definition de raison d'après wikipedia:
Raison
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Pour les articles homonymes, voir Raison (homonymie).
Le Songe de la Raison produit des monstres, par Francisco GoyaLa raison est une faculté de l'esprit humain dont la mise en œuvre nous permet de fixer des critères de vérité et d'erreur, de discerner le bien et le mal et de mettre en œuvre des moyens en vue d'une fin donnée. Cette faculté a donc plusieurs emplois, scientifique, technique et éthique.
Par suite, on peut distinguer, au point de vue des normes rationnelles :
la raison, ensemble de principes directeurs de la connaissance ou de l'action ;
la raison, principe de création et de mise en ordre de ces principes.
Sommaire [masquer]
1 Étymologie
2 Principes du raisonnement
2.1 Principe d'identité
2.2 Principe de non-contradiction
2.3 Principe du tiers exclu
2.4 Principe de causalité
2.5 Catégories du raisonnement
3 La raison scientifique
4 Rationalisme et empirisme
5 Puissance normative de la raison
5.1 Normes rationnelles et morales
6 Limites de la raison
6.1 L'irrationnel
6.2 Raison et foi
6.3 Raison et transcendance
7 Raison et histoire
8 Bibliographie
9 Références
10 Voir aussi
Étymologie [modifier]
Le mot raison vient du latin ratio, traduction problématique du concept grec de logos. Le mot grec signifie parole, discours, théorie, raison, etc ; le mot latin n'a pas tous ces sens, mais contient l'idée de lien.
Toutefois, là où les Grecs étaient des orateurs, les Romains étaient avant tout "comptables" : ratio désigne en premier lieu le calcul, la supputation, le compte. Par la suite, il désigne les relations commerciales, avant enfin d'acquérir le sens que nous lui connaissons (cf dictionnaire Gaffiot)
Le Logos est aussi un nom donné à Dieu. L'évangile de Jean dit Au commencement était le Logos. Ce thème fut longuement commenté dans le discours de Ratisbonne.
Principes du raisonnement [modifier]
Principe d'identité [modifier]
Le discours philosophique a besoin de cohérence. Une expression de ce besoin est le principe d'identité qui énonce que ce qui est est. C'est, selon Aristote (Métaphysique, livre gamma), l'exigence fondamentale du discours rationnel. Si on ne l'admet pas, le sens des concepts peut changer à tout instant, ce qui revient à dire qu'on ne peut rien dire qui ne soit contradictoire. Une chose est ce qu'elle est (A=A)
Principe de non-contradiction [modifier]
Aristote formule ainsi ce principe : une même chose ne peut pas, en même temps et sous le même rapport, être et ne pas être dans un même sujet. (A est différent de nonA)
Principe du tiers exclu [modifier]
On ne peut attribuer que 2 états à une chose, un état et son contraire (ou l'absence d'état). Il n'existe pas de troisième état "intermédiaire". Exemple: Soit il neige, soit il ne neige pas. Et s'il neige "un peu", alors il neige. Ce principe apparaît moins évidemment que les trois autres.
Principe de causalité [modifier]
Ce principe permet de rendre intelligible le devenir, car si toute chose a une cause, alors une raison permanente d'un phénomène peut être trouvée. En supposant ainsi qu'une même cause produit toujours le même effet, la raison dispose d'un critère de connaissance. (Tout effet a une cause et dans les mêmes conditions la même cause produit les mêmes effets)
Catégories du raisonnement [modifier]
Plusieurs philosophes (Kant, Renouvier, etc) ont cherché a établir les cadres conceptuels de la raison et à comprendre selon quelles catégories nous formulons des jugements : unité, pluralité, affirmation, négation, substance, cause, possibilité, nécessité, etc. La possibilité d'une catégorisation achevée et complète supposerait que la pensée humaine soit immuable dans ses principes. Elle supposerait donc une raison identique à elle-même et sans dynamisme au niveau de ses normes qui seraient inchangeables. On peut au contraire estimer qu'il est possible de faire la genèse de la raison, genèse qui nous ferait voir comment se sont constituées ces catégories. Cette opposition, raison constituée - raison en devenir, est, très schématiquement, l'opposition du rationalisme et de l'empirisme.
La raison scientifique [modifier]
Rationalisme et empirisme [modifier]
Le rationalisme identifie la raison aux principes que nous avons énoncés. Cette raison est donc un système, et il est le même chez tous les hommes (voir Descartes, Discours de la méthode). Cette raison est aussi la lumière naturelle par laquelle nous saisissons les idées innées que Dieu a mises en nous : la vérité est en nous, préformée, a priori et constituant le fond de notre pensée. De ce point de vue, l'esprit humain est mis en rapport de manière particulière avec le divin ; en effet, dans certaines doctrines, la raison humaine peut se fondre en Dieu (Malebranche, Spinoza, etc). Ainsi l'homme ne pense-t-il pas, mais est pensé en Dieu par l'intermédiaire de sa raison. C'est cette thèse extrême du rationalisme que Thomas d'Aquin avait combattue, lorsqu'il s'opposait sur ce point à Siger de Brabant.
A l'opposé, l'empirisme n'admet pas que la raison soit constituée de principe a priori. La raison est une tabula rasa sur laquelle s'impriment les données de l'expérience. La connaissance venant donc entièrement de l'expérience, il n'y a que des principes a posteriori. Ainsi Locke combat-il contre Descartes dans son Essai sur l'entendement humain. L'étude des principes de la raison se fera alors à partir de la sensation, de l'habitude, de la croyance, de la succession régulières d'impressions, de l'association d'idée, etc.
Ces deux perspectives sur la nature de la raison ne sont pas absolument inconciliables. Le rationaliste peut abandonner les idées innées, et admettre l'expérience ; l'empirisme peut admettre l'existence de principes innés. Chacune de ces deux doctrines est en fait incomplète. Le rationaliste, en fondant l'esprit humain sur la seule raison identique à elle-même, ne rend pas compte de tous les processus irrationnels qui se manifestent dans la pensée. Mais, d'autre part, l'empiriste nie toute activité de l'esprit, et n'admet pas qu'un principe d'ordre puisse être inné, laissant ainsi la pensée à la contingence de l'expérience. Or, on constate que la raison a une certaine puissance d'ordonnancement.
Puissance normative de la raison [modifier]
Selon Aristote (Métaphysique, livre A), le rôle du philosophe est d'ordonner. En effet, le philosophe est celui qui consacre sa vie à la pensée ; il pèse et évalue toute chose. Par suite, il fait la lumière sur ce qui était obscur et y met bon ordre. Le philosophe, c'est donc, parmi les hommes, la raison même. Au-delà des catégories déjà constituées de la raison, véritable système de vérités qui peut être socialement institué, le philosophe se sert de la raison comme puissance constituante : il sape l'ancien ou l'assimile, bâtit sur de nouveaux fondements et crée de nouvelles normes, une nouvelle raison. Dès lors l'activité de la raison dynamique se confond avec l'activité même du philosophe : il invente, crée, organise, synthétise, résout, etc. Bref, philosophe et raison sont des principes d'ordre.
Normes rationnelles et morales [modifier]
Dans la mesure où la raison énonce des normes, elle nous donne des règles d'action qui régulent notre comportement. Elle nous permet ainsi de voir clairement le but que nous voulons atteindre et de mettre en œuvre des moyens adéquats. Mais elle nous donne aussi les moyens de vivre en accord avec nous-même, avec les principes que nous nous sommes fixés pour conduire notre vie. En ce sens, elle nous permet de discerner les valeurs morales et leur hiérarchie : elle nous montre d'une part ce que nous acceptons, admirons, recherchons, et d'autre part ce que nous ne pouvons tolérer, ce que nous refusons et rejetons. C'est là sa fonction morale discriminante.
Limites de la raison [modifier]
L'irrationnel [modifier]
La raison donne des normes. Mais est-elle l'autorité suprême en ce domaine ? Ce qu'elle nous fait connaître est-il infranchissable ? En tant que système de principes, il est certain que la raison ne se laisse pas dépasser par des prétentions à une connaissance supra-rationnelle.
