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Sujet : Frater [roman]

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Kamiel Kamiel
MP
Niveau 10
15 avril 2010 à 22:19:18

Allez-y, faites vous plaisir, et dites-moi ce que vous en pensez. :-p

Prologue :

Il s’agissait peut-être de son dernier bain de soleil couchant à l’île de Iona. Sael était arrivé à la fin de son périple. Allongé sur le dos, il savourait le fait de sentir sa paume sur l’herbe verdoyante et sauvage de cette plaine, plaine qu’il connaissait depuis tout petit. Il savourait aussi cette vue magnifique, avec ce soleil orangé qui paraissait s’immerger dans la mer. Pour lui, il n’y avait pas plus bel endroit pour mourir, si cela arrivait. Sael avait toujours en tête ces événements qui le malmenaient depuis bientôt trois mois. Tout cela partit de cette lame noire et pourtant étincelante, où un long trait rouge sang s’y trouvait. Il savait qu’il n’oublierait jamais cette épée qui avait détruit son innocence infantile. Sa bulle de sérénité comme Sael avait l’habitude de dire. Sur le moment, le jeune homme se demandait ce qu’il avait fait pour que ce soit lui qui lui enlève tout ceci. Celui qu’il aimait le plus lui avait presque tout pris. Sa famille, ses proches, ses amis de voyage… Il ne lui restait presque rien à part ses vêtements blancs comme neige, cette arme divine, et ce besoin incontrôlable de tuer la personne la plus chère à ses yeux. Pourquoi voulait-il absolument faire ceci ? La vengeance, la justice… et aussi surprenant que cela puisse paraître, la compassion et l’envie de vivre. Au cours de ces trois mois de haine profonde, tellement de choses s’étaient produites. La vie eut raison de Sael, lorsqu’il croyait que plus jamais il ne pourrait lier de contacts avec un humain. Son aventure l’avait amené à refaire sa vie avec d’autres, tous aussi attachants les uns que les autres. Mais il avait fallu que ce même être lui prenne tout cela. Malgré le fait qu’il détestait celui qu’il aimait, Sael s’était rendu compte que cet homme avait eu une vie bien plus éprouvée que la sienne. Etait-ce par pure jalousie qu’il avait fait tout ça ? Durant ces trois mois, cet homme avait détruit petit à petit les bases qui lui permettaient de reconstruire sa nouvelle vie. Sa douleur devait être insurmontable pour un humain normal. Pris de pitié, Sael avait pris conscience qu’il faudrait le tuer pour apaiser son esprit. Il gardait en tête que celui-ci n’avait vu que la souffrance depuis sa naissance. A quoi bon vivre si l’on ne connaissait que la douleur ? Le jeune homme savait qu’il le soulagerait en l’envoyant dans l’autre monde. Ses pensées s’adoucirent lorsqu’il considéra ce bracelet en or accroché à son poignet avec tendresse. Un petit rubis de forme hexagonale s’y trouvait, sublimée par la lumière faiblissante du soleil. Il ne lui restait que cette fille. Ce n’était que pour elle s’il aspirait encore à la vie. Sael ne supporterait pas qu’elle souffre s’il mourait. Le jeune homme leva ses yeux émeraude plus haut dans le ciel, au dessus de l’astre qui continuait toujours de s’enfoncer dans cette mer azur avec laquelle il était né. Le jeune homme aux cheveux couleur de blé aperçut un point noir, l’aura puissante et familière qui s’en dégageait ne pouvait être que celle d’une personne. Sael commença à se remémorer pour la dernière fois toutes les péripéties qui l’avaient amené à ce jour fatidique, ce dix-sept août qui marquerait la fin d’une époque ou la fin d’une vie courte pour cet humain de dix-neuf ans.

