Bientôt le chap 35
Précédemment dans « Cent Ans » : Un émissaire portant la lettre d'Alaric est envoyé à Harfleur. S'ensuit une discussion entre Alexandre et Gautier. Puis, Loup, Ralph et Gautier se rassemblent autour d'une bouteille d'eau-de-vie, avant d'exécuter tous les prisonniers, ou presque, sur ordre du Mentor. Finalement, son entretien avec Gautier avait porté ses fruits, mais pas suffisamment pour ce dernier. De fait, avec l'aide de Loup, il se procure un couteau de lancer, avec lequel il met fin à l'existence de Thomas.
• CHAPITRE 34 •
Il l'avait fait. Ce sale morveux de traître était mort.
Toutefois, cela ne lui laissait qu'un goût amer, comme lorsqu'il avait tué Cruel. Cela ne le surprit pas outre-mesure ; à vrai dire, il s'y était attendu. Sur ce coup-ci, la justice avait pris le pas sur la vengeance. Son seul regret était de ne pas avoir pu lui infliger au centuple ce qu'il avait enduré durant un mois, mais il pourrait peut-être se rattraper avec Alaric...
Quoique, pour l'heure, le seul sujet censé l'accaparer était, comme l'avait formulé Loup, le courroux d'Alexandre. Par ailleurs, les Assassins, après avoir vérifié que Thomas fût bel et bien à considérer comme défunt, voulurent le conduire à la Tour du Mentor, mais il parvint à les convaincre d'amener l'intéressé ici, à la place. En effet, mieux valait éviter qu'Alaric apprît la nouvelle alors qu'on venait de lui assurer que son fils se portait à merveille. Ainsi, une poignée de minutes plus tard, Alexandre fit irruption dans la pièce sombre et humide par endroits, malgré le climat chaleureux.
« Tu ne pouvais pas t'en empêcher, hm ? »
Étrangement, le ton du Mentor n'était pas aussi réprobateur et furibond que ne l'aurait pensé Gautier. Certes, il était clair qu'il maîtrisait sa colère, mais... C'était comme si cela lui ôtait une épine du pied.
« Inutile de me remercier, fanfaronna Gautier. C'est un plaisir, comme toujours.
- Laissez-nous », incomba-t-il aux Assassins, qui se replièrent sans demander leur reste. Visiblement, il était l'un des seuls à lui tenir tête, bien qu'il le respectât.
Là, par contre, le teint d'Alexandre commença à virer au cramoisi, à peu de choses près.
« J'avais donné des ordres ! rugit-il.
- Il fallait bien que quelqu'un se charge de lui, répliqua mesurément Gautier.
- Ce n'est pas tant le fait que tu l'aies tué qui me dérange, mais plutôt que tu aies ignoré mes indications ! Je reste le Mentor de cette Confrérie, bon sang, et tu n'es même pas un Maître Assassin ! »
Il lui aurait bien répondu qu'en matière de Maître Assassin, il n'y avait pas de quoi se vanter, car son complice n'était autre que Loup. Mais il lui avait donné sa parole.
« Nul besoin d'être Mentor ou que sais-je pour prendre une décision. Et, oui, peut-être que ce n'était pas la meilleure, mais au moins, j'ai agi ! Je méritais bien cela, après m'être fait torturer et humilier pour vous !
- Je n'ai pas demandé à être secouru et, même si tu as sacrifié une partie de toi, à l'instar de ma personne, cela ne t'autorise pas à me désobéir !
- Pourquoi devrais-je me soumettre à l'autorité d'un homme incapable de se décider ? Cela en fera un de moins susceptible de s'échapper car, soyez-en sûr, c'est ce qui va finir par arriver ! »
Alexandre lui adressa son regard le plus meurtrier, hors de lui, avant d'inspecter la dépouille de Thomas.
« Et ce couteau, dit-il en le retirant dans un tendre bruit visqueux, d'où vient-il ?
- Je l'ai subtilisé.
- À ?
- Un coffre, une armoire, un tabouret, ce qui vous chante ! »
Le Mentor n'était pas enclin à la plaisanterie et le montra parfaitement. Il revint dangereusement vers Gautier, pointant l'arme dans sa direction.
« Nous en reparlerons plus tard. Débarrasse-toi du gamin, qu'il n'en reste rien. »
Là, cela prenait une tournure intéressante. Sans se faire prier, Gautier vint s'abaisser devant le corps à la poitrine rougeoyante, avant de le placer sur son épaule. La fatigue et la perte d'état que lui avait infligées ce mois de souffrance se faisant ressentir, Gautier grogna pour se donner du courage. Une fois le cadavre stabilisé, il prit le chemin escarpé menant au bûcher improvisé. Là, il déposa Thomas, puis s'empara de quelques bûches qui traînaient au pied du squelette cendré, avant de les jeter dans l'âtre et les maigres flammes qu'il renfermait encore. Il attisa un peu le tout et, à force de persévérance, parvint à faire réapparaître la lueur orangée. Enfin, dans un dernier effort, il prit de nouveau le cadavre suintant et le jeta dans le brasier infernal qui semblait l'avoir attendu toute sa courte vie.
