Destroyer19 comment a tu trouvé ces infos ? ta du bien galéré pour trouvé !
aller on s'organise tous une expédition dans la fameuse grotte !
Haha cool Destroyer :D
Faudrait y aller, ça serait d'enfer
En fait, je suis resté collé à mon GSM et ai bouffé toute ma 3G pour lire en entier la creepy . Tellement que j'étais passionné que j'ai passé une après-midi à chercher tout ça. :D
Sinon, pour y aller, je suis moins enthousiaste .
je vous préviens il risque d'il y avoir des fautes je m'en excuse d'avance. Je commence
Tout cette putain d'histoire a débuter a cause d'un simple lien envoyez par un pote Maxime Demmol, ce salaud m'a envoyer un lien Youtube d'une vidéo avec un son en 3D qui apparemment faisait flipper et comme un con j'ai cliquer. La vidéo se lance et j'entends des gouttes et des petits bruits malsain et déjà cela me mets mal a l'aise, mais ce qui me choqua le plus c'est l'image de la vidéo une femme aussi blanche que mon cul et couverte de sang, au bout de 3 minutes de vidéos j'entends un cri puis la respiration d'une femme elle se met a parler je ne comprends rien je décide de fermer la vidéo et d'aller me coucher.
Dans mes rêves je la voit elle crie et parle mais je ne comprends rien elle s'approche de moi je me réveille a temps j'ai eu extrêmement peur mais ce que je ne savais pas c'est que elle m'avait suivit dans mon réveil et que depuis que j'ai fermé la vidéo elle est la elle me suit.
Le lendemain je vais voir Maxime et lui demande pourquoi il m'a envoyé ceci, ce debile me réponds que c'est pas lui mais son frère, pendant que je lui parlais je la voyais elle me fixait elle étais dans son dos...je décide de le taper un bon coup après tout il l'a mérité pendant les cours je ne la voyait pas mais j'entendais les son les même que dans cette foutu vidéo.
Quand je suis rentré chez moi j'ai décidé d'installer une camera qui filme mon lit, mais comme d'habitude j'entends les bruits je n'y prête pas attention et j'attends le soir.
Le soir venu je m'installe dans mon lit et dors, bizarrement pas de cauchemars et aucun rêve. À mon réveil je visionne les images et je la voit sous mon lit avec une minuscule pancarte sur laquel il est écrit: Tu m'as vu ? La nuit prochaine je te tue.
Il me reste 1 heures avant que je me couche les amis ceci étais mon dernier message mais avant de partir voici la vidéo en question http://m.youtube.com/watch?v=5fdJlEru1mw adieu
Quelqu'un de sympa pour poster Ted the Caver ? La fille me fait stresser
Bah la regarde pas
T'est marrant toi
bah sérieux il y a rien de bien flippant la dedans, c'est juste une image
M'en fous je regarderais pas.
Mais t'es une lopette
Tu veux qu'on se fight c'est ca?
Vas-y j'attends que ça !
Enfin un compatriote qui a peur de l'image en fond
Nan mais attendais faut pas avoir peur d'un oeil qui vous fixe quand vous lisez un article
Ted the Caver :
Partie 1 :
23/03/01
À cause du nombre écrasant de demandes que j’ai reçues à propos de mes découvertes et de mes expériences étranges dans une caverne pas très loin de chez moi, j’ai créé ce site internet. J’y exposerai les évènements qui me sont arrivés durant les derniers mois. Cela commence par mon voyage dans une grotte familière et cela se termine… En fait, ça ne s’est toujours pas terminé. Je vais utiliser mon carnet de spéléologie comme texte pour raconter mes expériences récentes. Je vous les retranscrirai exactement comme je les ai vécues, dans l’ordre chronologique.
J’ai ajouté des photographies qui ont été prises pendant mes nombreuses expéditions dans la caverne. J’ai aussi créé quelques illustrations afin d’aider le lecteur à se faire une meilleure idée d’à quoi ressemblaient les choses dans la grotte. Toutes les photos ont été prises par moi-même, ou par une des rares personnes qui m’ont parfois accompagné.
Je souhaite bien préciser certains détails avant de raconter les évènements qui se sont produits :
1- La plupart des images ont été prises avec un appareil jetable de marque Kodak. J’ai pris un meilleur appareil photo pendant une ou deux excursions dans la caverne. Les photos de ce site sont toutes des originales et n’ont pas été retouchées, sauf quand c’est précisé. J’ai choisi de toujours mettre mes images sur disque au moment de les développer afin de ne pas avoir à les scanner plus tard. Cela assure une meilleure qualité digitale.
2- Je ne révèlerai pas le nom des personnes impliquées dans ces expériences. Si vous me connaissez suffisamment bien, vous devez déjà les connaître.
3- Je ne révèlerai PAS l’emplacement de la grotte à QUI QUE CE SOIT, PEU IMPORTE LA RAISON ! Alors ne demandez pas, s’il vous plaît. Je refuse d’être responsable d’une autre vie que la mienne. Je la nommerai la Grotte Mystérieuse. Ce n’est PAS son vrai nom.
Si vous pensez que ces évènements sont tirés par les cheveux, sachez que je suis entièrement d’accord avec cela. Je tirerais la même conclusion si je ne les avais pas vécus.
J’essaierai de finir le site le plus rapidement possible. Regardez la date sur la page principale pour savoir quand je l’ai actualisée.
Pour me protéger d’éventuelles personnes voulant copier ce site, j’ajoute ceci : tous les textes contenus sur cette page et les suivantes sont ma propriété et soumis aux droits d’auteur depuis 2001.