La fatalité était vraiment une farceuse. De même que le hasard. Il y avait au mieux une chance sur trois cent cinquante-quatre millions que Sael se retrouve ici, à attendre le combat le plus important de sa vie. Pourquoi ? Qu’avait-il demandé pour que Dieu décide de décimer sa famille ? Qu’avait-il fait pour que sa vengeance tant souhaitée se porte sur… l’essentiel même de sa vie !? Et tout cela débuta d’une manière si anodine…

Rentrant de l’université, comme à son habitude, il savoura cette odeur à la fois iodée et florale, dès qu’il sortit de l’avion familial. Comme à son habitude, il soupira à la vue de ce monstre de métal blanc, qui se tenait sur ce long trait de couleur crasseuse et quelconque, chose que l’on nommait piste d’atterrissage. Tout cela gâchait l’harmonie dégagée par l’île de Iona. Pour l’énième fois, il se répéta que le monde sombrait aussi vite que la technologie progressait. Triste paradoxe. Plus rien n’était authentique dans ce bas monde, de la fleur la plus insignifiante, aux pensées d’un simple enfant. Le soleil était maintenant le seul cadeau de Dieu qui ne soit pas sous l’emprise de l’homme. D’ailleurs Sael ne trouvait plus aucun sens de mentionner « Dieu » au présent : l’humanité avait pris sa place. Solidarité, esprit de révolte, notion même de valeur et de sentiments… Tout cela avait disparu, oui tout cela. Chaque geste maintenant était dicté par une seule chose : le besoin de posséder. Un monde égocentrique et égoïste, tout simplement. La preuve : l’Afrique, berceau du monde, était laissé à son propre compte dorénavant. Ça devait coûter trop cher d’aider les gens dans le besoin, et puis ça n’apportait rien en retour. Où était passée la fraternité de ce début du vingt-et-unième siècle ? Il fallut un peu plus de cinquante ans pour que notre planète devienne la plus ridicule de toutes. Et comme à son habitude, Sael soupira une deuxième fois en regrettant de ne pas être né un demi-siècle plus tôt. Puis, son regard s’éclaircit, et ses yeux se tournèrent vers son chauffeur. Barbe aussi noire qu’hirsute, forte carrure, yeux bruns perçants voilés par son chapeau, uniforme sobre… Décidément, en dix-huit ans, Bart n’avait vraiment pas changé. Peut-être qu’il était immortel, qui sait ? Quoi qu’il en soit, le chauffeur ouvrit la portière arrière de la citadine de luxe. Il en profita pour prononcer ces paroles, de sa voix toujours aussi grave :

« Content de vous voir de retour, Monsieur.
- Merci Bart. Pourrais-tu me dire ce que font Yann, Papa et Maman ? demanda le jeune blond tandis qu’il se faufilait dans le véhicule. »
- Votre petit frère et vos parents sont partis se recueillir dans le monastère de l’île voisine, répondit le chauffeur, à présent à sa place de prédilection. D’ailleurs, cela fait quelques temps qu’ils sont partis… »

La voiture de couleur crème démarra silencieusement.

« Depuis combien de temps ? Il faudrait qu’ils soient revenus avant la tombée de la n… »

Sa vue se troubla. Sael ne percevait aucun son, à part ce bourdonnement incessant. Pendant une éternité, lui semblait-il, il ressentit une douleur vive, irradiant tout son corps. Il avait l’impression que tout son être était devenu une plaie béante. Une peur subite se manifesta dans son cœur, battant à une force insoupçonnée. Pourquoi entendait-il son père pleurer ? Cette musique, qui l’assaillait, laissait maintenant place à un rire aussi cristallin qu’infernal, aussi familier qu’insoutenable. De plus, le jeune homme crut entendre les gémissements contenus de sa mère, elle aussi souffrait. Sael ne supportait pas cette sensation opprimante. Il essaya de crier, en vain. Le voilà contraint de subir un phénomène atroce, devenait-il fou ? Un choc sonore le soulagea de cette torture mentale. Sael ne savait pas pourquoi, ni comment, mais il était persuadé que sa famille courait un grave danger.