Descartes pensait pouvoir recourir à la raison seule pour atteindre avec certitude la vérité. Son célèbre cogito ergo sum montre qu'il raisonnait selon des principes réfléchis de son point de vue. Une connaissance perçue à travers le prisme d'une méthode exclusivement rationnelle [1] peut comporter certains préjugés nuisibles à l'apprentissage en profondeur.
À elle-seule, la raison ne nous fait rien connaître, car l'expérience au minimum est nécessaire. Ainsi la matière même de l'expérience est-elle déjà une première limite à la raison. Mais nous ne pouvons pas non plus affirmer avec certitude que ce que nous pensons selon les règles de la raison soit a priori conforme à la réalité en soi. La réalité et ses lois peuvent nous échapper en grande partie, si bien que la raison est confrontée à une résistance de la part d'une forme de non-rationalité et de complexité de la réalité : la normativité de la raison n'explique pas la totalité du monde.
Pascal ne comprenait le monde que dans les rapports entre la globalité et les détails. Dans cet esprit, René Dubos a défini la formule : « penser global, agir local ».
Raison et foi [modifier]
La science nous donne les moyens de parvenir jusqu'à un certain point à la connaissance du monde naturel. Descartes prétendait que l'on pouvait atteindre avec certitude la vérité par les lumières naturelles, "sans les lumières de la foi".
Science et foi ont entretenu à toutes les époques des relations complexes, dans lesquelles on a pu voir les limites de telle ou telle approche.
Article détaillé : relation entre science et religion.
Ces limites ne sont pas les mêmes en théologie. En effet, dans ce domaine de connaissance, la foi nous permettrait de dépasser le donné naturel et de nous élever à une connaissance surnaturelle.
Au XIXe siècle, certains (comme Kierkegaard, philosophe danois) pensent que c'est la foi, plus que la raison, qui est essentielle. L'expérience de la foi de Kierkegaard, vécue dans la souffrance, lui fait ressentir l'incertitude, alors que l'on pourrait croire que la raison apporte la certitude.
En 1942, le théologien Henri de Lubac donne Kierkegaard comme exemple de foi dans le Drame de l'humanisme athée.
Il n'est pourtant pas nécessaire de faire cette expérience de souffrance pour faire l'expérience de la foi : nous avons reconnu plus haut les limites de la raison. Parvenu à ces limites, nous n'avons plus de principe d'explication, et nous sommes confrontés à l'altérité radicale du monde. En recherchant l'origine de cette altérité, certains l'expliqueront par l'hypothèse d'un Dieu créateur, d'autres ne formuleront aucune hypothèse, d'autres encore nieront l'existence de tout principe divin.
Dans tous les cas, la croyance que l'on choisit n'est manifestement pas entièrement rationnelle.
Raison et transcendance [modifier]
La question du rapport entre la foi et la raison est développée dans l'encyclique pontificale Fides et Ratio. Cette encyclique constate l'écart entre les deux termes, elle donne un éclairage sur les différents courants philosophiques de ces deux derniers siècles, et souligne les apports de la linguistique et de la sémantique dans le monde contemporain.
Sans opposer foi et raison, elle souligne la nécessité d'un fondement :
« Il n'est pas possible de s'arrêter à la seule expérience ; même quand celle-ci exprime et manifeste l'intériorité de l'homme et sa spiritualité, il faut que la réflexion spéculative atteigne la substance spirituelle et le fondement sur lesquels elle repose. »
Raison et histoire [modifier]
Bibliographie [modifier]
La République, Platon
Parménide, Platon
Seconds Analytiques, Aristote
La Métaphysique, livre gamma, Aristote
Somme théologique, Thomas d'Aquin
Descartes, Samuel S. de Tracy, Seuil (biographie de Descartes)
Règles pour la direction de l'esprit, Descartes
Discours de la méthode, Descartes
Méditations métaphysiques, René Descartes (1641),
De la réforme de l'entendement, Spinoza
Éthique, Spinoza
Critique de la raison pure, Kant
Critique de la raison pratique, Kant
Phénoménologie de l'esprit, Hegel
La raison, Gilles-Gaston Granger
La raison créatrice, Angèle Kremer-Marietti
Le mythe rationnel de l'Occident, Manuel de Diéguez, P.U.F., 1980.
Le Combat de la raison, Manuel de Diéguez, Albin Michel, 1989.
Références [modifier]
↑ Le Discours de la méthode fut le premier ouvrage de philosophie publié en français, d'où sa notoriété. Voir aussi le contexte d'élaboration de la philosophie cartésienne dans Cartésianisme.
Voir aussi [modifier]
Logique
Rationalité
Jugement
Pensée critique
Athéisme
Passion
Sagesse
Fides et Ratio : sur les rapports entre foi et raison
La raison chez Hegel
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Je plussoie cette attitude
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Raison
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Pour les articles homonymes, voir Raison (homonymie).
Le Songe de la Raison produit des monstres, par Francisco GoyaLa raison est une faculté de l'esprit humain dont la mise en œuvre nous permet de fixer des critères de vérité et d'erreur, de discerner le bien et le mal et de mettre en œuvre des moyens en vue d'une fin donnée. Cette faculté a donc plusieurs emplois, scientifique, technique et éthique.
Par suite, on peut distinguer, au point de vue des normes rationnelles :
la raison, ensemble de principes directeurs de la connaissance ou de l'action ;
la raison, principe de création et de mise en ordre de ces principes.
Sommaire [masquer]
1 Étymologie
2 Principes du raisonnement
2.1 Principe d'identité
2.2 Principe de non-contradiction
2.3 Principe du tiers exclu
2.4 Principe de causalité
2.5 Catégories du raisonnement
3 La raison scientifique
4 Rationalisme et empirisme
5 Puissance normative de la raison
5.1 Normes rationnelles et morales
6 Limites de la raison
6.1 L'irrationnel
6.2 Raison et foi
6.3 Raison et transcendance
7 Raison et histoire
8 Bibliographie
9 Références
10 Voir aussi
Étymologie [modifier]
Le mot raison vient du latin ratio, traduction problématique du concept grec de logos. Le mot grec signifie parole, discours, théorie, raison, etc ; le mot latin n'a pas tous ces sens, mais contient l'idée de lien.
Toutefois, là où les Grecs étaient des orateurs, les Romains étaient avant tout "comptables" : ratio désigne en premier lieu le calcul, la supputation, le compte. Par la suite, il désigne les relations commerciales, avant enfin d'acquérir le sens que nous lui connaissons (cf dictionnaire Gaffiot)
Le Logos est aussi un nom donné à Dieu. L'évangile de Jean dit Au commencement était le Logos. Ce thème fut longuement commenté dans le discours de Ratisbonne.
Principes du raisonnement [modifier]
Principe d'identité [modifier]
Le discours philosophique a besoin de cohérence. Une expression de ce besoin est le principe d'identité qui énonce que ce qui est est. C'est, selon Aristote (Métaphysique, livre gamma), l'exigence fondamentale du discours rationnel. Si on ne l'admet pas, le sens des concepts peut changer à tout instant, ce qui revient à dire qu'on ne peut rien dire qui ne soit contradictoire. Une chose est ce qu'elle est (A=A)
Principe de non-contradiction [modifier]
Aristote formule ainsi ce principe : une même chose ne peut pas, en même temps et sous le même rapport, être et ne pas être dans un même sujet. (A est différent de nonA)
Principe du tiers exclu [modifier]
On ne peut attribuer que 2 états à une chose, un état et son contraire (ou l'absence d'état). Il n'existe pas de troisième état "intermédiaire". Exemple: Soit il neige, soit il ne neige pas. Et s'il neige "un peu", alors il neige. Ce principe apparaît moins évidemment que les trois autres.
