Si il poste, on est partis pour attendre jusqu'à Noël ^^

bon bon bon ... plus que 12 h ^^

Demain, c'est à dire aujourd'hui ???!!!????!???
Yahooooooooooooo !!!!!!!!

Non,non .... Demain, dans le dictionnaire d'éléctro !!

C'est à dire...Dans...A bas oui. Au mois d'Octobre si tout ce passe bien.

Mais bon, peut être qu'il va être toucher par la grace d'ici peu

par la grâce du Grand Félyne! nia!

Ayé, je poste dès que j'ai séparé!

La liste des chasseurs qui vont apparaître à coup sûr... Mais qu'il a malheureusement fallu raccourcir parce que ça commence à faire long pour un histoire plus courte que la précédente... Les retirés sont les portés disparus du forum! Si vous êtes en vie, faites-le moi savoir que je vous réintègre, merci!
Ah, et ne vous attendez pas à un miracle pour votre apparition: tout le monde ne peut pas surgir sous la forme d'un play-boy bodybuildé au sourire et au sens de l'humour ravageur, au puissant bras vengeur, au courage sans faille, et aux exploits reconnus, arrivant pile au bon moment pour sauver l'histoire d'une fin prématuré.
De plus, j'ajouterais qu'en vous portant volontaire pour participer, vous exposez votre personnage à divers mutilations, humiliations, gags idiots, morts atroces, etc... Vous savez donc à quoi vous en tenir!

Firior (alias Firior '2)=> Katana Tigarex (sabre) / Tigarex

DeamonKiller (alias Sonelune 'f '3)=> Arc + quelques lames / Uniforme de la Guilde

Florent30 (alias Flo)=> Rien / Bô Vêtements.

Tikev_the_king (alias Kenéri) => Canon Ouranos (fusarb.) / Gravios

Melynx (alias Archeüs) => Truc (bidule) / Machin

Kakashi03 (alias Shibe) => Lame Wyv. Brill. (épée+bcl) / Garuga

Bugatti_Veyron (alias Bate) => Profusion (fusarb) / Cuir

Adesfly (alias Hector 'dj) => Hache guerre poison (épée+bcl) / Kut-ku Bleu

NakVerrion (alias Nakaëriel Darivonich 'cR) => Lutte Eternelle / Fatalis blanc

Martinor (alias Mart 'sabsol 'bshd 'confso) => Lame Wyv. Sang (sabre) / Kushala Daora

Drheinrich (alias Heinrich 'bwarg) => Jugement (épée lg) / Haut Metal

King_Dead (alias Caime 'mrt) => Faux / Odeur de Mort

Monsteriste (alias Wost) => Tranchoir du Démon (sabre) / Acier

Whismerile (alias Kaï 'odorsns) => Tranchoir démon (sabre) / Ceanotaur

Stronganima (alias Ocelot 'stn) => Lames Cadavériques (lames doubles) / Kirin

Exodia (alias Saladin 'rsto) => ? (?) / Diablos Nr

JeuxMaster (alias Silver 'agt 'colarm) => Hache de guerre (épée+bcl) / Rathalos

Atlod (alias Atlod) => Anihilateur Eternel (épée lg) / Monoblos blc

Trear (alias Kor ' ) => Cor Khezu (cor) / Chasseur

Kazey (alias Kazey 'chc) => Lame stratégique (épée lg) / Rajang

Down_Death (alias Zack 'hic) => Secousse Antique (marteau) / Carnage

Snakeenforce (alias Gaen '157) => Ocarina / Heu... Emballages divers.

Dark_Prince_909 (alias Caleb) => Schismes (lames doubles) / Ame Rathalos

Lefresnais (alias ? ) => Frappe Aspirante / Khezu

Et l'éternelle liste des Chapitres...

Chap I, II, III, IV, V => Page 1
Chap VI, VII, VIII, IX => Page 2
Chap X, XI => Page 4
Chap XII => Page 6
Chap XIII => Page 8
Chap XIV, XV part 1 => Page 9
Chap XV part 2 => Page 11
Chap XV part 3 => Page 12
Chap XVI part 1 et 2 => Page 14
Chap XVII part 1 et 2 => Page 29
Chap XVIII part 1 et 2 => Page 34
Chap XIX part 1 => Page 42
Chap XIX part 2 => Pages 44/45
Chap XIX part 3 => Page 50
Chap XX part 1 => Page 56
Chap XX part 2 et 3 => Page 60
Chap XXI => Page 67
Chap XXII part 1 et 2 => Page 69
Chap XXIII part 1 et 2 => Page 71
Chap XXIV part 1 et 2 => Page 73
Chap XXV part 1 et 2 => Page 74
Chap XXVI part 1 et 2 => Page 78
Chap XXVII part 1 et 2 => Page 82
Chap XXVIII part 1 et 2 => Page 84
Chap XXIX part 1, 2, 3 et 4 => Page 87
Chap XXX part 1, 2, 3 et 4 => Page 95
Chap XXXI part 1, 2, 3, 4 et 5 => Page 100
Chap XXXII part 1, 2, 3, 4 et 5 => Page 104
Epilogue => Page 104

PARTIE II

Chap I part 1 et 2 => Page 113
Chap II => Page 116
Chap III part 1 et 2 => Page 118
Chap IV part 1, 2, 3, 4 et 5 => Page126
Chap V part 1, 2, 3 et 4 => Page 130
Chap VI part 1, 2, 3 et 4 => Page 151

Sans oublier la carte (par Flex78, et en couleurs!):
http://img258.imageshack.us/img258/3571/cartebyflexpm4.jpg

• Nota: Normalement, la zone volcanique se trouve au dessus de la grande forêt. Mais aucune carte manuscrite ne peut se vanter d'être parfaite! Et puis il n'y a pas la partie Est. Mais comme elle date de la première fic...

