Episode 2 : Le convoi.

[ELISA]
- C'est bon, je conduis.
Je m'assis sur le siège conducteur avec Kevin qui m'accompagnait. La lourde tâche de ce transport reposait sur nos épaules. Deux autres voitures seraient avec nous, bien évidemment. Nous devrons passer par le quartier du Musée ; si tout va bien, nous n'aurons aucun problème.
Je pris une longue bouffée d'air et accéléra.

[JEFF]
- Là, une fourgonnette ! s'écria Steven.
- Elle est bleue..., murmurai-je.
- Ah oui, merde...
Le temps commençait à se faire long. Lorsque l'on devait attendre dans une voiture, de toute manière, c'était toujours long.
- Imaginez que ce soit de la drogue, s'impatienta Steven.
- Non, je préfère ne rien imaginer, répliqua Paul.
- Vous êtes pas drôles.
- La situation n'est pas drôle, intervins-je.
Il était bientôt minuit. La fourgonnette ne devrait pas tarder...

[PETER]
Je roulai, encore et toujours, pour apporter cette fichue pizza qui commençait à refroidir. J'étais bientôt arrivé.
Il faudrait qu'un jour je pense à trouver un métier mieux payé, et moins lassant. Livrer des pizzas, c'est bien, mais au bout d'un moment, c'est un peu lourd.
Je pris le rond-point et me dirigeai vers la deuxième sortie. Encore une bonne centaine de mètres, et j'y étais. Je doublai une fourgonnette rouge - qui était vraiment classe - et m'arrêta au quartier du Musée. J'allai d'un pas décidé vers une des maisons et toquer.
Encore un qu'allait bouffer de la pizza ce soir...

[????]
J'étais sur un toit. Haut. Très haut. La fourgonnette arrivait.
Ainsi que le Pouvoir. Je devais le récupérer. Non.
Pas maintenant. Plus tard. Juste voir les idées de l'être humain.

[JEFF]
- O.K, je vois la fourgonnette, dis-je.
- O.K, go go go !
Steven sortit de la voiture et alla se poster derrière des conteneurs, une mitraillette au poing.
- Ces deux voitures sont sans hésiter dans l'histoire, remarqua Paul.
- Tu as raison. On les élimine tous et on récupère le contenu.
Le peu de passants commencèrent à s'affoler.
Je vis un livreur de pizza qui n'avait même pas remarquer ce qui se passait...

[PETER]
- Tenez, votre pizza.
- Oh, me... Euh... At... Attention !
- Hein ?
J'entendis un coup de feu, puis un autre, suivi d'une fusillade.
- Oh merde !
Je me jetai au sol et me postai derrière un pneu de 4x4.
- Merde merde merde !

[STEVEN]
- Aaaah !
Je mitraillai les pneus de la fourgonnette, qui se dégonflèrent avec difficulté.
- Steven ! m'appela Jeff.
- Quoi ?!
- Les deux voitures noires sont avec la fourgonnette !
- O.K, merci !
Au même moment, quatre hommes sortirent de la première voiture, de même que la seconde.
Pour le moment, personne n'était sortit de la fourgonnette.

[ELISA]
- Oh, fais chier !
Les pneus du véhicule étaient crevés, on ne pouvait plus avancer. Quand tout à coup, je vis l'homme qui m'avait assommer hier tirer dans notre direction.
Le pare-brise se brisa avec difficulté, mais il se brisa.

Episode 2 : Le convoi. (suite)

[JEFF]
Je sortis deux flingues de mes étuis et me mit à courir en direction de la fourgonnette, quand je vis la personne qui conduisait le véhicule.
- Elle ?
Pas le moment de s'"étonner", je tirai sur le pare-brise qui se brisa difficilement. Deux hommes de la première voiture vinrent vers moi, armés de fusils à pompe. Je levai lentement les mains...

[PAUL]
J'étais monté dans un immeuble qui surplombait le quartier, armé d'un fusil à lunettes. Je faisais le tour de la situation quand je vis Jeff en légère difficulté. Deux tirs suffirent.

[JEFF]
Les deux hommes qui me menaçaient s'écroulèrent au sol, H-S. Je ne devrait pas oublier de remercier Paul apparemment. Je me retournai vers la fourgonnette quand je me rendis compte qu'elle était... inoccupée.

[ELISA]
Nous étions monté dans l'arrière de la fourgonnette, aux côtés de l'Aquashère.
- On dirait que... c'est vivant ce truc..., me murmura Kevin.
- La ferme Kevin.
Lorsque le Cousin qui m'avait assommée hier avait tiré dans le pare-brise, Kevin c'était pris deux balles dans la poitrine. Je tentais coûte que coûte de les lui retirer.
La première fût extraite, sans grande difficulté. La deuxième par contre était légèrement plus enfoncée.
Les tirs dehors continuaient...

[STEVEN]
- Et un de moins !
Sur les huit Espions, il n'en restait plus que cinq ! La chance était de notre côté apparemment.
- Quatre ! s'écria Jeff.
Les tirs s'arrêtèrent, le calme revint.
- Qu'est-ce qui se passe ?
Le quartier était à présent désert, tous les passants étant partis avant que tout ça ne commence.
Mais... C'était trop calme. Ils préparaient quelque chose.

[PETER]
Je rampai sous les dizaines de voitures qu'il y avait, prêt à m'enfuir dès que je pouvais. Tout était redevenu silencieux. Était-ce fini ? Je me permis de sortir légèrement la tête, quand j'entendis un coup de feu.
Juste avant de me remettre à ramper de plus belle, je vis un homme tomber du haut d'un immeuble.

[JEFF]
- Paaauuul !
N... Non... Il... Il était mort !
Je n'arrivai pas à y croire. Paul venait de mourir sous mes yeux. Ils allaient me le payer, tous !
Je vis Steven le visage pâle, inexpressif.
- Steven... Steven ?!
Je fonçai vers sa position. Il était blanc. Je le secouai de toutes mes forces et me rendit compte que le coté droit de son estomac était criblé de balles.
J'étais seul contre tous.

Episode 2 : Le convoi. (suite)

[JEFF]
- Trois ! m'énervai-je.
Il ne restait plus que trois soldats. La femme et le mec de la fourgonnette avaient disparus. Mais j'avais un mauvais pressentiment...