Principe de causalité [modifier]
Ce principe permet de rendre intelligible le devenir, car si toute chose a une cause, alors une raison permanente d'un phénomène peut être trouvée. En supposant ainsi qu'une même cause produit toujours le même effet, la raison dispose d'un critère de connaissance. (Tout effet a une cause et dans les mêmes conditions la même cause produit les mêmes effets)
Catégories du raisonnement [modifier]
Plusieurs philosophes (Kant, Renouvier, etc) ont cherché a établir les cadres conceptuels de la raison et à comprendre selon quelles catégories nous formulons des jugements : unité, pluralité, affirmation, négation, substance, cause, possibilité, nécessité, etc. La possibilité d'une catégorisation achevée et complète supposerait que la pensée humaine soit immuable dans ses principes. Elle supposerait donc une raison identique à elle-même et sans dynamisme au niveau de ses normes qui seraient inchangeables. On peut au contraire estimer qu'il est possible de faire la genèse de la raison, genèse qui nous ferait voir comment se sont constituées ces catégories. Cette opposition, raison constituée - raison en devenir, est, très schématiquement, l'opposition du rationalisme et de l'empirisme.
La raison scientifique [modifier]
Rationalisme et empirisme [modifier]
Le rationalisme identifie la raison aux principes que nous avons énoncés. Cette raison est donc un système, et il est le même chez tous les hommes (voir Descartes, Discours de la méthode). Cette raison est aussi la lumière naturelle par laquelle nous saisissons les idées innées que Dieu a mises en nous : la vérité est en nous, préformée, a priori et constituant le fond de notre pensée. De ce point de vue, l'esprit humain est mis en rapport de manière particulière avec le divin ; en effet, dans certaines doctrines, la raison humaine peut se fondre en Dieu (Malebranche, Spinoza, etc). Ainsi l'homme ne pense-t-il pas, mais est pensé en Dieu par l'intermédiaire de sa raison. C'est cette thèse extrême du rationalisme que Thomas d'Aquin avait combattue, lorsqu'il s'opposait sur ce point à Siger de Brabant.
A l'opposé, l'empirisme n'admet pas que la raison soit constituée de principe a priori. La raison est une tabula rasa sur laquelle s'impriment les données de l'expérience. La connaissance venant donc entièrement de l'expérience, il n'y a que des principes a posteriori. Ainsi Locke combat-il contre Descartes dans son Essai sur l'entendement humain. L'étude des principes de la raison se fera alors à partir de la sensation, de l'habitude, de la croyance, de la succession régulières d'impressions, de l'association d'idée, etc.
Ces deux perspectives sur la nature de la raison ne sont pas absolument inconciliables. Le rationaliste peut abandonner les idées innées, et admettre l'expérience ; l'empirisme peut admettre l'existence de principes innés. Chacune de ces deux doctrines est en fait incomplète. Le rationaliste, en fondant l'esprit humain sur la seule raison identique à elle-même, ne rend pas compte de tous les processus irrationnels qui se manifestent dans la pensée. Mais, d'autre part, l'empiriste nie toute activité de l'esprit, et n'admet pas qu'un principe d'ordre puisse être inné, laissant ainsi la pensée à la contingence de l'expérience. Or, on constate que la raison a une certaine puissance d'ordonnancement.
Puissance normative de la raison [modifier]
Selon Aristote (Métaphysique, livre A), le rôle du philosophe est d'ordonner. En effet, le philosophe est celui qui consacre sa vie à la pensée ; il pèse et évalue toute chose. Par suite, il fait la lumière sur ce qui était obscur et y met bon ordre. Le philosophe, c'est donc, parmi les hommes, la raison même. Au-delà des catégories déjà constituées de la raison, véritable système de vérités qui peut être socialement institué, le philosophe se sert de la raison comme puissance constituante : il sape l'ancien ou l'assimile, bâtit sur de nouveaux fondements et crée de nouvelles normes, une nouvelle raison. Dès lors l'activité de la raison dynamique se confond avec l'activité même du philosophe : il invente, crée, organise, synthétise, résout, etc. Bref, philosophe et raison sont des principes d'ordre.
Normes rationnelles et morales [modifier]
Dans la mesure où la raison énonce des normes, elle nous donne des règles d'action qui régulent notre comportement. Elle nous permet ainsi de voir clairement le but que nous voulons atteindre et de mettre en œuvre des moyens adéquats. Mais elle nous donne aussi les moyens de vivre en accord avec nous-même, avec les principes que nous nous sommes fixés pour conduire notre vie. En ce sens, elle nous permet de discerner les valeurs morales et leur hiérarchie : elle nous montre d'une part ce que nous acceptons, admirons, recherchons, et d'autre part ce que nous ne pouvons tolérer, ce que nous refusons et rejetons. C'est là sa fonction morale discriminante.
Limites de la raison [modifier]
L'irrationnel [modifier]
La raison donne des normes. Mais est-elle l'autorité suprême en ce domaine ? Ce qu'elle nous fait connaître est-il infranchissable ? En tant que système de principes, il est certain que la raison ne se laisse pas dépasser par des prétentions à une connaissance supra-rationnelle.
Descartes pensait pouvoir recourir à la raison seule pour atteindre avec certitude la vérité. Son célèbre cogito ergo sum montre qu'il raisonnait selon des principes réfléchis de son point de vue. Une connaissance perçue à travers le prisme d'une méthode exclusivement rationnelle [1] peut comporter certains préjugés nuisibles à l'apprentissage en profondeur.
À elle-seule, la raison ne nous fait rien connaître, car l'expérience au minimum est nécessaire. Ainsi la matière même de l'expérience est-elle déjà une première limite à la raison. Mais nous ne pouvons pas non plus affirmer avec certitude que ce que nous pensons selon les règles de la raison soit a priori conforme à la réalité en soi. La réalité et ses lois peuvent nous échapper en grande partie, si bien que la raison est confrontée à une résistance de la part d'une forme de non-rationalité et de complexité de la réalité : la normativité de la raison n'explique pas la totalité du monde.
Pascal ne comprenait le monde que dans les rapports entre la globalité et les détails. Dans cet esprit, René Dubos a défini la formule : « penser global, agir local ».
Raison et foi [modifier]
La science nous donne les moyens de parvenir jusqu'à un certain point à la connaissance du monde naturel. Descartes prétendait que l'on pouvait atteindre avec certitude la vérité par les lumières naturelles, "sans les lumières de la foi".
Science et foi ont entretenu à toutes les époques des relations complexes, dans lesquelles on a pu voir les limites de telle ou telle approche.
Article détaillé : relation entre science et religion.
Ces limites ne sont pas les mêmes en théologie. En effet, dans ce domaine de connaissance, la foi nous permettrait de dépasser le donné naturel et de nous élever à une connaissance surnaturelle.
Au XIXe siècle, certains (comme Kierkegaard, philosophe danois) pensent que c'est la foi, plus que la raison, qui est essentielle. L'expérience de la foi de Kierkegaard, vécue dans la souffrance, lui fait ressentir l'incertitude, alors que l'on pourrait croire que la raison apporte la certitude.
En 1942, le théologien Henri de Lubac donne Kierkegaard comme exemple de foi dans le Drame de l'humanisme athée.
Il n'est pourtant pas nécessaire de faire cette expérience de souffrance pour faire l'expérience de la foi : nous avons reconnu plus haut les limites de la raison. Parvenu à ces limites, nous n'avons plus de principe d'explication, et nous sommes confrontés à l'altérité radicale du monde. En recherchant l'origine de cette altérité, certains l'expliqueront par l'hypothèse d'un Dieu créateur, d'autres ne formuleront aucune hypothèse, d'autres encore nieront l'existence de tout principe divin.
Dans tous les cas, la croyance que l'on choisit n'est manifestement pas entièrement rationnelle.
Raison et transcendance [modifier]
La question du rapport entre la foi et la raison est développée dans l'encyclique pontificale Fides et Ratio. Cette encyclique constate l'écart entre les deux termes, elle donne un éclairage sur les différents courants philosophiques de ces deux derniers siècles, et souligne les apports de la linguistique et de la sémantique dans le monde contemporain.
