Mon Dieu ce chapitre.
Just Epic
Ouah...impressionnant. C'était clair qu'Eprhon n'était qu'une armure animée par une force mystérieuse - au passage, bien joué le coup de l'émotion -, mais qu'il perdrait comme ça...impressionnant tout simplement. Ce coup de chance monumental du Serpent qui devient presque sympathique, c'est tout autant impressionnant
Bref, bravo pour le rêve que tu as grassement donné dans ces chapitres. Un grand bravo
Hello, j'ai terminé il y'a deux jours ta fiction "la flèche blanche" que j'ai trouvé tout à fait excellente ! (je t'ai dailleurs laissé un pavé-commentaire sur le topic en question
Je viens de commencer cette fiction j'ai lu les six premiers chapitres ça me parait pas-mal du tout ! c'est peut-être un poil moins prenant (pour le moment) que la flèche blanche mais c'est très sympas à lire , tu tes visiblement amélioré en écriture depuis le tournoi de solitude .
voilà t'as un lecteur de plus
Oh t'as rien vu toi les premiers chapitres c'est que des apéritifs
Peil j'ai dévoré la flèche blanche et la grande marche !
Vraiment tu a un vrai talent , gaffe aux angles improbables ...
Mais vu ton âge c'est vraiment très très bon !
Bravo...
La sweeeeeeeeet .
Angles improbables, c'est-à-dire ?
Sinon, merci à tous, bonne lecture Thiton
Je sais plus si c'est dans la flèche blanche ou dans la grande marche mais dans certaines scène de combat tu utilises souvent cette image ...
On c'est fait cette réflexion avec un pote ;)
Ah effectivement, j'utilise régulièrement cette expression quand un perso a la nuque brisée
ouah le serpent dispose vraiment de ressource insoupsoné. Mais je me demande pourquoi il à pris l'apparance d'une belle femme avant de mourir il y avait juste une chance sur un million pour que son truc marche.
Nan mais tout le monde connait qu'Ephron aimait l'autre meuf, c'est une réponse instinctive du Serpent qui a pris l'apparence de la personne la plus proche du Chevalier
Suite ?
Peil, sacge que tu m'as fait reposer lol et warframe pour retourner sur skyrim. gg
Chapitre 87 :
-Quel carnage…
Onze cadavres gisaient au milieu de la route. Le petit groupe n’avait quitté le camp et ne s’était engagé sur le Chemin des Assoiffés que depuis trente minutes et ils tombaient déjà sur une scène aussi macabre.
Cela laissait présager de la suite.
Jenna fronça les sourcils.
-Que s’est-il passé ici ?
-Deux, voire trois groupes, ont du se rencontrer ici et s’affronter, fit Adam. A moins que quelque chose les ait aidés.
-C’est fort possible, approuva Edwin. La plupart des blessures qu’ils présentent ne sont pas dues à des coups d’épée.
Les corps étaient méconnaissables. Ils avaient été déchiquetés à tel point qu’ils ressemblaient plus à des pièces de viandes dans un abattoir qu’à des hommes. On aurait dit qu’ils… avaient été mutilés et déchirés par des centaines de paires d’ongles.
Sandre retourna un des cadavres qui était sur le ventre et grimaça en voyant son visage écorché et déchiré de haut en bas, laissant apparaître l’os du crâne à nu sous la couche de chaire meurtrie.
Le sang qui imbibait leurs vêtements et leurs plaies était encore chaud. Ils étaient morts récemment.
Roderick mit sa main en visière et scruta la plaine poussiéreuse. Rien. Pas un ennemi à l’horizon. Aucun danger immédiat.
Ils se remirent en marche.
Sandre observait les piliers de pierre gigantesques, ainsi que les statues qui bordaient la route. Elles représentaient des guerriers à moitié nus, le plus souvent dans des positions de combat. Certaines colonnes étaient couvertes de gravures illustrant des scènes de batailles.
C’était assez fascinant à regarder. Ceux qui avaient fabriqués cela avaient eu le souci du détail.
Edwin et Jenna marchaient en tête, côtes à côtes. Edwin était en train d’introduire la Nordique à certains principes magiques.
-Lorsque tu lances un sortilège, expliqua Edwin, tu puises ta force des éléments qui t’entourent. Tu malaxes l’essence magique et tu lui donnes la forme souhaitée. Plus elle est complexe, plus elle demande des connaissances, de la concentration, de l’énergie, et ainsi de suite.