[PETER]
Les voitures s'arrêtaient là. Je ne pouvais plus continuer, alors que j'étais toujours dans le quartier du Musée !
Je pris une longue inspiration et sortis de sous le C15 ou j'étais, les poings levés. Et puis je sentis une fraicheur assez désagréable sur l'arrière de mon crâne.
J'aurais dûs travailler dans un bureau moi tiens...

[JEFF]
Deux hommes se ruèrent vers moi, tous deux armés d'un couteau. Je leurs tirèrent au niveau des genoux. Il s'écrasèrent au sol, se maintenant leurs blessures. Pitoyable.
Mais il restait encore un ennemi. Un soldat. Où était-il ?
Je fis le tour de la fourgonnette et vis que l'arrière était entrouvert.
- Bon, et bien c'est l'heure de vérité ! m'encourageai-je.
Je l'ouvris. La fin de ma mission était toute proche. Alors c'était pour ça tout ce massacre ? Pas d'argent, pas d'armes ? Pas de drogue ? Juste une chose... que je ne pouvais expliquer.
Je sentis l'atmosphère s'alourdir, je n'arrivai plus à tenir sur mes jambes. Je m'assis sur le goudron, fatigué. Pourtant, je savais que ce n'était pas fini. Il restait un soldat, qui devait sûrement me regarder.
- Hé !
Bingo. Je me relevai en une fraction de seconde et vis que le dernier soldat tenait en otage le livreur de pizza que j'avais vu précédemment. A ses côtés se tenait la femme et l'homme qui avaient disparus ; l'homme était blessé.
La situation n'était vraisemblablement pas à mon avantage.
Merde.

[????]
Tiens, ça commençait à devenir intéressant.
Le chasseur était devenu le martyre.
Les proies les bourreaux. Alléchant.
Vivement le fin mot de l'histoire.

[ELISA]
- Alors, ça fait quoi de savoir que l'on va mourir, hein ?
- Pas grand chose. Ça m'fait chier, c'est tout.
- Même dans ce genre de moment, tu es toujours si drôle.
- Mmmerci. Puis-je savoir au moins ton prénom ?
- Julie. Et toi ?
- Hum... Marc. Ma chère Julie, tu ne t'en sortiras pas.
- Ah bon, tu crois ça ?

[JEFF]
Je ressentis une vive douleur traverser mon estomac. De mes yeux embués, de la fumée sortait de l'arme de Julie ; si c'était son vrai prénom...
C'en était fini pour moi.

Episode 3 : L'Aquasphère.

[JEFF - QUELQUES MOIS PLUS TÔT]
- Mon amour, elle a bougé ?
- Oui. C'est merveilleux...
Je déposai délicatement mon oreille sur le ventre de ma compagne, un sourire sur les lèvres. Un petit coup retentit.
- Tu as une idée de prénom ? lui demandai-je, tout heureux.
- Je ne sais pas trop. Fanny, Alexia, Clarisse, ...
- Il faudra réfléchir ; mais on a encore le temps.
Je déposai un baiser sur ses lèvres chaudes.

[JEFF - AUJOURD'HUI]
J'appuyai sur la blessure, me vidant petit à petit de mon sang. Je n'avais pas peur de mourir, je voulais juste former ne serait-ce qu'un temps une... Une famille.
J'étais rentré dans les Cousins car, à l'époque, j'avais de gros soucis financiers, et n'ayant pas de diplôme, toutes les portes se fermaient. Jusqu'au jour où un homme - l'Oncle - me pris sous son aile et depuis, je suis dans la merde jusqu'au cou. Sans ces problèmes de fric, ma vie aurait été... normale, simple.
Mais il était trop tard, j'avais raté ma vie sur tous les points. Sauf un : ma femme et la fille qu'on attendait.
Je me foutais de l'objectif que j'avais raté, complètement. C'était le dernier de mes soucis.
- Ma... fille...

[ELISA]
Il murmura quelque chose. Je voyais que ses yeux pétillaient.
Il fallait en finir ; je n'avais pas vraiment le choix de toute façon. Je pointai mon arme vers sa tête. Il se mit à me regarder dans les yeux. Une bouffée de culpabilité s'engouffra dans tout mon corps.
- Baisse les yeux, lui dis-je.
- Non...
- Kevin, s'il-te-plait.
- OK, t'inquiète pas.
Kevin marcha en direction de l'homme - dont je doute qu'il s'appelait Marc - et l'obligea à lui baisser sa tête.
- Jamais !...
L'homme se releva instantanément et poussa Kevin au sol. Il émit un cri.
- Kevin, qu'est-ce qui se passe ?!
- Mes blessures... se sont... rouvertes !
Ma cible replaça son regard en face du mien. Kevin gisait au sol, criant de tout son être, et mon dernier soldat retenait toujours le type qui passait par là.

[JEFF]
Je la fixai, tout en la pointant de mon arme d'une main frêle.
- Que comptes-tu faire pauvre idiot ? Tu es tout seul !
Je montai lentement dans la fourgonnette, tout en contemplant son visage se raffermir. Mes forces commençaient à se dissiper ; il ne me restait plus beaucoup de temps.
A présent à l'intérieur, mon attention - inconsciemment - se porta sur cette chose. C'était vraiment étrange.
Comment la décrire ? Une sphère métallique qui tournoyait sur elle-même avec à l'intérieur une substance liquide qui semblait... vivante. Je visai cette chose à présent, un sourire sur les lèvres.
- Non, ne fais pas ça ! s'écria-t-elle, lâchant son flingue.
- Lâchez cet homme..., ordonnai-je en montrant du menton le livreur de pizza.
Le soldat s'exécuta et laissa partir l'homme.

[PETER]
Je reculai lentement, d'un pas hésitant. J'étais libre de partir ? Je ne savais pas trop... Je continuai à partir, sans me détourner de la scène. Qu'était cette chose qui tournoyait à l'intérieur de la fourgonnette ? Je voulais savoir.

[????]
Les faibles meurent.
Les forts vivent.
- Kane ?
Je me retournai.
- Rik.
- Que fais-tu là ?
- Je surveille. J'attend.

[JEFF]
L'otage commençait à partir. Je me mis à genoux, enfonçant mon pistolet dans la sphère en métal. La chose qui semblait vivante se rétracta.
- Un...
La femme ramassa son arme, la repointant vers moi.
- Ne fais pas le con !
- D... Deux...
- Stop !!!
Elle tira à plusieurs reprises vers moi. Je sentis plusieurs balles s'enfoncer dans ma poitrine, dans mon cou, ma tête...
- Trois.
Je tirai dans la chose et tombait à terre, mes paupières se refermant. Mon coeur s'arrêta de battre, de même que ma respiration. Je m'éteignis. Définitivement.

