1)Pourrais-tu te présenter? Comment et pourquoi en es tu venu à défendre les idées que tu actuellement?
J’ai 25 ans, pas célibataire, enchanté. Je suis belge et j’habite la Région Flamande en Belgique, juste à côté de Bruxelles. Je suis métisse de père flamand et de mère mauricienne. Mon père était ouvrier et ma mère était éducatrice scolaire. J’ai été élevé dans la culture belge flamande et dans la culture créole. Mes deux parents sont des fervents catholiques et je suis moi-même un catholique confirmé et pratiquant. Sans donner plus de détails je travaille dans une boite de recrutement, mais je compte quitter le secteur pour chercher un emploi plus en rapport avec mes intérêts et mes études. J’ai un master de sciences politiques et j’ai fait une formation doctorale. Après mes études je n’ai pas fait de doctorat car je pense que le monde académique est trop éloigné de la réalité des choses, mais je me réserve toujours l’opportunité d’en faire un dans le futur, autre part.
Dans les loisirs je suis assez éclectique. J’aime une multitude de sports et je fais moi-même du sport de manière intensive. J’apprécie une hygiène de vie aussi saine que faire se peut en ayant une alimentation équilibrée, en ne fumant pas et en consommant rarement de l’alcool. En musique j’écoute surtout le hip/hop américain et un peu de rap français mais j’apprécie également la musique électronique, la deep house, la musique expérimentale, l’indie et la pop. Cependant j’ai deux passions qui me valent de nombreuses diatribes de la part de mes amis : j’adore l’opéra et le piano (du classique comme Chopin, du piano jazz comme Duke Pearson http://www.youtube.com/watch?v=p_MZeSl86xo ou du moderne comme Chilly Gonzales http://www.youtube.com/watch?v=z-UFfmkkin4 ). Plus jeune je jouais du piano incité par ma maman qui était chanteuse, mais j’étais assez dissipé et je m’intéressais à beaucoup trop de choses en même temps pour m’y mettre sérieusement. Le fait de « toucher à tout » m’a conduit à négliger certaines matières durant mes études secondaires. Ne pas jouer du piano et ne pas avoir fait des études scientifiques sont des regrets que je porterai en moi toute ma vie. J’aime beaucoup les arts visuels et surtout la peinture (de la renaissance italienne avec Andrea Mantegna le génie absolu qui ne sera jamais égalé à l’expressionnisme abstrait de Mark Rothko en passant par le surréalisme de Dali et de Magritte) et l’architecture. J’aime également la littérature classique et certains auteurs issus du modernisme et du postmodernisme comme mon auteur préféré : Vladimir Nabokov. Je suis autodidacte et mes intérêts sont très vastes allant de la philosophie à l’économie en passant par la sociologie, l’histoire et la science politique.
Au niveau des idées je n’arrive actuellement pas à me positionner. En réalité je considère que les idées ne sont que des instruments me permettant de comprendre le fonctionnement du monde. Dans cette optique j’avais une très fâcheuse tendance à rechercher la cohérence et je pense que c’est car j’ai été très fortement influencé par la pensée d’Emile Durkheim, qui considère que le fonctionnement du monde social est comparable au fonctionnement du corps humain. Depuis ma jeunesse j’étais proche du libéralisme car j’étais intuitivement attaché à la liberté individuelle et à l’économie de marché. Je pensais alors que cette idéologie était la plus cohérente et correspondait le mieux à nos sociétés modernes. Mais jusqu’au début de mes études, j’avais alors 18 ans, j’étais surtout autodidacte dans ma recherche de la compréhension du monde car j’étais particulièrement intéressé par l’histoire, la géographie, la géopolitique, l’économie et la politique des pays. En commençant mes études de sciences politiques j’ai abordé la sociologie et la science politique. Avec la sociologie j’ai découvert Durkheim, Norbert Elias, Max Weber, Karl Marx, Talcott Parsons, Anthony Giddens, Ralf Dahrendorf, Robert King Merton, Bourdieu, etc. et j’ai approfondi la littérature de ces auteurs via des lectures personnelles ou en effectuant des travaux dans le cadre de mes études. Avec la science politique j’ai découvert tous les auteurs classiques comme Machiavel, Bodin, Montesquieu, Rousseau, Tocqueville et j’ai ensuite suivi la ligne du temps de la discipline en m’intéressant aux travaux de Robert Michels, Raymond Aron, Hannah Arendt, Stein Rokkan, Seymour Lipset, Robert Dahl, Simon Hix, Robert Harmsen, etc. Je vais pas tous les citer ! En arrivant sur le Forum Politique en 2007 j’ai découvert une communauté libérale qui me permit l’approfondissement de mes bases philosophiques et conceptuelles à l’université. À partir de 2009 j’ai commencé à devenir très libéral au point de devenir libertarien. Malgré cela j’ai toujours ressenti une tension avec mon libéralisme avec ma grande passion pour les travaux de Marx et dans mon rapport étroit avec la religion catholique. Ma religion et le libéralisme se retrouvaient dans la liberté vis-à-vis de toute contrainte humaine mais ces deux dimensions s’éloignent dans les idées très égoïstes que certains libéraux manifestaient dans leurs travaux (Comme Ayn Rand), dans mon entourage et sur le Forum Politique. Ne me considérant pas comme omniscient je n’ai pas simplement rétorqué qu’ils ne savaient pas ce que c’était le libéralisme. C’est à ce moment que j’ai arrêté de rechercher à me positionner et que j’ai commencé à accorder de l’importance aux faits et à l’explication de ces faits.
