Triche
PARTIE III : LA PERTINENCE HISTORIQUE : PROPAGANDE OU NON ?
Dans cette partie on s’intéresse à plusieurs choses. D’abord les sources utilisées par Riyoko Ikeda (la mangaka) pour créer son œuvre, le but littéraire et historique qu’il y a derrière. Ensuite la fidélité historique, ce qui est de l’ordre de la fiction ou de la réalité, et dans quels buts tels choix ont été fait. On utilisera surtout comme exemple le personnage de Marie-Antoinette. Enfin, et c’est assez naturel de se poser la question vu le contexte de la révolution française, on se demandera si oui ou non il y a du propagandisme dans l’œuvre, qu’il soit en faveur du peuple « incompris et soumis » ou des nobles.
A la base Ikeda voulait écrire un manga avec Marie-Antoinette en héroïne, c’était elle au départ « la rose de Versailles ». Se rendant compte qu’un personnage historique n’était pas aussi malléable qu’un personnage fictif, elle accepta très vite l’idée qu’Oscar est et doit être le véritable personnage principal. Dans une de ses interview elle explique que la rose blanche, son éclat et sa pureté sont les symboles d’Oscar, alors que la rose rouge est celle destinée à Marie-Antoinette, oh combien ravissante aussi mais plus enflammée, puis passionnée, plus déraisonnée même. Des roses jaunes et noires sont également prévues pour les antagonistes. Amusant de constater que l’opening de l’anime a ajouté une nuance à cette distinction. On peut en effet y voir la rose blanche, se gorger de sang pour progressivement devenir une rose rouge, je vous laisse en tirer les conclusions… Mais donc, pour en revenir au fait, il est clair qu’Ikeda nourrit une très grande passion pour le personnage de Marie-Antoinette, elle continue encore aujourd’hui de tenir une grande place dans sa vie puisqu’elle va sur scène réciter plusieurs textes écrits par la défunte reine. Le seul ennui est que les sources et les biographies de la reine sont très variées, la plupart en font d’ailleurs un portrait sinistre. S’ils reconnaissent tous la noblesse de Marie-Antoinette face à la mort, ils se chargent en revanche de la faire passer pour un monstre, égoïste, débauché, qui n’a aucune limite et aucune retenue. Or la volonté d’Ikeda était tout de même d’associer à une réalité historique, une fiction romancée où l’on peut s’attacher aux personnages et apprécier leurs qualités. Où donc aller chercher pour atteindre ce but sans non plus totalement massacrer l’histoire de France ? Elle trouva sa réponse auprès de Stefan Zweig et sa biographie de Marie-Antoinette. Dans cet ouvrage, la reine est décrite en tant qu’être humain, certes avec des faiblesses, mais aussi avec sa dignité et la rédemption qu’elle a été capable de trouver avant sa mort. Il ne fait pas spécialement de concession sur le personnage, mais tend simplement à cesser l’effet de diabolisation qu’il y a autour d’elle. C’est ce qui a intéressé Ikeda !
Mais cela ne s’arrête pas là, en dépit des contraintes imposées par son époque et par le genre du shojo dont nous parlerons dans la partie suivante, Ikeda veut réaliser une véritable œuvre intellectuelle, qui n’aura pas à rougir face aux connaisseurs de la révolution française. Quelque chose d’adulte et de présentable, qui pourra plaire aussi à un public plus adulte, plutôt que seulement aux petites filles et adolescentes. Il faut se replacer dans le contexte des années 70, le manga est vu encore comme une sous-culture qui n’a que peu d’intérêt et dont les parents et les profs déconseillent la lecture. Elle, veut au contraire créer une œuvre qui persistera dans le temps, une œuvre qui sera intéressante à lire, émotionnellement et culturellement parlant, tout comme peut l’être une œuvre littéraire. Dans son interview, elle décrit ses recherches de la manière suivante : « Il fallait se documenter, savoir comment les hommes et femmes se mariaient à l’époque, traiter des difficultés socio-économiques et des finances publiques françaises… Je ne m’étais alors jamais rendue en France. Je n’en avais pas les moyens. J’ai utilisé toute la documentation possible, les livres d’histoire, j’ai interviewé des historiens. Pour 100 documents récoltés, je ne pouvais en retenir que 10. Le plus difficile a été d’éliminer. » Tout ça pour dire qu’Ikeda est une passionnée d’Histoire, quelqu’un qui traite l’Histoire avec respect et qui estime qu’il est un devoir de ne pas en parler en caricaturant, même si l’on souhaite grandement romancer les choses. On peut donc déjà répondre maintenant aux ridicules accusations de propagandisme, jamais à aucun moment cela n’a été la volonté de l’auteur, et nous verrons que dans les faits cela ne l’a pas été non plus. Seule la version française a amené un peu de propagande, rien que dans son générique on entend la chanteuse dire « qu’Oscar a chassé les tyrans ». Ont-ils seulement regardé l’anime ? Surement 5 minutes au début et 5 minutes à la fin…