« Monsieur ! Est-ce que ça va aller !? »

Cette phrase lâchée brusquement par son chauffeur surprit Sael, l’effraya même. En tout cas, cela lui permit de retrouver ses esprits. Mais cette angoisse ne le quittait plus depuis cette affreuse impression, au point d’en avoir des sueurs froides et le souffle saccadé. Alors, de sa voix la plus calme et décidée possible, il pointa doucement du doigt l’île voisine. Le jeune blond ne pouvait pas s’empêcher de trembler tout en déclarant ceci :

« Conduis-moi au port.
- Mais êtes-vous sûr que vous al…
- Conduis-moi au port, répéta Sael de manière plus insistante, et inquiétante par la même occasion.
- Oui Monsieur, murmura Bart. »

La voiture beige vira à droite, en direction d’un ponton et d’un bateau à moteur, le tout situé en pente. Durant tout le trajet, jamais la peur de Sael ne faiblit.

Kamiel Kamiel
MP
Niveau 10
15 avril 2010 à 22:20:23

Respiration haletante, bras et cuisses alourdis… Voici les obstacles physiques à sa détermination, celle de tout faire pour sauver sa famille. A présent, le jeune blond s’élançait, seul avec son angoisse. Le monastère lui semblait toujours aussi loin, tandis que Sael manquait à chaque fois de tomber avec son jean trop long, et son t-shirt bleu trempé de sueur.

Deux cent mètres encore. Les deux tours de l’édifice devenaient de plus en plus imposants, mais les vitraux à leur sommet étaient à peine perceptibles. Pas de porte en vue.

Cent mètres encore. Sael commençait à ralentir. La petite cour rattachée à cette église d’aspect banal devenait maintenant visible. Une pointe de côté naquit au niveau de son flanc droit. Le portail de bois massif se distinguait timidement du bâtiment.

Cinquante mètres encore. Les sensations de la dernière fois avaient repris, le ralentissant encore plus. Poussé par la vision horrible de sa famille souffrante, mais mutilé par cette affreuse impression de plaie béante, Sael atteindra-t-il ce loquet doré au milieu de ces battants ?

Titubant, la main sur son flanc, ce fut ainsi que le jeune homme poussa la porte, non sans peine. Après un lourd grincement, Sael vit dans ce décor tant de cruauté, qu’à ce moment-là, il se demandait s’il ne se trouvait pas en plein cauchemar. Au-delà de tous ces bancs en bois éparpillés çà et là, au-delà de tous les vitraux dont les bouts recouvraient le sol marbré, au-delà de cet orgue écrasé, dont les tuyaux d’argent répétaient toujours une mélodie, mélodie simple et continue… Non, au-delà de tout cela, le pire était que son angoisse fut justifiée.

Depuis ce jour funeste, Sael n’avait jamais oublié les yeux écarquillés de son père, alors transpercé en plein cœur.

Le jeune homme tourna la tête.

Sa mère et son frère ne semblaient pas avoir été épargnés, eux non plus.

Alors ses yeux se tournèrent vers cette silhouette obscure. De dos, l’individu paraissait grand, et il portait une cape noire ample et à capuche, capuche qui empêchait de voir son visage. Sael s’en moquait complètement. Ce dernier coura en direction de l’inconnu. Un liquide chaud et transparent lui troublait presque sa vision, témoin de sa colère et de sa tristesse. L’inconnu ne se retournait pas, il n’avait même pas l’air d’avoir remarqué le jeune blond. Sael se trouvait à moins d’un mètre, de cette odieuse personne caché sous cette cape en cuir. Mais tout d’un coup, le fait de respirer lui fut comparable à une aiguille dans sa poitrine. Le jeune homme s’écroula aux pieds de l’individu. Celui-ci se baissa, Sael, dont les mains serraient sa gorge, pouvait sentir la chaleur dégagée par cette personne. Le jeune blond en tremblait de rage. De toutes ses forces, il lutta pour essayer se mettre en meilleur position. Cela était inutile. Comme si le désespoir ne suffisait pas, la frustration venait elle aussi semer le désordre dans son esprit. Avant d’avoir pu voir son visage, Sael savait qu’il le détesterait toute sa vie. Et justement, il lui chuchota à l’oreille, d’une voix douce et accueillante :

« Tu m’as manqué. »

Ce dernier en frémit. Cette intonation, il pouvait la reconnaître entre mille. L’homme à la cape continua de parler :