La sociologie de Marx est très importante dans mon cheminement théorique car j’ai adhéré, et j’adhère encore, à la vision marxienne d’une société traversée par les conflits qui ont mué dans des conflits d’autorité entre les individus (idée que j’ai tirée de Ralf Dahrendorf). Contrairement à ce qu’on pense Marx démarre son analyse par une perspective qui correspond en partie à l’individualisme méthodologique. Cependant j’ai toujours eu du mal avec la notion de classe sociale car si je pense, comme Marx, que ces classes sont des classes d’identification, je ne pense pas que les classes sociales existent de fait et qu’elles sont en réalité des constructions sociales issues de l’interaction des individus. Effectivement, étant un partisan acharné de Norbert Elias, j’adhère en effet à sa notion de configuration qui explique que la société peut être comparée à un jeu d’échec et les individus aux pions. Volontairement ou non, Marx s’arrête à la notion de classe sociale alors qu’il faut à mon avis aller plus loin. Parallèlement à Marx j’ai découvert l’École Autrichienne qui restera à jamais une révélation théorique pour moi. Je l’ai découverte via Ludwig Von Mises, auteur dont j’ai approfondi la pensée au point de l’utiliser comme thème de ma thèse de fin d’étude. Tout m’a intrigué chez cet homme : son passé et sa vie, sa méthodologie inédite de la praxéologie, son énorme savoir et surtout le fait qu’il soit peu connu du monde académique européen. Étrangement ce n’est pas son libéralisme qui m’a intéressé, à vrai dire, au plus j’approfondissais Mises, ses antécédents (Menger et Böhm-Bawerk) et son principal successeur (Murray Rothbard), au plus je considérais le libéralisme comme une idéologie aussi naïve que le communisme et aussi doctrinaire que le marxisme. Au fil des années je me suis détaché du libéralisme et de toute prétention à appartenir à une quelconque école théorique. Au niveau théorique cela résulta sur le fait que plusieurs de mes professeurs à l’université m’ont tantôt félicité, tantôt décrié, pour avoir affirmé que les approches théoriques dans les sciences humaines ne sont pas totalement dissociables au point qu’il est même possible de les rapprocher. J’ai « osé » selon certains avoir rapproché Talcott Parsons (structuro-fonctionnalisme), Ludwig Von Mises (individualisme méthodologique) et Max Weber (perspective du conflit) car les trois basent leurs fondations théoriques sur l’action sociale ou l’action humaine. Je ne me défilerai jamais sur ce point. Je pense en effet que le système AGIL de Parsons, la praxéologie de Mises et la sociologie wébérienne de l’action présentent un caractère analogique dans l’explication des phénomènes d’origine humaine. La causalité entre ces théories n’est pas évident mais je suis certain qu’elle existe. Je trouve que ces théories sont les plus cohérentes et qu’elles servent de base à tous les autres paradigmes et à toutes les écoles de pensée. Je pense que seul un conflit théorique très violent pourra prouver ma thèse.
2)Comment es tu arrivé sur le fopo ?Que penses tu de l'ambiance et la communauté ? Quelles personnes apprécies tu/ détestes tu particulièrement? Penses tu pouvoir continuer à être aussi actif que tu l'es malgré ta copine et ton travail?
Je suis arrivé sur le Forum Politique en 2007 car je souhaitais tout simplement discuter de politique. Un jour j’ai tapé « Forum Politique » sur Google et je suis tombé sur le Fopo. À l’époque j’étais déjà sur JVC car je participais (et je participe toujours) aux forums de Football Manager (anciennement Championship Manager). Je suis arrivé sur le Fopo juste au moment où les libéraux gagnaient en influence avant de régner outrageusement à partir de l’année 2009. Après avoir participé quelques temps j’ai découvert le topic et la simulation « Pays Virtuel » qui existe encore à l’heure actuelle. Sur ce topic j’ai fais la connaissance de plusieurs têtes connues du Forum comme fffanatic, Valcmwa et Will. Je dois dire qu’en 2007-2008 on s’est bien éclaté et ce jeu m’a apporté énormément de connaissances. En dehors du topic, la vie forumiale était assez mouvementée car les communistes étaient encore très puissants et certains identitaires montraient leurs muscles comme Rex. Je suis arrivé durant la modération de Libéral, modération dont je m’inspire énormément dans la mienne. À l’époque il y avait une gentille petite colonie belge dont moi et Will sont quasiment les seuls survivants. Libéral, Valcmwa et Khodorkovsky ne montrent plus trop signe de vie sur le Fopo.