Ted
Je diviserai le texte en deux types d’écriture par souci de clarté. Le texte droit provient directement de mon journal de spéléologie. Le texte en italique est constitué de réflexions personnelles que je me suis fait après coup sur mes expériences. Je ferai de mon mieux pour retranscrire fidèlement les pensées et les sentiments que j’ai eus pendant la totalité de ces évènements. Je n’utiliserai pas le véritable nom des autres personnes impliquées. En revanche, j’inclurai tout le texte pertinent de mon journal. Je n’omettrai que de petites parties. Cela ne se produira que lorsque les entrées n’auront rien à voir avec les expériences de la grotte, comme le repas après un trajet, le moment où je vais à une station service pour reprendre de l’essence ou m’acheter un casse-croûte, des détails inintéressants, etc. (Mon journal est vraiment complet) Je me contenterai de résumer ce que je supprime de l’entrée.
Dans un effort de présenter cette expérience sous la meilleure perspective possible, je taperai mon journal tout comme je l’ai écrit : sans vérification grammaticale. Veuillez me pardonner mes fautes. Mes commentaires additionnels aideront à comprendre ce que j’ai écrit dans mon journal.
Journal de spéléologie - 30/12/2000
B et moi avons décidé de faire une nouvelle excursion de spéléologie avant le Nouvel An, alors nous avons jeté notre dévolu sur la Grotte Mystérieuse. Ce n’est pas une caverne particulièrement spectaculaire, mais comme cela fait longtemps qu’aucun de nous n’a fait de spéléologie, n’importe quelle grotte fera l’affaire. L’excursion était tout de même un peu excitante. Il y avait un petit passage dans la partie inférieure de la caverne que je voulais vérifier pour voir s’il était possible d’y passer. Il y avait une petite ouverture, mais beaucoup de courants d’air en sortaient. Même si c’est bien trop petit pour s’y glisser, je n’avais jamais eu l’idée ne serait-ce que de regarder ce qu’il y avait à l’intérieur de cette ouverture. On a chargé notre équipement et on s’est mis en route vers 15 heures. On est arrivé à la caverne assez rapidement, étant donné que B aime conduire vite. On s’est ancré à l’arbre habituel et on a commencé à descendre en rappel dans la grotte. J’ai touché le sol en premier et ai préparé mon équipement pendant que B me suivait.
Je vais souvent faire allusion à B. Nous faisons des excursions de spéléologie ensemble depuis des mois et des mois. Il a été blessé dans un accident de spéléologie il y a quelques années et on lui avait dit qu’il ne pourrait plus jamais marcher. Mais grâce à un travail acharné et à sa persévérance, non seulement il peut de nouveau marcher, mais il peut de nouveau prendre part à toutes les expéditions qu’il souhaite sans grands soucis. Les étapes les plus compliquées d’une grotte peuvent le ralentir un peu, mais il peut le faire. Il se fraye patiemment un chemin à travers n’importe quel obstacle et il passe quoi qu’il arrive.
Concernant la petite ouverture dans la grotte, il y a un dicton parmi les spéléologues qui dit « courant d’air, ça doit le faire ». En gros, ça signifie que si un passage a un bon flux d’air, ça vaut probablement le coup d’aller y jeter un œil.
Après avoir exploré tous les passages habituels, nous sommes descendus pour regarder le trou de plus près. Il est situé assez profondément dans la caverne, près de sa partie inférieure. Il est sur le côté d’un mur de la grotte, à environ trois pieds du sol. Pour regarder dedans il m’a fallu m’agenouiller afin de pouvoir me glisser sous une avancée de roche.
L’ouverture originale. J’y ai mis mon gant pour donner un ordre de grandeur.
J’ai utilisé ma mini-lampe de secours Maglite et l’ai tenue dans le trou pour essayer de voir ce que je pouvais. J’ai été très excité par ce que j’ai vu. Le mur autour du trou était épais de 3 à 5 pouces. Ça menait à un passage étroit. Il s’ouvrait juste un petit peu au niveau du trou. Le passage continuait pendant 10 à 12 pieds dans un espace juste suffisant pour y ramper. Après cela il s’emblait s’élargir complètement ! Cependant on ne pouvait pas dire à quel point. C’était peut être un passage vierge. (Bien qu’il était impossible que quelqu’un soit passé par ce côté, rien n’empêchait qu’un chemin venant d’ailleurs permette d’y entrer.) Rien que pour arriver à l’ouverture suffisante pour ramper, il nous faudrait élargir le trou. Pour l’instant il était à peu près de la taille de mon poing. Une fois que nous aurions passé l’ouverture, il nous faudrait ramper dans un espace très restreint pour pouvoir atteindre l’élargissement. Ça serait assurément du travail, mais on pensait en être capable. On s’est assis pendant quelques minutes pour nous reposer et examiner notre plan d’attaque. Pendant que nous restions immobiles dans l’obscurité, nous pouvions entendre le vent souffler de l’autre côté du passage. C’était un son très bas, un peu étrange. De temps à autre, un léger grondement se faisait également entendre. Cela dit, ce n’était pas grand-chose non plus. La caverne se trouve non loin d’une autoroute où passent fréquemment des poids-lourds. On en a déduit que le grondement était un écho des camions qui filtrait à travers la roche. Nous avons déterminé que la meilleure idée serait d’emmener une perceuse sans fil dans la grotte pour percer dans la roche. Ensuite on pourrait prendre un ciseau à pierre et un petit marteau pour briser la roche. Cela semblait relativement facile. On élargirait le trou suffisamment pour se glisser dedans et voir ce qui se trouve de l’autre côté. Les efforts pour transporter tout le matériel jusqu’à l’ouverture seraient une plaie, mais on espérait que ça valait le coup. J’ai appelé le passage la Tombe de Floyd, d’après Floyd Collins. Ça ressemblait au petit endroit où Floyd avait passé ses misérables derniers jours sur terre.
Un dessin grossier du passage d’après les observations de départ .