« Ton père, Thomas, au moment de mourir, avait prononcé ces paroles à ton égard : « Si tu me pardonnes ce que je vous ai fait, je t’en supplie, venge-nous. ». Ta mère était tellement belle… C’est vraiment à contre cœur que je l’ai tuée. D’ailleurs, c’était presque un accident. Au moins, tu auras un aperçu de ce que j’ai vécu. Ton frère est encore vivant, il se tirera d’affaire à mon avis. J’aurais tant aimé t’en dire plus, mais la douleur qui te comprime la poitrine sera tellement forte que tu t’évanouiras. On en reparlera à notre prochaine rencontre. »

Après son monologue, l’inconnu se releva, mais Sael fut incapable de s’en rendre compte. Il avait déjà perdu sa conscience, avec le sentiment de deux blessures, dont une irrémédiable.

Le plus bel exemple pour montrer que l’humanité n’avait jamais connu une aussi grande décadence ? Simple : Kora était l’assassin de sa famille, et il s’agissait de son meilleur ami dont Sael devait la venger. La question consistait à se demander s’il en serait capable.

Zlatows Zlatows
MP
Niveau 10
15 avril 2010 à 22:22:07

Wow kamiel , ça fait un bail que j'ai plus vu une de tes fics sur le -15 :o))

Je lis ça de suite.

Kamiel Kamiel
MP
Niveau 10
15 avril 2010 à 22:31:21

En même temps, ça fait un bail que je n'étais plus allé sur le -15. :o))

Zlatows Zlatows
MP
Niveau 10
15 avril 2010 à 22:33:38

Lol , ouep , sinon , j'ai lu , je t'invite sincèrement a poster la suite :o))

[P]laystation [P]laystation
MP
Niveau 10
15 avril 2010 à 22:34:33

GG le c/c . :)

Zlatows Zlatows
MP
Niveau 10
15 avril 2010 à 22:35:27

C'normal , il l'avait déjà en stock , bien mis dans un dossier, réfléchis :noel:

Kamiel Kamiel
MP
Niveau 10
15 avril 2010 à 22:36:53
  • [P]laystation Voir le profil de [P]laystation

* Posté le 15 avril 2010 à 22:34:33 Avertir un administrateur
* GG le c/c . :)
* Lien permanent

:d) Que veux-tu ? Mes précédents topics étaient si pourris qu'il fallait que j'en refasse un autre. :noel:

stridence stridence
MP
Niveau 10
15 avril 2010 à 22:42:24

Essaie d'aérer plus ton texte, et de le diviser plus.
Sinon, c'est bien. :ange:

LRausie LRausie
MP
Niveau 9
15 avril 2010 à 22:42:38

C'est bien. :coeur:

charly41 charly41
MP
Niveau 10
15 avril 2010 à 22:43:48

C'est trop D4RK ... Sinon je te dis quand j'ai lu :rire:

_________________________
Tu veut jouer au loup avec moi ? :fou:

Kamiel Kamiel
MP
Niveau 10
15 avril 2010 à 22:45:47
  • Stridence Voir le profil de Stridence

* Posté le 15 avril 2010 à 22:42:24 Avertir un administrateur
* Essaie d'aérer plus ton texte, et de le diviser plus.
Sinon, c'est bien. :ange:
* Lien permanent

:d) Merci ! :rouge: Et pour les paragraphes, j'ai plus tendance à ne séparer que quand on sépare les idées. Mais j'essaierai de faire des retours à la ligne, je pense que dans ce point-là, ça peut améliorer la forme, qui n'a pas l'air de convenir à tout le monde...

Et le reste :d) Encore merci beaucoup !

Kamiel Kamiel
MP
Niveau 10
16 avril 2010 à 10:30:07

Je pense qu'il n'y a pas meilleur up qu'une suite, vous trouvez pas ? :-d

Allez, bonne lecture !

