CONNEXION
  • RetourJeux
    • Tests
    • Soluces
    • Previews
    • Sorties
    • Hit Parade
    • Les + populaires
    • Les + attendus
    • Tous les Jeux
  • RetourActu
    • Culture Geek
    • Astuces
    • Réalité Virtuelle
    • Rétrogaming
    • Toutes les actus
  • Black Friday
  • RetourHigh-Tech
    • Actus JVTECH
    • Bons plans
    • Smartphones
    • Mobilité urbaine
    • Hardware
    • Image et son
    • Tutoriels
    • Tests produits High-Tech
    • Guides d'achat High-Tech
    • JVTECH
  • RetourVidéos
    • A la une
    • Gaming Live
    • Vidéos Tests
    • Vidéos Previews
    • Gameplay
    • Trailers
    • Chroniques
    • Replay Web TV
    • Toutes les vidéos
  • RetourForums
    • Hardware PC
    • PS5
    • Switch
    • Xbox Series
    • Overwatch 2
    • FUT 23
    • League of Legends
    • Genshin Impact
    • Tous les Forums
  • PC
  • PS5
  • Xbox Series
  • PS4
  • One
  • Switch
  • Wii U
  • iOS
  • Android
  • MMO
  • RPG
  • FPS
En ce moment Genshin Impact Valhalla Breath of the wild Animal Crossing GTA 5 Red dead 2
Etoile Abonnement RSS
Forum
  • Accueil
  • Actus
  • Tests
  • Vidéos
  • Images
  • Soluces
  • Forum

Sujet : [Fic] Au coeur de la tempête

DébutPage précedente
«1  ... 1819202122232425262728
Page suivanteFin
TheEbonyWarrior TheEbonyWarrior
MP
Niveau 35
11 février 2024 à 01:46:58

Là, immobiles, les trois combattants observèrent sans un mot les immenses marques de creusant la surface de l’arbre. Des griffures deux fois plus larges que les mains de Renji creusaient l’écorce suppliciée du tronc, y laissant d’énormes crevasses qui ne cicatriseraient jamais. Rougies par le massacre, les plaies laissées dans le bois arraché gouttaient du sang déposé par la chose qui les avait causées, se répandant jusqu’au sol dans de longues stries cramoisies. Le Vermidor saignait, agonisant en silence comme le faisait tout Blancherive.
Portant un œil tremblant vers la droite, Renji senti son cœur couler dans sa poitrine comme une ancre jetée au large. En haut des escaliers qu'il avait gravi tant de fois, une Jorrvaskr au toit éventré accueilli son regard, ne laissant là où se trouvaient les portes qu’une ouverture béante dans la coque de l’ancien navire.

Alors qu’il se tournait de nouveau vers les deux argoniens pour leur annoncer la nouvelle, le son d’une porte s’ouvrant à la volée les alerta tous les trois. Faisant volte-face vers la source du bruit, ils identifièrent la silhouette d’un homme en tenue de garde, figé dans l’entrebâillement d’une petite maison. Il pointa un doigt accusateur dans leur direction, puis leur indiqua de le rejoindre d’un signe de main.

- Bon sang, vous voulez mourir ? lança-t-il à voix basse. Vite, entrez avant qu’elle ne revienne !!

La dernière phrase du soldat fit monter un frisson d’horreur dans l’échine du khajiit.

«Ils ont vu la chose qui a fait ça. »

Voyant qu’Oka et Zede-Tei s’étaient mis à avancer presque immédiatement, la recrue se jeta presque à leurs trousses, révulsée à l’idée de rester seule dans cet endroit ne serait-ce qu’une seconde. Enjambant les corps en évitant à tout prix de baisser les yeux, le cathay rattrapa les Compagnons juste devant la bicoque, et y pénétra avant que la porte ne se referme derrière eux.

À peine entrés, une seconde silhouette se précipita contre la porte, fermant cette dernière à l’aide d’une large barre de fer. Aussitôt fait, une obscurité relative les enveloppa, les plongeant dans un noir quasi-total.

- Vous avez perdu l’esprit à vous balader comme ça dehors ? perça la voix du garde à travers l’obscurité. Vous allez tous nous faire tuer, bande d’inconscients ! Mourrez si ça vous chante, mais faites-le loin des civils !

Alerte, Renji observa les lieux du mieux qu’il put. Les fenêtres avaient été recouvertes par des draps et des fourrures, ne laissait qu’un filet de lumière avare pénétrer l’intérieur de la pièce. Dans la pénombre poussiéreuse baignant l’air aux relents de foin et de bois mouillé, il distingua de nombreux meubles couchés les uns sur les autres au milieu de la salle, comme pour former un rempart supplémentaire avec l’extérieur. Plissant les yeux, il tenta de percevoir ce qui se trouvait derrière, mais ne détecta pas le moindre mouvement. Pourtant, il était certain de sentir quelque chose de l’autre côté.
S’avançant en faisant frémir la paille du plancher sous ses bottes, il se plaça au niveau de la barricade de fortune, et se pencha sur une table renversée pour étudier l’origine du son.

À quelques mètres, entassées contre les murs de la bicoque, une douzaine de personnes étaient assises à même le sol dans un mutisme total. Il y avait des hommes, des femmes, des enfants. Des survivants.

Le khajiit se serait peut-être réjoui de cette découverte s’il n’avait pas remarqué la terreur insondable nichée au creux de leurs regards. Certains fixaient le sol sans bruit, tandis que d’autres tenaient la tête entre leurs mains, chuchotant à voix basse des mots qu’il ne comprenait pas. Au fond, une femme se balançait d’avant en arrière avec une régularité entêtante, mordant son pouce avec une frénésie maladive. Le son de son mouvement faisait grincer le plancher chaque fois qu’elle entamait un nouvel aller-retour. C’est cela qu’il avait entendu.

Interdit, le félin reporta son attention vers ses camarades. En plus du garde et de l’homme qui avait fermé la porte sur eux, il découvrit deux paysans s’agrippant à leurs fourches avec excès. Les pauvres hommes semblaient rongés par la peur.
Il décela une autre silhouette vêtue d’une robe de toile sombre, presque invisible tant elle se mouvait peu. Elle semblait penchée sur une table basse, affairée à une tâche mystérieuse, mais se tenait trop loin des fenêtres pour qu’il soit capable de l’identifier.

Se décidant enfin à répondre aux reproches du soldat, Zede-tei fit un pas en avant, se plaçant au centre de l’habitation.

- Je n’ignore pas la détresse dans laquelle vous devez vous trouver. Nous sommes là pour aider, mais pour ça, il nous faut savoir ce qu’il s’est passé ici. Épargnez-nous les détails inutiles.

Le calme de sa voix eut l’air de surprendre le milicien. Il sembla reconnaitre les deux argoniens, puisqu’il s’adressa cette fois à eux avec déférence.

- Les prières suivaient leur cours devant le Vermidor quand cette… chose est arrivée. Elle est sortie des douves de Fort-Dragon. Pour ce qui est de la suite… eh bien...
- Elle les a massacrés ! geint l’un des paysans en s’appuyant sur sa fourche d’un air fébrile. Personne a rien pu faire ! Vous comprenez ?

Scrutant la mine dévastée de ses interlocuteurs, le Compagnon hocha du chef.

- Du calme. Que s’est-il passé après ça ?

Le fermier tenta de bégayer un semblant de réponse, mais s’effondra en sanglots au beau milieu de sa phrase. Dans un geste à la sérénité invraisemblable, le reptile posa une main sur son épaule, et reposa sa question d’un ton apaisant.

