Résumé : Les cinq fugitifs désormais lavés de tout soupçon, l'affaire du Stade Suspendu est close. Mais maintenant, le retour de Taboo est officiel et toute la galaxie se prépare à un éventuel affrontement.

Chapitre 94 : Affaire définitivement classée

Dream Land, environ 24 heures après la clôture du procès.

La mélodie continuelle de la cascade égayait l'étang. L'eau de la mare était aussi claire que la première fois qu'Alex, Lucas et Ethan s'étaient baignés dedans. Mais, à ce moment précis, le Riolu et l'Eaglelandais n'étaient pas dans ce coin du paradis pour flâner. Ils étaient tous les deux sous la chute d'eau, subissant encore et encore les assauts perpétuels du liquide. Depuis l'infiltration du château, ils avaient eu le temps de réfléchir sur les événements récents. Ils en étaient arrivés à une conclusion : comparés à d'autres combattants, ils n'étaient pas très forts. En fait, le souvenir du combat contre Drygan les hantait l'un comme l'autre. Ils avaient été mis sur la touche en une poignée de secondes. C'était rageant, même s'ils savaient pertinemment que leur adversaire était le plus grand guerrier de la galaxie, si l'on ne comptait pas Taboo.

La prochaine fois, ça ne se passerait comme ça.

* * *

Lucas déambulait dans Jicaroville, errant à travers les huttes primitives disposées en cercle qui constituaient le village. Lui aussi réfléchissait. Une question, restée en suspens après le face-à-face avec Drygan, obnubilait son esprit. D'où avait-il soudainement tiré cette force prodigieuse qui lui avait permis de faire jeu égal avec son ennemi ? Il avait dû se passer quelque chose, pour que le garçon peureux qu'il était se transforme soudainement en un guerrier invincible. S'il arrivait à trouver la clé de ce déclic, sans doute pourrait-il apprendre à le provoquer quand bon lui semblerait, en cas de situation critique par exemple. A moins qu'il ne s'agisse de quelque chose n'arrivant que dans un contexte très précis, et dans ce cas, la chance qu'il avait eu ne se reproduirait pas une seconde fois.

Alors qu'il méditait ainsi, une alerte donnée par une des vigies le tira de ses pensées.

« Waddle Dee en vue ! Waddle Dee en vue ! »

Le garçon leva la tête, intrigué. Curieux d'observer ce qui se passait, il dirigea son regard vers la maisonnette d'Eda pour observer sa réaction. Le vénérable doyen ne tarda pas à sortir.

« De quoi a-t-il l'air ? demanda celui-ci du plus fort que sa voix usée le permettait, les mains en porte-voix.
- Je ne le distingue pas très bien ! cria en retour la sentinelle perchée dans la tourelle de bois. On dirait un messager royal, mais je n'en suis pas certain.
- Un messager royal ? répéta Eda pour lui-même. Le roi en voudrait-il à Ark ? J'ai bien peu que cela ne présage rien de positif... »

Le vieux Waddle Dee balaya les environs du regard. Il repéra Lucas, qui avait entendu ses palabres solitaires, et marcha à la rencontre du garçon.

« Cache-toi quelque part, lui ordonna-t-il avec autorité. S'il vient pour sanctionner l'affront que vous avez commis, vous risquez d'avoir des ennuis !
- Mais il est seul, renvoya le petit blond dont la curiosité avait été avivée. Au pire, si la situation tourne mal, nous pouvons sans problème le faire prisonnier...
- Tu veux aggraver tes actes ? Si cet envoyé ne revient pas au palais, le roi le saura, et qui sait de quoi il est capable ? Laisse-moi m'occuper de cette affaire.
- C'est bien un messager royal ! » confirma la vigie.

Eda fit signe au jeune homme de rejoindre une des habitations pour s'y cacher. Bien que contrarié, celui-ci finit par céder et prit place dans une des huttes, temporairement vacante, qui se trouvait relativement près de l'entrée et depuis laquelle il pouvait espionner la conversation sans se faire voir.

L'ancien fit signe aux portiers d'ouvrir l'entrée. Ceux-ci obtempérèrent sans émettre de commentaire. L'envoyé, qui portait un sac en bandoulière, entra et fut accueilli par Eda, dans un silence à peine altéré par les murmures interrogateurs des villageois.

« Je porte ici un message du souverain adressé à Lucas, à Alex, à un certain Ethan et au protecteur agréé de Jicaroville Ark, annonça le nouveau venu d'un ton posé. Sont-ils là ?
- Que leur voulez-vous ? questionna le doyen, sur la défensive.
- Rien de mal, rassurez-vous. »

Eda arqua un sourcil dubitatif.

« A vrai dire, que des bonnes nouvelles pour eux, confia le délégué devant la réaction de son interlocuteur. Notre bien-aimé suzerain leur présente ses sincères remerciements pour lui avoir permis de se rappeler de certaines choses. Il les informe par la même occasion que Lucas, accusé de violence contre personne haut-placée, est officiellement innocenté. »

A ces mots, le garçon toujours caché sentit son cœur bondir de joie. Mais alors, ça voulait dire que tout s'arrangeait ! Il n'était donc plus soupçonné pour un crime qu'il n'avait pas commis ! Cette course-poursuite absurde avec les autorités prenait fin... quel soulagement !

« Vous trouverez les détails ce ce qui s'est passé dans une autre lettre, écrite par la Police Subspatiale qui est adressée au village tout entier. Tenez, la voici... prenez celle des excuses de notre roi du même coup. Et pour finir, j'ai une troisième lettre, top secrète cette fois, à remettre en main propre à Lucas. Est-ce qu'il est ici ? »

Eda regarda les environs, embarrassé. Comment ne pas être certain qu'il y avait un coup bas derrière ces réjouissances trop soudaines ? Il se faisait peut-être des idées pour rien, mais...

« Oui, je suis là, annonça innocemment le concerné en sortant de sa cachette. Vous avez quelque chose à me donner ?
- C'est bien ça, affirma le porteur. Voici un courrier de la plus haute importance. Ne le montrez à personne et, quand vous aurez fini de le lire, brûlez-le.
- C'est si terrible que ça ? s'étonna le garçon, hébété.
- Ordre du Général de la Police Subspatiale en personne. »

Le messager remit une enveloppe au jeune homme, qui la regarda sous toutes les coutures avant de remercier poliment son interlocuteur.

« Ma mission est maintenant terminée, conclut le Waddle Dee. Je peux maintenant me retirer. Bonne journée. »

Le voyageur s'inclina brièvement, puis ressortit, allégé de sa charge. Lucas contempla encore quelques secondes l'enveloppe, puis se décida à en retirer le contenu. Mais une légère poussée sur sa hanche l'arrêta dans son geste.