Floyd Collins était un spéléologue du début des années 1900. Il s’est retrouvé coincé dans un petit endroit à peine assez grand pour y ramper et a été incapable de se libérer. C’est une histoire incroyable qui est relatée dans un livre appelé « Piégé : l’histoire de Floyd Collins » (Je crois que c’est le titre. Je ne me rappelle pas de l’auteur). Appeler notre passage la Tombe de Floyd n’était pas seulement un geste en sa mémoire, mais également un moyen de décrire la taille du passage.
Ha ha ! En y repensant, c’est amusant de voir à quel point je pensais que ça allait être simple. Je m’étais représenté quelques heures de travail avant de pouvoir me glisser dans le passage. Si j’avais su combien de temps ça a pris, je doute que j’aurais commencé le projet. Si j’avais su ce qui allait se passer ensuite dans la caverne, je ne serais jamais revenu.
Nous avons rassemblé notre matériel et sommes remontés à la surface. Normalement, le fait de savoir si j’allais retourner dans cette grotte ou non m’aurait été complètement égal. Elle n’avait rien de spécial. Mais à présent j’étais complètement obnubilé par l’idée d’y retourner et de réussir à passer. On n’avait même pas quitté la caverne qu’on prévoyait déjà notre voyage de retour.
(Le reste du journal parle de la remontée, de notre dîner et de notre trajet jusqu’à la maison)
Partie 2 :
27-28 janvier 2001
B et moi étions très heureux de revenir dans la grotte et de se mettre au travail. J'ai pensé qu’après environ 4 heures de travail, on pourrait être dedans et voir ce qu’il y avait de l’autre côté. Nous nous sommes arrangés pour emprunter une perceuse DeWalt sans fil pour l’apporter avec nous. On a également eu des mèches de maçonnerie pour forer, des marteaux (deux) pour briser la roche, des burins à insérer dans les trous de forage et quelques autres outils que l'on a finalement pas utilisés. Amener ces outils jusqu’au lieu de travail était un vrai défi. L'un de nous descendait la corde et s'arrêtait à un rebord ou à un bon endroit, puis l'autre personne descendait les outils. Nous avons répété cette routine jusqu'à ce que nous soyons arrivés au fond de la grotte. Puis on a glissés les outils par le trou. Il nous a fallu environ une heure pour finalement commencer le travail.
B commença le premier à travailler sur le trou. Après une heure épuisante de travail, nous pouvions dire que nous ne pourrions pas percer un passage en une fois. On a finis par négocier pour éviter de tremper dans la sueur après quelques heures de travail. L’un pourrait prendre une pause et en profiter pour manger un peu et boire pendant que l’autre continuerait de travailler.
La routine se déroulait comme ça :
Pour commencer à travailler, nous avons dû nous accroupir et faire de notre mieux pour éviter de nous cogner au plafond. Travailler dans cette position inconfortable nous permettrait de percer le mur autour du trou. C'était un travail difficile. On a vraiment dû forcer sur la perceuse, et c'était tout de même très lent. Ensuite, on a inséré le burin dans le trou et martelé sûr lui jusqu'à ce que la roche casse. Et nous avons répétés le processus. Pour vous donner une idée de la lenteur à laquelle nous allions, la plupart des morceaux de roches que l’on cassait faisaient la taille d’un ongle. Si on en cassait un gros (à peu près un tiers de ma paume), ça tenait limite du miracle.
De temps en temps, pour varier, nous aurions voulu utiliser une masse de 5 livres tellement ce travail était lent. Le problème avec la masse c’était que nous ne pouvions pas prendre une bonne position à cause de l’endroit exigu.
Même si nous y avons passé de nombreuses heures et que nous avons effectué plusieurs voyages, nous n'avons jamais trouvé de meilleure technique pour élargir le trou. Le cycle perceuse / burin / marteau a obtenu les meilleurs résultats pour ce genre de travail. Nous en sommes venus à trouver des idées folles pour briser la roche. Tout, du TNT (jamais sérieusement envisagé) jusqu'à transporter un générateur à l'entrée de la grotte et une rallonge jusqu'à un marteau piqueur. Nous avons même penser à utiliser de l’azote liquide pour geler la roche et la rendre plus fragile!
Après quelques heures de dur labeur, on a découvert quel allait être notre problème le plus gênant. Nous avons sus ce que c’était quand notre première batterie rencontra une mort brutale. Nous avions une deuxième batterie, donc nous les avons échangées. La deuxième batterie a duré un peu plus longtemps parce que nous avons martelé et ciselé un peu plus souvent et un peu plus à chaque fois. Enfin, après environ trois heures de corvée, la deuxième batterie est morte. Ouf ! On pouvait dire que l'ont avait fait quelques travaux dans la grotte, mais ce n'était pas beaucoup. Pour la première fois depuis que nous étions dans la grotte nous nous sommes mis sur le dos et nous avons pris une pause. C'était agréable de contempler les résultats de notre travail acharné. Ensuite, on a de nouveau entendus le souffle du vent. Il semblait être un peu plus fort que la dernière fois. On avons juste pensés que le vent soufflait un peu fort à l'extérieur. Ce que nous ne pouvions pas expliquer, c’était le grondement. Lui aussi semblait être plus fort, et plus fréquent. Cette fois, on ne pouvait pas expliquer ça avec le bruit des camions. La route fréquemment empruntée par les camions n’était pas assez utilisée pour créer un vacarme pareil. A cette heure de la nuit, elle devrait être tranquille. Pourtant, le grondement a continué. Il semblait venir du plus profond du passage. B a déclaré qu'il demanderait à des spéléologues expérimentés ce qui pourrait être à l'origine de ce bruit.
Nous n'avons pas passé beaucoup de temps à contempler notre œuvre. On devait encore transporter l’équipement hors de la grotte et en sortir. Actuellement nous n'en avons sortit qu’une partie de la grotte. Et ce fut aussi un travail difficile. Ce qui a rendu la chose aussi dure, c’était le fait que nous étions tous les deux épuisés. Notre plan initial était d’en finir avec cette grotte le lendemain et de nous occuper de quelques autres grottes dans la région. Au lieu de cela on a décidé de s'installer dans un motel à proximité, de recharger les batteries de la perceuse et de revenir à la Grotte Mystérieuse.