Comme précédemment, il s'attarda un petit moment devant la dépouille calcinée, et pensa. Déjà, à l'époque, il se doutait qu'embarquer Thomas avec eux n'avait rien d'une bonne idée mais, poussé par ses amis, avait accepté. Évidemment, rien n'aurait pu le laisser imaginer qu'il se retournerait contre eux à cause de son père, qui s'était avéré être le Grand Maître de l'Ordre. De toute façon, le conflit opposant les deux factions leur était inconnu avant que Loup les trouvât. Mais, tout de même, malgré la rancœur qu'il avait accumulée contre le jeune homme, il ne pouvait s'empêcher de se dire que, s'il était resté à l'auberge, la situation n'aurait pas dégénéré pour lui.
Enfin, il était trop tard pour cela, il avait choisi son camp et en avait payé le prix. C'était la loi du plus fort;
L'astre solaire commençait à décliner lorsqu'il revint au château, pétri de courbatures, de sang et de sueur. De ce fait, il se rua aux baquets afin de se prélasser dans l'un d'eux. Par chance, il était seul.
Au travers de l'eau froide et trouble, il parvenait tout de même à discerner les reflets osseux de son corps. Il paraissait plus maigre que sec, à présent, mais comptait bien retrouver le physique qui était le sien un mois auparavant. Il savait que quelque chose s'était brisé en lui mais se pensait capable de passer outre, ou du moins l'espérait-il. Il se conforta dans cette optique en se répétant qu'il était encore jeune et qu'il lui restait toute une vie à écrire.
Au bout de longues minutes passées à méditer, il s'empara d'un bout de savon et se mit à frotter énergiquement sa peau meurtrie. Celle-ci arborant dorénavant un nombre important de blessures, il mit un certain moment à en parcourir toutes ses parcelles en minimisant la douleur.
Il se rappela l'existence de la plus horrible d'entre elles en y passant le savon par inadvertance. En pleine cicatrisation, la brûlure se révélait nettement petit à petit. Au fur et à mesure de son inspection, Gautier réalisa que cet amas de chair aduste ne représentait autre que la croix pattée des Templiers.
Dire qu'il dût rassembler toutes ses forces pour ne pas s'évanouir aurait été un euphémisme.
Dégoûté, il se précipita hors de l'eau et enroula une serviette autour de son bassin. Désireux de ne plus penser à cette marque à laquelle il aurait préféré un trou béant, Gautier, armé de sa dague, qu'il venait de récupérer sur sa botte - un système d'encoches avait été installé sur celle-ci pour qu'elle accueillît la lame - se mit à tailler sa barbe. Il y alla un peu à l'aveugle, l'eau étant maintenant trop altérée pour qu'il y vît son reflet, et n'ayant pas vraiment le temps de se rendre chez un barbier chirurgien. Heureusement, ce n'était pas la première fois qu'il entretenait lui-même sa pilosité faciale et rendre cette dernière présentable fut une formalité. Il n'avait pas coupé beaucoup de poils, mais juste assez pour que la barbe ne vînt pas chatouiller son torse au moindre mouvement de tête. Il était l'un des rares à la porter aussi fournie, à l'instar du Mentor et de Ralph, voire Alaric. Pour tout dire, il appréciait le côté marginal que cela lui conférait.
***
« Seigneur de Gardefeu ! »
Le tambourinement contre la porte acheva de réveiller Gautier, même si ce n'était pas lui que l'on venait d'appeler, mais Loup. En effet, Gautier s'était assoupi dans les quartiers du Maître Assassin cette nuit-là, et n'avait donc pas rejoint ceux qu'il occupait habituellement avec Ralph.
Loup, suite à tout ce raffut, fut également tiré de son sommeil. Accompagné de Gautier, il se jeta sur la clenche de la porte pour l'ouvrir, dévoilant ainsi le visage affolé d'un soldat.
« Les prisonniers, monseigneur ; ils sont partis ! »
Les deux Assassins se regardèrent, inquiets et déboussolés à la fois. Gautier avait rarement connu un réveil aussi brutal.
« Partis ? Avec dix gardes autour d'eux ? s'enquit Gautier. et puis quoi encore ? » La crainte commençait à la gagner, mais une infime partie de lui espérait toujours qu'il s'agît d'une simple boutade. Toutefois, l'air tourmenté du chevalier laissait peu de place au doute.
« Entrez et expliquez nous tout. »
Le concerné, tremblotant sous son armure, fit quelques pas hésitants afin de se planter au milieu de la pièce. Loup, vif malgré l'heure, lui manda de s'asseoir. Il en fit ensuite de même, contrairement à Gautier qui, maintenant bien éveillé, ne pouvait s'empêcher de tourner en rond. Il avait déjà enfilé ses deux gantelets au dessus de sa simple chemise, ainsi que ses bottes lorsque le soldat prit la parole.
« Vous pourrez pas les rattraper, messire, avoua-t-il à Gautier en le voyant s'agiter. 'Se sont enfuis depuis une éternité.
- Alors pourquoi nous prévenir seulement maintenant ?! éclata l'Assassin, nonobstant la panique qui gagnait son interlocuteur.
- Pouvais p-pas avant. »
Le pauvre homme, en plus de bégayer, ne parvenait même pas à faire des phrases complètes. Et c'était lui qui allait devoir tout leur raconter ? Fantastique. Et Alexandre dans tout cela ? Il aurait pu l'aller voir directement, vu qu'il siégeait dans la pièce d'à côté. Oh, peu importe, il se soucierait du Mentor plus tard.
Suite à un signe impatient de Gautier, il reprit, légèrement calmé.