-A quoi servent les formules que tu lances quand tu combats ?
-A faciliter le modelage. Les incantations sont un moyen d’invoquer rapidement les éléments et de les projeter directement de la manière que tu veux.
-Ça m’a l’air compliqué. Je n’ai pas envie d’apprendre des pages et des pages de formules par cœur.
-Si tu veux devenir une mage compétente, ce ne sont pas des pages que tu devras mémoriser, mais des ouvrages entiers. Des dizaines, des centaines… Peut-être des milliers. Ygard le Clairvoyant, l’un des plus grands sorciers qui vécus jamais en Bordeciel, possédait une bibliothèque de plusieurs hectares. Il était capable de réciter le moindre de ses livres de la première ligne jusqu’à la dernière.
Jenna lança un regard dépité à Edwin.
-Je ne veux pas avoir à m’enfermer dans une tour pour le reste de ma vie…
-Tu n’y es pas forcé. L’apprentissage d’un mage passe avant tout par le voyage, la découverte, l’expérience du terrain… L’étude directe est la plus importante.
-Ah, ça c’est intéressant.
Elle fixa sa main. Edwin haussa un sourcil.
-Qu’est-ce que tu fais ?
-J’essaies de faire apparaître une boule de feu.
-Tu n’y parviendras pas comme ça.
-La dernière fois, j’ai réussis à lancer des sorts facilement.
-Tu étais encore imprégné de la magie que tu avais utilisée inconsciemment. Maintenant, ce n’est plus possible, même pour un Catalys…
Des arcs électriques jaillirent des doigts de Jenna et crépitèrent une seconde dans l’air avant de disparaître. La Nordique écarquilla les yeux et sourit de toutes ses dents, émerveillée.
-J’ai réussi !
Edwin était bouche-bée.
-Mais… comment… tu…
-Ce n’est pas exactement ce que je voulais faire mais c’était de la magie, hein ? Allez, maintenant je fais des flammes !
A l’arrière, Roderick jetait régulièrement des coups d’œil par-dessus son épaule. Il avait la désagréable impression que quelque chose les suivait depuis qu’ils avaient quittés le camp. Ce n’était pas un participant. Du moins… pas seul.
C’était quelque chose de nombreux, de grouillant, comme une multitude de vers de terres. Ça se déplaçait vite, et c’était quasiment indétectable. Ce n’était pas humain.
Roderick n’avait pas envie d’affoler ses compagnons, aussi garda-t-il le silence, mais sa main était prête à fuser vers son carquois à tout moment. Adam avait, semblait-il, remarqué que quelque chose clochait.
Les deux vieillards étaient dotés d’une sensibilité exceptionnelle.
Adam s’approcha de Roderick.
-On nous colle au train, pas vrai ?
-Ça fait un petit moment, oui.
-On s’arrête et on attend de voir si ça nous veut du mal, ou on continue et on feint de n’avoir rien senti ?
-La deuxième option semble la plus sûre.
-Mouais… Rappelles-toi des cadavres qu’on a trouvé tout à l’heure. Si ces choses veulent nous tendre une embuscade…
-Elles l’auraient déjà fait. Je sais ce que tu penses. Elles attendent que l’on s’éloigne du camp pour pouvoir nous fondre dessus. Mais les corps que l’on a trouvés n’étaient qu’à dix minutes de marche du camp.
Adam hocha la tête.
-Donc si elles ne nous attaquent pas… c’est qu’elles ne sont pas hostiles ?
-Ou qu’elles attendent quelque chose. Que nous soyons épuisés par exemple. Dans l’état actuel des choses, elles doivent avoir devinés qu’elles n’ont aucune chance contre nous. Mais en sera-t-il de même à la fin de la journée, quand nous aurons parcouru presque tout le Chemin des Assoiffés ?
-Alors on les attend pour pouvoir se défendre efficacement en cas d’un éventuel affrontement ?
-Non, on continue.
-Mais…
-Tout à l’heure, lorsque nous avons fait une brève halte près des cadavres, elles se sont arrêtées aussi. Elles maintiennent une certaine distance entre elles et nous. Nous arrêter ne servira à rien à part perdre du temps. Il faut absolument que nous ayons terminés l’épreuve quand la nuit tombera.
Adam grogna.