N’étant pas vraiment connoté politiquement j’apprécie vraiment la plupart des gens de ce Forum. Dans les anciens j’apprécie particulièrement Libéral, Jedimthere, Windaube, fffanatic, Val, Sanksion, Pezz, Apachoïd (dont j’exècre pourtant certaines idées), Mat_Cauthon, Caporalblutch (qui a fait l’erreur d’aller en Belgique faire ses études), Paulop (le sage) et VRP (dont j’apprécie la folie et qui ne vient plus, ce chien). Je n’ai pas plus d’animosité envers ceux qui sont arrivés plus récemment même si certains me cassent assez souvent les pieds comme exemple Appiodici (dont je n’ai jamais compris le rapport entre son incapacité rhétorique à débattre et ses études de philosophie) et Baudrillart (qui préfère aboyer sa version personnelle du libéralisme plutôt que de débattre). Malgré tout j’essaie d’être juste dans ma modération par rapport à tout le monde car le bien du Forum est ce qui compte le plus pour moi. Pour citer quelques nouveaux que j’apprécie je citerai H3i_bug (qui est vraiment un forumeur courtois), toi neocons (même si je n’apprécie pas les hypsters et surtout les hypsters lyonnais), Trismowizabitch, BusterCall, XKCD, Imperitum, Light-Monarch, Grimrold, le petit Shadow (qui m’a succédé à la présentation de l’émission politiqu)e et enfin mon chouchou Magean (qui est en quelque sorte mon frère jumeau en plus brillant mais aussi sans doute en moins beau. Il faut bien trouver un équilibre).
Sur la question de mon activité tout le monde peut constater qu’elle a baissé depuis que je suis devenu modérateur. Mais ce n’est pas du tout par flemme ou par désintérêt pour le Forum, c’est car j’ai perdu la confiance que j’avais dans mes idées et mes avis. En accumulant du savoir je me rends compte qu’il y a de plus en plus de choses que je ne connais pas et en raison de cela je considère mes positions comme incomplètes. Malgré cela s’il y a une chose qui est certaine c’est que « L_Ryuuzaki is watching you ». Je travaille le plus souvent sur mon portable ou sur ma tablette et je lis donc quasiment tout. En fait je passe au moins toutes les deux ou trois heures pour voir si tout se passe bien sur le forum (à part pendant la nuit où Paulop veille). Concernant ma future femme elle est au courant de mes activités sur le Fopo et elle observe avec moi vos faits et gestes.
3)Aujourd'hui en France l'actualité veut que l'on parle du nouveau gouvernement Valls, de la déclaration de candidature de Juppé, de la dette française qui frôle les 2000 milliards d'€uros , de la remise en cause des professions réglementés , de la loi Duflot et des 35h. Qu'en penses tu ?
Je déteste Valls qui est pour moi un individu odieux et méprisable. Mais étant donné que je prédis des défaites électorales du PS sur les 15 ou 20 ans à venir, j’espère ne plus le voir d’ici là. Le nouveau gouvernement Valls symbolise clairement l’évolution que va prendre le Parti Socialiste dans les années, voire les décennies, à venir. Il est indéniable que certaines idées économiques, que l’on peut qualifier de libérales, ont percées au sein du parti et au sein du gouvernement. Évidemment, puisque je sens que certains vont me sauter au cou, ce n’est pas non plus du libéralisme économique au sens le plus pur du terme. L’idée qui a formé le gouvernement c’est que la France ne pouvait plus se baser essentiellement sur sa puissance publique pour relancer durablement l’économie française et qu’il fallait permettre aux nouvelles forces économiques, comme les entreprises, de pouvoir se développer de manière adéquate pour affronter les nouvelles exigences du marché internationalisé. Il n’y a cependant pas de réelle remise en cause (du moins dans les faits) de la prépondérance de l’Etat dans l’économie française, ce qui m’amène à relativiser le « tournant libéral » du gouvernement Valls. Néanmoins on entrevoit les logiques de la « troisième voix » qui ont conduit aux réformes de Tony Blair au Royaume-Uni, de Gerhard Schröder en Allemagne et aux réformes successives des gouvernements sociaux-démocrates en Suède. Cependant ce n’est pas du tout une surprise de voir le Parti Socialiste rompre avec une doxa socialiste qui s’est épuisée en Europe depuis fort longtemps. Cependant, il me semble inutile d’encore parler de clivages qui donnèrent pourtant naissance aux systèmes de partis que nous connaissons en Europe et en France. Pour expliquer le revirement du Parti Socialiste j’aborderai deux points : la tendance des systèmes électoraux majoritaires à tendre vers le bipartisme et la tendance des partis à se transformer en « Catch-All Parties ».