« Tu ne devrais pas la lire ici, conseilla Eda. Rappelle-toi, c'est "top secret" à en croire ses propos. Sors plutôt de la bourgade, tu y seras plus au calme.
- D'accord, accepta le garçon. Mais je vais d'abord avertir Alex et Ethan de la bonne nouvelle. Ils doivent être à la cascade, comme d'habitude... par contre, je ne sais pas où est Ark.
- Il est probablement avec eux. »

Lucas remercia le vieux Jicarien pour le renseignement et prit le chemin de la sortie, la lettre toujours en main. Il ne s'était jamais senti aussi léger. Tout lui sembla directement plus beau : les nuages cotonneux qui volaient paisiblement dans le ciel, la plaine verdoyante qui s'agitait sous la douce impulsion du vent, la forêt accueillante face à lui où se trouvaient ses amis, à qui il allait pouvoir transmettre la bonne nouvelle. Toute la pression qui l'accablait il y avait encore quelques instants avait miraculeusement disparu. Rien ne l'inquiétait à présent.

A ce moment précis, la menace de Taboo lui était totalement sortie de la tête.

Lucas balaya les environs du regard pour vérifier qu'il était bien seul. Sans cesser de marcher dans les hautes herbes, le garçon sortit la lettre de l'enveloppe. La feuille à l'intérieur était pliée en quatre. Lentement, il la déplia. Le message avait été écrit à l'ordinateur. Il était écrit assez petit, ce qui força le jeune homme à approcher la lettre de ses yeux pour bien distinguer les signes. Il commença à décrypter ce qui était imprimé, aussi vite que ses capacités d'enfant le lui permettaient. Il ne comprenait pas tout, le Général utilisait parfois des mots un peu trop compliqués pour lui.
Chemin faisant, il arriva à la forêt. Il n'avait eu le temps de lire que les cinq premières lignes de la lettre, où son expéditeur s'excusait pour les avoir poursuivis à tort et où il était question de pardon quant aux objets volés au cours de la course-poursuite. Il en était maintenant à un passage qui contenait des reproches, mais il fut obligé d'arrêter de lire, ne pouvant se concentrer à la fois sur le courrier et sur les arbres dans lesquels il risquait de rentrer.

C'est justement en levant la tête de sa lettre qu'il aperçut à travers la végétation la silhouette de Ark, à bonne distance de lui. Sans réfléchir davantage, il glissa le message dans la poche de son short et dirigea ses pas vers son ami, heureux de le trouver si vite. Slalomant à travers les arbres tous identiques, il s'approcha de son camarade, jusqu'à être à quelques mètres de lui seulement. C'est alors qu'il s'aperçut que le Jicarien était en train de prier. Assis en tailleur, les yeux clos, ses mains jointes devant lui, son esprit semblait être ailleurs. Lucas s'arrêta alors, craignant de le déranger. Devait-il le réveiller ou bien...

« Lucas ? » appela l'autochtone en ouvrant subitement ses yeux verts, comme s'il sortait d'un songe de cent ans.

Les regards des deux personnages se croisèrent. Le cadet se sentit immédiatement embarrassé.

« Ah, d-d-désolé de t'avoir dérangé, bégaya-t-il en reculant de quelques pas. Je ne savais pas que...
- Oh, mais ce n'est pas grave, le rassura son aîné en se relevant et en s'approchant de lui. Je venais d'achever mon recueillement.
- Recueillement ? répéta le petit blond, qui ne comprenait que vaguement le sens du mot.
- Je viens souvent à cet endroit, confia l'adolescent. A chaque fois que je ressens le besoin d'être au calme, à vrai dire. Je ne sais pas pourquoi, mais cet arbre a quelque chose, une sorte d'aura qui m'apaise instantanément. Eda dit que c'est exactement là qu'il m'a trouvé, il y a quelques années de cela, alors que je n'étais encore qu'un nourrisson.
- Tu n'es pas né au village ? » s'étonna Lucas, qui ne s'était même pas posé la question.

Devant l'air innocent de son ami, le natif éclata d'un rire sincère.

« Bien sûr que non ! se reprit-il en passant gentiment sa main dans les cheveux de Lucas. Tu n'as pas trouvé étrange que je sois humain alors qu'en dehors de moi, seuls des Waddle Dees peuplent Jicaroville ? Non, je suis un orphelin. J'ai été abandonné par mes parents, que je n'ai jamais connus. Pour quelle raison, je ne sais pas. Pourquoi avoir choisi Dream Land pour me cacher, je ne sais pas non plus. Mais je n'en veux pas à mes géniteurs... parce que c'est grâce à eux que je suis là, et je ne regrette pas d'être ce que je suis. »

Le regard de l'orphelin se perdit dans le lointain. Il souriait.

« Tiens, d'ailleurs ! s'exclama Ark. J'ai réfléchi à propos d'un phénomène qui m'est apparu par deux fois lors de notre expédition au palais royal. Et il me semble que je te dois des explications quant à ma réaction à la fin de la conversation entre nous deux et le roi Dadidou.
- Quand tu es entré dans une sorte de... transe ? demanda Lucas.
- Exactement. En clair, je suis entré dans la mémoire du suzerain... et j'ai vu sa rencontre avec Taboo.
- Vraiment ?
- Oui. C'est pour ça que je lui ai ensuite envoyé une lettre pour lui expliquer ce que j'avais vu.
- Mais comment peux-tu être sûr que c'est bien un souvenir que tu as vu, et pas une hallucination ?
- J'en suis intimement persuadé. Si mon raisonnement est juste, ton ami le Riolu a affronté un enfant aux cheveux noirs récemment. Me trompé-je ? »

Lucas ouvrit grand la bouche sous le coup de la surprise.

« Si, c'est Drygan ! Comment le sais-tu ?
- Pendant notre affrontement avec le ver infernal, j'ai eu le même type de vision. Et je crois que ce don est lié au médaillon que je porte autour du cou. »

Le jeune blond resta muet sous le coup de l'étonnement. Quel pouvoir extraordinaire !

« Je dirai cela à Ethan et à Alex également. A part ça, tu avais l'intention de me dire quelque chose ? questionna Ark.
- Ah oui ! s'exclama Lucas en se souvenant soudain de ce qu'il était venu faire ici. Un messager royal est venu nous annoncer des bonnes nouvelles : déjà, je ne suis plus soupçonné de crime ! Mes amis ont été jugés et déclarés non coupables. Et puis, le roi Dadidou nous pardonne pour notre infiltration dans le château, et nous remercie même pour lui avoir fait retrouver la mémoire ! »

Ce fut au tour d'Ark de rester bouche bée. Quelle avalanche de bonnes nouvelles, aussi bien pour lui que pour ses amis !