-C’est un cercle vicieux. On doit se dépêcher de terminer l’épreuve pour ne pas être piégés par la nuit, mais plus l’on se dépêche, plus l’on se fatigue, et plus l’on se rapproche du moment où nous devrons nous battre avec cet ennemi invisible dont nous ne savons rien. Et plus nous serons fatigués quand cela arrivera, plus nos chances de victoires seront réduites.
-Chances qui seront nulles, quel que soit notre état, si nous nous battons de nuit.
-Je sais bien, merci. On alerte les autres ?
Roderick réfléchit une seconde.
-Inutile. Je pense qu’Edwin s’est déjà rendu compte de la présence de ces choses. Inquiéter Jenna ne servira à rien, et Sandre… eh bien je pense que Sandre n’a pas vraiment la tête à ça. Je lui en parlerais tout à l’heure.
Le groupe continua de marcher pendant toute la matinée.
Sandre avait roulé sa cape de voyage en boule et l’avait posé sur sa tête après l’avoir arrosée du contenu de sa gourde. L’eau qui imbibait le tissu s’était évaporé en à peine cinq minutes.
La chaleur était insoutenable. L’air était si sec que toutes les lèvres étaient gercées et que la peau de chacun était couverte de poussière. Le soleil brillait dans le ciel azur, et ses rayons assassins venaient frapper les pauvres voyageurs qui avaient le malheur de se trouver là. La lumière se reflétait sur les pavés lisses et brillants de la route, et forçait le groupe à plisser les yeux pour ne pas être ébloui.
Sandre déglutissait régulièrement afin d’humidifier son palet.
Il avait la gorge desséchée. La chaleur l’exténuait. Mettre un pied devant l’autre était presque un supplice.
Depuis combien de temps avançait-il ? Une heure ? Deux heures ? Trois heures ? Et si c’étaient des jours ?
Il avait perdu la notion du temps. Le paysage, monotone, n’avait pas changé. La même plaine rocailleuse et jaunâtre s’étendant à perte de vue. Comme s’ils n’avaient fait que du sur place depuis le départ.
Jenna haletait. Elle avait la tête baissée et avançait en s’appuyant sur les piliers qui bordaient la route. Elle avait cessé de s’exercer à la magie, concentrant toute son énergie à ne pas s’évanouir.
Régulièrement, elle s’arrêtait brièvement à l’ombre d’une colonne et s’humectait les lèvres avec l’eau de sa gourde. Elle n’en aurait bientôt plus, malgré ce qu’avait acheté Adam au camp.
Le dit Adam avait le visage fermé et impassible. Mais sa démarche était beaucoup plus lourde et hésitante que quelques heures plus tôt. Ses genoux tremblaient et une force invisible avait l’air de peser sur ses épaules.
Il ne transpirait même plus. La sueur, à peine sortie des pores de sa peau, s’évaporait instantanément.
Seuls Roderick et Edwin semblaient avoir encore l’énergie de parler.
Ils marchaient à l’avant, côte à côte, fixant l’horizon.
-Alors c’est ça le Chemin des Assoiffés ? murmura le mage les yeux à demi clos.
-On dirait que les organisateurs ne se sont pas embêtés à placer une quelconque difficulté dans leur épreuve, répondit la Flèche Blanche. Le soleil se charge de tuer les candidats à petit feu.
-Même les statues ont l’air d’agoniser.
En effet, si les statues du début de la route représentaient de fiers guerriers tout en muscle, dressés de manière provocatrice, l’arme à la main et le regard dur, celles qui s’offraient maintenant au regard du groupe étaient totalement différentes dans leurs postures et leurs expressions.
Les guerriers de pierre semblaient affaissés sur eux-mêmes, épuisés et perdus.
Là, un combattant courbé, comme sous des coups de fouets, s’appuyait sur son épée et avait la bouche grande ouverte, semblant chercher de l’air. Ici, un homme à moitié nu portant un bouclier dans le dos contemplait le ciel, à genoux, les traits crispés par ce qui ressemblait à de la souffrance.
Le plus effrayant était qu’à mesure que le groupe avançait, les statues ne ressemblaient justement plus à des statues mais… à des hommes. Des vrais hommes, simplement pétrifiés et craquelés.
C’était un spectacle aussi fascinant qu’angoissant.
-Je n’aimerais pas être ces pauvres diables, lâcha Edwin. Passer l’éternité comme ça, sous cette chaleur, à attendre que le vent m’érode et me transforme en poussière…
-Personne n’a demandé à ces statues pour les sculpter, j’imagine, fit Roderick d’une voix rauque.