En France la Vème République institue le scrutin uninominal à deux tours pour ses différentes élections, sauf l’élection européenne. Ce type de scrutin tend le plus souvent vers une bipolarisation du système de partis : un pôle de droite et un pôle de gauche. À l’intérieur de ces pôles coexistent deux ou plusieurs partis où ceux qui dominent le plus sont généralement les partis les plus modérés. Cependant, ces dernières années on assiste au déclin des partis « satellites » des deux grands partis en France que sont l’UMP et le PS, ce qui instaure finalement une certaine bipartisation de la politique française à l’image de la Grande-Bretagne ou des États-Unis. Dès lors ce ne sont plus dans le système politique mais bien à l’intérieur des deux grands partis que vont s’exprimer les tendances plus radicales ou plus modérées. Selon certain le biptartisme en France est devenu une réalité confirmée tant par le monde académique (Gérard Grunberg et Florence Haegel) que par le monde médiatique. Eric Zemmour va même plus loin en annonçant l’émergence du Front National comme force qui pourrait entrer dans un bipartisme avec l’UMP, suite à la mort du Parti Socialiste. C’est une théorie séduisante mais je ne pense pas que le Front National puisse un jour gagner tant que la France gardera le scrutin uninominal à deux tour. Deuxièmement le « Catch-All Party » est une notion développée par Otto Kircheimer qui traduit qu’une formation politique a abandonné toute tentative d’encadrement moral et intellectuel des masses et qui s’est plus largement réorientée sur la scène électorale. Pour se faire ces partis abandonnent leurs recherches doctrinales et leur effectivité structurelle (importance moindre donnée à la base militante, aux adhérents, aux groupes politiques associés, etc.) au profit d’une audience plus large et de succès électoraux immédiats. Nous vivons actuellement une époque de désidéologisation des formations politiques qui rechercheraient plus à capter des suffrages, et à arriver au pouvoir, que de représenter une tendance politique au sein de la société ou d’exprimer des idées. On pourrait même parler de « pokémonisation » des partis, ceux-ci cherchant à attraper tous les électeurs, quelques soient les catégories sociales auxquelles ils appartiennent.
Cependant je pense que l’analyse de Kircheimer ne va pas assez loin car il ne prend pas en compte l’émergence d’une nouvelle idéologie dominante dans nos sociétés depuis les années 70 : l’économisme (Elle est dominante mais cela ne veut en aucun cas dire qu’elle est partagée par la majorité des gens, l’idée est qu’elle est très influente car sans doute proche des principaux décideurs). Selon moi, l’émergence de l’économisme explique plusieurs phénomènes dont l’ampleur augmenter de plus en plus dans nos sociétés : La prépondérance de l’économie, le recul des doctrines idéologiques classiques, la prépondérance académique grandissante des disciplines des sciences économiques, etc. J’aime beaucoup la thèse de Luc Boltanski et Eve Chiapello qui explique que le capitalisme s’est adapté depuis les contestations de mai 68 afin de faire répondre par son évolution à la critique sociale (qui dénonçait l’exploitation des ouvriers) et à la critique artiste (qui dénonçait l’aliénation des jeunes à la « vielle société »). Le capitalisme a essentiellement réutilisé la critique artiste pour se renouveler. Jusque dans les années 60, disent-ils, ce qui déterminait principalement les formes de mobilisation de l’économie était la « raison » et la « sécurité ». On mettait alors en avant le progrès et la sécurité de la carrière qui durait en principe toute une vie. Dans cette optique, les critères d’évaluation étaient généralement de nature rationnelle (justice, résultats, efficacité, respect des règles et des procédures). Pour répondre à mai 68, de nouvelles formes d’organisation du travail furent mises en place dès le début des années 70. Cela résultat au fait que dans les années 90 ce n’étaient plus la dynamique de raison et de sécurité qui était déterminante mais les « sentiments » et les « changements ». On mit en avant des nouvelles données comme l’épanouissement personnel, la créativité, la réactivité, la flexibilité, l’autonomie, l’autocontrôle, ... Donc des formes plus libres qui permettent d’être mobilisées par les entreprises dans un contexte de compétition exacerbée. Cependant je pense que Boltanski et Chiapello continuent à penser au capitalisme comme une entité structurellement établie qui est capable d’évoluer de lui-même. Je pense plutôt que les pratiques du capitalisme ont récupéré les critiques artistes de 68 mais qu’elles ont changée en raison de l’émergence de l’économisme et non pas au nom de la survie du système. Le capitalisme ne survit pas, il se constate ou il ne se constate pas. L’économisme a pour doctrine originelle l’« homo oeconomicus » qui établit que les individus sont rationnellement orientés vers la maximisation de l’utilité. L’économisme a pour objectif de rendre l’individu totalement interchangeable en supprimant ses références personnelles et collectives. C’est la raison qui explique pourquoi certaines idées ont été mises en avant plus que d’autres comme l’égalité ou la différence, et pourquoi l’évolution de l’économisme s’est faite de pair avec l’émergence de questions de société comme l’égalité homme/femme, l’avortement, la question du mariage homosexuel, etc. L’économisme institue que l’individu ne doit plus être qu’une donnée qui doit absolument se confondre dans la masse et qui ne peut se différencier que par ses choix de consommation. Je résume assez vite ma pensée pour les biens de l’interview, car elle mérite selon moi un traitement beaucoup plus précis et long.
Concernant Juppé, et en parallèle Sarkozy, j’ai énormément de regrets avec la disparition de Jean-François Copé. Je pense que l’UMP est le meilleur parti pour la car c’ est un parti dont l’objectif principal est faire rire les gens et de les occuper avec des sujets qui ne seront de toute façon jamais réglés. Les farces de l’UMP amènent de la bonne humeur en France et je pense que ça pourrait même avoir un impact très positif sur l’économie française. Le Parti Socialiste au contraire est une déception et mobilise clairement un sentiment très négatif en raison du caractère généralement moraliste et idéologiquement marqué des gens de gauche. Les questions que les socialistes entendent régler sont des questions qui clivent très fortement la société française (Il suffit de voir la question du mariage pour tous). Je pense que l’élection de Copé nous aurait fait entré dans l’âge d’or du troll politique français.
