C’était l'une des jolies surprises du dernier State of Play : Returnal, jeu d’action rogue-lite exclusif à la PS5, vient d’accueillir une importante mise à jour gratuite. Au programme, un multi inédit à deux joueurs ainsi qu’un mode de jeu infini, “La Tour de Sisyphe”. De bonnes raisons pour se replonger avec Selene sur les dangereuses terres d’Atropos ? Voici notre avis.
Malgré une réception critique plutôt unanime (16/20 dans nos colonnes et 86/100 sur Metacritic), Returnal a en réalité plutôt divisé. En marge de qualités bien réelles - son gameplay, sa direction artistique - l’exclusivité PS5 est aussi particulièrement punitive, capable de changer une session d’une à deux heures de jeu en une perte de temps sèche, dès la moindre erreur. Heureusement, le dernier ajout de contenu gratuit adoucit le parti-pris radical du jeu d’action rogue-lite. Avec sa version 3.0 (comptez 17 Go), Returnal accueille un mode coopératif à deux joueurs en ligne pour progresser dans l’aventure principale avec l’aide d’un ami ou d’un parfait inconnu. En prime : la “Tour de Sisyphe” vient également faire son apparition. Il s’agit d’une suite d’épreuves prévue pour être infinie, comme l’explique le studio Housemarque sur le PlayStation Blog, mais qui a la bonne idée d’apporter de nouvelles réponses sur le passé nébuleux de Selene, héroïne qu’incarne le joueur. D'excellents arguments pour revenir sur Atropos.
Atropos entre amis
Commençons d’abord avec le multijoueur. C’est certain, affronter les dangers de Returnal en duo va vous faciliter la tâche et c’est une bonne chose. C’est plus ou moins l’équivalent d’un mode facile à activer ou à désactiver à tout moment. Pour en profiter, il suffit d’utiliser un Portail de Chronosis. Vous en trouverez directement au Site du Crash, là où Selene revient à la vie après chaque échec. Il vous sera ensuite demandé de choisir entre un Cycle Public ou Privé (pour recevoir de l’aide de la part d’un parfait inconnu ou d’un ami dans votre partie) ou encore Rejoindre un Cycle pour porter secours à quelqu’un d’autre. Cette dernière option vous permet d’améliorer votre Rang d'Éclaireur - vous faisant gagner de l’Ether à chaque niveau - mais sans remporter les fameux Équipements Permanents, comme le grappin, souvent obligatoires pour progresser dans l’aventure. Cet équipement si précieux sera bien sûr conservé si c’est vous qui recevez un coup de main. À l’inverse, les deux joueurs garderont les Journaux de Reconnaissance et les Xénoglyphes inédits dénichés en ligne. Dans un cas comme dans l’autre, il y a une part de gain. Précision : les scènes dans la maison de Selene et le vaisseau sont désactivées à deux héros.
La réponse est oui : il faudra un abonnement PS Plus pour profiter des joies du multijoueur dans Returnal.
C’est qu’il y a de très pratique avec ce mode, c’est qu’il peut être activé à tout moment et sans aucune restriction : le multijoueur est même disponible depuis une nouvelle partie (il suffit de jouer quelques minutes et de perdre face au premier sous-boss). Notez également qu’il n’y a pas qu’un seul Portail de Chronosis, mais un au début de chaque zone majeure. Autrement dit, l’aide peut aussi bien être ponctuelle que continue, sur toute l’aventure. Le mieux dans tout cela, c’est que le mode deux joueurs de Returnal est bien équilibré et pas trop permissif. Oui, il est possible de réanimer un coéquipier tombé au combat à l’infini - tant que son sauveur est lui aussi en vie en tout cas - mais ce n’est vraiment pas de trop. Sur le PlayStation Blog, le studio Housemarque explique avoir revu la balance des dégâts dans cette configuration pour conserver l’expérience exigeante qui lui est si chère. Et lors de nos parties, nous n’avons clairement pas eu l’impression de “rouler sur le jeu”. Seul bémol : pour les améliorations temporaires amassées en cours de route, c’est la règle du 1er arrivé, 1er servi. Aucun bonus ne s’applique aux deux héros en même temps et Housemarque n’adapte pas ses menus pour aider à gérer les builds sans chat vocal (il n'y a pas de système de vote ou d'émoticones). Utiliser celui-ci à bon escient semble obligatoire pour progresser efficacement.
Au tour de La Tour
Bon par contre dans la Tour de Sisyphe, personne ne vous entendra crier. Dans ce mode infini, pas possible d’activer le multijoueur, et c’est bien comme cela. L’endroit a été prévu comme une sorte de condensé de l’expérience Returnal avec une montée en puissance plus rapide que dans l’aventure principale. À chaque étage, des créatures dont la force monte évidemment petit à petit, mais surtout de la santé, des armes et des améliorations bien plus fréquentes. Une excellente chose pour compenser les longues parties de l'expérience initiale. La Tour de Sisyphe propose ainsi un savant cocktail d’action dans la plus pure tradition rogue-lite, avec des ennemis variés, des bonus réguliers à choisir pour aller le plus loin possible (il y a même un aspect score avec un multiplicateur de points qu’il faut conserver) et des combats dynamiques. Sur ce dernier point, Housemarque place au centre de ses arènes l’usage du grappin, d’ailleurs obligatoire afin d’accéder à la Tour depuis le Site du Crash, histoire de bien maîtriser le titre avant de s'y aventurer. L’objet s’obtient en terrassant Ixion, l'un des principaux boss.
Évidemment, essai après essai, on reconnaît les salles agencées aléatoirement, et l’ordre dans lequel elles apparaissent pour proposer souvent des armes, de la vie. Mais La Tour de Sisyphe renferme un autre secret : ce mode apporte de nouveaux éléments sur le passé nébuleux de Selene. Au fil de votre ascension, vous tomberez sur des journaux audio inédits mais aussi sur des objets utiles dans une nouvelle dimension figée dans le temps, en marge de la maison de l’héroïne dans l’aventure principale. Une belle idée pour remettre en avant le scénario, quand ce dernier pouvait auparavant être occulté par une difficulté très présente ou un fil conducteur trop fragmenté. Cerise sur le gâteau : le tout donne du rythme aux sessions dans La Tour, qui n’est donc pas qu’un “bête” mode infini. Les objets d’importance sont ici placés à des endroits franchement malins, donnant envie de les utiliser dès la fin d’un cycle. Bien sûr, pour découvrir tous les secrets du bâtiment (il y aussi de nouveaux pouvoirs et ennemis), il faudra aller le plus loin possible sans mourir. Et le studio Housemarque sait nous inciter à le faire.