« C'est incroyable... tu ne peux pas savoir à quel point je suis soulagé... finit par articuler l'adolescent. Moi qui ai regretté après-coup d'avoir commis un pareil sacrilège... mais, j'y pense... si tu n'es plus considéré comme un criminel, nous n'avons plus besoin de te cacher.
- Oui, répondit Lucas avec une pointe d'amertume dans la voix. Dès que je pourrai rentrer chez moi, je serai obligé de vous dire au revoir...
- Mais tu peux rester encore un peu, si tu veux. »

Le garçon opina silencieusement. Il était libre après tout, rien ne le contraignait à retourner dans son chez-lui sur Earthbound.

« Est-ce que tu sais où sont Alex et Ethan ? demanda-t-il. Il faut que je les informe aussi !
- Oui, ils sont au point d'eau. On y va ensemble ?
- D'accord ! »

Ark prit alors la direction de l'étang, Lucas sur ses talons. Le sol décrivait une légère montée jusqu'à la mare où se trouvaient leurs deux amis. Ils avancèrent silencieusement dans le calme de la forêt, zigzaguant entre les arbres, écoutant la légère brise qui sifflait au-dessus du feuillage des végétaux. Chacun de leur côté, ils réfléchissaient.

« Dis-moi, dit soudain le Jicarien. Si vous êtes innocents et que ce que vous avez dit est vrai, cela signifie... que Taboo est toujours en vie, n'est-il pas ?
- Oui, malheureusement, approuva Lucas en baissant la tête.
- Est-ce que tu sais où il peut être en ce moment même ? Ou, du moins, as-tu une idée, aussi petite soit-elle ?
- Non, rien du tout... c'est justement ça qui me fait peur, c'est qu'il peut attaquer n'importe quand... »

Le garçon resta interdit un moment. Tôt ou tard, il allait falloir le combattre une nouvelle fois, et cette idée ne l'enchantait pas du tout.

Ce fut sans se dire un mot de plus que les deux compagnons arrivèrent au point d'eau, devant lequel Alex et Ethan étaient allongés sur le dos. Leurs épaules étaient couvertes de marques rouges. Il ne fallut pas longtemps à Lucas pour deviner qu'ils s'étaient entraînés à l' "épreuve de la cascade", comme ils l'appelaient.

« Salut ! lança Ark à l'intention des deux amis lorsqu'il fut à environ trois mètres d'eux. On a des nouvelles pour vous ! »

Alex sembla grommeler quelque chose, puis se retourna pour être allongé sur le dos en gémissant de douleur. Le Riolu ne tarda pas à l'imiter.

« Vous ne devriez pas rester aussi longtemps sous la chute d'eau, vous allez finir par avoir le dos courbé, les sermonna l'adolescent aux cheveux châtains. Mais je ne suis pas venu ici pour vous gronder... Lucas, tu leur dis ce qu'on a appris ? »

L'enfant s'exécuta. Il parla du procès remporté par Falco, Ganondorf et Ike, des remerciements présentés par le roi Dadidou. L'Eaglelandais aux cheveux couleur platine et le Pokemon écoutèrent avec attention, heureux d'apprendre d'une part que Lucas n'était plus recherché, d'une autre que leur action ne leur vaudrait pas de problèmes supplémentaires. Une fois le discours terminé, Alex changea de position pour se mettre en tailleur. C'est alors qu'il remarqua un détail en regardant son ami aux cheveux dorés.

« Eh, Lucas, c'est quoi ce bout de papier qui dépasse de ta poche ? questionna-t-il, tout en se massant ses épaules endolories.
- Ah, c'est, euh... un message top secret du Général Subspatial, répondit le garçon en enfonçant la lettre plus profondément dans sa poche. Je n'ai pas le droit de vous dire de quoi il s'agit...
- C'est si personnel que ça ? tenta l'invocateur d'armes, déçu. Ça parle de ta vie privée ?
- Je suis quasiment sûr que c'est à propos de Taboo... avança Ethan.
- Je n'ai pas fini de lire, avoua Lucas. Pour l'instant, je sais que le Général s'excuse pour nous avoir poursuivis à tort, mais qu'il a quand même des reproches à nous faire... mais je ne sais pas à quel sujet c'est. »

En disant cela, le jeune homme prit le courrier dans sa poche et reprit imprudemment sa lecture muette là où il l'avait arrêtée. Mais c'était sans compter sur Alex qui se leva brusquement et lui déroba la précieuse lettre.

« Hé ! s'exclama le véritable propriétaire en agitant la main vers son compère. Rends-la moi !
- Je promets que je ne me moquerai pas de toi s'il y a des détails personnels, jura le voleur en cachant le courrier derrière son dos et en s'écartant.
- Mais... tu ne... » bégaya Lucas.

C'était déjà trop tard, Alex avait pris ses distances et se préparait déjà à lire à voix haute. Il était plus expérimenté que son camarade dans le domaine de la lecture, cela se sentit dès qu'il énonça les premiers mots.

« Bonjour Lucas, je vous envoie cette lettre pour vous présenter mes excuses, tout d'abord. L'ambiguïté de la situation vous a poussé à fuir pour ne pas être condamnés à tort. Vous êtes d'ores et déjà pardonnés pour les quelques dégâts que vous avez causés en accumulant des preuves : l'escarmouche au Stade Suspendu et votre infiltration obligée dans le palais de Dream Land ne sont, j'espère, plus que des mauvais souvenirs sans incidence grave sur nos relations. Je pourrais vous reprocher de ne pas avoir tenté de nous contacter pour dire la vérité plus tôt, mais je ne le ferai pas. Après tout, vous avez au fil de notre course-poursuite insensée rencontré des gens de grande vertu, comme Aeon et surtout Bridgess... »

Le lecteur s'interrompit un moment, amusé de voir le nom de la dirigeante. Mais il reprit.

« ... qui fut votre avocate de la Défense dans le procès final, et qui vous défendit avec brio. Vous aurez plus d'informations avec le rapport public, qui a dû être remis au chef du village qui vous héberge. Passons maintenant à la partie confidentielle de cette missive. »

Alex leva les yeux vers ses compagnons. Personne ne semblant vouloir l'interrompre, il décida d'aller jusqu'au bout.