Au sujet de la dette la réalité factuelle est la suivante : tant que les marchés obligataires restent normaux, il ne faut pas s’inquiéter. Il faudrait plus s’inquiéter du sort de l’économie française, de la fuite des cerveaux et de la paupérisation générale de la population française.
Sur Les professions réglementées et la Loi Duflot je n’ai pas d’avis car je ne connais pas les dossiers. Pour les 35h je pense qu’il est important de permettre aux gens de se réaliser en dehors du travail (en prenant des cours du soir, en s’adonnant aux loisirs et aux sports, en augmentant son cercle social, etc.). Cependant je ne sais pas si on peut avoir l’appréhension de dire que les 35h sont adéquates. Pourquoi pas 30 ? pourquoi pas 34 ? pourquoi pas 40 ? Je n’ai pas vraiment approfondi la question mais j’ai des doutes sur la fixation à 35h, surtout si je compare la France avec les pays dont la limitation 39 ou 40h. L’avantage est-il certain même dans l’optique de « permettre aux gens de se réaliser » ?
4)Aujourd'hui dans le monde Isis progresse en Irak, le donbass est à feu et à sang ,l'ecosse n'a finalement pas été indépendante. Quelle est ton opinion sur ces différents éléments?
Sur l’État Islamique j’en ai expliqué sa provenance lors de l’émission politique sur la 15-18 radio du 28 septembre 2014. Je pense effectivement que l’EI est la résurgence ou un dommage collatéral de la déstabilisation politique de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient par les puissances occidentales. Je vise ici la guerre en Irak amorcée en 2003 par les Etats-Unis, l’opération visant à faire tomber le Général Khadafi et le soutien politique et logistique aux opposants de Bachar Al-Assad en Syrie. En relations internationales on paie toujours la conséquence de ses actes et même si on peut évoquer un facteur géopolitique de contrôle politique de régions stratégiques, on a surtout pu constater la stupidité profonde du roman démagogique et idéologique qu’on nous a proposé avec la guerre en Irak et le printemps arabe (notamment en Syrie et en Lybie). Croire qu’il suffisait de faire tomber des dictateurs pour ensuite installer la démocratie démontre complètement l’absurdité des positions néoconservatrices, idéologiques donc, dans les relations internationales.
Sans sous-estimer les capacités militaires et opérationnelles de l’EI, il faut quelque peu relativiser leur influence. Il est vrai que l’EI s’étend sur des zones peuplées entre le Tigre et l’Euphrate et qu’ils possèdent certaines villes importantes comme Tikrit, Racca et surtout Mossoul. Cependant la victoire notoire à Mossoul s’explique principalement par le retrait de l’armée irakienne sur Bagdad afin d’éviter que des brides de djihadistes arrivent à terroriser Bagdad et la région. C’est la raison pour laquelle l’EI a naïvement cru que la prise de Mossoul allait se répéter sur Bagdad et qu’ils ont pris une véritable raclée à Samara. Le contexte irakien est particulier car il ne faut pas oublier qu’il existe encore un jeu politique que les sunnites ne veulent pas perdre en raison du caractère sunnite de l’EI. La lutte contre l’EI doit mobiliser plus de soldats mais aussi et surtout une alliance avec les kurdes et les chiites, voire même une alliance avec l’Iran. Mais ce serait complètement désavouer les pouvoirs politiques sunnites et leur influence sur Bagdad. D’autre part l’EI ne peut à mon avis pas avancer plus loin car au Nord-Est de l’Irak les djihadistes redoutent les Peshmergas (les kurdes) qui possèdent une science du combat et une connaissance de la région nettement supérieures. D’autant plus que l’intervention de l’OTAN permettra sans doute d’affaiblir l’EI sur ses positions. En Syrie l’armée de Bachar se concentre encore sur les rebelles syriens qui reculent et qui refusent d’entrer dans la sphère d’influence de l’EI. Je pense que lorsque l’armée loyaliste en aura fini avec les rebelles à l’Ouest, ils iront ouvrir des fronts dans l’Est syrien avec l’EI. Ma position c’est qu’il ne faut pas surestimer les succès de l’EI qui sont essentiellement dus à un contexte politique et militaire favorable.
Quand à l’intervention militaire des puissances de l’OTAN en Irak, je pense que c’est une très mauvaise décision qui ne servira évidemment à rien étant donné que l’EI ne peut pas s’étendre plus et que cette intervention risque de nous revenir au visage tôt ou tard. Ouvrir des hostilités supplémentaires avec des groupements islamistes ayant déjà une rancœur profonde envers l’Occident est une ineptie sans nom. La vengeance par le sang que chercheront les islamistes pourrait amener à des attentats, d’autant plus qu’il existe des franges de populations musulmanes qui se radicalisent en Europe. Les puissances occidentales ont activé depuis 2003 un engrenage qui va nous mener irrémédiablement au conflit de civilisation qui n’était, au début, qu’une théorie farfelue ne se basant sur rien de concret (Huntington dans « Le choc des civilisations » passe son temps à justifier ses théories en citant des articles américains, européens et australiens sans tenir compte de la réalité des faits à l’époque). Le conflit de civilisation devient peu à peu une réalité car il a été transformé en doctrine politique.