Presque...

Chapitre VII

Partie 1 : Blouc!

-"Approche, et c'est moi qui te mange...

Je resserrai l'étreinte de mon bras gauche sur le morceau de bois qui me servait de flotteur, et continuai de pointer mon couteau de dépeçage sur la créature se tenant à moins de trois mètres de moi.

Non, décidément, la situation empirait de minute en minute. Bon, pas au point de prononcer l'allocution allant de pair avec les enchaînements massifs de problèmes, la célèbre "ça ne pourrait pas être pire!" -qu'au passage, il ne faut de toute façons jamais prononcer, cela risquant de déclencher une catastrophe vous prouvant que, justement, ça PEUT être pire-, mais tout de même, j'étais dans un sacré pétrin.

Tout avait commencé une semaine plus tôt. Firior, Sonelune, Shibe, Kor, Nakara... Heu, truc, et moi-même avions embarqué à bord du Caboteur, un navire marchand transportant les épices importées du Nord vers la rive Sud de la Mer Intérieure. Le voyage, censé se passer sans encombres, avait viré au grand n'importe quoi lorsqu'un ouragan avait pris le bateau par surprise. Nous étions bien évidemment montés sur le pont pour prêter main-forte à l'équipage, prenant bien soin de nous relier au mat central à l'aide de cordes, afin d'éviter de se faire emporter par dessus bord à la première vague. Mais, allez savoir pourquoi, dans mon cas, cela n'avait servi à rien. Une vague, il y en avait eu une. Elle avait traversé le pont dans le sens de la largeur, manquant de faire chavirer le navire, et emportant tout ce qui n'était pas attaché... Et même ce qui l'était, vu que j'avais été balayé comme un fétu de paille. Le bastinguage de bois lui-même n'avait pas suffi à me retenir, j'en avais d'ailleurs emporté un bon morceau en souvenir, une partie dans mon dos sous forme d'échardes, l'autre, plus utile, sous mon bras, me servant de flotteur.
Mon dit cordage de sûreté s'était tout simplement dénoué, passant par dessus bord avec moi. Comme quoi, un simple noeud mal fait peut être lourd en conséquences. Maintenant, je comprends pourquoi les marins en font de si compliqués...
Enfin bon, après cet "incident", j'avais dérivé pendant deux jours et deux nuits, accroché à mon morceau de rambarde, dans l'eau glacée -bon, en fait, elle était plutôt tiède, c'était la fin de l'été, et le soleil était bien présent...- sans manger quoi que ce soit; pour ce qui était de boire, une certaine personne m'avait appris que l'eau de mer, en petite quantité, permettait de survivre. Merci Nalia, mais au point où j'en étais, une semaine de plus ou de moins ne me servirait probablement pas à grand chose. D'autant plus qu'au début de mon troisième jour de dérive -c'est à dire aujourd'hui-, j'avais eu une fort mauvaise surprise. Sous la forme de la créature qui se tenait en ce moment même devant moi.

Sa tête était lentement sortie des eaux, à moins de deux mètres de moi. Le genre d'apparition peu spectaculaire ou surprenante, mais d'autant plus effrayante. Imaginez-vous seul, sur une mer d'un calme plat, accroché à un morceau de bois, sans aucune terre en vue, quand soudain , vous prenant totalement au dépourvu, un visage humain émerge lentement de l'eau. C'est pas terrifiant, ça? Oui, car il s'agissait bel et bien d'un visage humain. Un humain semblait se tenir en face de moi. Ou plutôt une humaine.
A première vue, elle avait là un visage parfait dans ses proportions, encadré par de longs cheveux noirs qui flottaient tout autour d'elle; mais en regardant mieux, on se rendait compte que le nez était d'une petite taille assez peu communes; que les pupilles étaient larges et monochromes, d'un noir profond; et enfin, que son teint tirait étrangement sur le gris.
Et quand à moi, j'en avais déjà déduit que ses mains devaient être palmées, que son cou devait posséder deux ou trois branchies, que ses membres postérieurs ne devaient pas ressembler à des jambes, mais plutôt à une unique nageoire allongée, à mi-chemin entre une queue de serpent et de poisson, et que sa bouche était sûrement garnie de dents tranchantes comme des rasoirs.
Bref, la soi-disant humaine était une sirène. Parmi les créatures peuplant la mer, c'était elles les plus dangereuses. Une intelligence tout à fait humaine accompagnée par une parfaite aisance dans l'eau, une voix -soi-disant- magnifique, et un appétit carnivore féroce. Poissons, mollusques, humains, rien d'immangeable pour elles. Leur jeu préféré consistait à utiliser leur voix ensorcelante pour attirer les marins afin que leurs navires se fracassent sur les récifs où elles les attendaient pour les dévorer. Et inutile de dire qu'elles avaient la force nécessaire pour maîtriser et tuer n'importe quel homme, quelle que soit sa carrure. Bref, d'un point de vue purement humain, on pouvait les considérer comme une farce particulièrement sadique de la nature.
Et là, pour le coup j'aurais sans aucun doute préféré rencontrer un Plésioth. Au moins, il m'aurait dévoré avant que je n'aie pu me rendre compte de quoi que ce soit. Non pas que la mort me contrarie; à vrai dire, cela fait même longtemps que le fait de mourir m'indiffère. En fait, c'est plutôt la manière de mourir qui me gène. Non, rien à voir avec le temps mis, ou la quantité de souffrance subie, mais plutôt... Les circonstances. Il y a des façons de mourir que je n'accepterais jamais. Et le fait de me faire tuer par une sirène en fait partie.
Mais tout de même, je dois avouer que je fus assez surpris quand sa première action fut de me dire, dans un parler de Gardemine quasi-parfait:

-"La mer est généreuse, aujourd'hui... Voilà bien longtemps que mes lèvres n'avaient pas gouté du sang des tiens...