Une photo de l'ouverture après notre premier passage
Mon journal parle de la nuit après que nous ayons quitté la grotte : nous avons pris une chambre, le dîner était excellent, je n'ai pas bien dormi malgré le fait que j'étais épuisé, etc.
Nous avons pas mal dormi, alors nous sommes revenus à la grotte assez tard. La seconde journée de travail dans la caverne fut à peu près la même que la précédente. On a travaillé jusqu'à ce que les deux batteries nous lâchent. Nous n’étions pas encore près de passer.
Le souffle du vent et le grondement ont continué comme la veille.
Partie 3 :
En excursion
Avant que je ne poursuive avec l’entrée suivante de mon journal, j’ai pensé que ça serait probablement utile au lecteur si j’expliquais quelques détails à propos de la spéléologie et de l’atmosphère régnant dans les cavernes. Lorsque je me suis relu et que j’ai réfléchi à mes descriptions de la grotte, je me suis aperçu qu’une bonne partie du langage que j’employais dans mon journal et que les descriptions, ou leur absence, partaient du principe que le lecteur possède des connaissances en spéléologie et sur ce à quoi ça ressemble dans une caverne. En d’autres termes, j’écris mes journaux pour MOI. Je vais donc prendre le temps de donner une description plus détaillée de la grotte. Je vais parler de ce à quoi ressemblait notre travail à l’intérieur. Et je vais résumer nos sentiments à ce propos.
La grotte a été « découverte » il y a plusieurs décennies de cela, lorsque des travaux ont déterré son entrée. Depuis ce moment et jusqu’à maintenant, elle a été surtout visitée par des locaux de la zone et d’avides spéléologues de la région. On peut trouver des ours de temps à autre dans la grotte, surtout dans la partie supérieure. La première fois qu’on l’a pénétrée, elle était probablement magnifique. La poussière, les graffitis, les vandales, les pigeons et son utilisation régulière ont diminué son attrait. Il reste quelques endroits à l’intérieur où quelques formations sont toujours intactes, comme un rappel de ce qu’était la caverne au départ.
Pour entrer dedans, on doit disposer d’une bonne longueur de corde pour pouvoir descendre en rappel dans la roche. Un arbre non loin sert souvent comme bon point d’ancrage. Quand la corde est nouée à l’arbre, à peu près à 20 pieds d’une petite falaise, elle peut être jetée par-dessus son bord jusqu’à un rebord environ 15 pieds plus bas. Les spéléologues peuvent ensuite descendre la petite distance qui les sépare de l’entrée. À partir du moment où on est entré, il devient nécessaire d’utiliser une source de lumière artificielle. Mon choix se porte sur une lampe à batterie montée sur un casque, que l’on appelle lumière tag. Pour faire une excursion en toute sécurité, deux sources de lumière de secours sont conseillées. Les miennes sont une lampe mini-mag fixée à mon casque ainsi qu’une autre lampe fixable dans mon sac (que je garde toujours avec moi). J’ai aussi des bâtons de lumière. Ils ne sont pas considérés comme de bonnes sources lumineuses, au moins par certaines personnes, mais ils sont très utiles pour les pauses déjeuner. Et ils POURRAIENT être utilisés pour sortir d’une caverne si le reste des sources de lumières venaient à ne plus fonctionner.
Après avoir escaladé quelques gros rochers, le spéléologue arrive à une large fosse. La même corde est utilisée pour atteindre son fond. La chute fait à peine 50 pieds, mais elle ne peut être réalisée en suspension. En d’autres termes, il est impossible de descendre tout droit vers le sol, ce qui serait préférable. Il faut se faufiler à travers des roches tranchantes pendant la descente. La remontée est plus difficile pour la même raison. Le diamètre de la fosse varie de 10 pieds à 3 ou 4 à certains endroits. Les murs sont tapissés d’une roche blanche appelée « popcorn ». Enfin, blanc est un bien grand mot : de la poussière et de la saleté ont été déposées par les nombreux pieds ayant foulé les murs durant les années de spéléologie. À cause du popcorn, il est douloureux de glisser contre le mur. Mon choix de vêtements se porte sur un jean Levi’s, un t-shirt, des gants et des genouillères. Je quitte souvent la grotte avec quelques déchirures mais au moins je suis à l’aise pendant l’escalade. La température est stable pendant toute l’année. Il y fait donc relativement frais en été et chaud en hiver. Nous y sommes allés pendant des jours où il gelait, et après 10 pieds dans la grotte il faisait suffisamment chaud pour enlever les manteaux. C’est une bonne température pour travailler, comme nous l’avons appris.
Pour une descente de cette taille, j’utilise un dispositif de descente en 8. Pour grimper, je m’attache à la corde en utilisant un bloqueur Petzl, mais je monte moi-même, sans l’utiliser. Il me sert plutôt d’attache de sécurité, au cas où je glisse. Les autres spéléologues ont leurs propres méthodes pour monter et descendre. Tout en bas de la fosse, le spéléologue doit ramper pendant un petit moment. Il y a une petite pièce, environ 6x6 pieds, au fond qui permet au spéléologue de laisser son harnais et son matériel d’escalade. Comme il n’y a plus d’endroit où il faut s’en servir, ça ne ferait qu’encombrer.
Une fois que le spéléologue a atteint cette pièce, il peut faire une pause sous un rebord le temps que le reste de son équipe descende. Ensuite il doit mettre le genou à terre pour continuer à travers un passage d’à peine quelques pieds de haut pendant 10 pieds. C’est là où les genouillères deviennent utiles. Le sol est couvert d’une légère poussière, ainsi que de quelques morceaux de pierres cassées par endroits. Cette légère couche de saleté ne fait rien pour adoucir les coups aux mains et aux genoux que prend le spéléologue en essayant de se faufiler. Comme récompense, à la fin du passage, il y a un boyau serré dans lequel le spéléologue peut se mettre à quatre pattes.