Ils continuèrent à marcher dans un silence de mort.
Des vautours crièrent, loin au-dessus d’eux, dans le ciel. Edwin se racla la gorge.
-Tu as beaucoup voyagé n’est-ce pas ?
Roderick tourna lentement la tête vers lui d’un air exténué.
-Hein ?
-Tu as beaucoup voyagé ? répéta le mage.
-Oui… On peut dire ça…
-Et tu as déjà traversé des endroits aussi chauds que cette fournaise ?
Roderick se gratta le menton.
-Eh bien… Oui, c’est sûr qu’il y a des coins bien plus horribles qu’ici dans le monde. Le désert d’Anequina est une sacrée épreuve. Un de mes amis a… frôlé la mort, là-bas. En fait, il est vraiment mort. Mais c’est une autre histoire. Yokuda est également un endroit où je n’aimerais pas retourner. Tout comme l’île des Crocs-Noirs.
-L… L’île des Crocs-Noirs ?
L’île des Crocs Noirs était un lieu de légende qui était décrit dans certains ouvrages et dans des journaux d’explorateurs des anciens temps. Nul ne savait exactement où elle se trouvait, mais la rumeur disait qu’elle se déplaçait au gré du courant, au Sud d’Akavir.
Elle tenait son nom des immenses rochers d’un noir de jais, affutés comme les crocs d’un loup, qui la bordait et qui empêchait toute embarcation d’accoster.
De nombreuses personnes n’hésitaient pas à qualifier cette île d’enfer sur Nirn. On racontait qu’y vivre était un calvaire. De jour comme de nuit, la température atteignait des hauteurs monstrueuses. S’y l’on se tenait plus de dix minutes sous le soleil, la peau commençait à se recouvrir de cloques et à rougir, comme si l’on était dans un véritable four.
Mais le climat n’était pas la pire des tourmentes de cette île. A cause des toxines sécrétées par les roches noires qui l’entouraient, et qui avait la propriété d’être très volatile et de s’évaporer extrêmement rapidement, les pluies qui tombaient régulièrement sur l’île, en plus d’être d’une violence inouïe, étaient acides et rongeaient la chaire et les os.
D’ailleurs, les bêtes qui peuplaient l’île avaient développés des carapaces d’une solidité incroyable, impossibles à ne serait-ce qu’ébrécher, pour survivre aux conditions climatiques. Elles étaient d’une férocité inouïe et rivalisait en dangerosité avec les monstres légendaires de Yokuda ou des terres reculées d’Atmora.
Quant aux rares tribus humanoïdes intelligentes qui vivaient là-bas, elles étaient toutes cannibales et à moitié démentes. Les quelques récits d’explorateurs ayant posés un pied sur l’île décrivaient ses habitants comme des hommes immenses, maigres à faire peur, à la peau fine et quasiment translucide mais aussi dure à percer qu’une armure de plate. Ils communiqueraient par des grognements et en faisant crisser leurs griffes sur leurs dents, de manières à produire des sons différents.
Autrement dit, ce n’était pas un endroit où l’on allait aisément, et encore moins dont l’on revenait.
-Tu es vraiment allé sur l’île des Crocs Noirs ? balbutia Edwin.
Roderick sourit et ses lèvres gercées se craquelèrent.
-J’y ai vécu un an. C’était une sorte d’entraînement afin de tester mes capacités de survie en milieu hostile. Quand je suis sorti de là, j’avais plus l’air d’un animal que d’un homme, mais j’étais vivant.
-J’ai toujours voulu m’y rendre.
-Crois-moi, il ne vaut mieux pas y aller. J’étais jeune et intrépide à cette époque. J’y ai vu des choses dont je me serais bien passé. Enfin, je préfère ne pas y repenser.
Derrière eux, Jenna se mit à tituber. Elle trébucha et s’écroula sur le sol. Tous se stoppèrent. Sandre se précipita vers elle et l’aida à se relever.
-Ça va ? demanda-t-il.
-Je… Je vais bien, répondit-elle d’une voix faible. Merci.
« Non, pensa Sandre. Elle ne va pas bien. Elle a atteint ses limites. Cette chaleur va la tuer. Son organisme n’est pas aussi résistant que celui d’un homme. Elle ne peut pas continuer dans des conditions aussi extrêmes. »
Il leva les yeux vers Edwin et croisa son regard.