Le peu que je connaissais sur les sirènes provenait des contes que l'on m'avait raconté petit, ou que j'avais lu par la suite. Dans chacune de ces histoires, les sirènes conversaient sans problème avec les humains. N'empêche que je n'aurais jamais pu admettre qu'une créature pareille puisse parler ma langue sans l'avoir vu de mes yeux. J'avais déjà été confronté à une sirène, par le passé, mais l'entrevue avait été trop courte pour qu'elle puisse faire autre chose que chanter, se manger une brique, et exploser en morceaux; voilà pourquoi je fus scié en l'entendant me faire cette réflexion...
Mon instinct de conservation réagit le premier, et avant de lui répondre, je dégainai mon couteau de dépeçage, constellé de petites tâches de rouille étaient apparues. Au vu de la lame, la sirène eut un mouvement de recul presque imperceptible. Et ma réponse, quand à elle, fut ce qu'elle fut...

-Tu es affamé à ce point?" demanda la créature après un moment. "Alors sois heureux, ce n'est pas de ça que tu mourras!
-En effet. Je me demande quelle goût tu as..." répliquai-je sur un ton de défi.

Elle sourit, découvrant sa mâchoire aux dents acérées. Un Plésioth aurait eu un sourire moins effrayant.

-Toi et les tiens, vous partagez l'arrogance à parts égales. Si tu m'avais suppliée, j'aurais peut-être accepté de te ramener jusqu'à la côte. Mais je crois que tu as choisi ton destin...
-La côte? Le rivage n'est donc pas loin?" demandai-je prudemment.
-Peu importe..." conclut-elle en s'enfonçant dans l'eau noire.
-Attends!" tentai-je. "J'ai quelque chose d'intéressant à te proposer...

• • • **********************************

-Et moi, j'vous dis qu'il est increvable. Inutile de s'faire du souci, j'suis prêt à parier qu'il va réapparaître sous peu, et nous sortir une excuse si impossible à avaler qu'elle ne pourra qu'être vraie!

Firior fixa longuement Shibe, tentant de déterminer jusqu'à quel point allait sa conviction. Le vieux chasseur aiguisait machinalement sa lame, un léger sourire au coin des lèvres. Aucune inquiétude ne transparaissait sur ses traits.

-Seul, par dessus bord, en pleine tempête, et à des dizaines de kilomètres de la côte la plus proche? Il faudrait une sacrée chance pour survivre à ça." jugea Nakaëriel.
-Avec Ksaï, c'est pas une question de chance, mais plutôt de fatalité..." répliqua Shibe.

Firior lança un regard interrogateur à Sonelune.

-Je suis d'accord avec Nakaëriel." affirma cette dernière. "Il a du se noyer, et encore, si il ne s'est pas fait dévorer avant. Quand à toi, le borgne, au vu de ton sourire, on pourrait croire que sa mort t'arrange.
-Sa mort m'arrangerait en effet, mais seulement si j'en étais responsable et que j'pouvais la certifier avec assurance." lança Shibe sans se départir de son sourire. "Et j'te rappelle que le "borgne" a un nom.
-Et peu m'importe. Pour moi, ce sera "le borgne". Quand à toi, Fir, que comptes-tu faire?

Le front de Firior se plissa tandis qu'il inspirait profondément.

-Moi? Je vais continuer ce que j'ai entrepris jusqu'au bout. J'ai une tablette, il me faut un moyen de la déchiffrer. Quand à Ksaï, si il est mort, c'est vraiment regrettable, mais comme Shibe l'a dit, nous ne pouvons être sûr de rien. J'ai l'impression que mourir ainsi ne lui correspond pas. Et vous, Raoul, qu'en pensez-vous?
-Cela fait un bon moment que je le connais." commença le marteleur. "Et si j'ai bien appris une chose, c'est qu'avec lui il faut s'attendre à tout et n'importe quoi. Je n'en dirais pas plus, camarade, car le voilà!

Tout le monde se tourna vers moi au moment où je passai la porte du Comptoir de la Ville du Nord, trempé, fatigué, mais bien vivant. Même Kor qui n'avait pas suivi la conversation, daigna lever la tête. Les expressions allaient du stupéfait -Nak- au satisfait -Shibe- en passant par l'indifférence totale -Sonelune-.

-Salut!" m'exclamai-je. "Désolé pour le retard, une sirène m'a déposé, mais elle n'était pas ce qu'il y a de plus rapide...
-...qu'est-ce que je disais?" soupira Shibe. "Et comment t'expliques qu'elle ne t'aie pas dévoré?
-Je lui ai proposé de lui amener deux fois mon poids en viande tendre si elle me ramenait à bon port. Mais comme je n'aime pas le chantage, je l'ai assommé avec un rocher dès qu'on a touché terre, et je l'ai laissée couler...
-...donc, si j'ai bien compris, t'as passé un pacte avec une sirène, et tu l'as pas respecté? J'serais toi, j'éviterais d'aller me baigner pendant un moment...
-Ca tombe bien, je n'aime pas ça. Non, je vais plutôt me contenter d'un bon bain d'eau douce chaude, suivi d'un bon repas... Tout ce sel, ça démange... Mes affaires?
-Première chambre à gauche en montant." m'indiqua Raoul.

Je ne me souviens pas avoir autant apprécié un bain qu'à ce moment là. Quand au repas, vous savez ce qu'on dit: la faim est la meilleur des épices. Ou quelque chose comme ça. Et c'est propre, sustenté, armé et vêtu de mon armure que je redescendis dans la grande salle.