Au bout de ce boyau, le spéléologue doit encore ramper quelques pieds, et ensuite la grotte s’ouvre suffisamment pour qu'il puisse se remettre debout. Pour la plus grande partie du reste de la caverne, il peut rester levé, ou au moins voûté. La grotte se divise en plusieurs passages à cet endroit. Deux routes serpentent entres des rochers et des crevasses et mènent à des culs-de-sac. Les deux autres mènent à de petits bassins d’eau. Toutes ces routes sont amusantes à parcourir. Elles durent toutes une centaine de pieds environ en pente douce. La plupart du temps, le spéléologue peut marcher debout. Quelques fois, il devra escalader de larges blocs, ou plus rarement marcher à quatre pattes.
Il y a souvent de l’eau dans les cavernes. On m’a raconté qu’un des résidents locaux a été une des premières personnes dans la grotte, et que son cousin a plongé dans les bassins en utilisant le matériel nécessaire. Il a dit que la grotte continue vers le bas pendant une centaine de pieds sous l’eau. Ce qu’ils espéraient, et qui arrive souvent, c’était que le passage permette d’émerger quelque part d’autre, avec des endroits vierges à explorer.
Malheureusement, je n’ai pas la connaissance nécessaire pour donner davantage de détails à propos des types de roches présentes dans la caverne. Lorsque nous creusions, il y avait certains morceaux qui étaient plus faciles à forer que d’autres. Et il y avait différentes couleurs dans la pierre (se référer à la photo prise à l’intérieur). Mais c’est le mieux que je puisse dire pour décrire la composition de la grotte.
À l’endroit où la caverne se divise en quatre routes, les deux passages menant aux culs-de-sac sont à gauche. Tout droit et à droite se trouvent les passages menant aux bassins. L’entrée de celui de droite est sans conteste le plus large. L’ouverture en forme d’arche atteint presque les 10 pieds, très près du plafond de la grotte. Lorsque l’on y pénètre, le plafond descend graduellement jusqu’à atteindre environ six pieds. Cela continue comme ça pendant les 40 pieds suivants. Cette partie ressemble à une mine de roches dures. Son arche est quasiment parfaite et le sol est bien plat, ne laissant aucune difficulté pour y marcher. Il est aisé de s’imaginer des véhicules miniers sur des rails, et des mineurs couverts de terre qui tiennent leurs pioches de leurs mains boursouflées. La pseudo-mine se termine ensuite et le spéléologue est de nouveau obligé de se laisser tomber sur les mains et les genoux et de se réhabituer au sol de la grotte. Cette fois, la section se poursuit pendant une vingtaine de pieds. Le sol descend doucement pendant la première moitié. Ensuite ça devient raide et glissant. Les spéléologues physiquement aptes peuvent continuer à descendre en restant sur leurs gardes. Quand j’y vais avec B, je porte le bout de la corde que nous utilisons pour descendre jusqu’à cet endroit. La plupart du temps, j’ai besoin d’attacher une autre longueur de corde à la première pour être sûr de pouvoir l’utiliser pour atteindre le fond. Il faut encore ramper quelques pieds au fond, et pendant les dix ou douze suivants, le spéléologue peut doucement commencer à regagner la position debout.
Après avoir marché pendant quelques pieds supplémentaires et descendu une petite pente, le spéléologue arrive à une zone basse qui a un passage menant directement sur la gauche. Il se termine 75 pieds plus loin devant un des petits points d’eau. À droite se trouve un mur de pierre. Tout droit se trouve un renfoncement d’à peu près trois pieds dans le mur. À l’arrière de ce renfoncement se trouve un petit trou de la taille d’un softball. Pour s’approcher du trou, le spéléologue s’agenouille sous un surplomb en s’appuyant sur la roche qui sort du sol de quelques pouces. Au moment où le spéléologue atteint cet endroit, soit il est très chaud, soit il transpire, et la première chose qu’il remarque est la légère brise qui sort du trou. Cela a été ce qui m’a permis de considérer le trou comme un passage potentiel vers des portions inexplorées de la grotte et qui m’a finalement mené à raconter tout cela.
Partie 3 (suite) :
Comme à mon habitude pendant toutes les années où j’ai fait de la spéléologie, l’équipe atteint un point dans la grotte, souvent au plus profond de celle-ci, où toutes les lumières sont éteintes. L’obscurité remplit les yeux. Pendant un moment, chaque spéléologue fatigue ses muscles oculaires en essayant de capter la plus petite lueur dans cette nuit factice. Après quelques tentatives inutiles, il tourne sa tête vers un son -peut être un autre spéléologue- uniquement pour retrouver l’usage de ses autres sens, qui augmentent ensuite. Les sons, les odeurs et les sensations qui avaient été presque oubliés tout ce temps reviennent en force et en détail. La douleur de l’arrière-train assis sur le sol dur. L’odeur de la poussière, de la transpiration, du guano. Le son du matériel moderne glissant contre de la roche hors d’âge tandis que les spéléologues essayent de trouver un minimum de confort dans cette fondation solide. Au fond de l’esprit de chacun d’eux, à ce moment, une question se pose « Et si… ? » Et si quelqu’un DEVAIT remonter la caverne sans lumière. Le ferait-il ? Est-ce qu’il retrouverait tous les virages et les coudes qui l’avaient mené jusqu’ici ? Si non, est-ce qu’une équipe de sauvetage le trouverait à temps ?
La profondeur des ténèbres rencontrée à cet endroit est quelque chose qui peut rarement être expérimenté en dehors d’une grotte. Au début, beaucoup de néophytes déclarent de façon erronée qu’ils devaient approcher leurs mains à 2 ou 3 pouces pour pouvoir les voir. La vérité est que l’œil humain ne peut voir sans lumière. S’ils n’entendaient pas quelque chose venir vers eux, ils le sentiraient avant de le voir. COMPLÈTEMENT et TOTALEMENT noir! Cet exercice est un bon moyen de rappeler aux gens de prendre une lampe de secours.