-Eh ! Tu ne peux pas lui prodiguer des soins magiques ?
-Je pourrais, répondit laconiquement le mage.
-Mais ?
-Mais je préfère me conserver.
-Quoi ?!
-Du calme, intervint doucement Adam en s’interposant.
Il décrocha sa gourde de sa ceinture et la porta aux lèvres de la jeune femme. Celle-ci en engloutit une bonne partie. A la grimace que fit le vieillard, Sandre devina que Jenna avait presque vidée l’outre.
Edwin s’approcha à son tour et palpa le front de Jenna.
-Elle n’a pas de fièvre. C’est le soleil qui lui a tapé sur la tête. Ce n’est qu’un vertige.
-Tu vois bien qu’elle est à bout ! cria Sandre. Qu’est-ce que ça te coûterait de lui redonner un peu de force avec ta magie ?!
-Ma magie, je l’utilise déjà depuis tout à l’heure.
-Hein ?
Roderick apparut aux côtés du mage. Il avait la mine sombre.
-C’est ce que je pensais, murmura-t-il. Tu as presque vidé tes réserves, n’est-ce pas ?
-Oui, répondit Edwin.
-Quoi ? fit Sandre en fronçant les sourcils.
Edwin baissa les yeux sur le jeune homme.
-Mon élément totem est la glace. A ce titre, mon organisme est relativement peu résistant à la chaleur. C’est pour cette raison que, face à l’Arbre Ayazambë, lorsque la forêt était en feu, je me suis rapidement vidé de mes ressources magiques. Dans des conditions comme celles dans lesquelles nous nous trouvons, mon énergie fond comme de la neige au soleil. Si je tiens encore debout à l’instant où nous parlons, c’est parce que, depuis que nous nous sommes engagés sur le Chemin des Assoiffés, je m’applique continuellement des soins magiques. Cela fait plusieurs heures que nous marchons dans cette chaleur. Dans un environnement normal, utiliser un sort en continu pendant aussi longtemps est déjà épuisant. Imagines ce que cela me coûte ici, sous ce soleil de plomb ?
Le mage sourit.
-Si je soulage ne serait-ce qu’un peu Jenna, je vais m’évanouir dans la seconde.
Sandre déglutit. Il n’avait pas du tout vu les choses sous cet angle-là. Effectivement, Edwin devait être à bout de force. Comment le groupe pourrait-il avancer avec un membre évanoui ? Et un autre membre exténué ?
L’état mental du Bréton devait être désastreux, et il luttait sans doute à chaque minute qui passait pour rester conscient.
La force de caractère d’Edwin forçait les respects, tout comme ses talents de mage.
C’est alors que Jenna porta sa main au visage de Sandre et lui sourit.
-Sandre… C’est bon, je t’ai dit. Je vais tenir.
Elle se redressa difficilement et reprit son souffle.
-On peut repartir, dit-elle.
-Tu en es sûre ? s’enquit Adam.
-On ne peut pas vraiment faire autrement, soupira la Nordique. Ne vous occupez pas de moi.
Ils se remirent en marche. Sandre gardait à l’œil la jeune femme, malgré son propre état de fatigue extrême. Il remarqua que Roderick, Adam et même Edwin surveillaient Jenna de la même façon.
Ils continuèrent à avancer jusqu’au milieu de l’après-midi. La chaleur avait atteint son point culminant. Les rayons qu’envoyaient le soleil n’étaient plus seulement douloureux, ils étaient meurtriers.
Sandre avait l’impression que le moindre centimètre carré de peau qu’il laissait à nu pouvait griller en quelques secondes. Sa gourde, à sa ceinture, lui paraissait légère. Il craignait de vérifier son contenu, de peur de se rendre compte qu’il ne lui restait plus d’eau.
Quand il fixait le sol, en plissant les yeux, il avait l’impression de voir de la fumée s’élever des pavés en pierre. Sur le bord de la route, les statues fixaient les voyageurs avec des regards qui semblaient teintés d’horreur. Sandre se souvint de l’histoire qu’il avait lue dans la brochure de la Grande Marche et il eut de la peine pour ces guerriers d’antan que le roi fou envoyait sur le Chemin des Assoiffés, à moitié nus et sans provisions.