- Ça va aller, Higmund. J’ai juste besoin de savoir où est passée la créature qui a fait ça.

Renji s’était toujours demandé pourquoi aucune histoire de rixe ne mentionnait Oka malgré sa présence quasi quotidienne dans les tavernes de la ville. Les argoniens n’ayant jamais occupé une place de choix dans les cœurs nordiques, leur intégration lui avait toujours paru être le fait de leur force redoutable. Il comprenait aujourd’hui qu’il n’en était rien. Si les deux frères suscitaient le respect de la plupart des résidents de Jorrvaskr, c’était pour une raison très simple : ils étaient proches des gens. Tandis que certains s’attiraient le respect par la crainte, eux l’avaient gagné par leur engagement auprès du peuple qu’ils avaient juré de protéger.

Soudain, Renji réalisa que l’étendue du deuil qui devait affliger ses camarades dépassait probablement tout ce qu’il pouvait imaginer. Pour lui, ces innombrables corps n’étaient que cela : des innocents, réduits en charpie par une entité malfaisante. Pour eux, beaucoup de ces victimes devaient avoir un nom. Et malgré tout, malgré la rage et le chagrin qui les envahissait probablement, ils restaient imperturbables au milieu de ce chaos… quitte à bafouer leurs propres sentiments.

Tandis que l’ainé tentait de tirer un peu de sens du pauvre homme, le cathay nota un mouvement du côté de l'individu encapuchonné.

- Félicitations, vous êtes actuellement en train de perdre votre temps. Je suppose que l'intervention d'un spécialiste vous sera plus utile ?

Tous se tournèrent vers lui. Se détournant de sa petite table, il se révéla à eux, entrant d’un pas dans la lumière faiblarde de leur abri de fortune.

D’un seul regard à la barbe imposante et aux traits émaciés de l’homme, Renji su à qui ils avaient affaire.

- Farengar ? lâcha Zede-Tei.
- En personne. Et vous êtes ?
- Compagnons, grogna Oka.

La pilosité du mage se déforma sous l’effet d’un sourire discret.

- Eh bien, fit-il d’un ton suffisant. Je vois que cette situation nous plonge dans une mixité des plus didactiques.
- Je peux savoir ce que vous fabriquez ici ? demanda l’ainé du groupe. Vous n’êtes pas…
- En train de réchauffer les miches du seigneur Balgruuf ? Non, figurez-vous que j’ai bien d’autres rôles, incluant notamment la sauvegarde de cette ville. Il me semblait que cette tâche incombait également à Rigel, mais comme on dit, mieux vaut tard que jamais.

La pique fit mouche. Oka s’avança d’un pas lourd, tandis qu’un grondement profond montait de sa poitrine, mais son frère entrava sa route d’un long sifflement de langue.

- Assez ! La situation est déjà critique, évitons de diluer le temps qu’il nous reste dans des chamailleries sans but.
- Oh ? fit l’érudit. Je n’avais donc pas devant moi une brute sans cervelle, mais un être doté de raison ? Vous m’en voyez ravi. Peut-être même serez-vous en mesure de m’assister dans la défense de notre belle cité… ou du moins, ce qu’il en reste.
- Vous savez ce qu’est cette chose ?
- Je ne m’attends pas à ce que vous soyez instruit sur la typologie invocatoire. Me tromperais-je ?
- Les technicités ont dû m’échapper, ironisa Zede-Tei. Vous pouvez m’éclairer ?
- Nous avons affaire à un atronach de chair. Si vous avez du mal à visualiser la chose, imaginez simplement trois tonnes de muscles, d’organes et d’ossements qui auraient décidé de s’unir dans l’unique but de semer un maximum de destruction dans leur sillage.
- D’où est-ce que sort une telle monstruosité ? N’êtes-vous pas là pour ce genre de choses ?

La bouche de Farengar se pinça, réduisant ses lèvres à une fente infime au bas de son visage.

- Je vois que la subtilité n’est pas votre fort. Si un nécromancien suffisamment puissant pour conjurer une telle chose avait mis le pied en ville, je l’aurais tout de suite découvert. Non, il doit s’agir d’autre chose. Je pensais à un-
- Est-ce qu’on a l’air d’avoir le temps pour vos petites théories ?! C’est un atronach. Très bien. Comment fait-on pour le tuer ?

Un soupir parcouru le sorcier.

- On ne « tue » pas un atronach. On le banni simplement. Mais je sais comment faire. Tout ce qui me manquait pour mettre à bien mon plan était un peu de temps… et un trio de guerriers prêts à risquer leurs vies pour le bien commun. En parlant de trio, pouvez-vous dire à ce khajiit d’arrêter de me fixer comme si j’étais une sorte de manifestation surnaturelle ? Je supporte mal l’admiration béate.

Renji détourna les yeux de l’érudit en réalisant que ce dernier parlait de lui. En vérité, il n’observait pas Farengar, mais ce qu’il tenait dans les mains. Un petit sachet de toile fermé par un cordon, assez petit pour tenir dans une paume. Si son odorat pouvait lui assurer une chose malgré les entraves du froid, c’était que son contenu empestait la magie.

- Bon, repris le mage de cour. Vous acceptez ?
- Dites-nous ce dont vous avez besoin.

Un sourire hautain marqua les traits escarpés du nordique.

- Cette chose est sortie de sous Fort-Dragon. Elle est donc dotée d’une force extrême, et toute confrontation directe serait pour vous un arrêt de mort. Il vous faudra ceci.

Tendant le bras, il confia son sachet à Zede-Tei. Ce dernier le soupesa brièvement, hocha la tête, puis le lança à Oka, qui l’attrapa au vol.
Marquant un coup d’œil appuyé en direction du colosse, le mage s’adressa de nouveau à lui.

- Ce que vous venez de faire.
- Quoi ?
- Lancer ma poudre comme un vulgaire quignon de pain.
- Oui ?
- Ne refaites jamais ça. Sauf si vous voulez faire exploser tout ce qui se trouve dans cette maison.

Le jeune khajiit déglutit. Voilà le pressentiment étrange qui l’avait envahi en voyant Farengar : l’homme avait une odeur étrange, indéfinissable. En sentant le paquetage passer à côté de lui, le félin avait senti les effluves en émanant s’amplifier considérablement. Quel que soit son contenu, il s’agissait d'une substance qu'il n'avait jamais rencontré. Il n'avait toutefois pas besoin de savoir ce que c'était pour comprendre qu'il s'agissait de quelque chose de dangereux.

- Mais n’ayez crainte, vos penchants ravageurs seront satisfaits par ma requête. Idéalement, vous ferez exploser plus que ce vieux cabanon délabré. Vous savez où se trouve le Chaudron d’Arcadia ?
- Ouais, maugréa Oka. En face d’l’auberge.
- La mégère m’ignore depuis deux lunes. Ses sels de feu constituent pourtant l’étape finale de mon projet. Il m’a fallu des mois pour mettre au point cette formule, et mes calculs sont sans équivoque : nous tenons là une avancée sans précédent. Mais elle refuse d’examiner mes recherches. Elle dit que le code de l’alchimiste lui interdit de m’assister, que le résultat serait trop instable et que je pourrais engendrer une course au progrès qui mènerait à la ruine de notre civilisation. Une bien piètre excuse pour dire qu’elle jalouse mon travail. J'espère qu'elle a au moins eut la présence d'esprit de se barricader dans la cave de sa boutique.
- Et ?
- Et donc, il faut que vous alliez… "fouiller" son échoppe pour moi. Mettez la main sur des sels de feu, versez-en une grosse poignée dans le sachet, et jetez-le dans la gueule de l’abomination qui hante nos rues. Tâchez de faire vite, car le mélange ne devrait tenir qu’une vingtaine de minutes avant que…
- Avant que ?
- Peu importe. Vous le ferez sous vingt minutes, ou bien nous périrons tous.