Sur le Donbass je partage quasiment l’entièreté de l’article de John Mearsheimer dans Foreign Affairs. De plus l’article démontre très bien pourquoi aborder une position idéologique dans les politiques étrangères est un danger notoire. La seule façon de garantir la sécurité et l’encadrement de la mondialisation est d’adopter une position néoréaliste en position étrangère. Je pense que le pragmatisme réaliste devrait être adoptée par tous les acteurs en position de décision pour ces matières. Cependant pour expliquer les relations internationales je ne pense pas que le paradigme néoréaliste suffise, à lui seul, pour expliquer certaines tendances ou évènements. Dans cette optique les approches constructivistes, néo-marxistes et post-positivistes semblent les plus appropriées. Lien de l’article de Mearsheimer http://www.foreignaffairs.com/articles/141769/john-j-mearsheimer/why-the-ukraine-crisis-is-the-wests-fault
Sur l’Écosse je n’ai pas vraiment d’avis. Cependant je comprends pourquoi l’Union Européenne accorde de plus en plus d’attention aux régions avec la création du Comité des régions dans le Traité de Maastricht. Je dois dire qu’ils ont anticipé une tendance au régionalisme qui s’est amplifiée ces dernières années . Dans le cas belge, je suis personnellement favorable à l’indépendance de la Flandre, les différences politiques et économiques étant trop grandes avec le sud du pays. Cependant il faut modérer le spectre de la dissolution de la Belgique qui est souvent exacerbé par les français. Des raisons culturelles et surtout économiques empêchent une indépendance flamande sans la ville-région de Bruxelles qui est, malheureusement pour eux, outrageusement dominée par les francophones.
5)Penses tu qu'il y aura une dissolution avant juin 2017? Si oui quel en sera l'issue électoral selon toi ?Une issue réjouissante ou non de ton point de vue?
Je continue à soutenir que la dissolution de l’Assemblée Nationale était la seule chance pour Hollande de briguer un second mandat. Cependant je doute que cela puisse se faire car trop d’engagements ont été pris et surtout car il est trop tard. Mais s’il devrait y avoir une dissolution, je pense que l’issue ne surprendrait personne avec une victoire de l’UMP et une poussée nette du Front National. Personnellement j’ai expliqué plus haut pourquoi je préfère avoir la droite au pouvoir. Néanmoins j’aurai sans doute été très déçu, étant donné que Copé le Troll n’aurait sans doute pas été Premier Ministre.
6)Ton opinion sur le Front national et son score aux européennes? Pourra t'il un jour accéder au pouvoir? Que penses tu de la montée des populismes en Europe notamment en Grèce, en Italie ,en Scandinavie et en grande Bretagne?
La victoire du Front National aux Européenne fut nette et elle fut même confirmée par l’élection de deux députés aux élections sénatoriales. Même si le Front National est dans une dynamique de victoire, je pense le scrutin majoritaire uninominal à deux tours en France empêchera ce parti de pouvoir un jour arriver au pouvoir. Je ne dis pas que le parti n’aura pas de succès, mais dans les élections françaises les plus importantes le mode de scrutin et la pression médiatique incitera toujours les électeurs à voter pour le ou les candidats modérés. Marine Le Pen et Florian Philippot poursuivront leur objectif de dédiabolisation du FN aussi longtemps que faire se peut mais le fait est que le parti sera toujours considéré comme un parti à la marge ou un parti d’extrême droite. J’apprécie Philippot pour son intelligence et son sens du mot. Mais il doit affronter un dilemme : Il doit modifier l’image du FN afin que le parti émette une image modérée et doit en même temps affirmer que le parti est fondamentalement différent de l’UMP et du PS. Le parti souffrira premièrement d’une diabolisation continuelle de la part des grands médias et des intellectuels et souffrira deuxièmement par sa base de militants et d’adhérents qui montrent d’une manière très nette que le FN reste un parti composé de racistes. C’est la raison pour laquelle je n’aime pas ce parti. Derrière les figures de proue « modérées » que sont Marine Le Pen, Florian Philippot, Robert Ménard, Gilbert Collard, etc. le parti est, encore à l’heure actuelle, composé essentiellement de personnes authentiquement racistes ou xénophobes.