[KANE]
- Ça commence.

Episode 3 : L'Aquasphère. (suite)

[JEFF]
- D... Deux...
J'entendais des murmures de langue inconnue. Cela provenait de cette chose...
- Stop !!! aboya la femme.
Elle tira à plusieurs reprises vers moi. Je sentis plusieurs balles s'enfoncer dans ma poitrine, dans mon cou, ma tête...
- Trois.
Je tirai dans la chose qui me semblait de plus en plus vivante et tombait à terre, mes paupières se refermant. Mon coeur s'arrêta de battre, de même que ma respiration. Je m'éteignis. Définitivement.
Et puis je ressentis une drôle de sensation...

[ELISA]
Un trait de lumière sortit de l'Aquasphère. Le vent se mit à souffler si fort que je commençais à reculer sans le vouloir. Les véhicules commençaient à se cogner entre eux.
Puis la pluie se mit à tomber d'une pression énorme ! Les voitures se mirent à se décoller du sol ; je vis le livreur de pizza fraichement pris en otage se réfugier dans le Musée.
Et l'Aquasphère s'échappa violemment de la fourgonnette, grossissant à vue d'oeil.
- Oh mon Dieu... Qu'est-ce que c'est que ça ?
Le métal explosa, laissant la substance d'une couleur claire prendre de l'ampleur.
Et tous les véhicules décollèrent du sol en se fracassant les uns les autres, s'enfonçant dans les multiples immeubles.
L'orage se mit à gronder, des éclairs traversant la substance qui s'épanouissait. Les soldats morts... Ils... Ils fondaient ! Ils se liquéfier lentement, de même que Kevin. Il était en train de mourir et je... Je ne ressentais aucun émotion.
Il tendit la main vers moi, sourit, et disparut en une flaque d'eau. Le sol tremblait, tout autant que les multiples bâtiments qui commençaient à se fissurer, d'autres carrément à s'effondrer.
Et je me mis à courir. Le sol s'enfonça plus profondément. Je titubai, essayant toujours de courir.
Et puis tout disparut, rasé par un coup de vent inouï.
Le corps de l'homme que je venais de tuer flottait dans les airs, se rapprochant de l'Aquasphère. Le mystérieux liquide se déposait sur ses blessures, les faisant cicatriser instantanément. Son corps s'engouffra au centre de la mystérieuse boule d'eau. Ses yeux s'ouvrirent en un éclair, laissant sortir une magnifique lumière. Sa position était exactement la même que celle du Christ. La boule d'eau commençait à rétrécir, se faufilant dans la bouche, les yeux et les narines de l'homme.
Le sol se déroba sous mes pieds, me rattrapant de justesse à un morceau de goudron qui se maintenait par un quelconque miracle.

[PETER]
Le musée s'était envolé dans les airs, me laissant au milieu de débris. Je ne lâchai pas ma prise : un pan d'un solide mur qui avait résisté au gros coup de vent. Il se mit à craqueler.
- Non, reste là, bouge pas, bouge pas, non, NON !
Je lâchai prise, tournoyant à une vitesse folle. Je vis la femme qui avait tué le pauvre homme tournoyer tout autant que moi.
L'homme était immobile au milieu d'une boule d'eau.

[KANE]
Plus que quelques secondes. Le sol reviendra.
L'Elu devra revenir à nous.
- Kane. Je m'en vais.
- A bientôt Rik.
Il s'envola loin. Très loin. Il n'y avait plus rien.
Strictement rien. Rien. Que du noir. Du sombre.
Les ténèbres.

[ELISA]
Le vent si fort m'arracha mes chaussures. Mes cheveux s'emmêlant entre eux. Puis le vent se mit à se calmer, nous redéposant lentement sur le sol ruiné qui venait de sortir des entrailles de la Terre.
La boule d'eau avait disparu, l'homme qui était à l'intérieur était à présent allongé sur le goudron détruit. Il se releva lentement...
Il était vivant.

Episode 4 : Différent.

[JEFF]
Mon dernier souvenir remonte à quelques minutes. Ma mort.
Or, j'étais debout, inspirant et expirant comme un être vivant.
Je me sentais... différent. Ma vue était brouillée, je n'arrivai pas à voir à plus d'un mètre. Je me souviens avoir ressenti une étrange sensation, comme de doux picotements à l'intérieur de mon corps. Il pleuvait. Si fort que j'avais du mal à marcher, les gouttes d'eau s'écrasant sur mon corps.
Mais il y avait quelque chose... d'anormal. Il pleuvait et moi j'étais... J'étais totalement sec. Comme si l'eau elle-même ne m'atteignait pas, alors que je ressentais sa pression. Je levai mes mains en face de mon visage. L'eau... La pluie s'enfonçait dans les pores de ma peau ! Instantanément !
Ma vue s'était amélioré. Où étais-je ? Toujours dans le quartier du Musée ? Mais je ne reconnaissais rien !
Tout n'était que ruines et gravats. Au même instant, j'entendis ces murmures déjà perçues précédemment. Qu'est-ce que c'était bon sang ? Je ne me sentais pas bien. Je n'étais pas dans mon état normal ; je n'étais pas normal. Qu'est-ce qui m'arrivait ?

[PETER]
- Hé ho, mec ! hurlai-je.
L'homme qui ne devait normalement pas vivre venait de tomber à genoux, l'air désemparé. Que lui était-il arrivé, après que cette chose s'était infiltré en lui ?
- Hé, par là !
Il se releva, guettant le son que je produisais tout en essayant de m'approcher de lui. J'étais trempé jusqu'aux os.
- Attendez, j'arrive ! Je suis juste là !
Je l'attrapai doucement par l'épaule, essayant de le rassurer.
- Ce n'est que moi, le simple livreur de pizza ! Essayons de trouver un refuge !
- Je n'ai pas... Je... Je n'ai pas besoin de votre aide !
Je ne relâchai pourtant pas mon étreinte, le saisissant désormais par les deux épaules. La pluie tombait de plus en plus fort mais lui... Il était sec. Totalement sec ! Était-ce cette chose qui...
- Je m'appelle Peter ! Venez avec moi ! D'accord ?! Venez avec moi !

[KANE]
Qui était cet homme ? Peter. Il n'avait rien à faire ici.
Il cherchait quoi ? A mourir ? Il était sur la bonne voie.