« Comme vous l'aviez demandé, on était dix tout pile à garder la Tour. Ça se passait bien, mais voilà qu'en pleine nuit, un type débarque. L'était caparaçonné comme nous, le heaume en plus. Quand il l'a enlevé, la moitié de mes camarades se sont presque courbés devant lui ! C'était un homme reconnu, pour sûr !
- Son nom, ordonna Gautier.
- Pas entendu, désolé... Sa requête m'a trop abasourdi pour que je comprenne le reste.
- Quelle requête ? fit Loup sur un ton bien plus délicat que celui de Gautier.
- Ben justement, y voulait qu'on libère les prisonniers !
- Et évidemment, vous avez ployé le genou devant un unique homme. Et vous vous dites chevaliers !
- Messire, ça c'est pas passé comme vous le pensez.
- Alors éclairez-moi, ô soldat. »
L'intéressé ne releva pas, bien trop pétrifié à l'idée de contrarier l'Assassin. C'était d'ailleurs étrange de voir à quel point il se soumettait à l'autorité des deux tueurs, comme s'ils eussent été ses supérieurs de toujours.
« Trois soldats s'y sont opposés, mais il les a pourfendus en deux temps trois mouvements, un vrai bretteur ! J'avais jamais vu ça. Je voulais aussi l'arrêter mais l'idée de finir comme mes compagnons m'enchantait pas. Il a convaincu les autres de rien dire et même de cautionner son fait, et y ont écouté comme si ç'avait été le roi ! Quant aux deux captifs, y ont pris les affaires des cadavéreux - qu'ils reposent en paix - avant de partir. Un des soldats les a accompagnés pour convaincre son ami d'ouvrir la herse. Je voulais vous avertir dès lors, mais voilà qu'on m'en a empêché. Au bout d'un moment, j'ai réussi à les persuader que ma vessie tenait plus, mais les prisonniers étaient déjà loin.
- Très efficace, ton armée ! reprocha Gautier au Maître Assassin.
- Allons régler cette affaire », se contenta-t-il de répondre.
Loup s'apprêtait à congédier le garde, lorsque ce dernier leur révéla un dernier élément.
« J'ai failli oublier : y avait une femme avec lui, mais son visage était dissimulé. »
Gautier, hors de lui, saisit les épaules du bonhomme.
« Qui ? Réponds-moi !
- Alién... Non, pas ça, je... Éliane, voilà, Éliane ! »
Gautier le lâcha subitement, avant de s'adresser à Loup. « Va mettre ces vauriens aux cachots, je vais voir Alix ! »
Sans lui donner le temps de formuler le moindre mot, Gautier prit la porte et dévala les escaliers quatre à quatre jusqu'à atteindre la muraille principale, qu'il traversa à toute vitesse, surprenant par là même les rares sentinelles somnolentes. Il rallia ensuite le sommet de la Tour des Novices, où se trouvaient maintenant les quartiers d'Alix. Il réprima un frisson avant d'entrer dans cette pièce maudite, puis un deuxième en apercevant la jeune femme, inconsciente et enchevêtrée comme lui auparavant.
Ni une, ni deux, il trancha ses liens tout en veillant à la retenir, avant de s'accroupir une fois qu'il l'eût assise contre le mur. Pendant ce bref contact, il avait senti son pouls et n'en avait sûrement jamais été aussi rassuré. En revanche, du liquide vermeil tapissait la moitié de son visage, ainsi que ses cheveux aux reflets bruns. Ce n'était pas vraiment le moment, mais Gautier remarqua que ces derniers ne tendaient plus vers le noir ébène à cette période de l'année.
Il évacua cette pensée futile, avant de glisser ses mains sur les joues de la guerrière.
« Alix ? dit-il doucement. Allez, réveille-toi. »
Heureusement qu'il la savait en vie, sinon la panique l'aurait sûrement gagné.
Il resta ainsi devant elle de longues minutes, lui parlant entre deux gestes censés l'aider à sortir de son inconscience, avant qu'elle ouvrît difficilement les yeux. Sans réfléchir et probablement encore un peu dans les vapes, elle prit Gautier dans ses bras, avant de rapidement le lâcher. De son côté, il n'avait pas eu le temps de comprendre grand chose.
Il la laissa reprendre ses esprits un instant, puis l'interrogea : « Qui t'a fait cela ? »
Évidemment, ce ne pouvait être que le ravisseur de prisonniers, mais il ne connaissait toujours pas son identité.
Alix maugréa en se passant une main sur la tempe, puis murmura : « Alors ce n'était pas un rêve...
- Non, affirma l'Assassin. Raconte-moi tout. »
Elle tenta de se relever, mais il la contraignit à abandonner cette idée en laissant une main sur son épaule.
« Il est arrivé en pleine nuit et m'a réveillée en frappant à la porte. Il disait venir sur ordre du Héros Loup et, naturellement, je l'ai d'abord pris pour un Harfleurais. Néanmoins, méfiante, comme toujours, je lui ai ouvert l'épée à la main, mais il ne m'a pas laissé le temps de m'en servir et s'est contenté de m'assommer. Il aurait dû me tuer car, à défaut de reconnaître son visage, je savais que sa voix ne m'était pas inconnue, au fond.
- Qui, Alix, qui ? » trépigna Gautier.
Elle planta ses iris sombres dans les siens, une lueur étrange les parcourant, avant de lui dévoiler la vérité.