La progression des populismes à travers l’Europe est une tendance confirmée et elle n’est pas à mon avis qu’une conséquence politique d’une crise sociale provenant de la crise économique. L’argument classique est que les populismes améliorent leurs scores en temps de crise et que le vote pour ces partis est en général contestataire. Ce sont des arguments qui sont le plus souvent défendus par des intellectuels et des personnes médiatiques qui connaissent peu le sujet. Il est vrai qu’il existe une corrélation entre les crises économiques et les scores considérés comme élevés des partis populistes et extrémistes. Ces progressions s’expliquent surtout par un coût d’opportunité politique qui est plus grand pendant les périodes de crises. Cependant, ce n’est pas parce que l’opportunité de voter pour ces partis est plus grande que c’est forcément un vote contestataire qui ne désigne en aucun cas un vote d’adhésion. Je pense que l’électorat théorique de ces partis est beaucoup plus grand que l’on pense. Il y a énormément d’auteurs qui ont mis en avant que d’importantes franges dans la population adhèrent à certaines idées défendues par les partis populistes et les partis d’extrême droite. Néanmoins cette adhésion aux idées ne s’exprime pas forcément en vote et en réalité même quand ces partis améliorent leurs scores en temps de crise le soutien à ces partis reste sous-estimé. En France je crois avoir vu un article qui parlait d’un soutien au Front National entre 30 à 35%. Différentes raisons peuvent expliquer pourquoi énormément de gens soutiennent ces partis mais ne votent pas pour eux : la tendance générale à la modération, la pression sociale des relations, l’enjeu politique, un intérêt dans le vote autre qu’un vote d’adhésion, etc.
Maintenant comment expliquer ce soutien ? Neil Fligstein dans son livre « Euroclash » explique qu’il existe un clivage qui oppose les gagnants et les perdants de l’européanisation sur des thèmes politiques, économiques et culturels. En revenant sur mon idée de développement de l’économisme, je pense qu’on peut même aller plus loin et parler de clivages séparant les gagnants et les perdants amenée par la modernisation de l’économisme sur les thèmes que je viens de citer. La principale ligne de démarcation entre l’une et l’autre frange de la population serait alors le niveau de diplôme obtenu. Dans ce clivage de l’économisme, les partis d’extrême droite s’inscrivent à mon avis dans le versant des perdants alors que les grands partis traditionnels s’inscrivent dans le versant des gagnants. Au milieu de ce clivage s’inscrivent certains partis de gauche qui peuvent regrouper des gagnants et des perdants, ce qui explique leur difficulté à garder l’ancien électorat « prolétaire » dont font partie les ouvriers.
7)Quel candidat américain choisirais tu en 2016 si tu étais citoyen de ce pays, entre Clinton et Paul/Bush/Christie au choix ? Pourquoi?
Surtout pas Hillary Clinton qui est vraiment un danger pour l’humanité en matière de politique étrangère. Avec elle j’ai peur d’assister à une guerre ouverte entre les USA et la Russie ou la Chine. Pour ma part je suis généralement favorable aux républicains au niveau économique et sociétal. Mais pour les échéances à venir je suis très favorable à Jeb Bush qui est plus modéré que son grand frère et qui a pratiquement le profil contraire à W. Bush. Il est très cultivé et aura à mon avis plus de recul sur la politique étrangère que son frère. Dans un certain tribalisme catholique, j’apprécie en outre qu’il soit de la même confession que moi.
8) Comment vois tu l'avenir du fopo dont l'influence semble décliner?
L’influence du Forum Politique diminue sur les forums de JVC car la fréquentation diminue d’année en année. Néanmoins je pense que personne ne peut remettre en cause le fait que le Fopo s’améliore qualitativement. Il y a plein de gens plein de bons sens qui sont arrivés sur le forum et qui contribuent à l’élévation générale du niveau des débats comme Jyme, Kotaro, Anticon, litchi, ... Je préfère que le Fopo s’améliore qualitativement que quantitativement.
9) Etant un jeune actif en couple, penses tu pouvoir assurer la modération encore longtemps avec l'âge?
Sans être arrogant je pense être la personne parfaite pour ce poste sur le Fopo. Le forum sort actuellement d’une époque où il était totalement dominé par les libéraux. L’équilibre idéologique du forum change également avec l’apparition d’identitaires et d’autres idéologies plus à la marge des idéologies traditionnelles. N’ayant pas forcément de préférence pour l’un ou l’autre mouvement, je suis peut-être assez neutre que pour gérer l’afflux de trolls venus de tous les autres forums. Sur l’activité, comme je l’ai dis plus haut, je vérifie le Fopo toutes les deux ou trois heures, à moins que je sois très fortement occupé. J’aime bien cette communauté et j’espère continuer à y contribuer le plus longtemps possible.
10) Si toi ou paulop venaient pour une raison X ou Y à ne plus être modo qui verrais tu pour les remplacer? Je vais te donner une liste de forumeurs sur laquelle tu me donneras si tu le veux bien ton opinion sur leur compétence à être modo: Magean, trisom, appiodici, ton serviteur, jedi, jyme,anticon et XKCD
Tu vas être déçu mais je ne citerai aucun pseudo. Le seul scoop que je pourrai donner c’est que moi et Paulop n’en avons jamais vraiment parlé. On se complète admirablement bien sans qu’on puisse se tirer dans les pattes. Mais il est vrai que personnellement je songe parfois à qui pourrai devenir modo au cas où moi ou Paulop faisions défection. J’ai des idées en têtes mais je n’irai pas plus loin !
11) Comme à tes co-interviewés je vais reprendre ton habitude, à savoir te soumettre quelques questions tirés du questionnaire de Proust.
===> Ta vertu préférée?
La sagesse.
===> La qualité que tu préfères chez les hommes?
Le courage.
===> La qualité que tu préfère chez les femmes?
La prudence.
===> Où aimerais-tu vivre ?