-Bon, ne perdons pas de temps. Firior, qu'est-ce qu'on fait?
-On passe la nuit ici, et on part pour la Ville de l'Est demain à l'aube.
-Qu'est-ce que tu comptes faire dans ce tas de ruines?
-Pas l'ancienne. La nouvelle. Elle se trouve encore plus à l'Est de la Mer Intérieure. Son ancien nom était... Lafstzk, ou quelque chose dans le genre. Récemment conquise et rattachée à Gardemine par l'armée Royale.
- ...et?
-Elle compte parmi les plus grands linguistes du Royaume... Et son École de Lettres était assez connue, même lorsqu'elle n'en faisait pas partie.
-Ah. Tu comptes y trouver quelqu'un qui sache déchiffrer la tablette...
-T'as une meilleure idée?
-Non, mais de toute façons, c'est ton expédition, c'est toi qui décide de la destination...

• • • ***************************************

Tendant le bras vers le plateau posé à sa droite, Florentamenos se saisit d'une crêpe, et porta un regard perplexe sur l'avis de recherche que son valet venait de lui apporter.

-Seghir..." commença-t-il. "Loin de moi l'idée de prétendre que vous illustrez mal; au contraire, je trouve que vous avez un excellent coup de pinceau, mais... Comment dire? Il y a un détail qui me chiffonne.
-Puis-je savoir lequel, monsieur?" s'enquérit Seghir, le valet en question.
-Pourquoi diable lui avez-vous mis une barbe?!?
-Ben quoi? C'est rigolo, une barbe!
-...
-...monsieur." s'empressa-t-il d'ajouter face au regard scandalisé du Grand Responsable.
-Bon, en tout cas, c'est assez ressemblant. Il ne manque plus que l'avis.
-"Recherché, Ksaï, alias l'Escrimeur Légendaire, mort ou vif, récompense de vingt mille Z?"
-Mort ou vif? Non, tout de même pas! Mettons "vivant de préférence", cela devrait aller.
-Tout de même, vingt mille Z, c'est une somme...
-Et vu ce sur quoi il a marché, j'aurais aussi bien pu la doubler, voire la tripler... Mais je ne me sens pas le coeur à lui faire ça.
-Autre chose, monsieur?
-Oui. Même ouvrage pour le coursier Firior. Pour ce qui est du portrait, vous pouvez vous renseigner auprès du Maître Coursier Djioka, qui l'a formé brièvement. Et en ce qui concerne l'avis, identique au précédent, en prenant évidemment soin de changer le nom.
-" Recherché, Firior, alias l'Escrimeur Légendaire, mort ou vif, récompense de vingt mille Z?"
-Vous le faites exprès?!?
- Recherché, Ksaï, alias le Firior Légendaire, mort ou vif, récompense de vingt mille Z?"
-Seghir... Veuillez me rappeler pourquoi je vous ai pris à mon service.
-Parce que j'avais besoin d'argent?
-Non. Parce que j'ai besoin de quelqu'un pour m'assister dans mon labeur, afin de pouvoir travailler plus rapidement et efficacement. Et je dois dire que vous ne me facilitez pas la tache. Alors abrégeons. Pour le cas du coursier Firior, doublez la récompense.
-Ce sera tout?
-Oui." attesta Flo en tendant le portrait à son valet sans quitter des yeux les registres étalés sur son bureau.

Seghir se saisit du contenu de la main de son interlocuteur, et disparut dans l'embrasure de la porte.
Flo mit quelques secondes à réaliser ce qui venait de se passer.

-HÉ, MA CRÊÊÊÊÊÊÊÊÊÊPE!!!" s'exclama-t-il en partant à la poursuite de son valet.

Partie 2: Duel au sommet!

-J'ai quand même du mal à y croire... Toi, un fils?!?
-C'est toute une histoire...

Aussi incroyable que cela puisse paraître, Trear se tenait en face de moi; et à part quelques rides et des cheveux grisonnants, il semblait en aussi bon état que la dernière fois que je l'avais vu, quarante et quelques années plus tôt, ce qui, vu ses méthodes de chasse, était plutôt étonnant. En effet, tous ceux qui avaient un jour voyagé ou chassé en sa compagnie l'évoquaient avec un léger tremblement dans la voix, comme si ils avaient vécu une expérience particulièrement traumatisante. On ne pouvait de toutes façons pas leur en tenir rigueur. Il n'est jamais plaisant de frôler la mort, surtout lorsqu'elle ne vient pas de là où on l'avait prévu...

