Chapitre V

Au petit matin, tous se mirent en route.Lionel de Cète, Tibèrum Hias, Mesrino di Killa et Le Teutonique avançaient vers Liège, non sans une certaine anxiété.Pendant ce temps, un messager traversait la Manche, porteur du message de Robert afin d´avertir Donald de Spoke.Mais, à cause d´une violente tempête, il dût faire escale sur une île, où il loua un lopin de terre.La tempête se déchaînait, qui sait quand elle permettrait aux Anglais d´avoir leur message?

De son côté, Tancred, le fils de l´empereur, venait d´arriver au camp impérial avec ses trois mille hommes.L´empereur germanique, lorsqu´il le vit, le dévisagea profondément.
"Que m´apportes-tu là, mon fils...
- Trois mille mercenaires grecs, mein Kaiser.Deux mille archers et mille piquiers.
- Et qu´escomptes-tu en faire?
- Les faire attaquer, père.
- Et à quoi te serviront les archers, bougre d´âne?Cette ville a des murailles plus hautes que leur portée, ils vont devoir attaquer au corps-à-corps avec de stupides couteaux, ou à mains nues...
- Je ne savais pas, Kaiser...
- Tu me décois.Pour peine, tu auras leur commandement, et je ne t´allouerai aucun chevalier germanique.Est-ce clair?
- Très clair, mein Herr.
- Mettons-nous en marche.Nous y serons dans une semaine, en marchant bien.Je dis cela car je ne sais pas si tes archers à moité crevés pourront marcher vite..."

Henri et Tancred rassemblèrent leurs affaires, préparèrent les hommes et avancèrent vers la principauté.Pendant ce temps, di Killa et Hias venaient d´entrer dans les murs de la ville.Les deux mille brabançons étaient prêts au combat.Le prince-évêque, Henri de Verdun, vint voir les braves alliés du Duc de Brabant et était au bord de l´euphorie.Il alla trouver Tibèrum et Mesrino qui discutaient.

"Mon prince, voici le général Tibèrum Hias.
- Très honoré.
- Moi de même, général.
- Général, pouvez-vous nous excuser un instant?dit Mesrino.
- Faites,mon ami."
Le tavernier attira l´évêque au loin, de façon à ce que les chefs brabançons ne puissent ouïre ce qu´ils disaient.
"Ah, je savais que je pouvais te confier cette mission! Deux mille soldats! Même si c´est temporaire, quel cadeau!
- Empoisonné.
- Pardon?
- Je dis que c´est un cadeau empoisonné.Le duc Henri de Louvain m´a accordé ces hommes à condition qu´une fois le siège de Liège terminé et les Germains repoussés, vous l´aidiez à conquérir les Flandres pour son compte avant de vous lancer dans une double campagne expansionniste en terres impériales.
- Et tu as accepté?"
Henri commençait à s´énerver.Son visage rougissait de colère, et des postillons venaient se mélanger à sa barbe.
"Avais-je le choix?
- Non tu as raison, effectivement..."
Il respira profondément en vue de se calmer.Son visage reprenait la couleur d´origine, et il se massait les pomettes pour s´efforcer à sourire.
" Qu´en est-il des autres, Anglais et Français?
- Ils ne sont point encore arrivés?
- Ma foi, si je te pose la question...
- Cela ne saurait tarder, d´ici quelques jours, ils seront là.
- L´ennemi aussi."

Rien de vrai.

Excellentis, excellentis, ja mein kaiser.

Bon si je n´ai plus qu´un seul lecteur j´arrête.

Ah non, ah non, continues, t´arretes pas ;)