« Ton frère. »
Il émit un rire nerveux mais le réprima vite en voyant la mine sérieuse d'Alix. Cependant, c'était impossible, elle avait forcément dû confondre sa voix avec celle d'un autre.
« Non, non, ce n'était pas lui, persista-t-il.
- Gautier, fit durement la guerrière, je sais reconnaître un du Lac quand j'en croise un.
- Non ! » mugit-il, ce qui fit sensiblement sursauter Alix.
Il s'excusa en se mettant à fixer le sol, avant de reprendre : « Cela n'a aucun sens... Mathias s'est porté garant de notre alliance avec Isabeau et... le Suaire, bon sang ! C'était lui, l'espion de la cour ! »
Alix acquiesça, visiblement d'accord avec lui. Toutefois, même énoncé de vive voix, tout cela paraissait fou.
« Quel intérêt ? Sait-il au moins dans quoi il s'est embarqué ? Et... Non, je dois le retrouver au plus vite ! »
Il se releva, rapidement suivi de la jeune femme, et allait déguerpir lorsqu'elle le retint par le bras. Son regard s'attarda sur les doigts fins de l'Assassine, avant que ces derniers vinssent caresser sa mâchoire pileuse.
« Ils sont sûrement déjà loin.
- Je les retrouverai. »
***
Gautier ne les avait pas retrouvés.
Et pourtant, il s'était empressé de harnacher Noble, avant d'avaler les lieues au galop. Sa folle cavalcade à travers champs et forêts ne l'avait malheureusement conduit à rien, et il n'avait trouvé nulle trace des fugitifs. Oh, bien sûr, il avait repéré quelques empreintes de pas, qui s'étaient ensuite transformées en marques de sabots. Qu'ils aient trouvé des montures avait brusquement dû changer leur allure, ce qui expliquait la distance qu'ils avaient pu mettre entre Gautier et eux. Ils étaient probablement en route vers Harfleur, c'était trop tard pour les arrêter.
Épuisé, à l'instar de Noble, il revint donc bredouille bien après les premières lueurs du jour.
Toujours à cheval, il pénétra dans la cour baignée de soleil avant de mettre pied à terre une fois qu'il eût gagné les écuries. Il dessella son destrier couvert d'écume, puis lui passa de la paille sur tout le corps avant de presser le pas vers les cachots. Il y découvrit six hommes, qui n'étaient autres que les traîtres du jour, pour ainsi dire.
« Ceux-ci, tu peux les tuer, fit Loup en sortant de la pénombre.
- Hilarant, rétorqua Gautier, las. (Il reporta ensuite son attention sur les soldats, à moitié endormis, qu'il réveilla en cognant les barreaux de son épée.) Toi, là, tu as intérêt à me répondre. Qui t'a demandé de libérer les captifs ?
- Mathias du Lac, messire, un homme respectable dévoué au roi ! J'ai eu la chance de servir sous ses ordres durant un moment, et je ne comprends pas pourquoi l'un des Héros nous a fait mettre ici ! (Il faisait ici allusion à Loup, naturellement, qu'il aperçut juste après.) Monseigneur de Gardefeu, vous obéissez à Sa Majesté, alors pourquoi vous opposer à l'un de ses plus fidèles serviteurs ? »
Celui-ci, notifia Gautier, avait un parler bien plus distingué que le soldat qui les avait prévenus. Néanmoins, il restait coupable, mais la frontière entre culpabilité et désir de bien faire était ici plus que mince. S'il disait vrai, le chevalier et ses confrères voulaient simplement agir en faveur du roi. Mathias s'était donc servi de sa glorieuse réputation pour assouvir les besoins des Templiers, alliés avec le monarque adverse... Encore une fois, cela n'avait aucun sens. C'était définitivement trop pour Gautier. Après la sœur d'Alix, voilà que son propre frère semblait être du côté de ses ennemis. Après cela, il était prêt à tout entendre.
« Il n'agissait pas sous couvert du roi, mais pour son propre intérêt, conjectura Gautier. Vous devriez bientôt sortir d'ici. »
En effet, sa colère avait trouvé un nouveau destinataire en la personne de Mathias. Après tout, les Harfleurais n'étaient pas complètement en tort et, de plus, les exécuter ne ferait que porter préjudice aux Assassins, qui seraient assurés de perdre le soutien des autres soldats. Avec l'accord de Loup, Gautier leur assura qu'ils seraient libérés dans la journée.
Quant à Alexandre, toujours aucune trace de lui. L'ancien bandit interrogea le Maître Assassin à ce sujet lorsqu'ils furent de nouveau dans la cour.
« Johan restant introuvable également, je gage qu'ils sont tous les deux chez lui. Ils choisissent toujours le bon moment, bougonna-t-il.
- Merveilleux. En parlant d'eux, Ralph est au courant pour Alaric et compagnie ?
- En parlant du loup...
- Enfin je te trouve, Gautier ! Tu es prêt ? lui demanda Ralph.
- Prêt ?
- On ne va quand même pas les laisser s'en tirer à si bon compte ?
- J'ai déjà fureté dans les alentours, mais ils sont trop loin, maintenant. Et hors de question de retourner à Harfleur.
- Alors... Que fait-on ? »
Loup se tourna vers Ralph, puis haussa nonchalamment les épaules.
« Nous n'avons plus qu'à prier. »
Personne n'eut le temps de répliquer ; Alexandre rentrait enfin.