-Alors?" demandai-je avec un sourire. "Qui est l'heureuse élue?
-Ce n'est pas aussi simple." répliqua-t-il calmement avant de vider son verre. "Je te l'ai dit, c'est toute une histoire.
-Laisse-moi deviner: votre amour était impossible car ses parents étaient des aristocrates et refusaient qu'elle épouse une personne du peuple, alors ils l'ont enfermée dans une tour, et toi, tu as tenté de la délivrer à l'aide de ton fidèle fusarbalète... Mais tu as tout fait péter, elle est morte, et comme tu lui avais déjà pris son innocence, tu t'es retrouvé avec un gamin et un assassinat sur le dos! C'est ça?
-...
-Si on a plus le droit de plaisanter...
-Non, à vrai-dire, ça s'est passé il y a un peu plus de dix-sept ans. A cette époque, je vivais à la Ville de l'Ouest; sa reconstruction venait tout juste de s'achever, un travail magnifique. Et les mosswines sont arrivées.
-Quoi?!?
-Les mosswines. Ils étaient au moins un million, déferlant comme une marée destructrice, rasant tout sur leur passage. Ne me demande pas pourquoi, je n'en sais absolument rien. Toujours est-il que j'étais là, et que j'ai agi.
-N'écoutant que ton courage, tu t'es dressé de toute ta taille en hurlant "vous ne passerez p...
-Pas du tout! La plupart des habitants s'étaient déjà enfuis. J'étais chez moi, en train d'essayer de bricoler mon fusarbalète pour augmenter sa cadence de tir. Ces monstres sont entrés dans la ville aussi facilement qu'un couteau de fer dans une motte de beurre.
-Et toi, n'écoutant que ton courage, tu t'es dressé de toute ta...
-NON! Alors que la moitié de la ville était déjà en miette, ben...
-N'écoutant que ton courage, tu as...?
-MAIS NON! Je... Je nettoyais mon arme, et le coup est parti tout seul. Résultat, trois munitions explosives par la fenêtre... Je n'ai compris ce qui venait de se passer que lorsque j'ai été balayé par le souffle de l'explosion en compagnie de ma maison et de tous les bâtiments de la ville encore debout.
-Ah, ça explique pourquoi il n'y a pas beaucoup de trophées de chasse, ici. Tout ce que tu avais a été soufflé?
-Oui, ça et le fait que lorsque je chasse, ce qui reste du monstre peu tenir dans une boite de rations. Enfin, bref, grâce à cette divine providence, les envahisseurs avaient été exterminés jusqu'au dernier, mais la ville était à nouveau à reconstruire; et en fouillant les décombres pour m'assurer qu'aucun n'était encore vivant, je suis tombé sur quelque chose d'affreux.
-Et n'écoutant que ton courage, tu...
-...
-Hem. Vas-y, continue.
-Il s'agissait d'une femme. Elle était morte, piétinée par les mosswines. Rec...
-Piétinée par les mosswines? Tu ne veux pas dire "pulvérisée par mon fusarbalète"?
-Étant donné que je ne dispose d'aucune munition qui cause des blessures en forme de sabots de mosswine, je pense pouvoir dire que non. Je peux continuer?
-Oui...
-Recroquevillée sur elle-même, elle tenait encore son nouveau-né contre elle, nouveau-né qui lui était bel et bien vivant. J'ai donc décidé de l'adopter pour lui donner une chance de pouvoir venger sa mère qu'il n'avait pas eu le temps de connaître... Quand il a atteint l'âge de poser les questions, je lui ai dit que c'était moi qui avait tué sa famille, car la vérité aurait été trop dure à supporter pour lui.
-T'y est peut-être allé un peu fort, là...
-Je ne pense pas. Je lui ai appris tout ce que je sais, et quand il a enfin été assez âgé et expérimenté pour chasser seul, je lui ai révélé le destin tragique de celle qui l'avait mis au monde... Depuis, il a juré qu'il deviendrait un aussi grand destructeur de mosswines que je l'ai été.
-...C'est tout?!?
-Ben, oui, pourquoi?
-...
-Que dire d'autre? J'ai vu passer plus de soixante hivers, et je chasse toujours, en attendant le jour où mon âge me rattrapera; mes mains tremblent, mais je vise mieux que jamais! J'ai l'impression d'être parvenu au sommet de mon art, là où j'ai toujours rêvé d'être. J'ai tué plus d'un million de mosswines, j'ai élevé un enfant, tous mes tirs font mouche, et aucun monstre ne me résiste. Si je devais mourir maintenant, ce serait sans aucun regret.

Il n'y avait rien à ajouter.

-Hé, papa, je n'arrive pas à faire démarrer le feu." lança Kor. "On devrait sérieusement ramoner cette cheminée, elle doit être bouchée.
-Laisse-moi faire." proposa Shibe en se levant. "Tu vas voir ce qu'est un vrai feu de cheminée.

• • • **************************************

-En effet, ça brûle plutôt bien..." constata Kor, admirant les flammes qui ravageaient la maison.
-Heu... Désolé, Trear." bredouilla Shibe. "J'me disais bien que deux litres d'huile, c'était trop.
-Je n'ai jamais eu de chance avec mes maisons..." observa ce dernier. "La fatalité, probablement.
-Shibe, ou comment chauffer l'intérieur ET l'extérieur de votre maison avec une seule cheminée!" m'amusai-je.
-Continue comme ça, et je t'envoie profiter du chauffage intérieur..." marmonna-t-il.

Nous continuâmes quelques instants à contempler l'incendie, vite imités par une petite foule de curieux attirée par la fumée. Il est assez amusant de regarder une maison brûler -à part si on en est le détenteur, bien sûr...-. On observe la progression des flammes, le bois qui craque, éclate, et part en fumée, on tente de deviner quelle partie va s'effondrer la première, on sourit en suivant l'envol des flammèches -et on rigole franchement si elles mettent le feu à une maison voisine-... Et c'est encore plus beau et intéressant à voir quand ça se passe de nuit -malheureusement pour nous, Shibe n'avait pas été prévenu-.

-Ksaï?" demanda le Shibe en question.
-Hm?
-Si j'te dis que Firior est en train de courir vers nous comme un dératé, que la panique s'lit sur ses traits, et qu'il a l'air de crier quelque chose, qu'est-ce que t'en déduis?
-Heu... Qu'il s'est probablement passé quelque chose d'horrible qui va retarder ou précipiter notre départ.
-J'étais arrivé à la même conclusion.
-C'EST HORRIBLE!!!" hurla Firior quand il fut arrivé à notre hauteur.
-On sait." répondis-je de concert avec Shibe.
-Ah?" s'étonna Firior. "Comment vous...?
-Question d'expérience." Mentis-je. "Alors?
-Un tireur embusqué a pris le Comptoir d'assaut! On s'est séparé, mais visiblement il en a après moi... Il ne m'a pas lâché d'une semelle, j'ai failli y passer au moins six fois!
-Et, dans ta grande bonté, t'es venu nous prévenir, amenant par là même ce malade à ta suite? Merci, on en demandait pas tant..." ironisa Shibe.
-A vrai dire, j'espérais que si je lui offrais d'autres cibles, j'aurais plus de chances de m'en tirer...
-Ca, c'est signé. Ksaï, t'as mauvaise influence sur lui.
-Si je puis me permettre," tentai-je de me défendre, "il s'agit d'un jugement bien hâtif. Comm...
-Hâtif? Ce genre de réflexe lâche et irresponsable, c'est tout toi!!!
-N'y a-t-il pas plus urgent?" fit remarquer Firior.