« Vous savez déjà que Taboo est de retour. Je dois vous informer qu'un traître au sein de la Police Subspatiale, du nom de Abyss, a avoué avant de s'enfuir que dans un mois, lors de la Grande Fête des Mondes, Taboo se montrera, prêt à affronter ceux qui se présenteront à lui. Cette information doit rester secrète pour ne pas effrayer les civils, sinon la fête sera annulée et le rendez-vous du même coup. C'est pourquoi, sachant que vous êtes à Dream Land, je vous propose de rester sur la planète et accessoirement à vous entraîner en vue de l'affrontement. Post Scriptum : détruisez ce message après l'avoir lu. »

L'enfant se tut, puis fit froissa le papier entre ses doigts jusqu'à en faire une boule. Lucas, Ark et Ethan restèrent muets, ne sachant quoi dire face à cette nouvelle inattendue.

« A vos ordres, chef, on va la détruire... dit-il, amusé, avant de se tourner vers son ami blond. Lucas, réflexe ! »

Sur ce, il jeta la sphère en l'air, semblant attendre quelque chose du garçon aux pouvoirs psi. Celui-ci ne réagit pas et laissa la balle blanche tomber dans l'herbe dans un bruit de froissement.

« Allez, Lucas ! lança Alex, exaspéré. Détruis-la en vol ! »

Il reprit la boule et la relança de nouveau devant lui. Cette fois, le petit blond eut le temps de joindre ses mains au niveau de sa hanche droite et de lancer depuis ses paumes une étincelle, qui s'enflamma violemment au contact de la sphère, réduisant l'objet à l'état de cendres.

« Un mois... fit Ark, pensif. Ça nous laisse du temps pour progresser.
- Et comment, qu'on va progresser... » enchérit Alex, déterminé.

* * *

Dream Land, plus d'une journée et demie après la clôture du procès.

Au beau milieu d'une plaine herbeuse qui s'étendait sur des kilomètres aux alentours se trouvait un grand arbre, pareil à un bateau solitaire dans une mer verte. Au-dessus de lui, les nuages blancs passaient sans se hâter dans l'étendue céleste. L'astre solaire s'empourprait peu à peu, disparaissant progressivement derrière l'horizon.

De chaque côté du végétal se reposait un enfant : du côté du soleil couchant, une fille, de l'autre, un garçon. Tous deux étaient allongés sur le dos, dans l'herbe, les mains sous la tête. Lui était vêtu d'un short déchiré, d'un tee-shirt noirci en tout aussi mauvais état et d'une paire de baskets sales. Elle était vêtue d'un débardeur bleu sombre et d'une jupe qui s'arrêtait au niveau de ses genoux. Lui avait des yeux d'un noir profond. Elle possédait des iris turquoise. Lui avait des cheveux sombres comme la nuit. Elle se montrait fière de sa chevelure châtain attachée en queue de cheval à l'éclat magnifique.

« Tu ne veux pas venir de mon côté ? demanda la fille. Le soleil couchant est sublime.
- Non merci, refusa poliment le garçon. De là où je suis, je vois mieux la nuit qui arrive.
- Tu préfères regarder ça ? s'étonna-t-elle.
- Oui.
- Tu n'es décidément pas ordinaire... d'ailleurs, qui es-tu vraiment ? Tu ne m'as toujours pas dit ton nom.
- Tu n'as pas non plus besoin de le savoir...
- Mais si ! Je n'aime pas devoir t'appeler "esclave" comme je devrais le faire depuis le Duel Sanglant. Tu ne t'énerves pas et ce n'est pas drôle.
- Tu n'as qu'à m'inventer un nom.
- Mais ça n'a pas de sens, vu que ce n'est pas ton vrai nom !
- Je n'en ai jamais vraiment eu. Mes parents n'ont jamais daigné m'en donner.
- Oh, c'est triste... »

Il se fit un silence. C'était la vérité : Drygan n'était qu'un pseudonyme qu'il avait choisi pour que les gens puissent connaître sa personne et la craindre.

« Tu as une idée de nom ? demanda-t-il. Quelque chose de classe, un nom qui existe mais que personne n'utilise.
- Tu es exigeant ! Attends, je cherche. »

Ce fut au tour de la fille de réfléchir. Tout ce qui lui passait dans la tête était trop banal, quand soudain, elle trouva une idée.

« Xomen ! Qu'est-ce que tu en dis ?
- Ça sonne bizarre... mais j'aime bien.
- Dans la langue des Anciens, chez nous, ça signifie Celui qui aime la nuit. Ça te va comme un gant, je trouve.
- Mh. »

Xomen... plus il le répétait dans sa tête, plus il l'aimait bien. Au point peut-être de le préférer à Drygan. Mais il n'eut pas le temps de réfléchir plus longtemps.

« Drygan ? appela une voix dans sa tête que le garçon avait déjà entendu. J'ai un message important à te faire parvenir. »

Le jeune homme reconnut la voix de Taboo. Un réflexe le poussa à vérifier que son amie, de l'autre côté de l'arbre, n'entendait rien. En tournant la tête, il vit qu'elle était toujours là, allongée, à regarder le soleil couchant. Manifestement, elle n'avait rien remarqué.

« Il s'agit, continua la voix télépathique, d'une mise au point concernant mes futurs agissements. Tout d'abord, il faut que tu saches que les cinq personnes que je recherchais sont maintenant innocentées par la Police Subspatiale. Ou plutôt, les quatre personnes que je recherchais, puisque tu m'as apporté Kirby. »

Le garçon opina machinalement de la tête.

« Le nouvel objectif est la Grande Fête des Mondes à Dream Land. Dans 26 jours exactement, tu devras être là-bas. Je te promets un combat mémorable. »

Quelque part à l'intérieur de l'encéphale du cerveau se produisit un déclic. Combat. Avec tout ces événements, il avait perdu de vue son addiction pour les batailles. Ce simple mot suffit à raviver ses pulsions bestiales. Il se mit à esquisser un sourire carnassier.

« Pour le combat contre moi-même, je te l'offrirai sûrement peu après. Au revoir. »

Il était maintenant tout excité. La simple idée de pouvoir affronter Taboo en duel faisait grimper son taux d'adrénaline en flèche. Il ne pouvait pas résister plus longtemps... il devait soulager cette envie de tuer. Il se leva. Marcha lentement vers la fille qui lui tournait le dos. Leva son bras.

Elle tourna la tête vers lui et plongea son regard dans le sien.

Dans la tête du garçon se produisit une curieuse réaction. Toute son envie de meurtre retomba d'un coup. Lentement, il baissa son bras, désorienté. Il ne pouvait pas lui faire ça à elle...

« Qu'est-ce que tu fais ? lui demanda-t-elle, interloquée.
- Ah ? Je m'étirais, répondit Drygan, troublé, cherchant un justificatif. Je peux venir regarder de ton côté ?
- Vas-y, viens, lui accorda-t-elle en se décalant légèrement. Tu t'étires bizarrement, au fait. »

Il vint s'allonger près d'elle, ne sachant quoi penser. Son regard se perdit dans l'horizon, où le Soleil jetait ses dernières lueurs rougeoyantes.