Les deux argoniens se dévisagèrent brièvement, puis hochèrent la tête.

- C’est dans nos cordes, fit Zede-Tei. Comment saurez-vous que nous avons réussi ?
- Je l’entendrai.
- Malgré le sortilège ?
- Quel sortilège ?

Le Compagnon soupira.

- Peu importe, comme vous dites. Partez du principe que nous réussirons. Autre chose ?
- Oui, une dernière. Évitez de mourir en chemin.

EsZanN EsZanN
MP
Niveau 26
13 février 2024 à 17:19:36

Aaaaaaaaaaah vivement la fin du mois pour lire la suite.

TheEbonyWarrior TheEbonyWarrior
MP
Niveau 35
29 février 2024 à 22:49:07

Bonjour bonsoir !

Ais-je du retard ? Oui

Ais-je une excuse ? Oui aussi !

Je pourrais poster maintenant mais ca me ferait couper un moment que j'aime pas donc vous aurez un long chapitre à la place, juste un peu plus tard que prévu :hap:

EsZanN EsZanN
MP
Niveau 26
01 mars 2024 à 01:26:28

L'attente en vaudra la chandelle, donc je prends mon mal en patience (mais dépêche-toi quand même s'il te plaît. :hap:)

Khenarthi Khenarthi
MP
Niveau 9
05 mars 2024 à 00:00:31

Tiens, je me souviens avoir adoré cette fic à l'époque. Il faudrait que je la reprenne du début

TheEbonyWarrior TheEbonyWarrior
MP
Niveau 35
05 mars 2024 à 20:42:57

L'occasion de mettre la description de ton profil à jour avec une nouvelle citation qui sait ? :hap:

EsZanN EsZanN
MP
Niveau 26
09 mars 2024 à 01:13:00

Bahahaha la citation d'OJ vraiment

TheEbonyWarrior TheEbonyWarrior
MP
Niveau 35
23 mars 2024 à 11:47:23

Ce soir.

EsZanN EsZanN
MP
Niveau 26
23 mars 2024 à 23:05:19

O m g

TheEbonyWarrior TheEbonyWarrior
MP
Niveau 35
24 mars 2024 à 00:24:41

Chapitre fini et corrigé mais j'arrive pas à le poster même en fragments parce qu'il fait 30 pages, je rééssaie demain matin :noel:

TheEbonyWarrior TheEbonyWarrior
MP
Niveau 35
24 mars 2024 à 16:40:45

Chapitre 65

Revoir la place du Vermidor faisait partie des épreuves que Renji aurait tout donné pour ne jamais revivre.
Lorsque la porte du cabanon se referma derrière eux, les plongeant de nouveau au centre du charnier qu’était devenu le quartier des Vents, il du mobiliser l’entièreté de sa volonté pour ne pas défaillir. Sans se l’expliquer, il avait l’impression que l’humanité toute entière venait de se couper d’eux avec la clôture de cette porte, les livrant à l’abominable destinée de ceux que la chance avait abandonné.

Pourquoi était-il retourné dehors ?

Devant lui, les deux frères argoniens avaient rentré leurs lames. Si le conflit se présentait, la fuite était la seule alternative viable.
Il serra doucement le poing gauche autour du sachet confié par Farengar. Leur salvation reposait sur trente grammes de poudre alchimique. Le Renji qu’il était deux semaines plus tôt aurait ri aux éclats devant le désespoir impossible que lui inspirait la situation, mais le simple concept du rire lui semblait devenu si lointain qu’il douta d’en être capable même s’il l’avait voulu. Pas ici, pas dans cette ville. Plus maintenant.

- Rappelez-moi pourquoi c’est à moi de porter ça ? murmura-t-il à l’attention des deux Compagnons.
- Parce que c’est toi le plus rapide, fit Zede-Tei dans un souffle de voix. Si l’atronach nous tombe dessus, c’est toi qui a le plus de chances de t’en sortir. Maintenant, plus un mot. Avançons.

Évitant soigneusement le centre de la place, ils entreprirent de longer la muraille, profitant du couvert des maisons et de la végétation éparse afin de couvrir leur progression. Autour d’eux, rien ne bougeait. Le souffle du nord s’était tu, privant les branches de son bruissement constant. Leurs pas pourtant mesurés semblaient presque résonner contre les pavés, crissant dans la neige avec une intensité décuplée par le calme.
Alors qu’ils avançaient, courbés comme des voleurs, Renji tenta de faire sens des informations accumulées depuis leur retour.

La grande calamité qui frappait Blancherive n’était pas le fruit du hasard. L’absence inexpliquée des autres Compagnons, la venue de cette créature, le sortilège étouffant les sons… Ceux qui avaient orchestré l'attaque savaient parfaitement quand agir.
Quelque chose à propos de tout cela le taraudait. Plus il pensait à leur discussion avec Farengar, plus il lui semblait étrange que le mage de cour n’ait pas semblé au courant du sortilège altérant leurs sens. Ce maléfice était-il trop puissant pour être détecté par un scolaire renommé tel que Feu-Secret ? Ou bien s’agissait-il d’autre chose ? Un tel phénomène pouvait-il seulement échapper à l'érudit ?
Quelle que soit la réponse, voir la situation les dépasser à ce point avait quelque chose de profondément terrifiant. À en croire les survivants, le drame était survenu durant la cérémonie religieuse. Cela signifiait que tout s’était produit seulement quelques heures plus tôt. Il n'avait pas fallu plus pour ravager toute la ville. La catastrophe s’était-elle déroulée en réaction du départ du Héraut et de ses hommes ? Non, il était impossible de préparer la chute d’une cité en seulement une journée, et encore moins en frappant de l'intérieur. Mais alors, comment l'ennemi avait-il pu être au courant de la date de leur opération ?

«Le traitre, pensa le félin. Le traitre dont parlait Rigel n’était pas seul. Mais qui pouvait bien savoir ? Nous n'avons été prévenus que le jour même. Est-ce que les détachements de gardes ont été aperçus en route vers Blancherive ? Même si c’était vrai, il serait impossible de savoir à coup sûr que- »

Le félin buta contre le dos d’Oka, arrachant un grognement sourd à ce dernier. Perdant l’équilibre, la recrue se rattrapa de justesse à la muraille, plantant ses griffes dans l’interstice des pierres juste à temps pour ne pas glisser sur la neige.

- ‘tention, souffla l’argonien.
- O-Oui. Pardon.
- Vous entendez ça ?

Avant même que Zede-Tei ne finisse sa phrase, les oreilles du khajiit s’étaient dressées en l’air, attirées par un son étrange. Un bruit de choc sourd et régulier lui parvenait, de l’autre côté de la muraille.

- Ça vient du marché, chuchota-t-il à l’attention des deux guerriers. On dirait… une porte qui claque ?

L’ainé de la fratrie plaqua un doigt contre sa bouche, leur intimant le silence. Dressant le buste pour se coller dos à la muraille, il se remit à avancer, faisant glisser ses bottes contre les pavés froids pour réduire à néant le son de ses pas. Son profil reptilien se détourna d’eux, focalisé sur l’arche qu’ils avaient franchie en arrivant, avançant avec une extrême précaution. Oka se mit à le suivre, adoptant une position similaire, et le khajiit les imita. Vingt mètres. Vingt mètres à parcourir, et ils en auraient le cœur net.