Comme pour confirmer ses dires, un des curieux venus admirer le feu s'effondra dans un râle de douleur, aspergeant ses voisins immédiats d'une quantité conséquente de sang. Il ne fallut pas bien longtemps à la foule pour comprendre ce qui venait de se passer. Des jurons, des cris d'horreur, et tout le monde se dispersa dans un mouvement de panique. Ne restait plus que Firior, Shibe, Trear, Kor, et moi -et le type qui venait de se faire abattre, mais...-.

-AUX ABRIS!" hurla Trear avant de foncer vers la maison la plus proche pour s'y réfugier.

La maison la plus proche en question étant la sienne, il fit un superbe virage à angle droit en se rendant compte qu'elle était encore en train de brûler, et il se jeta dans celle de son voisin sans même prendre la peine de passer par la porte. Le dit voisin, quand à lui, fût assez surpris de voir son propre voisin -vous suivez?- pulvériser sa fenêtre pour atterrir sur son tapis.

-Monsieur Tréhare?!?" s'exclama-t-il.
-C'est "Trear", monsieur Mhoolik... Et il semblerait que les circonstances fassent que je doive momentanément occuper votre demeure...
-Ah, c'est votre façon à vous de me demander si je peux vous loger en attendant que vous reconstruisiez votre maison? Vous avez fait vite, dites-donc, elle n'a même pas fini de brûler!
-Non, c'est ma façon de vous dire qu'il y a un tireur embusqué qui s'amuse à tuer tous ceux qui passent en face de son canon, et que votre maison offre un abri idéal!
-Pardon?!?

A ce moment précis, tout le reste de la troupe entra en trombe par la défunte fenêtre, suivie d'une pluie de projectiles meurtriers. Le voisin tenta de s'enfuir, et s'effondra, le dos aussi transpercé qu'une passoire.
Shibe renversa le lit, et nous nous réfugiâmes tous derrière cet abri providentiel.
Les projectiles traversaient les murs comme si ils étaient faits de tissus, et allaient se loger dans le matelas, voire dans le sommier du lit. A cette vitesse, notre abri serait réduit en charpie en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, et nous avec.

-C'est probablement l'homme qui nous a attaqué à la Citée Royale!" s'exclama Firior. "Il emploie les même méthodes! Il passe par les toits, on est à l'abri nulle part!
-Il travaille donc pour la Guilde. Formidable, voilà qui nous avance beaucoup..." ironisai-je. "Au lieu de se poser des questions sur l'origine de l'agression, je propose que l'on trouve plutôt une solution pour sortir d'ici en vie... Parce qu'une seule munition explosive ou à fragments, et c'en est fini de nous!
-Tu t'es mis la Guilde à dos?!?" s'exclama Trear. "Qu'est-ce que t'as fichu pou en arriver là?!?
-On pourrait déplacer le lit jusqu'à la porte de derrière." proposa Shibe.
-Et on sort, on court, et on meurt." affirma Trear. "Refusé.
-Si on ne sort pas, on meurt aussi!

Selon moi, Trear n'était pas ce qu'on pourrait appeler un lâche. Le qualificatif le plus adapté était... Prudent. Voilà. C'était quelqu'un de trop prudent. Pas du genre à risquer sa vie quand il pouvait rester tranquillement à l'abri, quoi.
Mais cette fois, il croisa le regard de son fils. Et ce fut sans hésiter qu'il enclencha un chargeur de munitions au plomb dans son arme.

-Je vais l'occuper." déclara-t-il. "Pendant ce temps, fuyez le plus loin possible.
-Comme ça, une fois qu'il t'aura tué, il se chargera de nous!

Trear me lança un regard où la détermination se mêlait à... A quoi, au fait? Comme une petite lueur, le genre de lueur qui réveillait en moi une sensation de mal-être que je n'avais du ressentir que trois ou quatre fois dans ma vie. Une sensation que je ne pourrais traduire que par un seul mot.
"Boum."

-Et qu'est-ce qui te dit que c'est moi qui vais mourir?
-Aïe." répondis-je. "Retraite.
-En effet, vous avez intérêt à courir. Quand à toi," ajouta-t-il à l'adresse de Kor, "reste avec eux quoi qu'il arrive. Compris?
-Compris." répondit ce dernier.

Trear se jeta hors de la protection offerte par le lit, et se rua vers la fenêtre sans prêter attention aux munitions perforantes qui sifflaient autour de lui. Au vu de l'angle des tirs, ils ne pouvaient parvenir que de la maison d'en face, une grande bâtisse de deux étages. Il libéra toute la puissance de son fusarbalète Maëlstrom sur la façade qui, la tremblote aidant, se retrouva criblée d'une multitude de cratères à la manière d'un château de sable exposé à une pluie tropicale.

Profitant de la diversion, nous sortîmes tous par la porte de derrière, laissant ce pauvre Trear seul avec son destin.

-Dépêchez-vous!" cria Firior. "Je suis coursier, moi! Je n'ai pas l'habitude de courir aussi lentem...

Il ne finit pas sa phrase et s'immobilisa, constatant que Shibe et moi avions déjà disparu à l'angle de la rue principale, deux-cent mètres plus loin. Une grande lassitude s'empara de lui... Mais cela ne dura que deux secondes, car une balle perdue le manqua de peu, et il repartit en triple vitesse, courant sûrement plus vite qu'il n'avait jamais couru au cours de sa carrière de coursier, laissant Kor sur le carreau.