Sans opposer foi et raison, elle souligne la nécessité d'un fondement :
« Il n'est pas possible de s'arrêter à la seule expérience ; même quand celle-ci exprime et manifeste l'intériorité de l'homme et sa spiritualité, il faut que la réflexion spéculative atteigne la substance spirituelle et le fondement sur lesquels elle repose. »
Raison et histoire [modifier]
Bibliographie [modifier]
La République, Platon
Parménide, Platon
Seconds Analytiques, Aristote
La Métaphysique, livre gamma, Aristote
Somme théologique, Thomas d'Aquin
Descartes, Samuel S. de Tracy, Seuil (biographie de Descartes)
Règles pour la direction de l'esprit, Descartes
Discours de la méthode, Descartes
Méditations métaphysiques, René Descartes (1641),
De la réforme de l'entendement, Spinoza
Éthique, Spinoza
Critique de la raison pure, Kant
Critique de la raison pratique, Kant
Phénoménologie de l'esprit, Hegel
La raison, Gilles-Gaston Granger
La raison créatrice, Angèle Kremer-Marietti
Le mythe rationnel de l'Occident, Manuel de Diéguez, P.U.F., 1980.
Le Combat de la raison, Manuel de Diéguez, Albin Michel, 1989.
Références [modifier]
↑ Le Discours de la méthode fut le premier ouvrage de philosophie publié en français, d'où sa notoriété. Voir aussi le contexte d'élaboration de la philosophie cartésienne dans Cartésianisme.
Voir aussi [modifier]
Logique
Rationalité
Jugement
Pensée critique
Athéisme
Passion
Sagesse
Fides et Ratio : sur les rapports entre foi et raison
La raison chez Hegel
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Y a quoi de mal?
allez promis j'arrête
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Le Songe de la Raison produit des monstres, par Francisco GoyaLa raison est une faculté de l'esprit humain dont la mise en œuvre nous permet de fixer des critères de vérité et d'erreur, de discerner le bien et le mal et de mettre en œuvre des moyens en vue d'une fin donnée. Cette faculté a donc plusieurs emplois, scientifique, technique et éthique.
Par suite, on peut distinguer, au point de vue des normes rationnelles :
la raison, ensemble de principes directeurs de la connaissance ou de l'action ;
la raison, principe de création et de mise en ordre de ces principes.
Sommaire [masquer]
1 Étymologie
2 Principes du raisonnement
2.1 Principe d'identité
2.2 Principe de non-contradiction
2.3 Principe du tiers exclu
2.4 Principe de causalité
2.5 Catégories du raisonnement
3 La raison scientifique
4 Rationalisme et empirisme
5 Puissance normative de la raison
5.1 Normes rationnelles et morales
6 Limites de la raison
6.1 L'irrationnel
6.2 Raison et foi
6.3 Raison et transcendance
7 Raison et histoire
8 Bibliographie
9 Références
10 Voir aussi
Étymologie [modifier]
Le mot raison vient du latin ratio, traduction problématique du concept grec de logos. Le mot grec signifie parole, discours, théorie, raison, etc ; le mot latin n'a pas tous ces sens, mais contient l'idée de lien.
Toutefois, là où les Grecs étaient des orateurs, les Romains étaient avant tout "comptables" : ratio désigne en premier lieu le calcul, la supputation, le compte. Par la suite, il désigne les relations commerciales, avant enfin d'acquérir le sens que nous lui connaissons (cf dictionnaire Gaffiot)
Le Logos est aussi un nom donné à Dieu. L'évangile de Jean dit Au commencement était le Logos. Ce thème fut longuement commenté dans le discours de Ratisbonne.
Principes du raisonnement [modifier]
Principe d'identité [modifier]
Le discours philosophique a besoin de cohérence. Une expression de ce besoin est le principe d'identité qui énonce que ce qui est est. C'est, selon Aristote (Métaphysique, livre gamma), l'exigence fondamentale du discours rationnel. Si on ne l'admet pas, le sens des concepts peut changer à tout instant, ce qui revient à dire qu'on ne peut rien dire qui ne soit contradictoire. Une chose est ce qu'elle est (A=A)
Principe de non-contradiction [modifier]
Aristote formule ainsi ce principe : une même chose ne peut pas, en même temps et sous le même rapport, être et ne pas être dans un même sujet. (A est différent de nonA)
Principe du tiers exclu [modifier]
On ne peut attribuer que 2 états à une chose, un état et son contraire (ou l'absence d'état). Il n'existe pas de troisième état "intermédiaire". Exemple: Soit il neige, soit il ne neige pas. Et s'il neige "un peu", alors il neige. Ce principe apparaît moins évidemment que les trois autres.
Principe de causalité [modifier]
Ce principe permet de rendre intelligible le devenir, car si toute chose a une cause, alors une raison permanente d'un phénomène peut être trouvée. En supposant ainsi qu'une même cause produit toujours le même effet, la raison dispose d'un critère de connaissance. (Tout effet a une cause et dans les mêmes conditions la même cause produit les mêmes effets)
Catégories du raisonnement [modifier]
Plusieurs philosophes (Kant, Renouvier, etc) ont cherché a établir les cadres conceptuels de la raison et à comprendre selon quelles catégories nous formulons des jugements : unité, pluralité, affirmation, négation, substance, cause, possibilité, nécessité, etc. La possibilité d'une catégorisation achevée et complète supposerait que la pensée humaine soit immuable dans ses principes. Elle supposerait donc une raison identique à elle-même et sans dynamisme au niveau de ses normes qui seraient inchangeables. On peut au contraire estimer qu'il est possible de faire la genèse de la raison, genèse qui nous ferait voir comment se sont constituées ces catégories. Cette opposition, raison constituée - raison en devenir, est, très schématiquement, l'opposition du rationalisme et de l'empirisme.
La raison scientifique [modifier]
Rationalisme et empirisme [modifier]
Le rationalisme identifie la raison aux principes que nous avons énoncés. Cette raison est donc un système, et il est le même chez tous les hommes (voir Descartes, Discours de la méthode). Cette raison est aussi la lumière naturelle par laquelle nous saisissons les idées innées que Dieu a mises en nous : la vérité est en nous, préformée, a priori et constituant le fond de notre pensée. De ce point de vue, l'esprit humain est mis en rapport de manière particulière avec le divin ; en effet, dans certaines doctrines, la raison humaine peut se fondre en Dieu (Malebranche, Spinoza, etc). Ainsi l'homme ne pense-t-il pas, mais est pensé en Dieu par l'intermédiaire de sa raison. C'est cette thèse extrême du rationalisme que Thomas d'Aquin avait combattue, lorsqu'il s'opposait sur ce point à Siger de Brabant.
A l'opposé, l'empirisme n'admet pas que la raison soit constituée de principe a priori. La raison est une tabula rasa sur laquelle s'impriment les données de l'expérience. La connaissance venant donc entièrement de l'expérience, il n'y a que des principes a posteriori. Ainsi Locke combat-il contre Descartes dans son Essai sur l'entendement humain. L'étude des principes de la raison se fera alors à partir de la sensation, de l'habitude, de la croyance, de la succession régulières d'impressions, de l'association d'idée, etc.
Ces deux perspectives sur la nature de la raison ne sont pas absolument inconciliables. Le rationaliste peut abandonner les idées innées, et admettre l'expérience ; l'empirisme peut admettre l'existence de principes innés. Chacune de ces deux doctrines est en fait incomplète. Le rationaliste, en fondant l'esprit humain sur la seule raison identique à elle-même, ne rend pas compte de tous les processus irrationnels qui se manifestent dans la pensée. Mais, d'autre part, l'empiriste nie toute activité de l'esprit, et n'admet pas qu'un principe d'ordre puisse être inné, laissant ainsi la pensée à la contingence de l'expérience. Or, on constate que la raison a une certaine puissance d'ordonnancement.
Puissance normative de la raison [modifier]
Selon Aristote (Métaphysique, livre A), le rôle du philosophe est d'ordonner. En effet, le philosophe est celui qui consacre sa vie à la pensée ; il pèse et évalue toute chose. Par suite, il fait la lumière sur ce qui était obscur et y met bon ordre. Le philosophe, c'est donc, parmi les hommes, la raison même. Au-delà des catégories déjà constituées de la raison, véritable système de vérités qui peut être socialement institué, le philosophe se sert de la raison comme puissance constituante : il sape l'ancien ou l'assimile, bâtit sur de nouveaux fondements et crée de nouvelles normes, une nouvelle raison. Dès lors l'activité de la raison dynamique se confond avec l'activité même du philosophe : il invente, crée, organise, synthétise, résout, etc. Bref, philosophe et raison sont des principes d'ordre.