Prologue 2 :

Londres. Cette ville était le symbole de la puissance britannique à travers tout le monde. Sa splendeur allait crescendo en milieu de soirée. Tout était toujours plus joli la nuit de toute façon. L’obscurité, seul ce phénomène permettait de découvrir la beauté cachée des choses. A quoi bon le Soleil ? Son éclat enlevait celui des autres éléments. Du moins Salya pensait cela. En cette période de printemps, sa peau savourait cette brise légère. Pour un peu, elle en oublierait presque la chaleur d’Afrique, et surtout pourquoi cette jeune fille de couleur noire avait tout quitté pour venir ici. Pourquoi elle avait décidé de modifier le cours de son destin pour endurer cette mort, aussi subite que douloureuse.

Tout cela, Salya le faisait pour Kora. Pourquoi ? L’amour tout simplement. Un amour naïf et presque puéril, comme ceux dont on pouvait encore se permettre à dix-sept ans. En dépit de tout ce que Kora avait fait, Salya n’arrivait pas à lui en vouloir. Elle ne le voudrait pas d’ailleurs. Comment pouvait-on résister à ses yeux bleus, contrastant avec sa peau métissée ? Cela faisait deux ans maintenant qu’elle ne l’avait pas revu. C’était trop long, surtout lorsqu’on ne pouvait pas s’empêcher de penser à ce baiser passionné et à ces dernières paroles :

« Je te le ferai découvrir ce paradis. Sois juste un peu patiente. »

Lorsque Kora avait prononcé ces mots intenses, une joie l’avait envahie et réchauffait tout son corps, malgré la fraîcheur agressive de la nuit. Le contexte était trop idyllique pour être réel. Être amenée depuis quartiers pauvres et miteux de Kananga, jusqu’à ce lac magnifique et pur. Et par-dessus tout, y être amenée par un ange, qui la portait telle une princesse, et fendant gracieusement l’air presque glacial. Une histoire à laquelle Salya n’aurait jamais cru, si elle n’avait pas été témoin de ce moment inoubliable. Le reflet de la lune sur ce lac en forme d’humain confirmait ses idées à propos de la nuit. L’eau était parfaitement claire, au point que l’on pouvait voir jusqu’au fond du bassin. La légende que son père lui racontait avant de s’endormir était donc vraie :

« Ce lac de forme humaine rejette tout objet qui ne lui appartient pas sur le rivage, même l’eau de pluie. Voilà pourquoi l’eau est toujours limpide quoi qu’il arrive. »

La jeune Congolaise se souvenait parfaitement de ce moment, lorsque Kora s’était posé sur le sable fin, dont une partie fut balayée en même temps que des feuilles par les ailes obscurs de son âme sœur. Bien qu’elle n’eût pas vingt ans, Salya savait que lui seul comptait pour elle. Malgré le fait qu’elle était parfaitement consciente de sa prise de position inconsciente et prématurée, il lui paraissait impossible d’imaginer la vie sans son ange métissé. Alors oui, elle se permettait de l’appeler « son âme sœur ». Elle s’assit avec plaisir, appréciant la tiédeur du sable blanc, dont elle laissait les grains s’échapper à travers ses longs doigts fins et légèrement secs. Kora avait replié ses ailes et était allongé sur le dos, se servant des cuisses fines et douces de Salya comme oreiller. Comme à leur habitude, la jeune fille caressait les cheveux frisés de son petit ami, sans jamais s’en lasser. Aucun des deux adolescents ne disait mot, chacun d’eux préférait se délecter de la brise humide que leur offrait ce lieu. Salya décida de briser ce silence, de son léger accent africain :

« Raconte-moi comment ça se passe.
- Qu’est-ce que tu veux dire ? lui demanda Kora, un peu intrigué.
- Bah en Europe, soupira-t-elle, comme si c’était une évidence.
- En faite, là-bas c’est vraiment très beau. Mais tu vois, il ne faut pas s’imaginer que c’est le paradis. Quand tu arrives fraîchement d’ici, il ne faut pas croire que c’est fini. Tu dois encore bosser dur, parce que sinon tu as des gros problèmes, au point qu’il vaudrait mieux rester ici.
- Tu te moques de moi !? Ça ne peut pas être pire qu’ici !
- Je te promets que si, lui assura tout doucement Kora. »