[JEFF]
- L... Lâchez-moi bordel !
Je le poussai à plusieurs mètres de moi. Que ce mec me lâche bon sang !
Pourtant, je le vis revenir de plus belle.
- Salaud ! Je veux juste vous aider !
Il me mit un coup de poing au visage. Je ne ressentis rien. Un énorme picotement me saisit à l'intérieur de mon crâne ; son poing m'avait traversé la tête !
Je me sentais transparent, ma peau... Elle était transparente, telle de l'eau !
Alors le type... Peter... Il s'évanouit.

Episode 4 : Différent. (suite)

[JEFF]
Le feu crépitait sous mes yeux, la chaleur rendant l'atmosphère plus agréable. Nous avions... Enfin, "j"'avais trouvé un abris habrité parmi des décombres, portant Peter sur mes épaules sans aucun effort. Il dormait. Ce type m'avait laissé seul avec mes pensées.
Que m'était-il arrivé pendant que j'étais mort ? Pourquoi avais-je l'impression d'avoir changé ? Pourquoi j'étais aussi sec, alors que Peter grelottait dans ses habits trempes ?
J'espèrais qu'il aurait des réponses dès son réveil...

[CLARA]
- Lucie, ne bouge surtout pas ! criai-je de toutes mes forces.
- Fais vite Clara, fais vite !
Ma soeur se tenait tant bien que mal à un tuyau. Si elle lâchait, elle tomberait dans le vide, me laissant seule.
Je l'aimai, je ne pouvais pas abandonner. Des morceaux de sol tenaient le coup au-dessus d'elle, c'était le seul moyen pour que je l'atteigne. La pluie ne cessait de tomber, de s'écraser sur nos épaules. J'entendis un bruit de glissement.
- Lucie, ne lâche pas !
- Je tiens, fais vite !
Ma petite soeur de quinze ans allait lâcher.
Je pris mon courage à deux mains et sautai de l'autre côté. Par chance, j'atteignis mon but.
- Clara, désolé...
Un autre glissement.
Je jetai ma main prête à être saisie. Je n'eus du vide. Rien que du vide.

[PETER]
Un feu ? J'étais où là ?
- Bien dormi ?
Le type que j'avais frappé.
- Euh... Oui... Hum... Désolé pour...
- Ce n'est pas grave. Pendant que tu étais évanoui, j'ai trouvé un abri et fais un feu.
- Merci...
- C'est pas pour toi.
Je m'assis, m'étirant. Alors tout ce que j'avais vu n'était pas un rêve...
- Hum... Peter ?
- Oui ?
- Moi c'est Jeff au fait.
- Oh, hum... OK.
Il me sourit.
- Peter, que m'est-il arrivé pendant que j'étais... mort ?
- Waouh. Hum... Comment t'expliquer ?...
- Va au plus simple s'il-te-plaît.
- Le liquide qui était dans la sphère métallique s'est momentanément développé lorsque tu lui as tiré dessus. Il t'as ensuite englobé, tout en te... Tout en te soignant. Et tout le liquide est rentré dans... Dans ton corps.

[JEFF]
Bon sang, c'était irréaliste.
- Lu... ne... g... rtou... as... !
Qu'est-ce que c'était ? Y avait-il quelqu'un d'autre dans les débris de l'immeuble où nous étions ?
- Fais... Cl... !
Je me levai et me dirigeai vers un endroit découvert, où la pluie martelait le sol. J'étais toujours aussi sec.
- Ne... lâc... !
- J... ti... fai... !
J'aperçus deux silhouettes, une plus petite que l'autre. La plus petite grossissait, grossissait... Elle était en train de tomber vers moi ! Alors je ressentis une force en moi, une force nouvelle. Des filets d'eau sortaient de mes doigts.
- Jeff... C'est impressionnant ! s'écria Peter, qui était à l'abri.
J'étais émerveillé face à toute cette eau qui émanait de mon corps. Je me concentrai de plus belle, voyant la pauvre fille se rapprocher du vide. Alors une immense toile d'eau sortit de mes mains, gigantesque. Et puis, plus rien. Je n'avais plus de force. Incrédule, je tombais à genoux.

Episode 4 : Différent. (suite)

[LUCIE]
J'allai mourir. Le sol se rapprochait à une vitesse incroyable. En bas, un homme se tenait à genoux, l'air désespéré.
- Au secours, à l'aide ! hurlai-je.
Il se releva soudainement. Ses yeux... Ils étaient... lumineux...

[JEFF]
Je sentis la force qui m'avais envahi il y a quelques secondes reprendre possession de mon corps. Je me sentais puissant, invincible, indestructible ! Je ne me sentais plus du tout humain. J'avais l'impression d'être au milieu de l'océan, ne faisant qu'un avec l'eau. Le liquide qui composait l'immense étendue bleutée n'était pas salée, elle était pure. Alors des litres et des litre d'eau jaillirent de mes doigts, créant un cercle parfait où la pauvre fille venait de tomber. Elle nageait, et avait l'air de respirer. Elle semblait... heureuse.

[PETER]
- Incroyable...
Je sortis de sous l'abri et ressentis de nouveau la pluie martelait mon corps. Je frôlai du bout de mes doigts congelés la sphère d'eau que Jeff venait de créer. Il était toujours aussi concentré, tout en étant... Il avait l'air serein.
La fille qui était dans l'eau respirait. Elle respirait !
Était-elle anormale, ou était-ce l'eau qui était spéciale ? J'enfouis alors ma tête dans cette sphère et ô bonheur, j'arrivai à respirer.

[JEFF]
C'était moi qui faisais tout ça ? Je n'arrivai pas à y croire, c'était magnifique. Mais tout à coup, j'entendis un second cri de femme se rapprocher de moi. Quelqu'un d'autre tombait ?
Plouf !
Une femme d'une vingtaine d'années flottait aux cotés de la jeune fille. Elles s'enlacèrent, heureuses.
Alors je baissais mes mains, dirigeant lentement la sphère au sol, et la faisant disparaitre en gouttelettes d'eau.
La plus petite des deux filles courut vers moi, un grand sourire lui étirant les lèvres.
- Oh, merci monsieur ! Je m'appelle Lucie, comment avez-vous fait ça ?
Je n'émis aucun son. La deuxième fille, plus âgée, me remercia avec moins d'entrain.
- Je m'appelle Clara. Merci pour tout.
Je restai toujours immobile. Au loin, je percevais la femme qui m'avait tué.