C'est vrai que ce n'était pas si laid que ça, après tout.

Si c'est pas meugnon tout plein
Drygan qui perd ses pulsions meurtrières?
Xomen? t'abuses un peu la
Sinon c'est pas mal

Ca va être amusant quand Drygan va mourir...
Ben quoi ? Un mec comme lui, ca mérite que de mourir...

T'as des drôles de pensées, Death...
_______________________

Par la rémige du Pygargue !

Super chapitre !
Drygan !

Trés bonne suite!Un peu longue et lourde a lire,mais bonne suite quand même!

J'aime bien le retournement de veste de Drygan.Dire qu'il aller buter une fille qui connait même pas son passé...Vraiment,y en a des sadiques

Et...Xomen?
Sa fait zarb,m'enfin bref,j'arrive a trouver pire dans mon esprit tordu!

Très bon chapitre méga long et plein de rebondissements
J'ai hate de voir la sweet
Drygan c'est plus meugnon que Xomen d'abord

Bouuuhh, Xomen, bouh bouh .

T'aurai pu trouver mieux ...
M'enfin sinon tu baisses, niveau ambiance/description et tout le tralala ...

Sérieux, je baisse ?

Tu dis sûrement ça à cause du manque d'action... je peux arranger ça. :33
_______________________

Par la rémige du Pygargue !

Vous me croyiez perdue ? Vous me croyiez éjectée du monde des fictions ?

Vous avez mal cru !

Bref, j'arrive, je lis, j'apprécie, je commente !

On est partis. :3

" La mélodie continuelle de la cascade égayait l'étang "

Première phrase pour planter le décor avec une petite métaphore sympathique. Par contre, tu aurais pu te fouler un peu plus, parce que bien que la phrase soit belle, elle n'évoque pas grand chose. Tu aurais pu trouver plus approprié que "mélodie" concernant la cascade, car une mélodie, c'est plus une succession de notes. Or, une cascade, ça fait plus un bruit continu.

Oui, ceci est un paragraphe de plusieurs lignes pour une phrase, je sais.

Bon, petit paragraphe tout enjolivé à l'imparfait pour nous poser les marques, c'est sympa !

" subissant encore et encore les assauts perpétuels du liquide. "

Pas besoin d'être aussi précipité pour placer directement un substitut à "eau". Le texte est présenté tel que ça soit de l'eau qui coule avant d'être un liquide. "Liquide" perd un peu de son utilité et n'apporte pas grand chose à l'image.

/Mode ultra-chipotage on/

Tu n'as pas besoin d'appuyer deux fois sur le côté répétitif de la chute d'eau. "Encore et encore" aurait suffi. Ou, si tu tiens à placer ton perpétuel, tu aurais également pu le placer, mais en enlevant le "encore et encore". C'donne un aspect redondant, sinon. :3

/Mode ultra-chipotage off/

Après, on se noie dans les pensées de Lucas, c'est pas mal, j'ai rien à dire là dessus.

Petit dialogue bien mené, ensuite. Le plan est bien posé et on s'imagine assez bien le "film" de ta fiction.

" Eda fit signe au jeune homme "

Quelques lignes plus loin :

" L'ancien fit signe aux portiers "

Petite répétition. Répétition qui traduit quand même un aspect répétitif du récit...

Ah, ouais ! J'ai remarqué un truc, c'est que tu persistes à affubler tes personnages d'un titre. C'est pas grave en soi, mais ce qui sonne le plus bizarrement, c'est que tu cherches tous les substituts possibles à ce titre pour qualifier le personnage... et on finit par oublier qu'il a une identité propre.

L'exemple le plus frappant que j'ai sous les yeux, dans ce chapitre, c'est celui du Messager/Envoyé/Délégué/Porteur qui est un Waddle Dee de manière accessoire.

C'est bien d'avoir quatre synonymes pour dire qu'il a un message à remettre, et c'est bien de pouvoir varier, sauf que en fait, tu as complètement fait passer le personnage même à la trappe. Même si ce n'est qu'un personnage secondaire voué à faire une rapide apparition, il méritait quand même quelques descriptions. Nous balancer à la figure le nom de son espèce, et nous préciser de quoi il est vêtu ne nous avance pas à grand chose... Tu perds un bon filon, avec tous ces petits personnages que tu écrases sous les titres. Tu gagnerais beaucoup à les décrire et leur donner une personnalité, parce qu'ils ne sont pas loin d'avoir un caractère robotique...

Bref.

"Une légère poussée sur sa hanche" C'est chelou, comme formulation, je trouve.

" Aussi vite que ses capacités d'enfant le lui permettaient " Ah ouais, mais nan, quoi. Tu passes toute une fiction à lui donner des sentiments assez matures et une capacité de rétrospection assez conséquente, et là, tu te remets à le considérer comme un gamin. Décide-toi une bonne fois pour toute : Il est mature, le Lucas, ou c'est un bambin qui sait à peine lire ? D'après ce que tu as écrit dans les chapitres précédents, il ne peut pas être considéré comme un gosse, ça fait perdre un peu l'image qu'on a de lui.

Idem pour les "mots trop compliqués pour lui". Plus haut dans le chapitre, tu as pondu tout un paragraphe écrit de manière à coller à l'esprit de Lucas. Dans ton style interne, tu utilises des mots bien compliqués aussi. C'est un peu déplacé de lui enlever tout d'un coup 40 points de Q.I juste pour nous rappeler que c'est un gamin.

Bon, après, y a lecture de la lettre ( présentée d'une manière pas très officielle, je trouve ) qui est plutôt bien animée.

" Balle blanche tomber dans l'herbe dans un bruit de froissement " Je suis pas sûre qu'une boule de papier tombant sur le sol fasse un bruit réel de froissement.

Attends, j'essaie...

Non, ça fait juste "Poc".

" - Et comment, qu'on va progresser... » enchérit Alex, déterminé. " J'comprends pas très bien la subtilité du verbe "enchérir". :3

" Au beau milieu d'une plaine herbeuse qui s'étendait sur des kilomètres aux alentours se trouvait un grand arbre, pareil à un bateau solitaire dans une mer verte "

Oh ! Encore une comparaison pour débuter un paragraphe !
J'ai rien contre cette pratique, je fais pareil, souvent, mais j'avoue que la comparaison au bateau m'a arraché un sourire. Il aurait fallu préciser pourquoi cela fait penser à un bateau sur sa mer verte, parce que lancé de but en blanc comme ça, ça fait plus bizarre qu'autre chose.

