulier dans les smartphones.
Toujours dans un souci de place, mais aussi d’intégration et de compatibilité, Qualcomm, le célèbre fabriquant des puces Snapdragon qui équipent une grande partie de nos smartphones, travaille à une évolution de l’eSIM baptisée iSIM. L'idée consisterait à intégrer directement les fonctionnalités des cartes SIM/eSIM aux fameux SoC. Ainsi, on retrouverait au sein d’un SoC unique, le processeur, le GPU et la SIM. Une solution qui aurait l’avantage d’être totalement transparente pour les opérateurs qui proposent déjà l’eSIM.