Plaçant un pas derrière l'autre avec une anxiété croissante, Renji sentait son cœur battre dans sa poitrine comme un oiseau en cage. À côté de lui, les respirations des deux guerriers parvenaient à peine à laisser leur marque dans cet air alourdi de tension, se désagrégeant en une buée brumeuse aussitôt noyée dans la chaleur malsaine des corps lacérés les cernant de toutes parts. Les yeux rivés vers le canal périphérique obstrué de décombres humains, le félin songea qu’il préférait encore être oublié par les générations futures plutôt que de faire face au sort de ces âmes damnées. S’ils étaient repérés, ils seraient effacés de ce monde de la pire des manières. Personne ne méritait de partir comme ça.
La moitié du visage vibrant encore après la claque de Zede-Tei, il sentait que le barrage de la douleur ne suffirait pourtant bientôt plus à prévenir les pensées les plus sombres d’affluer vers le centre névralgique de sa conscience. Son estomac vrillait douloureusement chaque fois que ses yeux avaient le malheur de se lever un peu trop haut, et ses narines menaçaient de le précipiter à genoux à la moindre inspiration tant la puanteur qui régnait était forte. C’était comme si les murs de la ville s’étaient eux-mêmes changés en cadavres, exhalant l’arôme de la mort à quiconque serait assez fou pour fouler du pied ses rues désertes.

Ils parvinrent à l’entrée du quartier avant que ces sinistres considérations ne l’emportent. Avec une attention redoublée, Zede-Tei passa son visage au coin du rempart, puis demeura immobile quelques secondes, guettant le rythme imperturbable de ce son indéfinissable. Il s’avança finalement, et s’engouffra en entier dans le passage des escaliers, comme happé par le signal. Encore une fois, Oka l’imita presque à la lettre, comme si tout désaccord entre eux s’était retrouvé forcé de disparaitre devant la gravité critique de leur objectif. Ne pouvant qu’espérer que le calme apparent de ses prédécesseurs était dû à une maitrise relative de la situation, il s’avança à leur suite, copiant leurs gestes avec une exactitude maladive. Rien ne bougeait autour d’eux. Pourtant, il ne pouvait s’empêcher de penser que la plus infime des erreurs pourrait avoir des conséquences dramatiques. Les deux frères avaient beau lui avoir assuré que ses chances de survie étaient les plus grandes en cas d’attaque, il doutait de la fiabilité de leurs dires. Si quelque chose se dressait devant eux, la peur aurait tôt fait d’annihiler ses chances de survie. Et si les centaines de corps autours d’eux étaient tombés fauchés au cours de leur fuite, un chat cloué sur place par la terreur ne ferait certainement pas long feu.

Lentement, les escaliers de la place marchande se déroulaient sous leurs pas. Au-dessous d’eux, la silhouette protectrice de l’arche avait laissé place à l’inquiétante clarté d’un sol que rien ne surplombait. Ici, aucun toit ni aucune structure ne viendrait les soustraire au regard de ce qui rôdait plus loin.
Sous la lumière déclinante de l’après-midi, le choc lourd et imperturbable de cette masse invisible prenait des allures d’avertissement, se répercutant contre les parois du rempart juste derrière eux comme pour leur intimer de rebrousser chemin, là où la pierre les protégeait encore.

Renji fut le premier à les voir. Sur leur gauche, par-delà les portes ballantes de la Jument Pavoisée, plusieurs hommes était en train de se déplacer sans bruit vers le dehors, avançant entre les tessons de verre brisé et les tables vides.

Comme alerté par son regard, le meneur du groupe, un nordique aux cheveux grisonnants revêtu d’un ensemble de cuir clouté, pointa un doigt précipité dans leur direction en arrivant au niveau de la sortie. Craignant un instant que ces individus ne soient pas de simples résidents, Renji se préparait à avertir ses camarades, mais Oka les repéra avant qu'il n'agisse. L’argonien leur adressa un salut silencieux du bras, et plusieurs lui répondirent par des signes de main.

- Des Compagnons ! siffla Zede-Tei si bas qu’il en était presque devenu inaudible. Ils font partie du groupe posté par Rigel en notre absence.

De son côté, Renji venait de se figer. Si ces hommes étaient des Compagnons, s'ils étaient en poste pendant l'attaque, alors cela ne pouvait signifier qu’une chose.

« Ils l’ont vue. Ils ont vu ce qui est entré dans Jorrvaskr, et ils ne sont vivants que parce qu’ils ont fui. Mais alors, que font-ils ici ? »

À côté de lui, Zede-Tei venait de reculer d’un pas brusque.

- Quelque chose ne tourne pas rond, reprit-il.
- La taverne, fit son frère d’une voix étouffée. C’pas normal.

Alors même qu’Oka faisait cette observation, un sentiment de malaise abominable s’empara du khajiit. Ce n’était pas une sensation rationnelle : elle n’était pas née de l’observation consciente d’un évènement ou d’un détail qui aurait pu l’alerter. Ses yeux ne lui indiquaient rien, son ouïe était tranquille, et son odorat ne portait à ses sinus que l’horreur constante et amère de la mort alentours.
Il avait pourtant appris à écouter une autre voix, celle qui venait de l'intérieur. Cette fois, la nausée viscérale qui l’habitait émanait de sa conscience la plus profonde, comme si son être tout entier, désespéré par l’inaptitude de ses sens, tentait en vain de le prévenir que quelque chose n’allait pas. Et c'était indubitable : quelque chose dans cette scène semblait incroyablement anormal.

Alors qu’il sentait son cœur accélérer dans sa poitrine au point de gêner sa respiration, Zede-Tei fit une observation glaçante :

- Il ne devrait pas faire si sombre à l’intérieur.

Et alors, Renji su exactement ce qui le dérangeait.
Malgré le soleil surplombant la ville, la lumière ne pénétrait pas par les fenêtres à l’arrière de l’auberge.

Une explosion de bois brisé déchira le silence dans un vacarme cataclysmique. Noyés sous un déluge de tuiles et de poutres, les hommes disparurent dans un cri rendu muet par le vacarme. Le meneur fut projeté sur le perron de l’édifice, et s’effondra contre les pavés enneigés. Il se redressa sur une paire de jambes brisées, hissé par la décharge salvatrice de l’adrénaline, et hurla un appel à l’aide dans leur direction.
Ils ne répondirent pas.

Juste derrière lui, dans la poussière des décombres, une forme sombre venait de s’animer. Un bras de chair noire à la longueur inhumaine s’extirpa de la façade par le trou d’une fenêtre, agrippa l’homme par la taille, et le tracta à l’intérieur sans bruit, à la manière d’un gigantesque arachnide venu se saisir d’une proie.
Tandis que le toit de la Jument Pavoisée s’effondrait dans un brouhaha continu, ils se regardèrent.

Au-dessus d’eux, une seconde ombre venait d’occulter le soleil.

Le premier coup faucha un pan de muraille, projetant une volée de briques et de pierre fendue dans leur direction. Le second, presque simultané, s’abattu entre eux comme une sentence, séparant Renji des deux argoniens dans un typhon de poudreuse.
Le troisième était pour lui.

Comprenant à peine ce qui se produisait, le félin se jeta au sol alors qu’un poids invisible fauchait l’air qu’il respirait la seconde d’avant. Il pivota sur lui-même, leva les yeux vers leur gigantesque assaillant, et le regretta immédiatement.