" L'astre solaire s'empourprait peu à peu, disparaissant progressivement derrière l'horizon. " Ouais, le soleil devient violet, quoi.
J'te charrie. C'est juste que tu aurais pu te passer de l'"astre solaire", surtout que ton texte ne tend pas vers la poésie.

Argh ! J'ai plus de smileys !

" De chaque côté du végétal se reposait un enfant " T'as pas plus subtil que "végétal" après l'ambiance de calme, de sérénité et de subtilité que tu as mis en place au paragraphe précédent ? :3

( Le décor me rappelle l'intérieur de la Lune de Zelda M'sM :3 )

" Quelque part à l'intérieur de l'encéphale du cerveau se produisit un déclic. " Je... c'est un fail ou c'est réellement ta phrase ? Parce que je trouve ça assez tordu, voire assez maladroit, comme formulation. :3

" Il se mit à esquisser un sourire carnassier " Je ne vois pas trop l'intérêt du "se mit à". "Il esquissa", ça ne te convenait pas ?

Brayf. Bon chapitre. Peut-être t'es-tu un peu relâché, car on sent moins le petit hameçon qui est censé nous crocheter et nous rendre addicts à la fic. :3

Mais ça reste bien, les formulations sont en général bien trouvées. Essaie cependant de penser plus à ce que signifie réellement le vocabulaire employé avant de l'utiliser. C'donnera certainement plus d'authenticité à ta fiction, plutôt que d'en faire une simple succession de mots complexes qui constitue une histoire... :3

Bon boulot, petit pin.
J'attends la suite. :3

Tschüssi !

Et désolée pour les potentiels fails dans cette petite critique que je n'ai pas relue.

Je me suis arrêté mais je sais plus quand...

Tu t'es arrêté... là

Oh, une critique, ça faisait longtemps !

... je n'aurai rien à objecter, tu as raison sur tous les points... mais j'ai quand même l'impression d'avoir un peu progressé, vu que les fautes que tu as relevées sont majoritairement des problèmes de formulation... :3

Merci de ton commentaire !
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Par la rémige du Pygargue !

Message pour vous dire d'être patients : il me reste encore deux exposés et un livre à finir pour la fin des vacances, et que je n'ai pas encore entamé la sweet.

Mais ne désespérez pas, je n'oublierai pas cette fic. :3
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Par la rémige du Pygargue !

• désespération totale*

Nan j'déc
Courage Peto t'es pas le seul à avoir des supplices pendant les vacances

Sweet imminente !
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Par la rémige du Pygargue !

Résumé : Suite au procès de Falco, Ike, Ganondorf, Lucas et Kirby, Abyss a donné rendez-vous à qui voulait combattre Taboo à Dream Land dans un mois. Ce mois est maintenant passé.

Chapitre 95 : Il est temps

A Eagleland, un groupe de personnes adossées contre le mur du rez-de-chaussée semblait attendre quelque chose avec anxiété. Pas un mot ne s'échangeait. Les seuls bruits venant rompre le silence étaient soit des grognements, soit des soupirs. Soudain, un des personnages se décolla du mur.

« Il va falloir y aller, déclara Bridgess d'un ton amer.
- Ouaip, approuva Falco en se levant.
- J'ai le cœur serré, avoua Petoline. Je n'aurais jamais pensé avoir affaire avec quelqu'un de pire que Drygan...
- Tu veux que je te fasse un massage pour te détendre ? » répliqua Onyx, presque agressif tant il était nerveux.

Plus personne ne parla par la suite. Décidément, la situation était on-ne-peut-plus sérieuse. Et elle avait de quoi : ils allaient devoir se mesurer au plus puissant combattant de la galaxie et probablement de l'Univers. Taboo. Celui qui avait causé des ravages terribles à la galaxie entière. Pour ne rien arranger, il était accompagné de deux alliés à la force considérable, Abyss et Drygan.

Bridgess, Onyx, Petoline, Al, Falco, Ike et Ganondorf n'en menaient pas large. Ils avaient beau s'être entraînés comme des forcenés pendant la trentaine de jours séparant le procès du jour fatidique, aucun ne semblait radicalement plus fort ou plus assuré qu'auparavant. Réalistes quand à leurs chances de s'en sortir indemnes, ils étaient comme de simples soldats qu'on envoie sur le champ de bataille. Pour ceux qui avaient connu l'épouvante en affrontant l'entité l'année dernière, l'angoisse était devenue oppressante, bien qu'ils luttaient de toutes leurs forces contre elle. S'ils avaient eu la chance inespérée de tous s'en sortir vivants la dernière fois, aucun ne s'en était tiré sans blessure. Ike avait eu les deux jambes brisées et ne s'en était remis qu'après plusieurs mois d'attente et de rééducation. Falco n'était pas passé loin de l'amputation de son bras gauche. Quant à Ganondorf, des coups répétés au niveau de la tête lui avaient ouvert la boîte crânienne et il ne se serait pas tiré d'affaire s'il n'avait pas reçu des soins d'urgence. Les autres héros présents ce jour-là avaient eu un sort guère plus enviable. La simple évocation de ses souvenirs douloureux suffisaient à faire trembler les trois guerriers, dont le courage n'était pourtant plus à prouver.

Des œillades discrètes s'échangeaient entre les membres du groupe. Finalement, ils avaient choisi de n'être que sept. Waterdiver n'avait pas pu venir, n'ayant pas recouvré toutes ses capacités. Aeon, lui, ne s'était toujours pas réveillé de son coma. Quant à Mat06, il avait refusé de venir, prétextant qu'il était toujours un criminel aux yeux de la Police Subspatiale et qu'il serait sûrement envoyé en prison s'il venait. Les autres Eaglelandais ne présentant pas des capacités de combat exceptionnelles et constituant plus une gêne qu'une aide, n'avaient pas été retenus.

Les sept personnages se rendirent vers l'escalier descendant qui menait au portail spatio-temporel. Arrivé à celui-ci, les habitants de la contrée, non sans avoir jeté un regard en arrière, eurent tous une pincée au cœur en pensant que c'était peut-être la dernière fois qu'ils verraient leur patrie. Mais l'heure n'était pas aux regrets.

Un par un, ils traversèrent le portail bleuâtre, Bridgess fermant la marche. Avec un regard triste, elle lâcha un « au revoir » sans grande conviction avant de passer à son tour.

* * *

« Chers passagers, ici votre commandant de bord. Nous allons bientôt atterrir sur Dream Land. Nous espérons que vous avez passé un agréable moment avec notre compagnie. Au revoir et à bientôt. »

Des murmures enthousiastes s'élevèrent dans la navette subspatiale. Lucas et Alex s'étirèrent. Les trois heures de voyage prenaient fin. Pour en arriver aux sièges sur lesquels ils étaient assis en ce moment même, ils avaient été obligés de passer par un portail pour aller à Smashbros, où le Général Subspatial leur avait donné plusieurs recommandations. Puis ils avaient pris cette navette pour se rendre sur le lieu où se déroulait la Grande Fête des Mondes, mélangés à des civils lambdas. Afin d'être plus discrets, ils avaient tous des lunettes noires prêtées par la Police Subspatiale.