De fait, il passa la herse accompagné de Johan, comme si de rien n'était. Il comprit bien vite que c'était loin d'être le cas lorsque Gautier se rua presque sur lui.
« Je vous l'avais bien dit ! vociféra-t-il.
- Qu'est-ce-que...
- Les prisonniers se sont échappés avec le concours du frère de Gautier, qui s'était dissimulé parmi les Harfleurais », expliqua Loup sans passer par quatre chemins.
Sans grande surprise, le Mentor en resta abasourdi. À l'instar de Gautier quand on le lui avait annoncé, il dut croire à une boutade, avant de rayer cette option à la vue des visages de pierre devant lui.
« Non Gautier, je suis sûr de ce que je fais, la Confrérie n'est pas en danger mon œil ! Voyez où vos états d'âme nous ont menés !
- Nous les retrouverons, trouva juste à dire le Mentor.
- Oh, pour sûr : quand ils viendront nous exterminer ! »
Alexandre s'en remit à Loup, espérant dénicher une once de soutien, mais se heurta au refus de ce dernier.
« Il a raison. Nous aurions dû les interroger et les tuer sur le champ.
- Ils n'auraient absolument rien dit, il nous aurait fallu des semaines pour espérer un chouïa d'informations ! se défendit le coupable.
- Alors ils étaient inutiles et devaient mourir, peu importent vos bons sentiments ! Nous sommes en guerre, bon sang ; pas le temps de s'attarder sur des promesses d'un autre âge ! clama Gautier.
- Et toi..., fit Loup à l'attention du Scandinave. Tu aurais pu le convaincre de faire ce qu'il fallait ! »
Il avait parlé avec tant de rancœur dans la voix que cela rappela quelque chose à Gautier.
« D'ailleurs, si vous n'aviez pas été tous deux hors des murs durant des heures, rien de tout cela ne serait arrivé. Mathias n'aurait jamais agi en vous sachant dans la pièce d'à côté, Alexandre !
- Dois-je te rappeler qu'il n'est autre que ton frère ? intervint Johan.
- Et alors ? Je ne suis pas responsable de ses actes, mais vous deux, si ! (Le blond allait renchérir.) Inutile de te justifier, c'est impossible.
- Assez ! interféra Ralph. Vous me donnez une de ces migraines ! Expliquons-leur en détails la situation et, après, nous aviserons. »
Le 21 août 2017 à 01:32:41 [Puduk] a écrit :
Bientôt le chap 35
Tu crois pas si bien dire. Si tu veux tout savoir, je l'ai terminé il y a 10-15min, d'où l'ajout des chaps restants Là je suis crevée, donc je me relirai attentivement demain (dans quelques heures pour le coup) à tête reposée et, comme ça, chapitre 35 vers 11h je dirais, voire un peu plus tard. Tout dépend de l'heure à laquelle je me réveille
Sinon, vous connaissez le topo les koupaings, désolée pour l'attente etc
Précédemment dans « Cent Ans » : Gautier se débarrasse du cadavre de Thomas sur ordre d'Alexandre, qui a tout appris. Dans la nuit, alors que le Mentor et Johan n'étaient pas là, un soldat censé surveiller les prisonniers annonce que ces derniers se sont échappés à Gautier et Loup. L'ancien bandit retrouve ensuite Alix inconsciente, mais parvient à la faire revenir à elle, avant qu'elle ne lui révèle l'identité du ravisseur, qui n'est autre que Mathias. Gautier tente alors de les retrouver, mais ils sont déjà bien loin. Quelques jours plus tard, un messager d'Isabeau arrive chez les Assassins : la reine requiert leur présence au plus vite à Azincourt.
• CHAPITRE 35 •
Leur mission était claire : quelques Assassins devaient se hâter vers Azincourt afin de rattraper l'armée d'Henri V, qui avait pris la route pour Calais, ville considérée comme anglaise. C'était, selon la reine et ses conseillers - siégeant à Rouen pour la plupart - une occasion unique d'arrêter le monarque avant qu'il ne gagnât Calais pour y établir ses quartiers d'hiver et, ainsi, avoir une chance de poursuivre sa campagne. Alexandre dût y voir son salut car il forma sur l'instant un menu groupe. Sans grande surprise, ce dernier se composait de lui-même, Loup, Ralph, Alix et, enfin, Gautier. La possible venue de Johan avait été vivement critiquée par Loup, ce qui avait achevé de convaincre le Mentor de ne pas laisser le Scandinave prendre part à l'expédition, qu'il jugeait trop dangereuse pour y soumettre un non-initié, au final. Là encore, Alexandre laissait parler ses sentiments, mais Gautier n'y trouva rien à redire vu que, cette fois-ci, cela profitait à la Confrérie. Avec Johan dans les pattes, c'était l'échec assuré au vu des relations tendues qu'il entretenait avec la majorité de l'escouade.
Tous avaient rassemblé leurs maigres effets et sellé leurs montures en moins d'une heure. Gautier n'avait même pas discuté les ordres de la reine, qu'il percevait comme une façon d'en finir une bonne fois pour toutes avec les Anglais, et donc, par extension, avec la politique. Il ne voyait pas d'un bon œil leur contrat officieux avec Isabeau et c'était encore plus vrai depuis la trahison de Mathias. Même si les Assassins parisiens leur avaient assuré qu'elle n'avait rien à voir avec les plans de son cadet, Gautier en doutait fortement.