[ELISA]
Je voyais le livreur de pizza et l'homme qui devait être mort au loin, accompagnés de deux jeunes filles. Je m'approchai lentement, les habits déchirés, pieds nus.
Il y avait un feu ; ils avaient trouvé un abri.
Je me mis à pleurer tout doucement... La plus jeune des deux filles vint vers moi, me réconfortant.
- Vous la connaissez ? demanda-t-elle à celui que j'avais tué.
- Oh oui, très bien, murmura-t-il.

Episode 4 : Différent. (suite)

[CLARA]
- Moi c'est Elisa...
- Jeff pour moi.
Je vis Elisa lancer un regard à Jeff, l'air désolé.
- Peter.
- Moi c'est Lucie !
Ma petite soeur ne lâchai pas du regard Jeff, qui le fascinait. Remarque, il y avait des raisons. Cette chose qu'il avait fait... Puis il était plutôt bel homme.
- Je m'appelle Clara, murmurai-je.
Nous étions tous trempes, alors que Jeff, lui, était totalement sec.
- Comment faites-vous tout ça ? lui demandai-je, gênée.
- Je n'en sais fichtrement rien, répondit-il.
Alors Elisa se redressa lentement et prit la parole.
- Hum... Jeff... Euh... Bon. Je fais partie du clan des Espions, et lui des Cousins. (Je frissonnai.) Nous avions un objet à amener qui s'appeler l'Aquasphère. Lui a tout fait pour l'en empêcher et l'a détruit. Et le liquide qui se tenait dans l'Aquasphère s'est infiltré en lui.
Jeff avait l'air totalement ébahi. Ma soeur se rapprocha de lui, les mains formant un bol.
- Donne-moi de l'eau s'iiil-teee-plaaaîîît !
Il avait l'air de ne trop savoir s'y prendre.
- Lucie, arrête.
- Non Clara, j'ai soif moi !
- Lucie !

[JEFF]
- Laissez laissez.
Je pointai mon index vers le bol qu'elle avait formé, me concentrai, et laissai couler de l'eau qui semblait pure et fraiche. Elle bût d'une traite et m'en redemanda. Je ne pûs n'empêcher de rire et lui resservit de l'eau. Clara se décontracta. Avec le temps, je pense que je m'y ferai à tout ça. Je jetai un coup à Elisa, qui se tenait en retrait.
- Elisa ?
- Oui ?
- Où avez-vous eu cette Aquasphère ?
Des plis se formèrent sur son front.
- En pleine nuit. Le Maître était en affaire et de loin, il a aperçût une grande ligne de lumière. Il est allé voir et là, au bout d'une grande trainée de terre carbonisée, il l'a trouva. Il était en haut d'une colline. Il ne savait pas d'où ça provenait, ni à quoi ça servait, mais il était tombé sous le charme.

[KANE]
Je marchai en direction de l'Elu. Il était avec quatre autres personnes.
Il avait sûrement découvert son don. Était-ce trop tôt ? Trop tard ?
Je devais récupérer le Pouvoir. Mais je devais demander conseil aux Anciens.
Je fis demi-tour et m'envolai. Loin.

[PETER]
- Nous allons partir, déclara Clara.
Lucie lui lança un regard noir.
- Mais pourquoi ? demanda Jeff.
- Oui, restez ici, renchéris-je. Il pleut si fort... Demain matin, nous partirons au centre-ville de New-Town et là, nous pourrons reprendre une vie normale !
- Juste ce quartier à été touché ? demanda Lucie.
- Oui, sûrement...
Je vis Elisa s'allonger au sol. De nous cinq, elle était la moins habillée, à cause du coup de vent qui avait tout détruit. Lucie et Clara s'allongèrent aussi, côte à côte. Elles ne l'avaient pas dis, mais à mon avis, elle étaient soeurs. Je vis Jeff enlever sa veste sèche et la déposer sur Elisa.
- Merci..., grelotta-t-elle.
Il ne dit rien et s'en alla un peu plus loin, s'isoler. Je m'endormis.

[JEFF]
Qu'est-ce que c'était que ce groupe ridicule ? Ils ne pouvaient pas me laisser seul bon sang ? Je ne ressentais pas l'humidité ni la fraicheur de la pluie. Je bût de l'eau - mon eau - et créa une couchette moelleuse de ce liquide qui m'appartenait. Je me jetai dessus et m'endormis.
Je m'étais endormis sous la pluie.

Episode 4.5 : Entre toi et moi...

[JEFF]
Je marchai sur l'océan d'eau pure, une légère brise me fouettant le visage. L'eau était immobile, calme. Je voyais en-dessous des centaines de poissons qui me suivaient à la trace. Je me sentais bien. Je me sentais libre.
Les murmures qui venait de l'Aquasphère étaient toujours là, si mystérieux, si incompréhensibles.
Je me laissai à présent couler au fond de l'océan, aussi à l'aise qu'un poisson. Je respirai. J'étais si bien !
Du bout de mes doigts, je m'enfermai dans une sphère et m'allongeai. Mes habits étaient propres et sales à la fois, déchirés. Je m'endormis.
<< Jeff... Viens à moi... >>
Mes yeux s'ouvrirent sur quelque chose d'affreux, d'indescriptible. Je me tenais au milieu des flammes, de la mort, des cendres. Un homme s'approcha de moi, les yeux totalement blancs. Il était vêtu d'une cape rouge déchirée, de bottes métalliques. Il semblait si vieux mais agile à la fois. De quelle époque venait-il ? Il vint vers moi en une fraction de seconde, enfonçant son poing dans mon estomac.
- Vois comme je vois, me murmura-t-il.
Je vis d'abord des milliers de villes et de villages, tous plus beaux les uns que les autre. Je partageai le quotidien de ses habitants, puis je vis ensuite les ténèbres. Il n'y avait rien. Je flottais, je me sentais léger, brulant.
- Bienvenue dans le Vide.
Je ne me contrôlai plus. J'arpentai à une vitesse folle la Terre, qui était détruite. Il n'y avait pas âmes qui vivent, tout était en ruine, en feu. Des milliers de cadavres jonchaient le sol.
Et je vis l'Aquasphère, plus grande et plus puissante. A la place de l'eau, du sang. Je voyais des bribes de ce qui s'était passé, voyant des personnes détruire toute existence sur la planète bleue.
Puis je me réveillai, au milieu des débris. Elisa, Peter, Lucie et Clara dormant silencieusement autour du feu qui commençait à s'éteindre.
La dernière image que je perçus de mon rêve, c'était moi, tuant, torturant et achevant quiconque se mettait sur mon chemin. Était-ce ça mon avenir ? N'était-ce qu'un mauvais rêve ? Et si mes dons qui ne cessaient de s'accroitre n'étaient pas ce qu'ils semblaient être ?
Je ne dormis pas de la nuit.