-Rester avec eux quoi qu'il arrive..." grommela ce dernier. "Plus facile à dire qu'à faire. J'aurais du choisir une arme moins lourde!

Sortir de la ville et rejoindre Heinrich, Nak et Sonelune fut assez rapide, et tandis qu'éclataient encore les détonations du duel d'artillerie, nous nous éloignâmes lentement vers l'Est.

• • • ************

Les tirs avaient cessé. Profitant de l'accalmie, Trear fouilla dans sa sacoche, et en sortit une munition minuscule, gainée d'un alliage de cuivre et d'or. L'occasion rêvée pour procéder à un essai... D'un geste rapide, il chargea, réarma, épaula, et pressa la détente.
Son projectile rata la maison -il faut le faire!-, et disparut au loin. En réponse, un quelque chose heurta l'encadrement de sa fenêtre et se fragmenta en trois morceaux, ne lui laissant même pas le temps de maudire qui ou quoi que ce soit.

• • • *********

Une explosion retentit. Dans un même mouvement, nous nous tournâmes tous vers la ville pour voir une seconde colonne de fumée -la première venait de la maison de Trear, qui brûlait toujours- s'élever vers les cieux.

-Pas assez puissant. C'était pas un coup de Trear." constatai-je, consterné. "Pourvu que...

• POC!*

-...vous avez entendu?" demanda Nak.
-Le "poc"? Oui. D'où ça venait?" demanda Raoul.

Tout le monde se pencha vers l'arrière de la charrette -l'endroit d'où le bruit était venu- pour découvrir un petit cône métallique doré profondément fiché dans le bois.

-Vite! C'est quel genre de munition?!?" paniquai-je, n'étant compris que par Shibe, Raoul et Kor.

Personne ne sut répondre.

-Donc, c'est un coup de Trear." conclut Shibe.
-...
-ABANDONNEZ LA CHARR...

Avant qu'il ait pu terminer sa phrase, tous les objets métalliques -armes, armures, pièces, bijoux...- de la charrette bondirent vers le petit projectile et s'y accrochèrent avec une force peu commune, empêchant qui que ce soit de fuir. Le ciel s'assombrit instantanément, et une odeur étrange se mit à flotter dans l'air.

-J'ai deviné, je crois." affirmai-je faiblement. "Munition élémentaire. Foudre.

L'éclair qui suivit fut probablement le plus puissant de l'histoire de Gardemine. Une avenue entière de lumière qui descendit du ciel et frappa le sol avec une telle violence qu'il se mit à trembler. La charrette fut littéralement pulvérisée, et ses occupant -plus chanceux- furent expédiés dans tous les sens. Et pour moi, ce fut immédiatement le noir le plus total.

Trear tenta de bouger. Une vive douleur lui sillonna le flanc. L'air avait une odeur de brûlé. Ses oreilles sifflaient, et sa bouche avait un goût de sang. Étendu sur le dos, à moitié enfoui sous les débris de la défunte maison de son voisin, il devait avoir l'air plus mort que vif.
Il ouvrit les yeux. La lumière l'éblouit. Le soleil brillait malgré tout. Belle journée pour mourir.
Une silhouette s'approchait. Elle était armée d'un fusarbalète, et vêtue d'une armure de cuir. Son visage... Un masque noir en recouvrait la partie supérieure.

-Agent de la Guilde..." parvint-il à articuler.
-Ce duel ne manquait pas d'intérêt..." répondit l'Agent d'une voix rauque. "Je n'avais jamais utilisé de munition explosive à fragments auparavant. Mais bon, autrefois, un seul tir me sufisait pour me débarasser de gens comme toi. Allez, assez parlé. C'est l'heure pour toi de quitter ce monde.
-Je ne regrette rien. Alors ne lambine pas." répondit l'Artilleur Fou sur un ton de défi.

L'Agent pointa le canon de son arme sur le front de Trear.

-Je t'offre le privilège de mourir sans douleur. D'habitude, je vise le coeur. C'est beaucoup plus atroce. Maintenant, une dernière chose. Je veux ton nom.
-Mon nom... Avant de te le donner, je dois te dire une chose..."

Il inspira avec difficulté.

-Ton masque... Il me rappelle une réplique d'un livre que j'ai lu il y a longtemps... L'histoire d'un artilleur...
-Ou veux-tu en venir?" demanda l'agent d'une voix légèrement agacée.
-La réplique était... "Ne tirez que quand vous verrez le blanc de leurs yeux."
-Et?
-Ca y est. Je vois le blanc de tes yeux.

Les pupilles de l'Agent s'élargirent sous l'effet de la surprise. Il voulut presser la détente. Trop tard.

• VLABADABOUM!!!*

Partie 3: Les yeux dans les yeux...

Le seul bruit me parvenant aux oreilles était celui de ma propre respiration. Il me semblait être étendu sur le sol, le visage tourné vers le firmament.
J'ouvris lentement les yeux. Une silhouette se découpait sur un ciel gris sombre. Quelqu'un se tenait debout à coté de moi. Ou plutôt quelque chose, car cette silhouette ne semblait pas humaine.

-Lève-toi, Ksaï.

Une voix féminine. Ni grave, ni aiguë. Neutre.

-Je suis très bien par terre..." répondis-je en me frottant les yeux. "A qui ai-je l'honn...

Je m'interrompis, appréciant mon interlocutrice dans son intégralité. Il s'agissait en effet d'une femme... Du moins, en partie. De larges ailes écailleuses entouraient ses flancs, et d'épaisses plaques de carapace recouvraient ses tibias, son abdomen et ses avant-bras. Chacun de ses doigts était terminé par une griffe acérée. Ses orbites étaient vides, et des épines pointaient à travers ses cheveux aussi sombres qu'une nuit sans lune. Mi-femme, mi-wyvern.