En réalité, il allait surtout vers le nord du pays pour s'assurer que ses alliés restassent en vie.
Ils gagnèrent les environs d'Azincourt six jours plus tard. Pour ce faire, ils avaient dû contourner une partie de l'armée ennemie, qui était devant eux et, avant cela, avaient dû traverser les villages par lesquels elle était passée. Il n'en était resté que ruines, cendres et désolation ; à tel point que même le moral de Ralph en avait pris un coup. Voir toutes les habitations et les vies détruites de ces pauvres paysans qui n'avaient rien demandé... C'était tout autre chose que se prélasser devant le bûcher destiné aux Templiers, à Yèvre-le-Châtel. Finalement, Ralph et Gautier n'auraient pas fait de bons mercenaires.
Une fois l'énorme masse d'hommes dépassée, les Assassins avaient donc chevauché en direction du fameux village, avant de tomber sur le gros de l'ost français, convoqué pour l'occasion. Dès lors, après avoir prouvé la véracité de leurs propos grâce à la missive royale, ils avaient cavalé en tête, aux côtés du connétable Charles Ier d’Albret, avant que ce dernier décidât d'établir le camp entre les les forêts d'Azincourt et de Tramecourt, à l'orée d'une clairière, située au pied d'une colline. Les Anglais, qui ne s'étaient visiblement pas attendu à ce qu'on leur fît barrage, furent contraints d'imiter leurs rivaux et installèrent le bivouac à l'autre bout du champ, près de Maisoncelle. Ils devaient être à quelques centaines de mètres de leurs adversaires.
Depuis l'aube de ce jeudi 24 octobre, il n'avait fait que pleuvoir. Vers midi, lorsque tous démontèrent dans un vacarme assourdissant, le déluge redoubla d'intensité. Le terrain - un champ fraîchement labouré - était fangeux, à l'instar de la tunique de Gautier, qui n'avait plus rien d'immaculée, ou presque. Même la robe grisonnante de Noble n'avait pas échappé aux caprices météorologiques. Pour preuve, quand l'Assassin lui ôta son harnachement, les vestiges de la selle étaient encore visibles sous forme de traces brunes.
Autour de Gautier, l'effervescence battait son plein. D'aucuns roulaient les pennons et les bannières, tandis que les chevaliers se délestaient de leurs lourdes armures et se désarmaient. Par ailleurs, les valets et écuyers couraient de tous côtés à la recherche de paille et de foin, conservés dans des malles, pour que leurs maîtres pussent s'étendre autour des grands feux qu'ils avaient allumés une fois la pluie maîtrisée par les cieux. Ainsi, de ce que pouvait en voir Gautier, des centaines de nobles soldats se détendaient à la chaleur des flammes, qui ravivaient davantage leur orgueil. Selon les estimations, les Anglais n'étaient même pas dix mille, tandis que les troupes françaises étaient fortes d'au moins vingt mille hommes. Tous croyaient la victoire assurée, mais Gautier et ses confrères n'en étaient pas aussi certains - Ralph mis à part. En effet, contrairement aux chevaliers présents, ils savaient tout de l'alliance entre le monarque d'outre-manche et les Templiers... De ce fait, la possibilité qu'Henri V possédât un artefact était non négligeable. Pour en avoir le cœur net, les Assassins devaient s'approcher du camp anglais, comme à Harfleur.
À la nuit tombée, Gautier et Loup décidèrent de s'en charger tant bien que mal. Ce projet avait bien failli être contrarié par deux ou trois chefs, qui avaient proposé de mener bataille le jour même, mais la grande majorité des nobles s'y étaient opposés, préférant ripailler et célébrer d'ores et déjà leur future victoire sur l'ennemi. Et, de fait, à cette heure tardive, alors que la raison aurait voulu qu'ils dormissent en vue du combat qui les attendait le lendemain, ces derniers se divertissaient dans un capharnaüm hallucinant, sous les abris de fortune construits par leurs valets afin d'esquiver la pluie qui s'était remise à tomber. Les préparatifs de bataille avaient ensuite été faits de chaque côté et, pour les Français, la tactique était simple : en première ligne venait en toute logique l'avant-garde, constituée de nobles bravaches et des Assassins - le connétable d'Albret avait insisté là-dessus afin d'être soi-disant certain de leur fidélité - puis, derrière, des chevaliers plus expérimentés mais moins puissants et qui donc n'avaient pas eu leur mot à dire concernant la stratégie à adopter. S'ajoutait une poignée de roturiers en troisième ligne. Enfin, les deux flancs allaient être occupés par la cavalerie, lourde elle aussi. L'ost disposait également d'archers mais leur sort n'avait pas encore été décidé. De l'avis d'Alexandre, c'était une bien mauvaise stratégie mais, évidemment, les Assassins ne pouvaient s'opposer aux plans des maréchaux, connétables, ducs et de tous les nobliaux en général. Ils étaient coincés, et tout cela à cause d'une fichue alliance avec les Armagnacs. Même s'ils ne gagnaient pas la bataille, Gautier ne s'impliquerait plus jamais dans ces histoires politiques, parole d'honneur.
Encore fallait-il qu'il survécût.