Revenons à présent à Marie-Antoinette et sa personnalité, c’est vraiment là le sujet principal qu’il faut traiter quant aux références historiques. A ce propos, voici ce qu’en dit la mangaka : « C’était une femme pas nécessairement talentueuse, ni intelligente presque bébête, mais elle a été happée par la Révolution, et a gagné en maturité. C’est ce qui m’a fasciné et m’a donné envie d’en faire une œuvre. » L’œuvre en elle-même romance encore davantage, notamment au niveau des intrigues amoureuses, on ne va pas se le cacher la reine a eu de multiples amants, ce n’est même pas vraiment amoral, tellement banal et ancré dans la société royale, mais le fait est là. Dans l’anime elle est présentée comme une femme passionnée qui ne brûle que d’un amour unique pour son amant Fersen. Elle entretient également une relation douce avec son mari, sur qui elle peut compter lors des moments difficiles, bien que cette amitié et ce respect mutuel ne soit jamais véritablement de l’amour. Ce qui pouvait paraitre banal (l’adultère) devient pour autant un sujet moral très important de la première partie de l’anime. La reine ne veut pas céder, elle ne doit pas céder, c’est un principe qu’elle se fixe. C’est ce qui crée l’attachement au personnage, ce à quoi tenait très fortement Ikeda dans la conception de son personnage, la reine n’est pas naturellement « viciée », elle a au contraire une grandeur d’âme qui lui vient de son éducation. Mais Marie-Antoinette garde ce côté un peu bêbête et naïf décrit plus tôt et se laisse charmer très facilement. C’est là que j’en viens au non-manichéisme et à la question qu’il est vraiment difficile de se poser : Est-elle coupable ? Dans la réalité, c’est un sujet compliqué qui demanderait de plus amples recherches, mais parlons juste de la présentation de se culpabilité dans l’anime. Personnellement c’est vraiment la question la plus difficile à résoudre concernant l’anime, je n’ai pas envie de dire que la série ne tranche pas ou qu’elle n’apporte pas de réponses, mais elle essaie tellement de ne jamais caricaturer qu’on finit par se rendre compte que la complexité de l’œuvre ne peut fournir une réponse « tout blanc tout noir ». Elle manque d’intelligence c’est un fait, elle dilapide de l’argent à tort et à travers c’est un fait. Mais quand elle fait ça, elle a à peine 20 ans et veut découvrir comme toute jeune fille les plaisirs de la vie.
Titi, ça vaut un kick à vue ça ?
Bon... On reprend ça demain ! Bonne nuit.
Ca vaut une disqualification du tournois, mais comme il rend hommage à mon pavé, je vais pas le kicker.
Rien à foutre, je fais le prochain duel, j'écris pas un pavé dans le vent
très beau pavé developpé et riche en reflexion, superbe
vainqueur par K.O.
Si c'est si insignifiant alors pourquoi le préciser ?
Mais c'est l'inverse, le chara est original, c'est ce qui interpelle les gens "c'est quoi ces têtes ?" on en voit souvent des yeux aussi bas et aussi espacés ? Si ce chara était aussi banal que tu le dis on n'y préterait pas attention et on en ferait même pas la remarque.
Bravo sinon tu as gagné
Ouais, ils sont juste un peu plus gros que la moyenne des autres, j'pense pas que ça soit sur ça qu'il faut faire un focus
C'est bien dommage pour Kusaribe...
Tu as mis des efforts dans ce pavé et lui il a juste copié-collé.. Pas très sympa yang
Non mais le chara design de Key est juste moche enfaite.
Non mais cherche pas jojo, on est sur le forum Japanimation, c'est pas si étonnant de voir un mec à l'âge mental de 4 ans me troll
C'est... nul, tout simplement
Kusaribe je lirai ton pavé et je te répondrai sur le topic clannad, on en débattra là-bas ça va ?
Oui pourquoi pas.
arrête de rager sinon je sors le tome 5
yang le tricheur Apprends moi maître
Moi je veux voir pom_pom !