Normes rationnelles et morales [modifier]
Dans la mesure où la raison énonce des normes, elle nous donne des règles d'action qui régulent notre comportement. Elle nous permet ainsi de voir clairement le but que nous voulons atteindre et de mettre en œuvre des moyens adéquats. Mais elle nous donne aussi les moyens de vivre en accord avec nous-même, avec les principes que nous nous sommes fixés pour conduire notre vie. En ce sens, elle nous permet de discerner les valeurs morales et leur hiérarchie : elle nous montre d'une part ce que nous acceptons, admirons, recherchons, et d'autre part ce que nous ne pouvons tolérer, ce que nous refusons et rejetons. C'est là sa fonction morale discriminante.
Limites de la raison [modifier]
L'irrationnel [modifier]
La raison donne des normes. Mais est-elle l'autorité suprême en ce domaine ? Ce qu'elle nous fait connaître est-il infranchissable ? En tant que système de principes, il est certain que la raison ne se laisse pas dépasser par des prétentions à une connaissance supra-rationnelle.
Descartes pensait pouvoir recourir à la raison seule pour atteindre avec certitude la vérité. Son célèbre cogito ergo sum montre qu'il raisonnait selon des principes réfléchis de son point de vue. Une connaissance perçue à travers le prisme d'une méthode exclusivement rationnelle [1] peut comporter certains préjugés nuisibles à l'apprentissage en profondeur.
À elle-seule, la raison ne nous fait rien connaître, car l'expérience au minimum est nécessaire. Ainsi la matière même de l'expérience est-elle déjà une première limite à la raison. Mais nous ne pouvons pas non plus affirmer avec certitude que ce que nous pensons selon les règles de la raison soit a priori conforme à la réalité en soi. La réalité et ses lois peuvent nous échapper en grande partie, si bien que la raison est confrontée à une résistance de la part d'une forme de non-rationalité et de complexité de la réalité : la normativité de la raison n'explique pas la totalité du monde.
Pascal ne comprenait le monde que dans les rapports entre la globalité et les détails. Dans cet esprit, René Dubos a défini la formule : « penser global, agir local ».
Raison et foi [modifier]
La science nous donne les moyens de parvenir jusqu'à un certain point à la connaissance du monde naturel. Descartes prétendait que l'on pouvait atteindre avec certitude la vérité par les lumières naturelles, "sans les lumières de la foi".
Science et foi ont entretenu à toutes les époques des relations complexes, dans lesquelles on a pu voir les limites de telle ou telle approche.
Article détaillé : relation entre science et religion.
Ces limites ne sont pas les mêmes en théologie. En effet, dans ce domaine de connaissance, la foi nous permettrait de dépasser le donné naturel et de nous élever à une connaissance surnaturelle.
Au XIXe siècle, certains (comme Kierkegaard, philosophe danois) pensent que c'est la foi, plus que la raison, qui est essentielle. L'expérience de la foi de Kierkegaard, vécue dans la souffrance, lui fait ressentir l'incertitude, alors que l'on pourrait croire que la raison apporte la certitude.
En 1942, le théologien Henri de Lubac donne Kierkegaard comme exemple de foi dans le Drame de l'humanisme athée.
Il n'est pourtant pas nécessaire de faire cette expérience de souffrance pour faire l'expérience de la foi : nous avons reconnu plus haut les limites de la raison. Parvenu à ces limites, nous n'avons plus de principe d'explication, et nous sommes confrontés à l'altérité radicale du monde. En recherchant l'origine de cette altérité, certains l'expliqueront par l'hypothèse d'un Dieu créateur, d'autres ne formuleront aucune hypothèse, d'autres encore nieront l'existence de tout principe divin.
Dans tous les cas, la croyance que l'on choisit n'est manifestement pas entièrement rationnelle.
Raison et transcendance [modifier]
La question du rapport entre la foi et la raison est développée dans l'encyclique pontificale Fides et Ratio. Cette encyclique constate l'écart entre les deux termes, elle donne un éclairage sur les différents courants philosophiques de ces deux derniers siècles, et souligne les apports de la linguistique et de la sémantique dans le monde contemporain.
Sans opposer foi et raison, elle souligne la nécessité d'un fondement :
« Il n'est pas possible de s'arrêter à la seule expérience ; même quand celle-ci exprime et manifeste l'intériorité de l'homme et sa spiritualité, il faut que la réflexion spéculative atteigne la substance spirituelle et le fondement sur lesquels elle repose. »
Raison et histoire [modifier]
Bibliographie [modifier]
La République, Platon
Parménide, Platon
Seconds Analytiques, Aristote
La Métaphysique, livre gamma, Aristote
Somme théologique, Thomas d'Aquin
Descartes, Samuel S. de Tracy, Seuil (biographie de Descartes)
Règles pour la direction de l'esprit, Descartes
Discours de la méthode, Descartes
Méditations métaphysiques, René Descartes (1641),
De la réforme de l'entendement, Spinoza
Éthique, Spinoza
Critique de la raison pure, Kant
Critique de la raison pratique, Kant
Phénoménologie de l'esprit, Hegel
La raison, Gilles-Gaston Granger
La raison créatrice, Angèle Kremer-Marietti
Le mythe rationnel de l'Occident, Manuel de Diéguez, P.U.F., 1980.
Le Combat de la raison, Manuel de Diéguez, Albin Michel, 1989.
Références [modifier]
↑ Le Discours de la méthode fut le premier ouvrage de philosophie publié en français, d'où sa notoriété. Voir aussi le contexte d'élaboration de la philosophie cartésienne dans Cartésianisme.
Voir aussi [modifier]
Logique
Rationalité
Jugement
Pensée critique
Athéisme
Passion
Sagesse
Fides et Ratio : sur les rapports entre foi et raison
La raison chez Hegel
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Y a quoi de mal?
allez promis j'arrête
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Peux tu m'expliquay le but de ce post stpay?
bob_marleyrasta Posté le 15 juillet 2008 à 21:00:50 # aloucalou Voir le profil de caloucalou
definition de raison d'après wikipedia:
Raison
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Aller à : Navigation, RechercherPour une définition du mot « raison », voir l’article raison du Wiktionnaire.
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Pour les articles homonymes, voir Raison (homonymie).
Le Songe de la Raison produit des monstres, par Francisco GoyaLa raison est une faculté de l'esprit humain dont la mise en œuvre nous permet de fixer des critères de vérité et d'erreur, de discerner le bien et le mal et de mettre en œuvre des moyens en vue d'une fin donnée. Cette faculté a donc plusieurs emplois, scientifique, technique et éthique.
Par suite, on peut distinguer, au point de vue des normes rationnelles :
la raison, ensemble de principes directeurs de la connaissance ou de l'action ;
la raison, principe de création et de mise en ordre de ces principes.
Sommaire [masquer]
1 Étymologie
2 Principes du raisonnement
2.1 Principe d'identité
2.2 Principe de non-contradiction
2.3 Principe du tiers exclu
2.4 Principe de causalité
2.5 Catégories du raisonnement
3 La raison scientifique
4 Rationalisme et empirisme
5 Puissance normative de la raison
5.1 Normes rationnelles et morales
6 Limites de la raison
6.1 L'irrationnel
6.2 Raison et foi
6.3 Raison et transcendance
7 Raison et histoire
8 Bibliographie
9 Références
10 Voir aussi
Étymologie [modifier]
Le mot raison vient du latin ratio, traduction problématique du concept grec de logos. Le mot grec signifie parole, discours, théorie, raison, etc ; le mot latin n'a pas tous ces sens, mais contient l'idée de lien.
Toutefois, là où les Grecs étaient des orateurs, les Romains étaient avant tout "comptables" : ratio désigne en premier lieu le calcul, la supputation, le compte. Par la suite, il désigne les relations commerciales, avant enfin d'acquérir le sens que nous lui connaissons (cf dictionnaire Gaffiot)
Le Logos est aussi un nom donné à Dieu. L'évangile de Jean dit Au commencement était le Logos. Ce thème fut longuement commenté dans le discours de Ratisbonne.