Tandis que nous travaillions dans la grotte, nous avons développé un système assez tôt et très peu changé pendant les excursions suivantes. La première fois où nous sommes allés dans la grotte, B a pris le premier tour de forage de l’ouverture. Après environ une demi-heure il a eu besoin d’une pause, alors j’ai pris le relais. Il m’a dit ce qui marchait le mieux et j’ai continué à faire la même chose. Nous avons essayé de nouvelles choses de temps en temps, pour utiliser de nouveaux muscles, mais nous avons souvent été réduits à l’usage d’une seule méthode. Nous avons utilisé une mèche de maçonnerie et appuyé sur la perceuse aussi fort que nous pouvions et creusé un trou dans la pierre. On portait des lunettes de sécurité et des masques pendant notre travail. Ensuite nous avons inséré le ciseau et l’avons frappé au marteau pour briser de petits morceaux de la grotte. Puis nous creusions un autre trou et nous répétions le procédé. Parfois la perceuse atteignait un endroit moins dur dans la pierre et cette étape se trouvait raccourcie. Nous travaillions jusqu’à n’en plus pouvoir, et ensuite B et moi échangions les rôles.
Pendant que l’un de nous travaillait, l’autre restait dans le noir et mangeait ou buvait, ou s’allongeait simplement sur le sol de la caverne, rembourré par les sacs des cordes. Après seulement quelques rotations, nous étions suffisamment fatigués pour faire une sieste pendant nos tours de repos. La seule lumière que nous utilisions était celle du casque de celui qui travaillait. Comme elle pointait directement dans le trou, la personne qui se reposait était laissée dans l’obscurité presque totale. C’était un bénéfice bienvenu, vu que la personne se reposait, eh bien, se reposait. La pause était aussi une chance de se rafraîchir un peu, ce qui n’était pas bien long grâce à la température de la caverne. Fort heureusement, cette température nous permettait de travailler dur sans mourir de chaud.
Je me rappelle que je regardais souvent le trou et pensais « Eh, ça devrait suffire, je pense que je peux me glisser dedans », pour finalement être déçu dans ma tentative. Toujours est-il que même après la première tentative et le premier échec, je savais que je continuerais à travailler sur le trou jusqu’à ce que je réussisse à passer à travers. Et ce en dépit du fait que je savais que cela prendrait de nombreuses heures de travail acharné. C’était en réalité devenu une obsession pour moi. J’essayais de venir dans la caverne et de travailler aussi souvent que je le pouvais. J’espérais que le passage menait à une autre grande grotte inexplorée que nous serions les premiers à pénétrer. Je suppose que l’explorateur en moi voulait trouver une nouvelle frontière dans la grotte. Vu que B est également un spéléologue avide de découvertes, il était motivé par le même désir de trouver une nouvelle caverne inexplorée. Ce que nous avons trouvé n’était absolument ce à quoi je m’attendais…
Parrtie 4 :
10 février 2001
Deux semaines s'étaient à peine écoulées et nous étions déjà de retour dans la grotte. On devait admettre qu’on était devenus obsédés par l’idée de réussir à passer. Ça montre peut-être à quel point nos vies étaient passionnantes. On ne pensait pas qu’il y allait y avoir quelque chose d’extraordinaire derrière ce passage. On aimait juste l'idée d'être les premiers à mettre les pieds dans un endroit encore jamais visité sur la surface de la planète. Même si trouver un trésor derrière aurait aussi été parfait pour nous.
Nous avons commencés assez tard et avons conduits une partie du chemin dans l'obscurité. D’ailleurs quand je dis aux gens que je vais explorer des grottes la nuit, ils se demandent pourquoi. Ils ne se disent pas que c'est toujours la nuit quand vous êtes à l'intérieur d’une grotte. Nous avons cherché des techniques pour accélérer le travail durant tout le trajet jusqu’à la Grotte Mystérieuse. B m'a aussi dit qu'il avait parlé à quelques uns de ses amis spéléologues qui avaient trouvé une explication pour le grondement que l’on entendait dans la grotte. Ils pensaient qu’il pouvait venir d’une éventuelle nappe d’eau au fond de la grotte. Peut-être même une chute d'eau. Ils ne pouvaient par contre pas vraiment expliquer pourquoi ce bruit semblait aller et venir. Pour moi c’était une raison de plus de passer à travers. Donc nous pouvions résoudre le mystère.
Pour ce voyage nous avons pris la chienne de B, Whip. C’est un Jack Russell Terrier. Je n'étais pas du tout inquiet de prendre cette chienne avec nous. Nous l'avions déjà prise avant. Elle répond à l'appel de la nature avant même que nous soyons entrés dedans et attend jusqu'à ce que nous en ressortions. De plus elle se comporte bien à l'intérieur de la grotte. Nous avions tout simplement à l’abaisser avec un harnais jusqu'à ce qu'elle atteigne le fond de la cavité principale. Ensuite, elle a poursuivit le chemin par ses propres moyens. Elle aime explorer mais ne quitte jamais notre champ de vision. Elle n'a pas sa propre source de lumière, alors elle doit nous attendre. Une autre raison pour laquelle je n'ai pas contesté la venue de Whip était que nous avions prévus de la mettre dans le petit trou et voir jusqu’où elle irait. Cela pourrait nous donner une idée de ce qu’il y a de l’autre côté. Nous savions que s’il y avait une descente que nous ne pouvions pas voir, le chien ferait demi-tour et reviendrait tout de suite sur ses pas. Nous avons pensé que nous devrions avoir à travailler un peu sur le trou avant même que le chien puisse passer à travers.