[RIK]
Kane rouvrit les yeux. Il était fier. Fier de lui.
- C'est fait, murmura-t-il en souriant.

Episode 5 : << Lâchez-moi bon sang ! >>

[JEFF]
Nous marchions tous les cinq au milieu de ce qui restait du quartier. Le soleil commençait tout juste de se lever, et la pluie n'était plus de la partie, à la grande joie de mes fichus compagnons.
- Jeff, tu penses qu'on trouvera d'autres personnes ? me demanda Peter.
- La ville n'a certainement pas été rasée Peter, lui répondis-je lentement.
Nous entendions au loin des sirènes d'ambulance, au milieu d'un léger brouhaha.
- Qu'est-ce que j'avais dis !

[LUCIE]
Il contrôlait l'eau. Ce devait être vraiment génial ! Si j'avais eu la chance d'avoir ce pouvoir, je serais partis avec ma soeur et me serait installée sur une île paradisiaque.
Mais lui ne semblait pas les accepter ces pouvoirs.
Je regardais ma soeur discuter avec Peter, et remarquais qu'Elisa se tenait un peu à l'écart.
J'allais la voir.

[ELISA]
Vite que je parte d'ici. Je ne me sentais pas à l'aise... Je n'étais tout simplement pas à ma place. Je ne comprenais pas pourquoi... Pourquoi Jeff me laissé dans ce groupe. A sa place, je l'aurai foutu sous la pluie. Je l'avais tué, et il ne me fit aucune remarque ! Rien !
- Euh... Coucou !
Je tournai ma tête sur la droite et vis Lucie, m'adressant un grand sourire.
- Oh, salut.
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Hein ?
- T'as l'air triste, et tu te tiens à l'écart.
- Je... Je suis une solitaire, voilà tout.
- T'as quel âge ?
- 27 ans. Et toi ?
- 15 ans. Ma soeur en a 21.
- Ta soeur ?
- Oui, Clara est ma soeur !
- Ah bon. Je n'étais pas au courant.
- Bon... Ciao !
Elle repartit de l'autre côté du groupe, voir Jeff.

[LUCIE]
- Qu'est-ce tu veux ?
Je n'avais même pas fais de bruit, je n'avais rien dis, et il avait perçu ma présence.
- Bah rien... Je voulais juste restais avec toi.
- Lâche-moi, va voir ta soeur !
- Et d'abord, comment tu sais que c'est ma soeur ?
- Je t'ai entendu le dire.
Je sentis les larmes monter. Je me retins.
- Pourquoi t'es comme ça ? m'énervais-je.
- Comme quoi ?
- Méchant ! J'essaie d'être gentille et toi, ça te passe au-dessus de la tête ! Tu n'es qu'un con Jeff !
Il s'arrêta net. Je lui mis un coup de pied dans sa jambe et partis en courant, pleurant.

[CLARA]
Où elle allait bon sang ?!
- Lucie, reviens tout de suite !
Peter l'appelait aussi, une voix portant plus loin que la mienne. Jeff se remit à marcher, silencieux.
- Hé vous ! Qu'est-ce que vous lui avais dis ?!
Il me regardais à présent. Il se mit à trembler, ses yeux commençant à briller plus puissamment que d'habitude.
- Vous... me faites...
Des litres d'eau commençaient à s'écraser sur le sol, sortant du corps de Jeff.
Il se mit à prendre plusieurs mètres de haut, à se tordre, se déchirer, s'étirer... Il commençait à devenir transparent...
Puis il explosa en des milliers de litres d'eau.
- VOUS ME FAITES CHIER ! hurla-t-il avant de disparaitre.

Désolé de parler ici mais euh quelqu'un pourrait mettre des lien du blabla de la fic autre que la 1ère page voir même le lien de quand on veut répondre sur le topic car le contrôle parental m'empêche d'aller sur le topic donc si quelqu'un pouvait mettre un lien
Mais sinon c'est une super fic j'adore , au début j'avais un peu de mal à comprendre mais après tout s'éclaircis Merci c'est une super fic

Euh... Tiens, si c'est ça que tu demandes.
~> https://www.jeuxvideo.com/forums/1-22576-7229-1-0-1-0-blabla-de-la-fic.htm

Pour tout ce qui concerne la fic, c'est ici svp.
~> https://www.jeuxvideo.com/forums/1-22576-7229-1-0-1-0-blabla-de-la-fic.htm

Episode 5 : << Lâchez-moi bon sang ! >>

[CLARA]
J'ouvris les yeux, et vis des policiers et des ambulanciers se pressaient dans tous les sens. Où suis-je ? me demandai-je. Je me levai lentement et un policier d'une quarantaine d'années vint vers moi.
- Ah, vous êtes enfin réveillée mademoiselle !
- Je suis où là ?
- Vous êtes au centre-ville. Là où tout le monde s'est réfugié après l'énorme explosion.
- Ça a touché toute la ville ?!
- L'explosion vient du quartier du Musée. (Sans blague.) Mais ça a touché toute la ville, oui ! Mais pas autant tout de même...
Je me retournai et vis Peter et Elisa se reposant sur des lits d'hôpital. Un quatrième lit était là, vide.
- A qui était ce lit ? demandai-je en repensant à ma soeur.
- Une jeune fille d'une quinzaine d'années. Elle est sortit.
- OK, merci.
Je sortis de l'énorme tente où nous étions et la lumière du jour m'aveugla. Il devait être un peu plus de midi.
Alors apparemment, le coup de colère de Jeff nous avais assommés. Et durant notre sommeil, on nous avait portés ici. Qui était-ce ? Jeff ? Des policiers ?
- Excusez-moi.
Un policier se retournait vers moi.
- Oui mademoiselle ?
- Est-ce des policiers qui nous ont amenés ici ?
Il me dévisagea quelques secondes.
- Oui, bien sûr.
- D'accord, merci.
Le coin grouillait de personnes. Ne restait-il que ça à New-Town ? Ce n'était pas possible, je ne pouvais y croire...
Je ressentis un petit coup dans mon dos et me retournais vivement.
- Croissants ! s'écria la fille qui m'avait tapé, joyeuse.
- Oh, Lucie !
Elle sauta dans mes bras, et me dit qu'elle avait un petit sac rempli de croissants, fière d'elle.