Sous son regard interdit, une masse livide et difforme s’agitait à la manière d’une gigantesque larve. Soutenue par une demi-douzaine d’appendices à la longueur incompréhensible, la chose trônait à plus de deux mètres du sol, comme suspendue par une force invisible. Sa peau à la pâleur laiteuse était couverte de plaies béantes éructant un sang gris au rythme des soubresauts erratiques animant sa silhouette de cauchemar. À chaque pulsation, les veines parcourant sa surface semblaient se déplacer vers ses extrémités, colorant ce qui lui servait de membres d’une teinte noirâtre.
Ce n’étaient pas des membres. Ou plutôt, ce qui essayait d’en remplir la fonction avait lamentablement échoué. Tordues en des angles irréels et contraires, les masses de chair nécrosées supportaient à peine la masse de la créature, et paraissaient sur le point de se briser à chaque instant. Mais ce n’était pas le pire : tout au long de ces pattes épouvantables, des dizaines de doigts et de mains s’agitaient frénétiquement, greffés à la chair morte dans un supplice éternel.

- Oka !!

Alarmé par le cri de Zede-Tei, Renji détourna ses yeux du spectacle effroyable juste à temps pour voir l’un des appendices déployer ses griffes et saisir le grand argonien à la taille. Oka était large comme un bœuf. Comparé à l’immensité tordue de cette chose, il lui sembla pourtant presque chétif. Un second membre osseux referma sur lui l’interminable étreinte de ses doigts, et se mit à tirer sur ses jambes comme pour les dévisser de son bassin.

Un flash de lumière bleutée traversa la créature de part en part, projetant le khajiit en arrière dans un souffle d’énergie vibrante. Percutant le rebord du canal d’évacuation bordant les escaliers, il tenta de prendre appui contre une marche pour se redresser sans tarder, mais ses forces l’abandonnèrent, le clouant contre la pierre froide.
Devant lui, Zede-Tei tenait ses deux mains tendues vers la chose. Une énorme pique de givre encore attachée à ses paumes venait transpercer le corps de l’abomination, sectionnant les deux bras refermés sur son frère. Voyant sa proie lui échapper, l’atronach émit un son rauque et caverneux. Un cri tout droit venu des profondeurs fiévreuses de l’Oblivion fit trembler le sol, vibrant dans un concert de cordes vocales qui n’étaient pas les siennes. Comme enhardi par la douleur de la bête, l’argonien rapprocha les mains, et la stalactite se couvrit de filaments brillants, avant de se mettre à enfler puissamment. Le dos de la créature explosa dans une nuée de glace arcanique, déchirant la chair et les tendons dans un grincement de tissus arrachés les uns des autres.

TheEbonyWarrior TheEbonyWarrior
MP
Niveau 35
24 mars 2024 à 16:43:37

Enfin, Renji trouva la force de se relever. Fébrile, le ventre tordu par la peur, il saisit le manche de sa pertuisane d’une main, conservant la seconde cramponnée autour du sachet de Feu-Secret. Il s’avança de nouveau au bas de l’escalier, les yeux rivés vers la chose, comme happés par son horreur. Face à elle, Zede-Tei était méconnaissable. Deux gouffres de lumière sans fond occupaient la position de ses yeux, inondant de volutes occultes son faciès crispé par l’effort. Comme éclairées de l’intérieur par cette lueur surnaturelle, ses écailles avaient perdu leur teinte verte, et arboraient maintenant une coloration d’un bleu vibrant d’énergie.
Se relevant avec peine comme pour faire écho à la détermination de son frère, Oka avait quant à lui saisi sa claymore. Le reptile referma deux paumes noueuses autour de la garde de sa lame et ferma les yeux, prononçant une incantation silencieuse. La surface du fer blanchit, puis commença à se couvrir de cristaux de givre aussi brillants que du verre sous le soleil. Un à un, les cristaux se changèrent en éclats, avant d’organiser leur croissance pour former un véritable revêtement de givre autour de la lame. Levant les bras, il abattit l’espadon contre le flanc de la créature, fendant celle-ci dans une étincelle d’indigo sanglant.
Déséquilibrée par la force invraisemblable du coup, la chose tituba en arrière, arrivant tout juste à portée de Renji.

Coinçant sa pertuisane sous son bras comme une lance de cavalerie, il chargea de toutes ses forces, et plongea son acier jusqu’à la garde dans le corps de l’atronach. La lame fit un bruit mou en disparaissant dans la chair, puis traça un arc de cercle à travers la peau couturée avant de s’extraire sur le côté, emportée par l’élan de la recrue.

Insensible à toute forme de douleur apparente, la monstruosité plaqua ses membres restants contre le sol et se mit à tourner sur elle-même, brisant le pilier de glace lui perforant le corps et précipitant Zede-Tei au sol dans sa torsion surpuissante. D’un grand mouvement, son frère frappa une nouvelle fois, et le fendoir de givre passa au travers d’un des appendices, séparant ce dernier de son corps. La patte chimérique s’effondra mollement dans la neige, séparée de la vigueur impie l’habitant.
Cela ne dura pas. À peine arrivé en contact avec le sol, le bras se tordit comme un gigantesque serpent et bondit vers le reptile dans un élan de fureur avide, s’accrochant à ce dernier en plantant ses immenses doigts dans son épaule. Dans une exclamation de douleur, Oka tomba en arrière en lâchant sa lame, et les deux belligérants se mirent à lutter entre les étals de la place dans un tourbillon indiscernable de turquoise et de chair décolorée.

Devant le khajiit, l’atronach venait d’achever sa vrille sinistre pour lui faire complètement face, révélant toute l’étendue de son horreur charnelle.

Ce qui acheva de persuader Renji qu’il nageait en plein cauchemar n’était pas la résistance absurde de cette chose qui continuait sans mal de se mouvoir après avoir été percée, éventrée et amputée de toutes parts. Ce n’était pas l’aspect de son ventre, hérissé de bras tantôt monstrueux, tantôt humains, agrippant désespérément le vide dans un dernier sursaut d’agonie. Ce n’était pas non plus la vue des corps empilés, hantant chaque recoin de cette place abandonnée par tout ce qu’il y avait de sacré en ce monde, ni celle de l’ombre massive et menaçante de la seconde créature se hissant peu à peu des décombres de la Jument Pavoisée à seulement quinze mètres de lui.

Non. Ce fut sa gueule, cet amoncellement de dizaines et de dizaines de faces greffées s’agitant dans un désordre chaotique, tordues de vestiges nerveux comme si elles vivaient encore. Parmi la masse informe des visages soudés, Renji n’en avait reconnu qu’un seul, mais ce dernier suffit à lui arracher un gémissement de désespoir plus intense qu’il n’en avait jamais poussé. Car, perdu entre ces spectres de chair à qui on interdisait de mourir, le jaugeant contre toute raison, le faciès fragmenté de Frognir était là, en train de le fixer, déformé par un rictus d’extase pernicieuse que la folie humaine ne semblait pas avoir complètement quitté.

« Cette chose est sortie de sous Fort-Dragon. »

Il aurait dû comprendre dix minutes plus tôt en entendant les mots de Farengar. Non, c’était il y a des semaines qu’il aurait dû comprendre. Au milieu du chaos, bien trop tard pour empêcher ce qui s’était déjà abattu sur eux, le félin réalisa enfin ce qu’il aurait dû anticiper sans mal : tout ce temps, Frognir n’avait enduré la captivité et la torture que pour une seule chose, que dans un seul but.