Salya esquissa un léger sourire, avant de reprendre :

« Es-tu sûr que tu as grandi dans la misère avec nous quand tu étais petit ? Avant que tu nous quit…
- Que je sois enlevé de force s’il te plaît, répliqua sèchement le jeune homme. J’avais 4 ans ce jour-là. »

Un silence pesant s’installa durant quelques secondes. Salya, toujours embarrassée, bégaya :

« Oui, tu as raison… Tu as été enlevé de force, c’est vrai. Désolé de t’avoir rappelé ces souvenirs, de nous avoir rappelé ces souvenirs. En même temps, pourquoi n’avais-tu rien tenté quand ces hommes bizarres t’avaient pris avec eux ? Et puis, il y a 3 ans, pourquoi étais-tu revenu pour disparaître d’un coup d’un seul pendant 3 autres années ? »

Kamiel Kamiel
MP
Niveau 10
16 avril 2010 à 10:30:44

Elle aurait tellement voulu tout dire, relâcher tout ce qu’elle avait gardé pendant plus de 10 ans, mais une boule à la gorge l’empêchait. Ce genre de hoquet que l’on avait lorsque l’on ne voulait pas éclater en sanglots. Mais pourquoi pleurer ? Qu’est-ce qui méritait que l’on verse une petite larme, en tout cas à ce moment là ? Tout était magnifique, et rien qu’avec quelques phrases, elle était persuadée qu’elle allait tout gâcher ce jour-là. A fleur de peau, comme toujours. D’ailleurs, aujourd’hui, elle s’était jurée d’être moins réceptive et moins sensible qu’avant. La jeune fille avait compris que le meilleur moyen de se protéger, et de profiter de tous les moments de la vie, était de ne rien montrer de ses sentiments. Personne à part « lui » ne devait connaître ses faiblesses, et surtout pas son frère… Avec du recul, Salya ne comprenait toujours pas pourquoi ses pensées avaient dérivé sur ça. Mais elle se souvient qu’elle n’eut pas le temps d’y penser encore un peu plus. Elle sentit des chatouillements au niveau de la taille qui la mirent à terre et qui la poussèrent à se débattre de l’emprise de Kora.

« Mais arrête de me faire des guilis toi ! s’exclama Salya en rigolant.
- Bah voilà, tu rigoles enfin ! s’extasia Kora. »

Soudain, il s’arrêta. Tout en étant allongé sur elle, Kora ne cessait de la fixer longuement dans les yeux d’une manière incrédule. Gênée par ce regard si insistant, Salya lui demanda ce qu’il y avait. Ce dernier lui répondit :

« T’es toujours aussi belle, et j’aime toujours autant toucher cette peau dorée, encore plus quand la Lune la ravive.
- Et moi, j’aime toujours autant quand tu me dis des choses bateau, chuchota la jeune Africaine avec ironie.
- Je prends ça pour un compliment, marmonna-il légèrement vexé. Et sinon, pourquoi tu pleures ? »

Ce fut à ce moment qu’elle remarqua que sa joue droite était devenue humide. Voilà la larme qu’elle avait tenté de retenir, en vain. Oh la vilaine. Mais Salya détourna habilement cette question :

« C’est parce que le sable est arrivé dans les yeux. La prochaine fois, range tes ailes veux-tu.
- Fais attention, parce que la prochaine fois je t’offre une douche froide à la place du sable, lança-t-il avec un air de défi.
- T’oserais pas faire ça quand même.
- Bien sûr que si, surtout depuis que je trouve que ça te rend plus sexy quand tes cheveux lisses se collent à ton visage. Et c’est encore plus drôle quand ils rebiquent.
- Salaud.
- Tais-toi. »

Avant que Salya ait le temps de répondre, elle sentit des lèvres pulpeuses et douces se poser fougueusement sur les siennes. Elle savourait le goût fruité de ce baiser, et elle avait raison. Surtout après ce qui s’était passé avant qu’elle se retrouve à Londres. Elle n’oubliera jamais ce goût de mangue, mêlé à l’odeur brute et chaude que dégageait son bien aimé. Lorsqu’ils eurent fini, trop tôt selon elle, Kora lui posa cette question :