« Bien dormi, Alex ? demanda poliment Ethan qui ne s'était pas assoupi comme son compagnon.
- Ouaip, répondit le garçon aux cheveux platine. J'ai rêvé à notre entraînement sous la cascade.
- Ah, ça ? C'est vrai qu'on a passé du temps dessous ! s'exclama le Riolu en se détendant. Ça ne nous fait plus rien du tout, maintenant.
- Vous auriez pu faire usage de votre temps pour vous surpasser en combat réel, intervint Ark placé derrière eux. Mon bon souverain a daigné me laisser affronter quelques monstres qu'il gardait dans les souterrains de son château. Ils étaient tous très coriaces, mais aucun ne m'a vaincu.
- J'ai honte, je n'ai quasiment rien fait... avoua Lucas, assis sur le siège de la rangée d'en face. Par contre, j'ai beaucoup réfléchi.
- Réfléchi ? répéta Alex. A quoi donc ?
- Ce serait long à expliquer... »

En disant cela, une secousse vint les informer que la navette était en train d'atterrir. Tous se turent alors et se préparèrent à sortir avant la masse de civils qui cherchaient leur valise. Le paysage herbeux qu'ils connaissaient était absent de ce que le hublot leur permettait de voir. Plutôt qu'une masse verte, c'était un défilé sans fin de stands et d'attractions qui se présentaient à eux, derrière l'aéroport.

La navette perdit progressivement de la vitesse, puis tourna vers la gauche et s'arrêta peu à peu. Une fois totalement immobilisée, Ark, Alex, Ethan et Lucas bondirent de leurs sièges. Le temps pour eux qu'un escalier soit placé pour leur permettre de descendre et ils étaient en dehors du vaisseau. Comme prévu, un soldat en uniforme les attendait en bas de la navette.

« Vous n'avez pas de bagages ? Très bien, suivez-moi. »

Les quatre enfants s'exécutèrent et emboîtèrent le pas au militaire. Ils traversèrent alors l'aéroport pour se rendre dans un minuscule bâtiment en béton grisâtre, à l'écart de la gare où se rendaient les autres voyageurs. S'ils avaient été de simples touristes, les jeunes combattants auraient pensé qu'il s'agissait d'un local à poubelles ou d'un poste de contrôle électrique. Vu de l'extérieur, il semblait ne pas pouvoir accueillir plus de vingt personnes à la fois, à condition qu'elles soient très serrées. Quand ils y rentrèrent, ils réalisèrent que c'était simplement une pièce vide. C'était sûrement un entrepôt, à moins que ce soit un bâtiment construit spécialement pour la Police Subspatiale...

Perdus dans cette réflexion sans grande importance, ils oubliaient presque qu'ils étaient ici pour une raison bien plus importante. Le soldat les rappela à l'ordre.

« Le Général m'a demandé de vous remettre ceci, déclara-t-il en remettant à chacun un objet en plastique noir. Grâce à ces oreillettes, vous pourrez rester en contact avec la Police Subspatiale et celle-ci pourra vous informer de l'évolution de la situation. Elles sont déjà réglées sur une fréquence locale, vous n'aurez rien à toucher. Il y a un micro à l'intérieur, ce qui vous permettra de répondre en cas de besoin. Vous serez informés du reste des instructions plus tard. Pour tout vous dire... il est possible que vous n'ayez même pas à intervenir. »

Ark, Alex, Ethan et Lucas regardèrent l'homme sans savoir comment ils devaient réagir suite à sa dernière phrase. Ce moment passé, ils placèrent les présents du militaire dans leurs oreilles.

« Vous êtes maintenant libres d'aller où vous allez. N'oubliez pas, restez attentifs aux instructions.
- A vos ordres, monsieur, répondit Alex. J'ai une question : est-ce que vous avez l'heure ?
- Oui, répondit le soldat en consultant sa montre. Il est 9 heures 45.
- Merci. »

Le groupe ressortit ensuite du local désert, qui fut refermé tout de suite après. L'adulte guida les quatre enfants jusqu'à la sortie de la gare aérienne bondée de monde et leur laissa quartier libre, avant de disparaître dans la masse. Ark, Ethan, Lucas et Alex se retrouvèrent alors seuls, les lunettes aux verres fumés sur les yeux, les oreillettes prêtes à l'emploi. Ne sachant quoi faire, ils marchèrent lentement en suivant le mouvement de la foule, se dirigeant vaguement vers les stands qu'ils avaient vus plus tôt.

« Vous pensez qu'il va attaquer quand ? questionna le Riolu en se rapprochant de ses amis pour être entendu malgré le brouhaha ambiant. D'après le Général, le "Abyss" en question n'aurait pas donné d'heure.
- A tous les coups, il va attaquer la nuit, avança le garçon aux mèches blanches. Je pense que cela lui profitera plus que s'il le fait le jour.
- Personnellement, lança Ark soucieux, je m'interroge surtout sur la probabilité d'une offensive ici.
- Qu'est-ce que tu veux dire ? demanda Lucas, interloqué.
- Abyss peut nous avoir menti, n'est-il pas ? expliqua le Jicarien. Un coup en traître est aisément envisageable. Il cherche peut-être à ce que nous regroupions toutes nos forces sur Dream Land afin de porter un coup fatal sur un autre lieu, tel que le QG de la Police Subspatiale.
- Je ne pense pas, démentit Alex. A vrai dire, on ne sait pas du tout quelles sont les intentions de Taboo. Ce qu'on sait, c'est simplement qu'il a une haine viscérale envers tout ce qui l'entoure. Alors, veut-il nous réduire en esclavage ou juste éliminer tous les peuples de la galaxie ? Pour moi, ce serait la deuxième solution. Dans ce cas, il n'a pas à craindre une bataille comme celle de l'an passé.
- Je rejoins votre raisonnement, approuva Ark pensif. Mais il y a un élément qui pèse sur la balance du pour et du contre : sachant qu'il y a un nombre très important de combattants réunis ici, va-t-il prendre le risque d'affronter seul autant de valeureux guerriers ?
- C'est vrai que la Police Subspatiale est là, cette fois, s'enthousiasma Lucas. Que peut Taboo face à des pistolets ou des bombes ? C'est ça que voulait dire le soldat tout à l'heure ! Vous vous souvenez, "il est possible que vous n'ayez pas à intervenir" ?
- Vous oubliez qu'il n'est pas seul, modéra le Pokemon au pelage doré. Il y aura sûrement Abyss... et... »

Il appuya lourdement sur son dernier mot, une lueur de revanche dans le regard.