La chienne de B, « Whip », près de l'entrée de la grotte
En dépit de l'obscurité de la nuit, on a pu monter et descendre assez rapidement. Nous n'avons pas autant d'outils que la dernière fois. De plus, on a repris quelque uns des outils que nous n’avions pas voulus remonter. J'ai réussi à obtenir deux autres batteries pour le forage, ce qui nous fait un total de quatre. Et nous avons aussi quelques autres burins. Même avec le chien nous avons bien le temps de nous y mettre. Puis quelque chose de bizarre c’est produit, quelque chose que je n’arrive pas à expliquer.
Le chien a commencé à explorer dès que nous l’avons délaissé de la troisième corde. Elle reniflait et dardait autour de nos pieds. Elle courait d'une personne à l'autre, comme nous avions fait notre chemin de retour vers le site de travail. Au point ou la grotte se divise en quatre, la chienne avait l’air fatiguée. Elle est juste restée coincée à droite à côté de B et moi. Ça semblait un peu bizarre. Comme nous avons progressé plus loin dans la grotte, elle ne restait qu’à côté de B. Elle semblait énervée. Comme si elle avait vu quelque chose qui ne lui plaisait pas. Comme on approchait de la pente à avant le trou, elle s'arrêta et ne semblait pas vouloir continuer, même après que nous l’ayons cajolée. Ses poils s’hérissaient. Quand on est arrivé à moins de 20 pieds du trou, elle a commencé à gémir et à se cacher derrière B. Sa queue était entre ses jambes et elle était recroquevillée sur le sol. Étrange ! Je l'ai vue affronter des chiens faisant deux fois sa taille, mais maintenant, elle agissait comme si Satan lui-même se cachait dans l'obscurité de la grotte. Je me suis dit que des animaux devaient avoir élus domicile dans la grotte et que Whip devait sentir leur odeur. Dommage que ça la bouleverse car il n'y avait pas d’autre moyen pour qu’elle aille dans le passage.
On a décidé que ce nouveau problème (le chien nerveux) allait être réglé ainsi : l'un de nous travaillera tandis que l'autre restera avec le chien à quelques mètres de l'endroit où nous nous étions reposés. On a vite recommencé notre manège habituel de forage, martelage, etc. Grâce à nos piles supplémentaires, on a vraiment pu pousser fort sur la perceuse sans avoir à se soucier de la durabilité des batteries. Ça n’a pas facilité notre boulot, mais ça l’a un peu accéléré. Les progrès sont quand même restés LENTS. Je ne suis cependant pas d’humeur à en parler.
Mon journal continue pendant un certain temps à parler des progrès que nous faisions. Pendant tout ce temps où nous avons travaillé, Whip ne bougea pas. Elle était juste posée là sur un sac de cordes, parcourue de frissons. Elle gémissait de temps en temps. Une chose que je n’avais pas remarqué sur place, c’est qu’elle regardait constamment le trou. Nous aurions dû être plus attentifs à l’instinct de cet animal.
Nous étions en train d’utiliser la quatrième batterie lorsqu’une deuxième chose bizarre nous arriva. B travaillait. Il venait de terminer le forage d'un trou et se préparait à marteler le burin quand il s’est arrêté dans son mouvement et a regardé dans le trou. Je me mettais dos à la paroi, presque endormi, et je faisais à peine attention à B. Il avait une lumière à ses côtés pour éclairer la zone de travail. Je pouvais voir dans la lueur mystérieuse de la lampe un regard perplexe et intense sur son visage. Il me regarda et secoua la tête. Je lui ai demandé ce qui se passait. Il m’a dit qu’il jurait avoir entendu un bruit étrange provenant du trou. Il a dit qu'il ressemblait à celui d’un rocher glissant sur la roche. Une sorte de grincement. Je supposais que ses oreilles sonnaient juste à cause de la perceuse (il ne portait pas de bouchons d'oreilles pour ce voyage). Il m'a assuré qu'il avait entendu quelque chose. Je n'ai pas pu trouver d’explications, je suis retourné somnoler. B s’était assis dans le calme de la grotte pendant longtemps avant de reprendre le travail. En outre, il s'arrêtait de temps en temps et il essayait d’écouter. B est très terre à terre et n’allait pas poursuivre longtemps un son imaginaire. Je crois qu'il a entendu quelque chose, mais je ne me suis pas trop préoccupé par ce que c'était. Je suppose que nous allons éclaircir tout ça une fois que nous passerons à travers le passage.
La batterie finale a duré une heure ou deux. On était assis et on parlait de nos progrès quand j'ai décidé de voir si je pouvais passer ma tête à travers le trou. Ma tête s'adapte facilement, mais mes épaules ne peuvent pas passer. Comme j'étais là, à genoux, j'ai remarqué quelque chose que B avait négligé : le vent avait cessé ! A chaque fois que je suis allé dans la grotte, j’ai toujours entendu le souffle du vent. La dernière fois que nous étions en train de travailler dans la grotte le vent soufflait pire que jamais. Encore plus tôt, nous nous souvenons de la brise qui nous avait rafraîchit. Mais maintenant, plus rien! B a dit qu'il ne savait pas quand il s’était arrêté. Le grondement avait cessé aussi. BIZARRE !
Cette ancienne grotte devenait mystérieuse. Nous avons parlé pendant longtemps dans l'obscurité de la grotte. On a débattu sur ce qui pourrait être la cause de ces événements inhabituels qui se produisent. Je pense que l’on était tout deux assis comme ça dans le noir parce que l’on était trop fatigué pour nous déplacer. On ne pouvait trouver aucune explication raisonnable pour les choses étranges qui se passaient dans la grotte. Après s'être assis pendant au moins une demi-heure, nous avons lentement chargé notre équipement et sommes retourné à la surface. Whip n'aurait pas pu être plus heureuse de sortir de là. Une fois de plus, nous avons laissé quelques-uns de nos outils dans la grotte. Nous les mettons simplement dans le trou. Il n’y avait pas assez de gens qui visitent la grotte pour s'inquiéter. De plus, nous étions trop fatigués pour nous en préoccuper.