« Nous les crèverons comme les chiens galeux qu’ils sont, avant de mettre à feu votre bicoque ternie par des lustres d’hérésie ! »

Aussi tourmenté, aussi désespéré qu’il puisse avoir été derrière les barreaux de sa geôle humide, le nordique l’avait pourtant prévenu que seule la destruction de tout ce que Rigel avait bâti lui apporterait satisfaction.

Aujourd’hui, Frognir venait de tenir parole.

Tétanisé, Renji avait lâché son arme sans même l’entendre toucher le sol. Il demeura ainsi plusieurs secondes, immobile, les bras ballants, attendant un coup qui ne venait pas.
Dans le grand néant de sa conscience en perdition, une voix à le fois proche et distante lui parvint :

- Debout ! DEBOUT !

Réagissant à l’appel bien avant lui, la créature poussa un hurlement vaguement humain. Elle saisit sa propre tête par le milieu et tira, déchirant en deux la chair de Frognir dans un son effroyable. Un à un, les visages se fissurèrent comme des lèvres s’entrouvrant, révélant une rangée de crocs composés de côtes et de tibias cassés. Le hurlement de la chose se mua en râle, et la gueule béante se jeta sur lui, révélant avec son contenu le destin macabre qui l’attendait.

Une vague de glace se fracassa soudain contre l’atronach, engloutissant la moitié de son corps dans une prison de givre hirsute. Interrompu dans sa charge, le titan de chair tituba, puis bascula sur le côté dans un tumulte de verre brisé. Incapables de soutenir seuls son énorme masse, ses membres encore valides venaient de céder d’un seul coup, se pliant dans des angles horribles en projetant des saillies d’os brisés hors de leurs enveloppes de peau blême.
Portant une griffe désarticulée à son visage, la créature tâtonna contre sa gueule avec une rage muette, puis plongea ses appendices tranchants à travers sa peau figée, déchirant frénétiquement sa propre chair dans l’espoir de se libérer de son carcan glacé.

Contemplant ce spectacle d’autodestruction avec une aversion fascinée, le félin demeura là, les bottes ancrées dans le sol telles des colonnes de givre, comme si les arcanes l’avaient immobilisé en même temps que la bête vorace effondrée devant lui.

- Renji ! DEBOUT !

Lorsque Zede-Tei le saisit par les épaules, le froid émanant de ses mains fut tel que le cathay revint à lui dans un sursaut transi. L’argonien ramassa le sachet de poudre tombé au sol et lui planta presque ce dernier dans la main, avant de le pousser dans la direction opposée.

- Cours ! Va me chercher ces foutus sels de feu ! Tu comprends ?!

Hagard, perdu dans un flot d’émotions qu’il ne parvenait pas à démêler, Renji acquiesça pourtant sans mal. Avant de saisir les mots de sa phrase, le félin avait compris que l’on souhaitait qu’il s’éloigne d’ici.
Il ne désirait rien de plus.

Rattrapant sa chute avant de tomber, il se mit à courir vers le centre de la place, habité d’un but nouveau. Le Chaudron d’Arcadia. Rentrer, trouver ce qu’il avait, ressortir. Il n’avait pas besoin de penser au reste. Il ne devait pas penser au reste.

Ses bottes se refermèrent contre la neige tachetée de pourpre qui couvrait les alentours du marché à peu près au moment où la façade de la Jument Pavoisée commença à s’effondrer sous le passage de la seconde créature. Celle-ci était encore plus grosse que la première. Six bras traversèrent le bois du bâtiment les uns après les autres, démolissant tout ce qui se trouvait entre elle et le dehors, grattant les pavés dans sa direction pour se tracter à l’air libre.

Il n’avait pas à s’en soucier.

Chargeant vers les échoppes alignées plus loin, il accéléra autant que lui permit son corps, manquant à chaque foulée de se prendre les pieds dans les aspérités rocheuses du sol. La boutique d’Arcadia était là, à portée de vue. Bientôt à portée de main.

S’écrasant contre la porte sans freiner sa course, il entra comme un boulet de canon, et vint s’écraser à l’intérieur la tête la première, s’étalant de tout son long sur le tapis du plancher. Le contact du sol réveilla la douleur ardente mordant le côté gauche de son visage, et il senti le sang lui couler du front, mouillant le tissu de la tapisserie d’une auréole pourpre.

Il n’avait pas à s’en soucier.

Il se redressa, et parcouru la pièce d’un regard hâtif. La salle semblait vide. Les carreaux de l’unique fenêtre crachaient un rectangle de lumière bleutée depuis le dehors, illuminant à peine les braises froides de l’âtre central dans lequel il avait manqué d’atterrir. Au fond, le décanteur encore fumant de l’atelier d’alchimie répandant ses vapeurs corrosives dans l’air, comme courroucé par l'irruption impromptue de la recrue. Vingt minutes, avait dit Farengar. Si des sels de feu s’étaient trouvés dans les cuves de verre de l’instrument, cet endroit aurait cessé d’exister bien avant son arrivée.
Il tourna un œil sur sa gauche. Dépossédé de sa gardienne en l’absence d’Arcadia, le comptoir regorgeait d’ingrédients, alignés dans un simulacre d’ordre qui ne semblait pas suffire à étouffer la singularité de chaque composant présent. Liqueurs étranges, plantes inconnues, canines et morceaux d’insectes se succédaient sur la surface de chêne sombre du présentoir. Pas de sels de feu ici non plus. Le khajiit s’avança derrière le meuble d’un pas pressé par l’urgence, le nez déjà pris par la myriade d’herbes et de concoctions.

Quand il découvrit le corps allongé derrière le comptoir, il s’étonna à peine de ne pas l’avoir senti. L’homme avait le ventre barré d’une balafre sanguinolente, et la pâleur de sa peau laissait croire qu’il s’était surement vidé de son sang dans cette position, sans pouvoir bouger. Dans sa main, une fiole ouverte répandait le reste de son liquide contre le sol, ornant le gris de la pierre d’un noir goudronneux.
Un poison. L’homme avait tenté de sauver sa propre vie, mais n’avait réussi qu’à précipiter sa fin.

Une tristesse révoltée lui serra la gorge. Le carnage au-dehors était une chose. Mais voir ce malheureux ici, étendu dans une posture presque cérémonielle, avait quelque chose de profondément sinistre. La mort n’était plus confinée à l’extérieur ; elle pénétrait les auberges, les maisons et les boutiques, s'imposant sous toutes ses formes et par tous les moyens, sourde à toute forme de dignité humaine.

Si les murs ne protégeaient plus du trépas, combien de temps les civils abrités avec Farengar avaient-ils devant eux ?

Non. Il n’avait pas à s’en soucier.

Presque machinalement, le félin s’agenouilla près du macchabée, et clôt d’une main tremblante ses yeux encore entrouverts. Il leva les siens : dans la travée du comptoir, à l’abri du regard des visiteurs, plusieurs dizaines de flacons étaient attendaient sagement d’être découverts, leurs couleurs exotiques ternies dans la lumière fade du jour filtrant par la fenêtre.

Ce qu’il cherchait n’était pas ici.
Pivotant sur ses appuis, il se dirigea vers la double porte menant à l’étage, ignorant sciemment le son du combat acharné venant de la place. Sa tâche était simple. Il n’avait pas le droit à l’erreur.