« ... Drygan. »

Alex et Lucas opinèrent d'un grand signe de tête, tandis que Ark se contenta d'une approbation discrète. S'ensuivit un silence entre eux, signe qu'ils n'avaient plus rien à rajouter.

« Restons groupés, finit par dire l'adolescent aux yeux verts. Avec cette cohue, nous risquerions de nous séparer. »

En disant cela, ils arrivaient dans l'enceinte du parc d'attractions géant qu'était la Grande Fête des Mondes.

* * *

Seul dans le vestiaire réservé aux hauts placés de la Police Subspatiale, assis sur un banc, le Général méditait. Il venait d'enfiler sa tenue de combat, composée d'un pantalon large dont le bas était rentré dans de grosses bottes de cuir, et d'un haut noir qui moulait à merveille ses muscles saillants.

Cela faisait bien longtemps que le Général ne l'avait pas revêtue. Depuis quand ne l'avait-il pas portée ? Un an, voire plus ? Il était tellement accoutumé à son uniforme de fonction qu'il en était déboussolé, presque mal à l'aise. Il craignait également d'être "rouillé", malgré ses entraînements quotidiens. Pourtant, il gardait la tête froide et lucide. Il avait recalculé un nombre hallucinant de fois ses probabilités de victoire, avait envisagé toutes les possibilités, avait prévu les moyens les plus sûrs et les plus efficaces pour évacuer les civils. Chaque détail avait été soigneusement pris en compte, les portails spatio-temporels avaient été réglés pour faire rentrer un grand nombre de soldats en cas de besoin. Il savait exactement quoi faire. On dit que les capacités d'un homme se mesurent dans les contextes les plus critiques. Si ce on-dit se révélait vrai, il allait bien voir quel était son potentiel réel.

Maintenant fin prêt, le colosse sortit du vestiaire et prit le chemin de la grande salle - un couloir de métal - où était réunie l'intégralité des troupes. A la demande du Général, les organisateurs de la Grande Fête des Mondes avait construit un réseau souterrain dans le sol de Dream Land. Les forces ainsi cachés aux yeux des civils, la manœuvre serait simplifiée.

Il arriva alors dans une vaste pièce, où l'attendaient une multitude de soldats de tous grades. Il y aurait au total dix divisions, de mille hommes chacune, qui combattraient ; cinq autres divisions garnies du même nombre de personnes aideraient à la fuite des civils, tandis que cinq divisions supplémentaires s'occuperaient de tâches diverses. Outre ce total de vingt mille soldats, de plus petits groupes, composés de combattants d'élites, seraient également présents sur le champ de bataille. La plupart des ces combattants en question avaient déjà participé au combat de l'an passé : Solid Snake, Samus Aran, Wolf O'Donnel, Sonic, Link, Marth, Meta Knight. Autant de noms auréolés de gloire à la réputation interplanétaire qui connaissaient la pression d'affronter un ennemi extrêmement fort autant que l'art du combat lui-même. A ceux-là s'ajoutaient de nouveaux venus tout aussi talentueux : Lyn, Jade, X3. Et l'appel ne s'arrêtait pas là : en dehors des valeureux guerriers qui étaient venus grossir les rangs de la Police Subspatiale, le Général savait qu'il pouvait compter sur l'appui de plusieurs légendes vivantes : Ness, Zelda, Luigi, Peach, Mario, Fox McCloud, Wario, Pikachu, Mr Game & Watch, Diddy Kong, Donkey Kong, Pit, Olimar... il y avait aussi les Eaglelandais, capables d'influencer fortement le sort de la bataille, et le quatuor Lucas / Ark / Alex / Ethan. D'autres personnages importants avaient reçu une invitation mais n'y avaient pas répondu.

En bref, face à Taboo et ses deux acolytes, ils avaient un avantage numérique important. Mais mieux ne valait pas crier victoire trop vite, car leur adversaire pouvait compter sur le soutien des créatures faites de matière noire telles que les primides... et il ne se gênerait pas pour en abuser.

* * *

« C'est magnifique, commenta Abyss, son sourire habituel plaqué sur le visage. Je suis allé faire un tour du côté du champ de bataille, il y a du beau monde.
- Combien sont-ils ? gronda la voix de Taboo.
- Approximativement, il y a trente mille soldats je crois, et pas mal de combattants de l'année dernière.
- Trente mille ? C'est ridicule, ricana le géant plus menaçant que jamais. Avec toute la matière noire que j'ai rappelée à moi, j'ai moyen de créer plus de dix mille primides... si je ne l'utilisais pas pour écrémer les candidats qui viendront à nous... »

Le décor aride de la planète déserte trembla sous le rire de Taboo. Il avait nettement gagné en assurance au fil des jours qui s'étaient écoulés depuis le procès. Auparavant, il manquait indéniablement de confiance. Maintenant, c'était totalement l'inverse.

« Drygan n'est pas là ? demanda Abyss.
- Non, mais il risque de ne pas tarder. Quant à Kirby, je viens de lui apporter les dernières modifications.
- Ça y est, c'est fini ? Je pourrais le voir ?
- Non, c'est trop tôt.
- Vous n'êtes pas drôle, lança la créature hybride en prenant une mine déçue.
- Ce n'est en effet pas ma vocation.
- Est-ce que vous pouvez me faire une démonstration de votre puissance, au moins ?
- Ça, je peux. »

Comme Abyss l'avait fait pour impressionner Jade, Taboo mit ses bras le long du corps et chargea son énergie. Sans prévenir, une vague invisible ébranla alors les environs sur plusieurs centaines de kilomètres à la ronde. Sous les pieds du géant, la roche elle-même se détachait pour être propulsée bien plus loin, sous l'effet de rafales de vent phénoménales. Une dizaine de secondes plus tard, quand l'entité diabolique eut résorbé son énergie, un cratère d'au moins une centaine de mètres s'était formé.

Le spectateur de cette démonstration extraordinaire, qui avait malgré sa résistance reculé jusqu'au bord du cratère, resta béat d'admiration pendant un instant.

« Je n'arrive même pas à trouver un mot capable de qualifier ça... finit-il par lâcher, époustouflé. Quoique, il y a quand même un terme qui pourrait aller... »

Abyss sourit de toutes ses dents .

« Divin. »

Bon,la je sent que sa va le faire comme dans les jeux de stratégie,une grosse bataille confuse avec des morts de partout!

Même si j'ai une question :

Combien y a t'il de planéte dans leur monde?Car 30000 mille hommes je trouve sa petit.