[KANE]
- Maintenant ? demandai-je aux Anciens.
- Oui, me répondirent-ils en choeur.
Les quatre hommes étaient imposants. Je ne l'étais pas autant qu'eux.
Je m'en allais. J'informais Rik au passage.
- On le fait maintenant Kane ?
- Oui. Les Anciens me l'ont dis.
Ça risquait de devenir très intéressant...

[RIK]
Je m'agenouillais aux côtés de Kane. Nous étions au milieu de la Salle aux Sous-Êtres.
Nos gestes étaient parfaitement synchronisés. Des visages nous apparaissaient.
Des hommes. Des femmes. Des enfants. Ainsi que des animaux.
Kane murmura son incantation. Je fis la mienne de mon côté.

[PETER]
J'étais réveillé depuis quelques minutes. J'étais seul avec Elisa, s'étant réveillée aussi.
L'ouverture de la tente s'écarta et laissa apparaitre Clara et Lucie.
- Oh, salut à vous ! leur dis-je.
Lucie se mit à distribuer des croissants à tous ; je la remerciai. Clara prit la parole.
- Bon, apparemment, on s'est fait assommés par l'explosion de Jeff. Et juste après, des policiers nous ont recueillis et nous ont amenés ici. Nous sommes au centre-ville, et il y a du monde quand même. Et comme vous l'avez vu, j'ai retrouvé Lucie !
Bien... Mais qu'était devenu Jeff ?

[ELISA]
Les Espions devaient commencer à se poser des questions. Je devais y aller, à contre-coeur certes, mais je n'avais pas le choix. Je devrais trouver le bon moment pour m'échapper.

• Episode 5 : << Lâchez-moi bon sang ! >> (suite)

Désolé pour cet oublie.

Episode 6 : Les choses que les humains ignorent...

[KANE]
- Vous pouvez prendre congé.
Je sortis de la salle. Rik m'attendait, immobile.
- Que t-ont-ils dit ? me demanda-t-il.
- Nous pouvons y aller.
- Maintenant ?
- Maintenant.
Rik enfila sa longue veste de cuir noir et mit ses lunettes de soleil. Il caressa ses cheveux dans le sens inverse du poil et après quelques crépitements, ils restèrent en arrière, immobiles. Les humains devaient utiliser du "gel" pour ça... Il enfila ensuite ses bottes noirs et ses gants en cuir. Ses habits ne pouvaient à présent plus être vus derrière sa veste.
Quant à moi, j'étais déjà prêt. J'arborai une longue veste rouge foncé et portai des bottes et des gants métalliques. Mes cheveux blancs étaient en broussailles, libres. Quant à mes yeux aussi blancs que neige, aussi brillants qu'une étoile, je les laissai visibles.
Nous partîmes dans les airs, volant en une vitesse folle.

[JEFF]
Je fixai la grande foule du haut d'un immeuble, et aperçus Peter, Elisa, Clara et Lucie assis autour d'une table, à l'entrée d'une grande tente rouge et blanche. Elisa était mal à l'aise, regardant de tous les côtés ; Clara ne lâchait pas Lucie, veillant sur elle ; quant à Peter, il était tout à fait normal, discutant avec les trois autres filles.
- Bon, où peut-elle bien être bon sang ?
Ma femme - et la fille qu'elle portait - devait être quelque part dans la foule ; je la cherchai du regard, ne trouvant que des personnes inconnues pour moi.
- Sue, où es-tu ?
Tout à coup, je sentis mes yeux s'humidifiaient. Mais pourtant, je ne pleurais pas... Je sentis le liquide se déposait sur mes pupilles. Je... Je voyais dix fois mieux ! J'apercevais tout, vraiment tout ! Je voyais les fissures minimes du goudron, l'intérieur de ces fissures, les insectes qui vivaient dans ces fissures, ce qu'étaient ces insectes, leur nombre de poils, de yeux, de dents ! Alors je me remis à chercher ma femme, et ce fût une évidence. Elle était à l'opposé de mon ancien groupe, assis sur une chaise, jouant avec un fichu stylo... J'arrive mon coeur.
Je me penchai au-dessus du vide, qui donnait sur une petite ruelle sombre ; l'endroit idéal pour ne pas être vu. Je me laissai tomber, les pieds en avant. Je pris une grande bouffée d'air à quelques mètres du sol et mis mes mains à plat vers l'endroit où j'allais atterrir. De l'eau sortit de mes mains et se déposa sous mes pieds, me laissant me déposer en douceur.
- La classe !

[SUE]
Mon bébé ne cessait de bouger par moments. Ceci me faisait mal, mais au moins, il était en bonne santé. Parfois, certaines personnes de la foule se faisait pousser ; ces bousculades ne cessaient de s'approcher vers moi.
Quelqu'un venait vers moi ? Ou était-ce le fruit de mon imagination ?

[JEFF]
- Poussez-vu putain !
Je sortais bientôt de cette foutue foule et allais enfin revoir ma chère et tendre. Encore quelques personnes à repousser, et ce serait bon.
Plus que quelques mètres... Je poussais un jeune enfant qui tenait fermement la main de sa mère et tombai nez à nez avec ma vie.
D'abord, elle fût surprise, puis choquée, puis... heureuse. Elle se releva lentement et je la pris par la taille, sentant son ventre bougeait. Je l'embrassai comme je ne l'avais jamais embrassai. J'étais à ce moment-là l'homme le plus heureux du monde...
J'avais un don, une femme, et une fille qui allait naître dans très peu de mois. Mais malheureusement, il y avait aussi les Cousins, et l'Oncle. Je devrais y retourner, pour au moins leur dire que j'étais toujours en vie...
Mais pour le moment, j'étais occupé à retrouver mon bonheur...

Nous étions assis côte à côte, sa tête sur mon épaule. J'étais si bien... Mais j'étais oppressé à la fois. Il y avait quelque chose... Quelque chose qui n'était pas normal...
Au loin, dans le ciel, deux points se rapprochaient d'ici...