Principes du raisonnement [modifier]
Principe d'identité [modifier]
Le discours philosophique a besoin de cohérence. Une expression de ce besoin est le principe d'identité qui énonce que ce qui est est. C'est, selon Aristote (Métaphysique, livre gamma), l'exigence fondamentale du discours rationnel. Si on ne l'admet pas, le sens des concepts peut changer à tout instant, ce qui revient à dire qu'on ne peut rien dire qui ne soit contradictoire. Une chose est ce qu'elle est (A=A)
Principe de non-contradiction [modifier]
Aristote formule ainsi ce principe : une même chose ne peut pas, en même temps et sous le même rapport, être et ne pas être dans un même sujet. (A est différent de nonA)
Principe du tiers exclu [modifier]
On ne peut attribuer que 2 états à une chose, un état et son contraire (ou l'absence d'état). Il n'existe pas de troisième état "intermédiaire". Exemple: Soit il neige, soit il ne neige pas. Et s'il neige "un peu", alors il neige. Ce principe apparaît moins évidemment que les trois autres.
Principe de causalité [modifier]
Ce principe permet de rendre intelligible le devenir, car si toute chose a une cause, alors une raison permanente d'un phénomène peut être trouvée. En supposant ainsi qu'une même cause produit toujours le même effet, la raison dispose d'un critère de connaissance. (Tout effet a une cause et dans les mêmes conditions la même cause produit les mêmes effets)
Catégories du raisonnement [modifier]
Plusieurs philosophes (Kant, Renouvier, etc) ont cherché a établir les cadres conceptuels de la raison et à comprendre selon quelles catégories nous formulons des jugements : unité, pluralité, affirmation, négation, substance, cause, possibilité, nécessité, etc. La possibilité d'une catégorisation achevée et complète supposerait que la pensée humaine soit immuable dans ses principes. Elle supposerait donc une raison identique à elle-même et sans dynamisme au niveau de ses normes qui seraient inchangeables. On peut au contraire estimer qu'il est possible de faire la genèse de la raison, genèse qui nous ferait voir comment se sont constituées ces catégories. Cette opposition, raison constituée - raison en devenir, est, très schématiquement, l'opposition du rationalisme et de l'empirisme.
La raison scientifique [modifier]
Rationalisme et empirisme [modifier]
Le rationalisme identifie la raison aux principes que nous avons énoncés. Cette raison est donc un système, et il est le même chez tous les hommes (voir Descartes, Discours de la méthode). Cette raison est aussi la lumière naturelle par laquelle nous saisissons les idées innées que Dieu a mises en nous : la vérité est en nous, préformée, a priori et constituant le fond de notre pensée. De ce point de vue, l'esprit humain est mis en rapport de manière particulière avec le divin ; en effet, dans certaines doctrines, la raison humaine peut se fondre en Dieu (Malebranche, Spinoza, etc). Ainsi l'homme ne pense-t-il pas, mais est pensé en Dieu par l'intermédiaire de sa raison. C'est cette thèse extrême du rationalisme que Thomas d'Aquin avait combattue, lorsqu'il s'opposait sur ce point à Siger de Brabant.
A l'opposé, l'empirisme n'admet pas que la raison soit constituée de principe a priori. La raison est une tabula rasa sur laquelle s'impriment les données de l'expérience. La connaissance venant donc entièrement de l'expérience, il n'y a que des principes a posteriori. Ainsi Locke combat-il contre Descartes dans son Essai sur l'entendement humain. L'étude des principes de la raison se fera alors à partir de la sensation, de l'habitude, de la croyance, de la succession régulières d'impressions, de l'association d'idée, etc.
Ces deux perspectives sur la nature de la raison ne sont pas absolument inconciliables. Le rationaliste peut abandonner les idées innées, et admettre l'expérience ; l'empirisme peut admettre l'existence de principes innés. Chacune de ces deux doctrines est en fait incomplète. Le rationaliste, en fondant l'esprit humain sur la seule raison identique à elle-même, ne rend pas compte de tous les processus irrationnels qui se manifestent dans la pensée. Mais, d'autre part, l'empiriste nie toute activité de l'esprit, et n'admet pas qu'un principe d'ordre puisse être inné, laissant ainsi la pensée à la contingence de l'expérience. Or, on constate que la raison a une certaine puissance d'ordonnancement.
Puissance normative de la raison [modifier]
Selon Aristote (Métaphysique, livre A), le rôle du philosophe est d'ordonner. En effet, le philosophe est celui qui consacre sa vie à la pensée ; il pèse et évalue toute chose. Par suite, il fait la lumière sur ce qui était obscur et y met bon ordre. Le philosophe, c'est donc, parmi les hommes, la raison même. Au-delà des catégories déjà constituées de la raison, véritable système de vérités qui peut être socialement institué, le philosophe se sert de la raison comme puissance constituante : il sape l'ancien ou l'assimile, bâtit sur de nouveaux fondements et crée de nouvelles normes, une nouvelle raison. Dès lors l'activité de la raison dynamique se confond avec l'activité même du philosophe : il invente, crée, organise, synthétise, résout, etc. Bref, philosophe et raison sont des principes d'ordre.
Normes rationnelles et morales [modifier]
Dans la mesure où la raison énonce des normes, elle nous donne des règles d'action qui régulent notre comportement. Elle nous permet ainsi de voir clairement le but que nous voulons atteindre et de mettre en œuvre des moyens adéquats. Mais elle nous donne aussi les moyens de vivre en accord avec nous-même, avec les principes que nous nous sommes fixés pour conduire notre vie. En ce sens, elle nous permet de discerner les valeurs morales et leur hiérarchie : elle nous montre d'une part ce que nous acceptons, admirons, recherchons, et d'autre part ce que nous ne pouvons tolérer, ce que nous refusons et rejetons. C'est là sa fonction morale discriminante.
Limites de la raison [modifier]
L'irrationnel [modifier]
La raison donne des normes. Mais est-elle l'autorité suprême en ce domaine ? Ce qu'elle nous fait connaître est-il infranchissable ? En tant que système de principes, il est certain que la raison ne se laisse pas dépasser par des prétentions à une connaissance supra-rationnelle.
Descartes pensait pouvoir recourir à la raison seule pour atteindre avec certitude la vérité. Son célèbre cogito ergo sum montre qu'il raisonnait selon des principes réfléchis de son point de vue. Une connaissance perçue à travers le prisme d'une méthode exclusivement rationnelle [1] peut comporter certains préjugés nuisibles à l'apprentissage en profondeur.
À elle-seule, la raison ne nous fait rien connaître, car l'expérience au minimum est nécessaire. Ainsi la matière même de l'expérience est-elle déjà une première limite à la raison. Mais nous ne pouvons pas non plus affirmer avec certitude que ce que nous pensons selon les règles de la raison soit a priori conforme à la réalité en soi. La réalité et ses lois peuvent nous échapper en grande partie, si bien que la raison est confrontée à une résistance de la part d'une forme de non-rationalité et de complexité de la réalité : la normativité de la raison n'explique pas la totalité du monde.
Pascal ne comprenait le monde que dans les rapports entre la globalité et les détails. Dans cet esprit, René Dubos a défini la formule : « penser global, agir local ».
Raison et foi [modifier]
La science nous donne les moyens de parvenir jusqu'à un certain point à la connaissance du monde naturel. Descartes prétendait que l'on pouvait atteindre avec certitude la vérité par les lumières naturelles, "sans les lumières de la foi".
Science et foi ont entretenu à toutes les époques des relations complexes, dans lesquelles on a pu voir les limites de telle ou telle approche.
Article détaillé : relation entre science et religion.
Ces limites ne sont pas les mêmes en théologie. En effet, dans ce domaine de connaissance, la foi nous permettrait de dépasser le donné naturel et de nous élever à une connaissance surnaturelle.
Au XIXe siècle, certains (comme Kierkegaard, philosophe danois) pensent que c'est la foi, plus que la raison, qui est essentielle. L'expérience de la foi de Kierkegaard, vécue dans la souffrance, lui fait ressentir l'incertitude, alors que l'on pourrait croire que la raison apporte la certitude.
En 1942, le théologien Henri de Lubac donne Kierkegaard comme exemple de foi dans le Drame de l'humanisme athée.