Aux Philippines.
===> Tes héros/heroines dans la fiction?
Le Bourbon Kid, Tyler Durden, Ferdinand (Mort à crédit), Francis J. Underwood, Walter White, Dr. Gregory House et Preston Burke.
===> Tes héros/héroïnes dans l’histoire?
Karl Marx, Franz Beckenbauer et Richard Nixon.
===> Ce que tu déteste par-dessus tout?
Le manque de respect et les gens sans manières.
===> Le fait militaire que tu estimes le plus?
La victoire des soviétiques lors de la Bataille de Stalingrad.
===> La réforme que tu estimes le plus?
Le suffrage universel.
===> Le don de la nature que tu voudrais avoir?
Lire les pensées.
===> Comment tu aimerais mourir?
En luttant contre un loup sauvage.
===> Ta devise?
« Le disciple de la sagesse étudie les livres afin d’acquérir des connaissances étendues, et il règle sa conduite d’après les vrais principes ; il parvient ainsi à ne pas s’écarter de la voie droite. » - Confucius dans « Les entretiens de Confucius ».
12) Pour presque finir pose toi une question à toi même celle que tu veux et réponds-y.
Qui souhaiterais-tu remercier par-dessus tout ?
Mes parents.
promis, je lirai tout
Ca fait trois interviews n°18 non
J'adore le concept de "pokemonisation de la politique" Ryu mais tu ne penses pas que ce phénomène est tout simplement l'amplification à l'absurde de la nature même de la politique, i.e. le caractère fédérateur du discours lequel est transposé à l'ère du numérique? Amplification à l'absurde dans le sens où j'ai le sentiment que la révolution numérique a abouti à une "publicitairisation" du discours politique dû à la quasi-instantanée disponibilité de celui-ci et à la multiplication des discours et des opinions.
C'est, je pense, autant le caractère des électeurs qui a évolué que celui des politiques qui s'y sont adaptés.
Qu'en penses tu?
Et pour le prochain modo, c'est toi qui le nomme, l'administration, ou bien on passera par une élection ?
Puisque le Fopo est une monarchie de droit divin bicéphale, les prochains modos seront les premiers fils de Ryu et Paulop. Izy.
@ANTICON
"Pokémonisation" c'est un terme que j'ai balancé comme une boutade en fait. Mais pourquoi pas.
Je suis d'accord avec ce que tu dis. À vrai dire Manuel Castells a d'ailleurs quasiment le même développement sauf qu'il ne se focalise pas vraiment sur le discours en tant que tel. Il s'intéresse plus à la nature de l'information transmise et son idée c'est donc celle disant que les discours politiques sont devenus des supports de communication avant d'être une transmission d'idée et que la politique en générale est devenu un objet de la communication. Tout ça est comme tu le dis lié à la révolution numérique et à la quasi-instantanéité de l'information.
Je l'ai pas mentionné pour rester dans le thème mais ton intervention est définitivement liée.
Supprimer ce message IamEdward Voir le profil de IamEdward
Posté le 5 octobre 2014 à 22:04:11 Kicker cet utilisateur de ce forum Avertir un administrateur
Et pour le prochain modo, c'est toi qui le nomme, l'administration, ou bien on passera par une élection ?
===> La question ne se pose pas encore.
" Ne pas jouer du piano et ne pas avoir fait des études scientifiques sont des regrets que je porterai en moi toute ma vie. "
Faut pas vivre avec des regrets: http://www.amazon.fr/Piano-pour-Nuls-1CD-audio/dp/2754001026 + http://www.scotthyoung.com/blog/mit-challenge/
Interview très intéressante, en plus je découvre que je partage plein de point commun avec notre modérateur
Par contre, il m'en manque la question récurrente: L'avis au prochain interviewer
Ben je ne sais pas qui ce sera
Supprimer ce message -WiIl- Voir le profil de -WiIl-
Posté le 5 octobre 2014 à 22:20:53 Kicker cet utilisateur de ce forum Avertir un administrateur
" Ne pas jouer du piano et ne pas avoir fait des études scientifiques sont des regrets que je porterai en moi toute ma vie. "
Faut pas vivre avec des regrets: http://www.amazon.fr/Piano-pour-Nuls-1CD-audio/dp/2754001026 + http://www.scotthyoung.com/blog/mit-challenge/
===> Franchement pour le piano la seule manière de l'apprendre seul est d'avoir une très bonne oreille et de l'exercer depuis le plus jeune âge. À mon âge c'est un prof ou rien.
Merci pour ces précisions Ryu, j'essaierai de trouver des bouquins de Manuel Castells dans ce cas car c'est vraiment un sujet qui m'intéresse. J'en ferais peut être un topic si j'ai le temps d'ailleurs
Ses trois pavés sur "L'âge de l'information" sont pas faciles à trouver mais ils en valent vraiment la peine. Il a aussi écrit un livre sur le phénomène internet mais j'ai pas eu l'occasion d'aller le consulter.
J'ai trouvé un ebook relatant ses travaux sur la base de données de la fac de Stockholm, je vais commencer par ça et je verrais après. Merci en tous cas
C'est de la théorie politique ou il y a un point de vue juridique dans ses livres?