Enfin, le combat n'était pas encore de rigueur et, pour le moment, il devait juste se contenter d'approcher le camp ennemi sans se faire repérer, accompagné de Loup, comme souvent maintenant. Il aurait bien convié Ralph mais, avec lui, c'était la rixe assurée, et c'était la dernière chose qu'il désirât. Le Maître Assassin et son condisciple se faufilèrent donc le long de la clairière, couverts par le bois de Tramecourt. Au fur et à mesure de leur progression, la rumeur côté français trouva écho chez les Anglais, qui commencèrent au loin à pousser de grands cris et à sonner leurs trompettes. Cette fièvre tumultueuse ne dura qu'un instant car, dès qu'ils furent suffisamment proches pour remarquer les maisons éclairées du village, derrière le bivouac, Gautier et Loup purent apercevoir et entendre Henri V, furieux.
« Quiconque ne gardera pas le silence perdra cheval et armure s'il est noble, ou bien l'oreille droite si ce n'est pas le cas ! »
Cette simple phrase fit planer un silence de mort sur le camp. Visiblement, la sévérité du roi d'Angleterre n'était pas sujette à la moindre contestation. C'en était impressionnant et inquiétant à la fois. Des soldats aussi disciplinés n'hésiteraient pas à se jeter corps et âme dans la bataille pour leur monarque.
Dans la forêt, le craquement d'une branche se fit ouïr. Gautier se tourna vers Loup, qui n'avait pourtant pas bougé d'un pouce ; ils n'étaient pas seuls. Le plus jeune des deux fit part de son observation à l'autre, qui confirma silencieusement son intuition. Au loin, de vagues silhouettes faisaient route vers eux. Ils voulurent s'enfoncer davantage dans les bois pour contourner ces dernières, mais d'autres surgirent derechef des ténèbres d'ébène. Les Assassins, bornés, réitérèrent leur tentative, mais durent se rendre à l'évidence au bout d'un moment : les Anglais étaient partout. Ils battirent donc en retraite avant d'être encerclés par les archers - Gautier était parvenu à discerner leurs armes caractéristiques dans l'ombre, ce qui lui avait valu un frisson. Les combattants à distance ne lui inspiraient pas confiance, et à raison.
De retour à leur propre campement, Gautier fut une nouvelle fois piqué à vif par le contraste saisissant avec le bivouac ennemi. C'en était d'autant plus évident qu'il revenait tout juste des abords de celui-ci.
Le connétable d'Albret vint immédiatement à leur rencontre lorsqu'il les vit. De fait, les Assassins l'avaient mis au courant à propos de leur petite expédition nocturne. Dès qu'ils lui avouèrent n'avoir pu avancer plus en avant à cause des soldats, le noble s'exclama si vivement qu'un homme du même acabit que lui fut attiré. De ce que comprit Gautier, ce n'était autre que le duc d'Orléans qui, une fois la situation connue, piaffa d'impatience à son tour.
« Nul besoin de deux sibyllins pour cette entreprise, je gage que deux mille hommes menés par ma personne feront mieux ! »
Les yeux de Gautier auraient pu lui sortir des orbites tant la surprise et l'incompréhension le ravageaient.
« Autant attaquer maintenant ! » ironisa-t-il, vite tempéré par la main ferme de Loup sur son épaule.
Les deux nobliaux, enchevêtrés dans une conversation enflammée au sujet de la stratégie à tenir, ne l'avait même pas entendu. Ces deux-là, comme tout le reste, n'écouteraient rien ni personne, et sûrement pas les Assassins, Gautier en avait la garantie. Il bougonna et, las de cette comédie, fit volte-face vers l'abri de fortune de ses confrères. Pour s'y rendre, il se mêla encore une fois aux chevaliers relaxés qui, entre autres, jouaient aux dés la future rançon d'Henri V et de sa suite tout en chantant à tue-tête. Gautier trouva ce spectacle fort incongru, au vu de la retenue qu'affichaient les forces hostiles, mais se retint bien de le dire. Ces soldats emplis d'une fierté et d'une confiance aveugles mourraient sûrement demain, rattrapés par leurs tares.
Et dire que plus de deux ans auparavant, Gautier se serait sûrement joint à eux, partageant leur état d'esprit. Mais cet homme là paraissait bien loin, à présent. L'Assassin qu'il était voyait davantage le danger à venir que la gloire qu'il retirerait d'une possible victoire. De toute façon, aucune mention ne serait faite à la Confrérie, qui n'agissait même pas officiellement sous ce nom. Encore une fois, on les savait affiliés aux dirigeants du royaume, mais c'était là tout. Les Assassins étaient voués au secret mais, après tout...
« Nous agissons dans l'ombre pour éclairer le monde », se remémora Gautier. Loup lui avait dit ceci, un jour, et cette phrase avait trouvé écho chez lui. Oui, il voulait « éclairer le monde », bien qu'il ne fût pas une lumière lui-même, mais peu importait ; il n'était pas seul. Toute la Confrérie se tenait à ses côtés dans les ténèbres pour servir ce but. Au fond, illuminer ce monde revenait en premier lieu à l'apaiser, et pour cela quoi de mieux que gagner la guerre ? C'était donc précisément à cela qu'allaient s'atteler Gautier et ses acolytes le lendemain et les jours suivants. Cela ne lui faisait toujours pas apprécier l'alliance avec la couronne, mais certains sacrifices étaient nécessaires pour espérer la victoire. Du moins il se rassurait avec cette pensée.