« Alors, qu’est-ce que tu allais dire ?
- Rien. Juste que j’aimerais te revoir plus souvent, et dans ce paradis sur terre. »

L’ange ne dit rien, et leva les yeux au ciel avant de la regarder plus tendrement en déclarant ceci :

« Je te le ferai découvrir ce paradis. Sois juste un peu patiente. »

Et il posa pour la dernière fois ses lèvres sur son front avant de se lever, et de lui tendre la main sans un mot. Salya se servit de cette aide sans parler non plus, et ils s’envolèrent de ce lac paradisiaque qui aura vu les derniers instants de bonheur de Kora et Salya.

Retour grisant à Kananga. La lune ne lui paraissait plus aussi belle, depuis qu’elle n’éclairait que des chemins de sable remplis de déchets, et des vieilles maisons en terre séchée. Et voilà que le dernier élément restant de ce moment formidable, voilà que celui-là allait encore le quitter, pour une durée indéterminée et monumentale. D’ailleurs, Kora vient de lui prendre le visage pour l’embrasser, avant de lui murmurer à l’oreille :

« Pourvu que tu me pardonnes, je viendrai te chercher pour connaître ta réponse. Indi musua wewu. »

Comme à son habitude, Salya n’eut pas le temps de lui lancer une répartie, que l’ange s’envolait toujours plus haut, toujours plus vite. « Indi musua wewu ». Première fois que Kora lui disait en bonne et due forme qu’il l’aimait. Bien sûr, Salya n’aura pas les moyens de lui retourner cet excès d’amour, car ce beau métissé avait la mauvaise habitude de toujours s’enfuir aux instants où il ne devrait pas. C’était toujours lors des adieux que l’adolescente avait envie de le détester, mais par amour on peut tout supporter après tout. Alors, d’une manière nonchalante et renfrognée, elle laissa le sable impur et piquant frotter douloureusement ses pieds avant d’arriver chez elle, dans son taudis maternel comme elle le disait.

« Pourvu que tu me pardonnes, je viendrai te chercher pour connaître ta réponse. »

Cette phrase s’éclaircit en un instant, dès qu’elle vit sa mère pleurer dans les bras de son grand frère, et ses autres petits frères et sœurs comme sans vie devant cet affreux spectacle.

Durant les minutes qui suivaient cet acte horrible, elle se demandait si l’amour pourrait supporter le fait que son ange avait transpercé son père en plein cœur.

Vivrayman3 Vivrayman3
MP
Niveau 23
16 avril 2010 à 10:31:05

Wow... Tu comptes te lancer dans la litérature plus tard ? =)

Kamiel Kamiel
MP
Niveau 10
16 avril 2010 à 10:37:10
  • Vivrayman3 Voir le profil de Vivrayman3

* Posté le 16 avril 2010 à 10:31:05 Avertir un administrateur
* Wow... Tu comptes te lancer dans la litérature plus tard ? =)
* Lien permanent

:d) Pour l'instant, j'écris juste pour le plaisir d'écrire, de raconter une histoire. :-p Et je me destine plutôt à des études scientifiques. :) Mais, c'est vrai que l'idée de faire connaître ses histoires à plus grande échelle, c'est bandant. :bave: Là, tout de suite, j'ai perdu un peu de motivation, donc je poste ma fic sur le -15, en espérant qu'il y aura beaucoup de lecteurs, pour m'encourager à continuer. :-)

Kamiel Kamiel
MP
Niveau 10
16 avril 2010 à 15:33:02

Je déteste upper.

Kamiel Kamiel
MP
Niveau 10
16 avril 2010 à 16:57:31

Youhou ! Des lecteurs ! Il y en a ? Le forum est-il mort ? :snif:

Haunebu Haunebu
MP
Niveau 10
16 avril 2010 à 16:58:35

Non. Mais laisses nous le temps de lire un peu. :(

Darkkys Darkkys
MP
Niveau 10
16 avril 2010 à 16:59:07

Il est trop bien :coeur:
Non en faite, flemme de lire :hum:

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