Il n'est pourtant pas nécessaire de faire cette expérience de souffrance pour faire l'expérience de la foi : nous avons reconnu plus haut les limites de la raison. Parvenu à ces limites, nous n'avons plus de principe d'explication, et nous sommes confrontés à l'altérité radicale du monde. En recherchant l'origine de cette altérité, certains l'expliqueront par l'hypothèse d'un Dieu créateur, d'autres ne formuleront aucune hypothèse, d'autres encore nieront l'existence de tout principe divin.
Dans tous les cas, la croyance que l'on choisit n'est manifestement pas entièrement rationnelle.
Raison et transcendance [modifier]
La question du rapport entre la foi et la raison est développée dans l'encyclique pontificale Fides et Ratio. Cette encyclique constate l'écart entre les deux termes, elle donne un éclairage sur les différents courants philosophiques de ces deux derniers siècles, et souligne les apports de la linguistique et de la sémantique dans le monde contemporain.
Sans opposer foi et raison, elle souligne la nécessité d'un fondement :
« Il n'est pas possible de s'arrêter à la seule expérience ; même quand celle-ci exprime et manifeste l'intériorité de l'homme et sa spiritualité, il faut que la réflexion spéculative atteigne la substance spirituelle et le fondement sur lesquels elle repose. »
Raison et histoire [modifier]
Bibliographie [modifier]
La République, Platon
Parménide, Platon
Seconds Analytiques, Aristote
La Métaphysique, livre gamma, Aristote
Somme théologique, Thomas d'Aquin
Descartes, Samuel S. de Tracy, Seuil (biographie de Descartes)
Règles pour la direction de l'esprit, Descartes
Discours de la méthode, Descartes
Méditations métaphysiques, René Descartes (1641),
De la réforme de l'entendement, Spinoza
Éthique, Spinoza
Critique de la raison pure, Kant
Critique de la raison pratique, Kant
Phénoménologie de l'esprit, Hegel
La raison, Gilles-Gaston Granger
La raison créatrice, Angèle Kremer-Marietti
Le mythe rationnel de l'Occident, Manuel de Diéguez, P.U.F., 1980.
Le Combat de la raison, Manuel de Diéguez, Albin Michel, 1989.
Références [modifier]
↑ Le Discours de la méthode fut le premier ouvrage de philosophie publié en français, d'où sa notoriété. Voir aussi le contexte d'élaboration de la philosophie cartésienne dans Cartésianisme.
Voir aussi [modifier]
Logique
Rationalité
Jugement
Pensée critique
Athéisme
Passion
Sagesse
Fides et Ratio : sur les rapports entre foi et raison
La raison chez Hegel
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je tente de marquer ce forum de mon empreinte
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En tout cas moi j'suis de Boulogne S/Mer dans les 62 , j'y vis mais je suis né a Amiens
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Aller à : Navigation, RechercherPour une définition du mot « raison », voir l’article raison du Wiktionnaire.
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Pour les articles homonymes, voir Raison (homonymie).
Le Songe de la Raison produit des monstres, par Francisco GoyaLa raison est une faculté de l'esprit humain dont la mise en œuvre nous permet de fixer des critères de vérité et d'erreur, de discerner le bien et le mal et de mettre en œuvre des moyens en vue d'une fin donnée. Cette faculté a donc plusieurs emplois, scientifique, technique et éthique.
Par suite, on peut distinguer, au point de vue des normes rationnelles :
la raison, ensemble de principes directeurs de la connaissance ou de l'action ;
la raison, principe de création et de mise en ordre de ces principes.
Sommaire [masquer]
1 Étymologie
2 Principes du raisonnement
2.1 Principe d'identité
2.2 Principe de non-contradiction
2.3 Principe du tiers exclu
2.4 Principe de causalité
2.5 Catégories du raisonnement
3 La raison scientifique
4 Rationalisme et empirisme
5 Puissance normative de la raison
5.1 Normes rationnelles et morales
6 Limites de la raison
6.1 L'irrationnel
6.2 Raison et foi
6.3 Raison et transcendance
7 Raison et histoire
8 Bibliographie
9 Références
10 Voir aussi
Étymologie [modifier]
Le mot raison vient du latin ratio, traduction problématique du concept grec de logos. Le mot grec signifie parole, discours, théorie, raison, etc ; le mot latin n'a pas tous ces sens, mais contient l'idée de lien.
Toutefois, là où les Grecs étaient des orateurs, les Romains étaient avant tout "comptables" : ratio désigne en premier lieu le calcul, la supputation, le compte. Par la suite, il désigne les relations commerciales, avant enfin d'acquérir le sens que nous lui connaissons (cf dictionnaire Gaffiot)
Le Logos est aussi un nom donné à Dieu. L'évangile de Jean dit Au commencement était le Logos. Ce thème fut longuement commenté dans le discours de Ratisbonne.
Principes du raisonnement [modifier]
Principe d'identité [modifier]
Le discours philosophique a besoin de cohérence. Une expression de ce besoin est le principe d'identité qui énonce que ce qui est est. C'est, selon Aristote (Métaphysique, livre gamma), l'exigence fondamentale du discours rationnel. Si on ne l'admet pas, le sens des concepts peut changer à tout instant, ce qui revient à dire qu'on ne peut rien dire qui ne soit contradictoire. Une chose est ce qu'elle est (A=A)
Principe de non-contradiction [modifier]
Aristote formule ainsi ce principe : une même chose ne peut pas, en même temps et sous le même rapport, être et ne pas être dans un même sujet. (A est différent de nonA)
Principe du tiers exclu [modifier]
On ne peut attribuer que 2 états à une chose, un état et son contraire (ou l'absence d'état). Il n'existe pas de troisième état "intermédiaire". Exemple: Soit il neige, soit il ne neige pas. Et s'il neige "un peu", alors il neige. Ce principe apparaît moins évidemment que les trois autres.
Principe de causalité [modifier]
Ce principe permet de rendre intelligible le devenir, car si toute chose a une cause, alors une raison permanente d'un phénomène peut être trouvée. En supposant ainsi qu'une même cause produit toujours le même effet, la raison dispose d'un critère de connaissance. (Tout effet a une cause et dans les mêmes conditions la même cause produit les mêmes effets)
Catégories du raisonnement [modifier]
Plusieurs philosophes (Kant, Renouvier, etc) ont cherché a établir les cadres conceptuels de la raison et à comprendre selon quelles catégories nous formulons des jugements : unité, pluralité, affirmation, négation, substance, cause, possibilité, nécessité, etc. La possibilité d'une catégorisation achevée et complète supposerait que la pensée humaine soit immuable dans ses principes. Elle supposerait donc une raison identique à elle-même et sans dynamisme au niveau de ses normes qui seraient inchangeables. On peut au contraire estimer qu'il est possible de faire la genèse de la raison, genèse qui nous ferait voir comment se sont constituées ces catégories. Cette opposition, raison constituée - raison en devenir, est, très schématiquement, l'opposition du rationalisme et de l'empirisme.
La raison scientifique [modifier]
Rationalisme et empirisme [modifier]
Le rationalisme identifie la raison aux principes que nous avons énoncés. Cette raison est donc un système, et il est le même chez tous les hommes (voir Descartes, Discours de la méthode). Cette raison est aussi la lumière naturelle par laquelle nous saisissons les idées innées que Dieu a mises en nous : la vérité est en nous, préformée, a priori et constituant le fond de notre pensée. De ce point de vue, l'esprit humain est mis en rapport de manière particulière avec le divin ; en effet, dans certaines doctrines, la raison humaine peut se fondre en Dieu (Malebranche, Spinoza, etc). Ainsi l'homme ne pense-t-il pas, mais est pensé en Dieu par l'intermédiaire de sa raison. C'est cette thèse extrême du rationalisme que Thomas d'Aquin avait combattue, lorsqu'il s'opposait sur ce point à Siger de Brabant.
A l'opposé, l'empirisme n'admet pas que la raison soit constituée de principe a priori. La raison est une tabula rasa sur laquelle s'impriment les données de l'expérience. La connaissance venant donc entièrement de l'expérience, il n'y a que des principes a posteriori. Ainsi Locke combat-il contre Descartes dans son Essai sur l'entendement humain. L'étude des principes de la raison se fera alors à partir de la sensation, de l'habitude, de la croyance, de la succession régulières d'impressions, de l'association d'idée, etc.