Ses doigts frôlèrent la chaîne qui était accroché à son flanc droit. Il grimaça et étouffa un cri de douleur. Le métal était brûlant.
A l’avant, la voix de Roderick attira l’attention de tous.
-On s’arrête.
La voix de la Flèche Blanche était éraillée, sèche et rocailleuse. Sa gorge devait être plus sèche que le désert Alik’r.
Un nuage de poussière traversa la route, poussé par le vent chaud venant du Sud, et fouetta la petite équipe pendant quelques secondes. Jenna se recroquevilla, les yeux fermés, et Adam lui tint doucement les épaules pour la soutenir.
Quand la poussière se dissipa, elle révéla une forme sombre sur la route, trente mètres plus loin. Edwin ouvrit la bouche.
-Qu’est-ce que c’est que ça ?
Sandre lui jeta un bref regard. Il déglutit.
Le mage avait l’air d’un fantôme. Sa peau sèche, noircie par les coups de soleil assassins, était craquelée et presque ridée. Ses cheveux en batailles tombaient sur son front, ressemblant à des serpents morts. Ses yeux bleus pâles semblaient avoir été vidés de leur vie.
Jamais Sandre ne l’avait vu dans cet état. Edwin était véritablement à l’agonie.
Le jeune homme détourna les yeux de cette vision angoissante et reporta son attention sur la forme.
-On… On dirait des pièces d’armures… Dispersées sur le sol.
-Effectivement, fit Roderick. Et pas n’importe quelle armure.
Sandre la scruta pendant un instant avant d’écarquiller les yeux.
-Oh, merde…
C’était l’armure d’Ephron le Chevalier Muet. Le casque au faciès de dragon, reconnaissable entre tous, gisait sur les pavés, chauffé par le soleil. Les avant-bras couverts d’écailles, de même, grésillaient sous la chaleur.
Mais où était donc passé son propriétaire ?
-Cette armure donne l’impression que son porteur s’est évaporé de l’intérieur, lâcha Adam.
-De la magie ? demanda Sandre.
-Probable, murmura Edwin à ses côtés. Fort probable, même. A moins qu’il n’y ait jamais eu personne à l’intérieur.
Edwin avait fait face lui-même à Ephron, plus d’une semaine plus tôt, sur l’île de Balfiera. Il avait bien faillis mourir mais ce qu’il avait vu durant le duel l’avait profondément secoué. Spécialement lorsqu’il était parvenu à ôter le heaume de la tête d’Ephron et s’était rendu compte… qu’il était vide.
Roderick s’approcha et huma l’air.
-Il y a une odeur étrange. Un mélange de diverses toxines.
Sa mine se fit sombre. Adam, lui, pointa du doigt les tâches de sang séchées qui maculaient les pavés, un peu partout, et les colonnes de pierre en ruines. On aurait dit qu’elles avaient été pulvérisées à coups de marteau.
-Il y a eu un affrontement qui s’est joué ici, remarqua-t-il. Et qui a l’air de s’être mal terminé pour l’un des deux combattants. Ephron je dirais, à première vue.
-Quel participant est assez fort pour venir à bout de ce monstre ? s’enquit Sandre.
-C’est bien la question. En tout cas, le vainqueur s’est enfui. Il doit être loin à l’heure qu’il est.
De son côté, Roderick fixait le sang avec un visage sombre. Il avait, semblait-il, compris quelque chose qui échappait aux autres.
Sandre eut alors une impression désagréable. Son instinct lui souffla à l’oreille qu’il y avait danger. Visiblement, tous ressentirent la même chose, y compris Jenna, puisqu’ils se mirent brusquement à regarder frénétiquement autour d’eux.
-Un ennemi ? lança Edwin.
-« Ça » se rapproche, grogna Adam en saisissant sa rapière.
Sandre se contraignit à rester calme et à faire le vide dans sa tête. Et soudain, des vibrations lui parvinrent, au niveau des pieds. Il baissa les yeux sur les pavés de la route. Ceux-ci se mirent à trembler.
-Ça vient de sous la terre ! cria le jeune homme.
Tous se mirent en position de combat. Roderick lâcha un juron.
-Ils arrivent, murmura-t-il pour lui-même en ôtant son arc de ses épaules.
C’est alors que le sol se fissura, puis, explosa.
Non pas maintenant
Ben oui, Peil est un sadique
Et au lieu de faire une suite il traine sur le 15-18
Enfin la suite.
Encore génial, le suspense est total