Nous avons fait beaucoup de progrès durant ce voyage. Il nous a permis d'avoir les piles de rechange. Nous avons encore un long chemin à parcourir, mais il est vraiment agréable de voir à quel point nous avons progressé.
Nos progrès sur le trou
Le reste du journal parle de l’escalade dans la grotte, de prendre une chambre dans un motel et de nous ÉCRASER! Nous étions abattus par la fatigue!
Rétrospectivement, je ne peux pas croire à quel point nous nous en foutions des choses étranges qui se passaient dans la grotte. A ce moment, la seule chose à laquelle nous pouvions penser était ce passage. Tout le reste était relégué au second plan. Je me souviens que je pensais que ce serait bien d'entrer et de voir le mécanisme de la grotte (d’où le vent venait, ce qui faisait ce grondement, etc.) Maintenant, des semaines plus tard, je repense à mon ignorance et à ma naïveté, et j’en frissonne.
Partie 5 :
3 – 4 Mars 2001
Cela nous a pris trois semaines avant que nous ne puissions revenir dans la Grotte Mystérieuse. Notre attitude avait changé un petit peu depuis que nous avions commencé le projet. Au début, nous voyions la chose comme une aventure amusante. Après notre dernier voyage, on s’est aperçu que notre approche était devenue plus sérieuse. Pendant notre aller, notre conversation a été un peu plus modérée qu’auparavant. On n’avait pas beaucoup parlé depuis la dernière excursion (pour la simple raison que nos agendas ne s’accordaient pas). Au lieu de parler des différents moyens de passer le trou, on s’est trouvé à essayer de trouver une explication rationnelle à ce qui s’était passé. Aucun d’entre nous n’avait la moindre idée de ce qui pouvait avoir causé les évènements inhabituels que nous avions vécus la dernière fois. Le fait qu’aucun de nous n’ait parlé de notre dernière excursion à qui que ce soit nous a amusé. C’était l’inverse total des autres expéditions. Ça avait été sympa de raconter à nos familles et nos amis les progrès que nous faisions. C’était toujours assez drôle de raconter à tout le monde que nous allions devoir nous faufiler dans un espace très serré pour pouvoir continuer. La plus part des gens ne souhaitent pas spécialement s’enfoncer volontairement dans ce genre d’endroit. Moi non plus d’ailleurs, mais je vais le faire pour arriver de l’autre côté. C’est une bonne motivation.On a quitté la ville en début d’après-midi pour éviter le trafic routier. Je ne me rappelle pas vraiment de quand exactement nous sommes arrivés. Comme je l’ai dit, l’humeur n’était pas aux discussions animées. On s’est équipé et on est descendu. B a bien évidemment laissé son chien à la maison cette fois. On a pris à peu près le même matériel que la dernière fois. Certains de nos outils étaient restés dans la grotte pour éviter à nos dos le supplice de devoir transporter des charges supplémentaires. Avec notre matériel, on est descendu assez vite. Nous avons vraiment un bon système pour escalader dans les deux sens. Il y a eu seulement un petit accident par rapport aux autres fois. B s’est écorché le bras pendant la descente. Heureusement, ce n’était pas grand-chose. Il a attendu que nous soyons revenu au trou pour se panser. C’était une coupure superficielle. Tandis qu’il nettoyait la plaie, j’ai commencé le travail. Nous avons tout deux remarqué que le souffle était revenu et le grondement aussi. On avait quatre batteries fraîches et quatre (ou peut être trois et demi) bras prêts à la tâche. J’avais de grands espoirs quant à notre réussite dans la journée. Le début a été lent. Lorsque nous avions commencé à travailler sur le trou, l’épaisseur du mur faisait à peine trois pouces. Plus on remontait, plus l’épaisseur augmentait. Le résultat de nos efforts était que nos progrès étaient plus lents. Nous avons quand même continué à investir un maximum d’énergie dans le travail. Le trou était assez gros pour au moins y rentrer le marteau afin de donner une échelle de taille, et ensuite y mettre l’appareil photo pour prendre une photo de la Tombe de Floyd.
C’est difficile de bien se représenter la Tombe, mais le point le plus bas, près de l’arrière de la photo, mesure environ 7 pouces de haut. L’ouverture fait entre 20 et 24 pouces. Le marteau est petit et fait 5 livres. Notez l’abondance de pierres sur le sol du passage.
C’était vraiment gratifiant de voir la pile de roche brisée sous le trou grandir toujours plus. Nous avons tous deux réalisé qu’il nous faudrait nous démener pour pouvoir passer, alors nous sommes retournés au travail. On ne parle pas beaucoup pendant ce temps habituellement, vu que l’un de nous fait beaucoup de bruit avec la perceuse ou le marteau. Les pauses nous permettent de discuter momentanément des thèmes qui nous viennent spontanément. Elles prennent place quand celui qui travail décide d’arrêter. On tient assez longtemps, l’un comme l’autre. J’ai un peu plus d’endurance que B, mais il arrive à faire autant que moi dans un laps de temps plus court, grâce à sa plus grande force. On fête toujours les petites victoires que nous rencontrons. Quand une section sur laquelle nous travaillions s’effrite, nous sourions. Les rares fois où un morceau gros comme le poing tombe, on crie de joie. C’était un petit morceau de pierre qui ne nous sépare plus de… ce qui se trouve de l’autre côté, peut importe ce que c’est. J’imagine toujours qu’il y a une entrée cachée de l’autre côté et que des années plus tôt, des explorateurs espagnols y ont caché des trésors et scellé l’entrée. Et que personne n’a mis la main dessus avant nous ! B a une théorie bien plus réaliste, et plus banale. Il pense que la grotte se poursuit simplement de l’autre côté. Nous verrons qui a raison.