Episode 6 : Les choses que les humains ignorent... (suite)

[KANE]
Au loin, dans la foule, j'aperçus L'Elu. Il était avec une femme. Sa femme. Sue.
Notre technique d'approche à Rik et moi n'avait pas changée d'un pouce.
Se montrer, tuer et récupérer. Puis exterminer.
Le temps commençait à devenir gris, il commençait à pleuvoir...
Les gens, se rendant compte de ce qui s'approcher commençaient à s'affoler... Ils partirent dans tous les sens.
J'en décidais autrement. Sans aucun effort, je faisais écrouler des immeubles par la pensée, qui bloquèrent toutes les issues.
Certains, plus têtus que d'autres, essayaient coûte que coûte d'escalader les gravas.
Par la pensée, toujours, je les écrasai.

[RIK]
Quel spectacle magnifique... Quel comportement pathétique...
Je déteste les humains. Ils n'ont rien à faire dans cette univers.
Je me déposai avec fracas sur le sol, faisant trembler le goudron sur des kilomètres à la ronde, fissurant la route où était la foule.
Kane se déposa à mes côtés, silencieusement.
Là, je vis un homme de peau noire arriver vers moi, armé d'un couteau.
Sans qu'il ne comprenne ce qui lui arrivait, je lui saisis la tête et la brula de l'intérieur.
Je lâchai son cadavre et m'assis sur un fauteuil de flammes que je venais de créer.
Au loin, l'Elu nous regardait - comme tout le monde ceci-dit.

[JEFF]
- Jeff, qu'est-ce qui se passe ?!
- Je... Je n'en sais rien mon amour. Calme-toi, tout va bien se passer, OK ?
Silence.
- OK ?
- OK...
Je sentis la force qui m'avait submergé reprendre possession de moi... La pluie trempait la foule, sauf moi. Certaines personnes commençaient à s'en rendre, chuchotant avec d'autres personnes...
Pensaient-ils que j'étais leur ennemi ? Que j'étais avec ces deux personnes ?
Je déposai ma main sur le ventre de ma femme et mon front contre le sien ; elle pleurait, silencieuse. Le sol se remit à trembler, la pluie doublait de puissance, les éclairs déchirant le ciel à présent noir !
Je l'embrassai une dernière fois, et me dirigeai vers ces deux hommes, qui me fixaient.

- Qui êtes-vous ?
- Moi c'est Kane. Lui Rik.
Je commençait à trembler, de l'eau coulait le long de mon corps.
- Que-ce que vous voulez bon sang ? D'où venez-vous ?
- Nous voulons récupérer ce qui nous appartient.
Je vis l'homme en noir - Rik - jouait avec une boule de feu, un sourire sur les lèvres.
Il me la lança droit vers mon estomac ! Au dernier moment, je l'évitais, la voyant foncer droit vers la foule à présent ! Je jetai un filet d'eau, essayant de la rattraper... Trop tard. La boule de feu explosa un jeune adolescent...
Dernière moi, j'entendis le rire de Rik.

[KANE]
Les gens recommençaient à vouloir s'échapper. Je les écrasai derechef.
Mais ils continuaient. J'en écrasai d'autres, encore et encore.
Ne comprenaient-ils pas que c'était sans issue ? Qu'ils allaient tous mourir ?

Episode 6 : Les choses que les humains ignorent... (suite)

[SUE]
Des cris de douleurs... Des pleurs... Des craquements désagréables...
Je restai au milieu de la foule qui commençait à se dissoudre, immobile.
Quant tout à coup, quelqu'un me tira par le bras...

[PETER]
- Madame, venez !
L'attrapant par le bras, je tirai la femme enceinte en direction de la tente.

[ELISA]
Lucie et Clara ne cessaient de s'enlacer. Au milieu de la tente, nous étions en sécurité.
- Tout va bien se passer, leur dis-je.
Elles ne dirent rien, pétrifiés.
Dehors, les cris de souffrance continuaient. Les écroulements, les craquements d'os, ...
Lucie frémit.
- Clara, quand tout cela va-t-il se terminer ? lui demanda cette dernière.
- Je ne sais pas Lucie, je ne sais pas...
L'ouverture de la tente laissa apparaitre Peter et une femme, qui était enceinte.
- Hé, les filles, Jeff... Il... Il est avec les deux hommes ! Je l'ai vu !

[SUE]
Je m'assis sur une chaise, décontenancée.
Toute cette souffrance, ces morts, ... Rien n'était normal. Ces deux hommes volant dans les airs...
Et Jeff. Je l'avais vu... Il avait jeté des filets d'eau. Ce n'était pas normal, ce n'était pas humain... L'homme que j'aimais avait changé... Terriblement changé. En bien ? En mal ? Je ne savais pas...
- Madame ?
Une fille me regardait, l'air soucieuse.
- M'oui ?
- Je m'appelle Lucie. Et vous ?
- Sue... Je... Je m'appelle Sue.
Ils connaissaient apparemment Jeff. Je fis semblant de ne pas le connaitre...
- Qui est ce Jeff ? demandai-je au jeune homme.
- Jeff ? Hum... C'est un... Un ami.
- Et il est avec les deux hommes ?!
- Il discute avec eux... C'est bizarre.
- J'ai vu de... De l'eau... (Je bus une gorgée d'eau dans une bouteille qui se tenait à côté de moi, sur une table.) J'ai vu de l'eau sortir de... De son corps.
Une femmes vint vers moi, un léger sourire sur les lèvres.
- Je m'appelle Elisa. Cet homme est...
- Moi c'est Peter ! coupa ce dernier.
- Ouais, c'est bien ! s'énerva-t-elle. Bon, Jeff est... différent. Il arrive à contrôler l'eau, d'une manière encore inconnue.
Je me mis à respirer bruyamment. Mon amoureux avait vraiment changé.

[JEFF]
- Bien, dîtes-moi ce qui vous appartient !
- Le Pouvoir de l'Aquasphère.
Je les fixai droit dans les yeux. Je n'osai pas me le dire mais... J'avais peur.
- Et c'est tout ? leur demandai-je, sentant mes jambes s'alourdir.
- Sachez que pour récupérer le Pouvoir, nous devons tuer le porteur, murmura Kane.
Je tombai à genoux, retenant un cri.
- Et sachez aussi que si vous nous résistez, la race humaine sera en voie de disparition, ricana encore une fois Rik.
Merde... On pouvait dire que j'étais dans une impasse.
Devais-je mourir au nom de la civilisation humaine ? C'était peut-être un bien grand mot...