Ces deux perspectives sur la nature de la raison ne sont pas absolument inconciliables. Le rationaliste peut abandonner les idées innées, et admettre l'expérience ; l'empirisme peut admettre l'existence de principes innés. Chacune de ces deux doctrines est en fait incomplète. Le rationaliste, en fondant l'esprit humain sur la seule raison identique à elle-même, ne rend pas compte de tous les processus irrationnels qui se manifestent dans la pensée. Mais, d'autre part, l'empiriste nie toute activité de l'esprit, et n'admet pas qu'un principe d'ordre puisse être inné, laissant ainsi la pensée à la contingence de l'expérience. Or, on constate que la raison a une certaine puissance d'ordonnancement.
Puissance normative de la raison [modifier]
Selon Aristote (Métaphysique, livre A), le rôle du philosophe est d'ordonner. En effet, le philosophe est celui qui consacre sa vie à la pensée ; il pèse et évalue toute chose. Par suite, il fait la lumière sur ce qui était obscur et y met bon ordre. Le philosophe, c'est donc, parmi les hommes, la raison même. Au-delà des catégories déjà constituées de la raison, véritable système de vérités qui peut être socialement institué, le philosophe se sert de la raison comme puissance constituante : il sape l'ancien ou l'assimile, bâtit sur de nouveaux fondements et crée de nouvelles normes, une nouvelle raison. Dès lors l'activité de la raison dynamique se confond avec l'activité même du philosophe : il invente, crée, organise, synthétise, résout, etc. Bref, philosophe et raison sont des principes d'ordre.
Normes rationnelles et morales [modifier]
Dans la mesure où la raison énonce des normes, elle nous donne des règles d'action qui régulent notre comportement. Elle nous permet ainsi de voir clairement le but que nous voulons atteindre et de mettre en œuvre des moyens adéquats. Mais elle nous donne aussi les moyens de vivre en accord avec nous-même, avec les principes que nous nous sommes fixés pour conduire notre vie. En ce sens, elle nous permet de discerner les valeurs morales et leur hiérarchie : elle nous montre d'une part ce que nous acceptons, admirons, recherchons, et d'autre part ce que nous ne pouvons tolérer, ce que nous refusons et rejetons. C'est là sa fonction morale discriminante.
Limites de la raison [modifier]
L'irrationnel [modifier]
La raison donne des normes. Mais est-elle l'autorité suprême en ce domaine ? Ce qu'elle nous fait connaître est-il infranchissable ? En tant que système de principes, il est certain que la raison ne se laisse pas dépasser par des prétentions à une connaissance supra-rationnelle.
Descartes pensait pouvoir recourir à la raison seule pour atteindre avec certitude la vérité. Son célèbre cogito ergo sum montre qu'il raisonnait selon des principes réfléchis de son point de vue. Une connaissance perçue à travers le prisme d'une méthode exclusivement rationnelle [1] peut comporter certains préjugés nuisibles à l'apprentissage en profondeur.
À elle-seule, la raison ne nous fait rien connaître, car l'expérience au minimum est nécessaire. Ainsi la matière même de l'expérience est-elle déjà une première limite à la raison. Mais nous ne pouvons pas non plus affirmer avec certitude que ce que nous pensons selon les règles de la raison soit a priori conforme à la réalité en soi. La réalité et ses lois peuvent nous échapper en grande partie, si bien que la raison est confrontée à une résistance de la part d'une forme de non-rationalité et de complexité de la réalité : la normativité de la raison n'explique pas la totalité du monde.
Pascal ne comprenait le monde que dans les rapports entre la globalité et les détails. Dans cet esprit, René Dubos a défini la formule : « penser global, agir local ».
Raison et foi [modifier]
La science nous donne les moyens de parvenir jusqu'à un certain point à la connaissance du monde naturel. Descartes prétendait que l'on pouvait atteindre avec certitude la vérité par les lumières naturelles, "sans les lumières de la foi".
Science et foi ont entretenu à toutes les époques des relations complexes, dans lesquelles on a pu voir les limites de telle ou telle approche.
Article détaillé : relation entre science et religion.
Ces limites ne sont pas les mêmes en théologie. En effet, dans ce domaine de connaissance, la foi nous permettrait de dépasser le donné naturel et de nous élever à une connaissance surnaturelle.
Au XIXe siècle, certains (comme Kierkegaard, philosophe danois) pensent que c'est la foi, plus que la raison, qui est essentielle. L'expérience de la foi de Kierkegaard, vécue dans la souffrance, lui fait ressentir l'incertitude, alors que l'on pourrait croire que la raison apporte la certitude.
En 1942, le théologien Henri de Lubac donne Kierkegaard comme exemple de foi dans le Drame de l'humanisme athée.
Il n'est pourtant pas nécessaire de faire cette expérience de souffrance pour faire l'expérience de la foi : nous avons reconnu plus haut les limites de la raison. Parvenu à ces limites, nous n'avons plus de principe d'explication, et nous sommes confrontés à l'altérité radicale du monde. En recherchant l'origine de cette altérité, certains l'expliqueront par l'hypothèse d'un Dieu créateur, d'autres ne formuleront aucune hypothèse, d'autres encore nieront l'existence de tout principe divin.
Dans tous les cas, la croyance que l'on choisit n'est manifestement pas entièrement rationnelle.
Raison et transcendance [modifier]
La question du rapport entre la foi et la raison est développée dans l'encyclique pontificale Fides et Ratio. Cette encyclique constate l'écart entre les deux termes, elle donne un éclairage sur les différents courants philosophiques de ces deux derniers siècles, et souligne les apports de la linguistique et de la sémantique dans le monde contemporain.
Sans opposer foi et raison, elle souligne la nécessité d'un fondement :
« Il n'est pas possible de s'arrêter à la seule expérience ; même quand celle-ci exprime et manifeste l'intériorité de l'homme et sa spiritualité, il faut que la réflexion spéculative atteigne la substance spirituelle et le fondement sur lesquels elle repose. »
Raison et histoire [modifier]
Bibliographie [modifier]
La République, Platon
Parménide, Platon
Seconds Analytiques, Aristote
La Métaphysique, livre gamma, Aristote
Somme théologique, Thomas d'Aquin
Descartes, Samuel S. de Tracy, Seuil (biographie de Descartes)
Règles pour la direction de l'esprit, Descartes
Discours de la méthode, Descartes
Méditations métaphysiques, René Descartes (1641),
De la réforme de l'entendement, Spinoza
Éthique, Spinoza
Critique de la raison pure, Kant
Critique de la raison pratique, Kant
Phénoménologie de l'esprit, Hegel
La raison, Gilles-Gaston Granger
La raison créatrice, Angèle Kremer-Marietti
Le mythe rationnel de l'Occident, Manuel de Diéguez, P.U.F., 1980.
Le Combat de la raison, Manuel de Diéguez, Albin Michel, 1989.
Références [modifier]
↑ Le Discours de la méthode fut le premier ouvrage de philosophie publié en français, d'où sa notoriété. Voir aussi le contexte d'élaboration de la philosophie cartésienne dans Cartésianisme.
Voir aussi [modifier]
Logique
Rationalité
Jugement
Pensée critique
Athéisme
Passion
Sagesse
Fides et Ratio : sur les rapports entre foi et raison
La raison chez Hegel
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Y a quoi de mal?
allez promis j'arrête
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Peux tu m'expliquay le but de ce post stpay?
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je tente de marquer ce forum de mon empreinte
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Oh!! Moi aussi
Comme quoi
nous sommes jumeaux
Si tu as un jumeaux , j'espère qu'il a pas la même gueule que toi
Pourquoi dis tu cela?
Il prend sa mocheté pour une généralité
Vive le 62 !!
PS: Pas gentil , sa , bobby...
hey d'où tu m'appelles bobby?
Le respect pour les morts, tu connais pas?
Calmos pèpère
Pépère?
Quand tu seras tu verras, je t'appellerais... electro-épiller
quand tu seras mort*
Non sa vas je m'en passerai , xD
Sinon ca va?