Lorsque, finalement, il rejoignit ses trois frères d'armes avec Loup, il vit ces derniers regroupés autour d'un petit feu, qui avait pris malgré le vent glacial et la pluie, heureusement diminués par leur abri. Loup prit place, puis Gautier s'assit à même le sol à son tour, entre le Maître-Assassin et Ralph, mais aussi en face d'Alix et Alexandre, emmitouflé dans sa sombre tunique parsemée de fourrure, accordée à sa barbe grisonnante par endroits. Malgré le temps, aucun n'avait rabattu sa capuche sur la tête.
En apercevant une bouteille d'eau-de-vie - encore -, Gautier lança un regard faussement désapprobateur à son propriétaire, qui se défendit : « Eh bien quoi ? Le feu ne me réchauffe pas assez !
- Ralph sans gnôle, ce n'est pas Ralph, qu'on se le dise, affirma Loup.
- L'alcool est bien la seule chose qui vous mette d'accord, remarqua Alexandre.
- La bouteille réunit tout le monde ! s'exclama Ralph en descendant le quart de cette dernière d'une traite.
- Bravo, ta barbe en est maintenant imbibée ! le sermonna Alix à la vue de son indélicatesse, avant de lui ravir le précieux. Et puis fichtre. »
Elle but bien plus que Ralph sous les yeux étonnés de l'assistance, puis haussa les épaules une fois son gosier hydraté. « Vous pensiez les femmes incapables de boire autre chose que du vin coupé avec de l'eau ? Peuh !
- Souvenez-vous qu'une bataille nous attend dans quelques heures, crut bon de rappeler Gautier, sans pour autant se priver de la boisson que venait de lui lancer la jeune femme.
- Quelques heures ? fit Alexandre en regardant derrière Gautier. Je dirais plutôt minutes vu les hommes en partance. »
L'ancien voyou tourna la tête pour faire face au spectacle décrit par le Mentor. En effet, des centaines de soldats traversaient le campement. Gautier comprit pourquoi en entendant certains parler de « reconnaissance ». Ce ne pouvait être que l'œuvre du connétable d'Albret et du duc d'Orléans.
« Ils seront repoussés à coup sûr, certifia Gautier en revenant à sa position initiale, avant de tendre les mains vers l'âtre de fortune. Les bois étaient infestés d'archers anglais, mais ces fichus nobles n'ont rien voulu entendre.
- Tant pis pour eux, le soutint Loup.
- Une reconnaissance avec des centaines d'hommes... Ils n'avaient pas plus discret ? ironisa Alix.
- 'Veulent se montrer, renchérit Ralph.
- Peu importe, intervint Alexandre. En ce qui concerne la bataille... N'oubliez pas que nous sommes ici sur ordre de la reine, mais surtout pour les possibles Templiers aux côtés d'Henri.
- Et l'artefact, précisa Gautier.
- Aussi. De toute évidence, gagner ne sera pas aussi aisé que nos alliés le pensent. Je compte sur vous pour rester sur vos gardes.
- C'était prévu, Mentor, le rassura Alix. »
Ça va c'est pas Loup
Pauvre Ralph, tout le monde se fout de lui
Malgré que je me suis fait spoil comme un con en vous lisant toi et le nouveau... ( bienvenue à toi Puduk )
NAAAAAAAAAAAN POURQUOI RALPH !!!!!!!
POURQUOI CETTE CONNASE D'ALIX VIT TOUJOURS ELLE !!!!!!
RALPH...
J'ai hésité à parler de lui dans mon post, mais je pensais le chapitre assez gros pour que vous alliez le lire directement au lieu de vous attarder sur les posts d'après. J'espère qu'Haya et Taym feront pas la même erreur
Bon après pour Alix, rien ne dit qu'elle vit toujours non plus...
Sinon, les deux loustics, vous n'avez pas trouvé le chap trop "indigeste" ou redondant ? Question valable pour les retardataires aussi
Absolument pas
Ça va alors. Il mesemble que c'est le chap !e plus long de la fic, d'ailleurs
Peut être faire les chap suivants un peu moins long serait une bonne idée
J'avais pas prévu de faire 8000 mots pour chaque chap de toute façon, mais celui-ci était un peu particulier. Et encore, j'ai décidé de le couper un peu
On a encore perdu Haya et Taym
Prochain chapitre en cours d'écriture sinon
Pour la longueur... Je me suis habitué à Francis avec sa fic
Désolé pour mon retard, j'avais festival
Décidément, les gros chapitres de batailles militaires sont clairement tes meilleurs, c'est toujours un plaisir à lire. On sent qu'il y a de la recherche et de l'inspiration pour chacune des scènes, c'est vraiment cool.
Moi j'aimais bien Ralph Je me disais d'ailleurs qu'on le voyait plus assez. Mais bon, je me disais aussi que cette fic manquait de morts de personnages principaux
J'ai cru que c'était une suite, j'avais espoir en voyant le topic en première page...
Et ben non
Contente que tu l'aies aimé Haya, j'ai tout donné pour ce foutu chapitre, et Dieu sait que les scènes de batailles sont compliquées à écrire Pour Ralph, il faut bien que mon côté GRRMartinien ressorte de temps en temps
Et, non, ce n'est pas une suite, mais cette dernière devrait arriver cette semaine
Jade c'est pas parce que tu as fais un chapitre de ouf, qu'il faut glander... Hop hop hop ! Comme dirait nos amis du Sud il y a dégun ici !!!
Désolée j'ai vraiment eu une semaine chargée
Sinon vous reprenez quand les cours ?