TheEbonyWarrior TheEbonyWarrior
MP
Niveau 35
24 mars 2024 à 16:45:30

Il grimpa les marches quatre à quatre, et atteint un petit vestibule surplombant le rez-de-chaussée, séparé du vide de la cage d’escalier par une rambarde élimée par les ans. Dès son premier pas, le plancher grinça puissamment sous son poids, comme pour annoncer son effraction dans les quartiers de la propriétaire des lieux. Il jeta un œil en contrebas, passant une dernière fois l’entrée de la boutique en revue pour s’assurer de n’avoir manqué aucun détail. Pour un commerce versé dans l’alchimie, l’absence de stockage était peu commune. Les portes situées de part et d’autres du cabinet où il se trouvait, en revanche, donnaient sur des pièces invisibles aux clients venant faire emplette.
Dans un grincement supplémentaire, il poussa celle de droite, révélant ce qui ressemblait à une chambre aménagée en bureau. Un lit, deux armoires, une commode et une table couverte de parchemins et de livres. À moins que le commerce mentionné par Farengar soit illégal, les sels de feu n’étaient probablement pas entreposés ici.

Ne restait qu’une pièce.

Il s’approcha, mais une pointe de douleur terrassante lui lacéra les côtes lorsqu’il leva le bras vers la porte, lui coupant le souffle. Brusquement, il eut l’impression que son corps venait de vieillir de trente ans. Il porta à sa poitrine une main alourdie par la fatigue, et sentit la souffrance remonter le long de son corps dans une onde qui sembla rouvrir chacune de ses blessures sur son passage. Titubant, il s’affaissa à moitié contre le mur, et ouvrit la bouche juste à temps pour laisser une quinte de toux ensanglantée lui déchirer la gorge. Pris d’un étourdissement soudain, il failli s’effondrer, mais se retint de justesse, mû par la ténacité du devoir à accomplir.
Les effets de la potion devaient s’estomper peu à peu. Il n’avait pas mangé depuis la veille, et le retour vers Blancherive était loin d’avoir suffi à réparer ce que son corps avait enduré dans les souterrains de la Souche Dormante. Il devait faire vite.

D’un revers du poignet, il essuya dans son pelage le sang lui coulant des lèvres, puis porta sa main contre le battant de bois. Il prit une profonde inspiration pour faire taire la douleur, et ferma les yeux. Il y était presque. Il n’avait qu’une chose à faire pour achever sa mission.
Il entra.

Il lui fallut une seconde pour se faire à l’obscurité. Aucune fenêtre ne venait percer la toiture de la bâtisse dans cette pièce-ci, et l’encombrement des lieux semblait absorber la lumière passant par la porte comme pour la dévorer. Personne ne semblait avoir mis les pieds ici depuis des lustres.
S’avançant entre les rangées de tonneaux et de caissons au bois humide, il entreprit de les passer en revue les uns après les autres, cherchant ce que le mage leur avait indiqué.

Le premier caisson était vide, n’offrant au tâtonnement de sa main que le contact friable de toiles d’araignées longtemps restées désertes. Le second débordait presque de bocaux vides à la céramique délavée par la poussière et l’abandon.
Le troisième était le bon. Sentant une substance chaude sous ses doigts, le félin retira précipitamment son bras de la caisse. Il la saisit à deux mains, la souleva délicatement, puis vint la poser à même le sol pour examiner son contenu de plus près. Son cœur s’accéléra. Sous la fente étrécie de ses pupilles, une vingtaine de coupoles de terre cuite étaient alignées en un quadrillage imparfait au fond du cageot, laissant leur contenu briller d’une lueur orange comme autant d’étoiles miniatures. Dans le noir, la poudre reposant au sein des creusets luisait d’une vie propre, sourde à la froideur inhospitalière et humide qui emplissait le reste de la remise.

Le doute n’était pas permis.

Extirpant une coupole de la réserve, il la porta à son visage. La texture des sels était d’un ocre lui rappelant les déserts du nord d’Elsweyr, mais la taille des grains était bien supérieure au sable qui composait les dunes. Ce qu’il avait sous les yeux était plus proche d’un gravier grossier. Pourtant, la chaleur qui en émanait témoignait de leur potentiel alchimique extraordinaire : malgré la fraicheur de la pièce dans laquelle cette étrange substance était stockée depuis des mois, il avait l’impression de se tenir devant un tas de braises fraichement sorties du feu.
D’un mouvement calculé, il pencha la coupe sur le côté, et plaça le sachet de Farengar au bord de l’arrondi. Une grosse poignée, avait dit l’érudit. Vu l’usage destructeur destiné à ce mélange, mieux valait ne pas se tromper.

Pressant les bords de la toile l’un contre l’autre pour y faire une ouverture, il entama son œuvre. À sa surprise, les sels de feu coulèrent dans leur prison de tissu plus qu’ils n’y tombèrent. Au bout d’une seconde à peine, il referma le cordon d’un geste sec, piégeant les composés du mélange volatil dans une cohabitation forcée.
Presque aussitôt, il sentit que quelque chose avait changé. La chaleur au creux de sa paume avait chuté brusquement, mais il avait l’impression que le contenu du sachet venait de s’animer entre ses doigts, entamant de lui-même une série de réactions énigmatiques dont il préférait ne pas constater le résultat de trop près. En tendant l’oreille, il pouvait percevoir un léger frémissement par-dessus le vacarme étouffé de la bataille se déroulant dehors.

La bataille…

La bataille ?
Avec la réalisation glacée de ceux que la réalité rattrapait trop brutalement, le félin se rua vers la porte, faisant fi de la douleur explosant dans ses membres. Il y avait trop de cris, bien trop pour qu’il puisse s’agir de l’affrontement des frères argoniens.

Ses craintes se confirmèrent.

Le frisson de désarroi qui le traversa fut si puissant qu’il en éclipsa les souffrances dévorant son corps. L’air quitta ses poumons souffle de désespoir muet, ses genoux se plièrent sous son propre poids, et une lame de souffrance acérée lui déchira la poitrine. Il hurla un cri que personne n’entendrait jamais, plaquant ses mains contre la vitre de l’étage comme pour la supplier d’effacer ce à quoi il assistait.

À travers la réflexion indifférente de la fenêtre, un drame épouvantable était en train de se jouer en contrebas. Dans la plaine, derrière la masse informe de Fort-Dragon, des centaines d’hommes se donnaient la mort, pris dans une bataille rangée dont les échos d’agonie et de fer fracassé peinaient à traverser l’épaisseur des carreaux.
Les troupes en contrebas s’agitaient dans une marée indiscernable, mais il n’était pas idiot : il s’agissait des Compagnons.
Rurick et Nemira étaient là-bas. Et, d’après la masse déséquilibrée des couleurs s’agitant dans la distance terrible qui les séparait, leur sort était déjà joué.

Avant même que son esprit ne digère l’impensable évidence de la situation, ses jambes dévalaient déjà les marches. Animé d’une énergie née des profondeurs les plus sombres de sa psyché, il s’était jeté en avant sans s’en rendre compte, dépassé par l’impétuosité grandissante d’une volonté qui n’était plus vraiment la sienne. Ce n’était pas l’espoir qui faisait bouger son corps, mais la terreur profonde et ancestrale de sombrer dans une noirceur sans fin s’il n’agissait pas maintenant.
Une pensée lui était venue, d’autant plus abominable qu’il la savait vraie. Si les hommes retenus en bas étaient Rigel et son groupe, alors cela ne signifiait qu’une chose : ceux qui se tenaient face à eux ne pouvaient être que le Lys d’Argent.

C’était peut-être cela, le plus terrible : ceux-là même à qui ils pensaient avoir arraché une victoire décisive à l’aube venaient de se révéler bien plus préparés qu’ils ne l’avaient imaginé… en tout cas bien plus qu’eux. Ils avaient prédit leur attaque, les avaient laissé frapper là où ils le voulaient. Et pendant ce temps, pendant qu’ils triomphaient dans toute leur héroïque naïveté, pensant porter le coup fatal à leur adversaire, ce même adversaire mettait à feu et à sang tout ce à quoi ils pouvaient tenir.

« Nous avons détruit leur repaire, abattu leurs fondations, brûlé leurs maisons. Alors ils ont fait pareil. »

Laissant ce constat insupportable éclater dans son esprit, il sauta les dernières marches dans un effort qu’il ne se pensait plus capable de fournir. Ses bottes s’écrasèrent contre la pierre du rez-de-chaussée dans un bruit lourd. Il se jeta vers l’entrée.

En rouvrant la porte, le décor cauchemardesque l’accueilli sans filtre, comme lassé de le ménager. Pourtant, rien de ce qui se trouvait devant lui ne pouvait heurter le fondement de son esprit aussi cruellement que les craintes qui venaient de s'y encrer.

D’un regard, il comprit que le premier atronach était tombé. Sa carcasse monstrueuse avait roulé le long de la pente, et reposait contre le côté du puits sans plus émettre le moindre signe d’activité.
Il ne fut pas rassuré pour autant. Dans la poussière neigeuse des étals broyés, la seconde créature s’adonnait à une dévastation comme le félin en avait rarement vu. Balançant ses membres comme d’immenses lames, la chose détruisait tout ce qui passait à sa portée, fendant les poutres et les façades des bâtiments l’entourant dans une furie inarrêtable. Adossé contre le tronc d’un bouleau sectionné comme une brindille par l’atronach, Oka tenait sa lame entre ses mains, sa poitrine se soulevant à un rythme rapide. Coulant de son épaule, un flot de liquide écarlate témoignait du tribut implacable qu’avait prélevé le premier affrontement sur son corps. Renji n’était pas certain qu’il puisse survivre au second.

- RENJI !

Il identifia sans mal la voix de Zede-Tei. Juché sur un toit voisin, l’argonien se tenait dos à l’arrête du bâtiment, dissimulant sa présence à la créature. Dans ses mains, deux orbes d’arcanes froides miroitaient comme des kaléidoscopes cristallins, projetant sur la tuile noire une myriade de tons bleutés.
Reportant son regard sur la masse monstrueuse, il constata plusieurs excroissances lumineuses disparaissant dans sa chair, s’agitant à son rythme comme autant d’épines dorsales. Les deux frères s’affairaient à la bataille depuis plusieurs minutes, mais leurs efforts n’avaient fait qu’enrager la bête.

Il regarda à nouveau le Compagnon. Ce dernier avait fait converger ses deux sphères en une seule, et tenait son orbe en lévitation d’une seule main. Flottant dans l’air en oscillant avec une lenteur dangereuse, le blizzard miniature émettait un son diffus, presque apaisant. Malgré la beauté envoutante du sortilège, le khajiit ne se faisait pas d’illusion : d’ici quelques instants, il donnerait lieu à un affrontement mortel.

L’autre main était tendue vers lui, réclamant le précieux paquetage.

« Tu as ce qu'il faut ? », articulaient ses lèvres reptiliennes sans faire un son.

D’un geste rendu maladroit par la précipitation, le félin lança le sachet en direction de l’argonien, mais manqua largement ce dernier, laissant les sels atterrir un bon mètre en contrebas. Craignant que le choc de la poudre contre les tuiles n’annihile son existence dans un déluge de furie alchimique, Zede-Tei se figea durant quelques instants, puis s’anima dans un soupir de soulagement visible. Collant son dos à la charpente, il descendit lentement le long du toit, et arriva finalement à portée de la substance. Il saisit le sachet d’une main prudente, puis lui fit signe d’approcher.

Renji n’avança pas.
Confus par sa réticence, le Compagnon tordit la nuque dans sa direction, accomplissant le dangereux pari de faire porter sa voix juste assez pour être entendu.

- Renji, approche ! J’ai besoin de toi. Oka est trop proche, il n’arrivera pas à bouger sans se faire voir ! La première était coriace, mais celle-ci est encore pire ! Il faut que tu détournes son attention pour qu’elle expose son flanc. Il faut que tu fasses vite ! Je me chargerai du reste.

Il n’avait plus le temps de discuter. Secouant la tête dans un mouvement vigoureux, la recrue recula d’un pas.

- Je ne peux pas.

Le regard que lui lança le reptile était froid et dénué de compassion.

- Qu’est-ce que tu as dit ?
- Je ne peux pas. Je ne peux pas. Désolé.

Voyant que le félin pivotait lentement ici en prononçant ces mots, l’argonien ouvrit la gueule dans un cri muet, mais suspendit sa voix, incapable de trahir sa position.

Et soudain, le félin se retrouva à courir.
Dans son dos, un hurlement inhumain de mille voix enchevêtrées déchira l’air, comme un cor signant la fin des temps. Il ne se retourna pas.

TheEbonyWarrior TheEbonyWarrior
MP
Niveau 35
24 mars 2024 à 16:45:46

Enfin :hap:

EsZanN EsZanN
MP
Niveau 26
24 mars 2024 à 22:33:36

Je suis éclaté je lis tout ça demain dans l'après-midi bg, merci encore pour ton travail, cette fic reste ma préférée et la seule que je pourrais relire en boucle sans jamais me lasser. :noel:

TheEbonyWarrior TheEbonyWarrior
MP
Niveau 35
25 mars 2024 à 18:43:32

Oh allons allons je vais rougir :cimer:

En plus avec Dragon's Dogma je doit mettre l'intégralité de ma volonté pour ne pas passer mes soirées à jouer maintenant, je vais tenir bon promis :rire:

EsZanN EsZanN
MP
Niveau 26
25 mars 2024 à 18:45:15

Le jeu est si bien que ça ? :(
Perso je me suis claqué BG3 mais j'ai pas encore lancé le jeu, par peur de perdre ma vie sociale à son profit. :hap:

Message édité le 25 mars 2024 à 18:45:33 par EsZanN
TheEbonyWarrior TheEbonyWarrior
MP
Niveau 35
26 mars 2024 à 17:45:13

Probablement mon préféré après les Elder Scrolls et The Witcher ouais :oui:
J'ai aussi BG3, faudra que je le lance un jour :hap:

EsZanN EsZanN
MP
Niveau 26
28 mars 2024 à 16:46:49

Je te déteste de conclure tes chapitres de cette manière.
J'ai souvenir de quelle scène se prépare (la fameuse) et le travail de réécriture (et modification) que tu as entrepris à son sujet est incroyable. J'étais d'abord assez sceptique (je me disais que l'anéantissement d'une capitale régionale était peut-être un peu beaucoup pour un affrontement entre deux ordres opposés :rire:) mais je reste curieux de voir la suite, et au vu de mon bpm pendant la lecture de ce chapitre, je peux attester l'avoir énormément apprécié. :hap:
Hâte de la suite. :noel:

EsZanN EsZanN
MP
Niveau 26
08 avril 2024 à 21:17:05

Up. :(

DébutPage précedente
Page suivanteFin
Répondre
Prévisu
?
Victime de harcèlement en ligne : comment réagir ?
Infos 0 connecté(s)

Gestion du forum

Modérateurs : Annihilus, EsZanN
Contacter les modérateurs - Règles du forum

Sujets à ne pas manquer

Meilleures offres
Achetez vos jeux au meilleur prix :
- Dispo sur PC - 17.99€
ONE 27.29€ PS3 28.31€ 360 34.90€ PS4 48.73€ Switch 63.99€ Switch 122.15€
Marchand
Supports
Prix
La vidéo du moment