-...Asura." conclus-je. "Va mettre quelque chose, tu risque d'y laisser ta santé et ta dignité.

Sur cette réplique magistrale, je me retournai afin de fixer le sol. De l'herbe, d'un gris aussi sombre que le ciel.

-Cela ne me surprend pas de toi." affirma-t-elle. "Mais je n'ai pas de temps à perdre.
-Voyons, je suppose que tu as l'éternité devant toi... Alors dis-moi plutôt où on est et ce que tu fais là.
-Où? Je ne sais pas, c'est toi qui a créé cet endroit. Au vu de cette herbe qui s'étend jusqu'à l'horizon, je dirais qu'il s'agit des Grandes Plaines de Gardemine. Ce que je fais ici? Toi et moi avons à parler.
-Je suis donc en train de rêver? Par conséquent, tu n'est que le produit de mon imagination, non?
-Tu es en effet en train de rêver. Mais je suis bien réelle.
-Bien entendu." affirmai-je d'une voix sans conviction.

Asura. Une des divinités majeures du panthéon de Gardemine... Elle représentait le complot, la nuit, la solitude, mais aussi des trucs moins déprimants comme la guerre, la mort, et autres -hem...-.
La dernière fois que nous nous étions rencontrés, elle avait tenté de me tuer, et j'avais été -en partie- responsable de la destruction de son temple. Et la voilà qui venait me rendre visite, comme si de rien était! Deux solutions: soit j'étais mort, soit elle faisait partie de ce rêve idiot et n'était vraiment pas là.

-Non, tu n'es pas mort. La mort ne ressemble pas à ce que tu t'imagines.
-Tu lis dans mes pensées, ou quoi?" m'étonnai-je en me levant.
-Sans aucune difficulté. Je vois toutes tes préoccupations... Tes joies... Tes souffrances... Ainsi que tes envies, tes désirs les plus sombres, et tes fantasmes les plus honteux et inavou... BEUH?!?
-Qu'y a-t-il...?
-C'EST CA TON FANTASME LE PLUS HONTEUX ET INAVOUABLE?!?" s'exclama-t-elle, l'incrédulité et la stupéfaction se lisant sur ses traits.

Aïe. Elle l'avait donc vu.

-Je... Je ne vois pas du tout de quoi tu veux parler!" mentis-je d'une voix peu assurée.
-MAIS QU'EST-CE QUE TU COMPTES FAIRE AVEC UNE BOUTEILLE DE CENT LITRES DE LIMONADE-AMERINSECTE?!?
-Tu es comme les autres!" m'exclamai-je, les yeux remplis de larmes. "Vous ne pourrez jamais comprendre à quel point c'est délicieux!

Elle ne répondit pas, comme si elle ne trouvait pas ses mots. Liste des choses à faire avant de mourir, numéro vingt-sept: couper la répartie à un Dieu. Fait!

-Oh, et puis je me demande pourquoi je m'étonne." soupira-t-elle enfin. "Toutes ces émotions sont réservées aux humains.

En réponse, je lui saisis les joues, et tirai de chaque coté.

-Et fa t'amuve?" se consterna-t-elle. "Ve te l'ai déva dit, ve ne fais pas partie de ton rêve. Alors ve te confeille de me lafer fi tu ne tiens pas à t'exfpover à ma maledicfion!
-Malédiction?" m'exclamai-je, à moitié mort de rire. "J'ai démoli ton temple, et je ne m'en porte pas plus mal pour autant. Alors au lieu de me menacer, dis plutôt: "Un chasseur sachant chasser la Rathian sans son fusarbalète sait assurément forcer la chance!"

Je me retrouvai à terre avant même d'avoir pu réagir. J'étais peut-être en train de rêver, mais la douleur était bien réelle. Une baffe splendide, merveilleusement exécutée. Rien à redire.

-Bon, si tu manques d'humour à ce point, venons-en au fait. Tu voulais me parler, non?
-Oui. Et arrête de faire cette tête stupide.
-Alors arrête de me regarder. Des orbites sans yeux, c'est assez déstabilisant.
-Si je n'ai pas d'yeux, c'est que je n'en ai aucun besoin. Je vois tout ce qui peut être vu.
-Ca ne change rien au problème. Mais passons. Tu n'avais pas de temps à perdre, il me semble...
-Disons plutôt que j'en ai déjà perdu assez. Si je suis là, c'est parce que je vais avoir besoin de toi.

Je ne répondis pas. Liste des choses à faire avant de mourir, numéro vingt-huit: se faire couper la répartie par un Dieu. Fait.

-Ne t'étonne pas, et écoute. Je vois le passé, le prés...
-MOUAHAHAHAHAHAAAAA! T'AS PAS D'YEUX! MOUAHahaha... ha... Hem. Désolé.
-...Donc, je vois dans le passé, le présent, et l'avenir. Et l'avenir comprend des événements pour lesquels je vais devoir demander ton aide.
-...Sachant que notre dernière rencontre s'est soldée par un combat à mort et des événements pour lesquels tu aurais toutes les raisons de vouloir te venger, permets-moi de te dire que tu n'est pas très crédible. Et même si c'était vrai, pourquoi devrai-je t'aider?
-Tout simplement parce que tu n'auras pas le choix. Les événements dans lesquels tu te retrouveras impliqué t'obligeront à choisir un camp, et le mien sera celui qui te conviendra le mieux, car il ira de pair avec ta façon de penser. Ainsi va le destin.
-L'avenir ne se prédit pas. Je ne crois pas au destin.
-Car l'idée que tu t'en fais est erronée. Le destin n'est pas une suite d'événement inéluctables. C'est plutôt une question de... Probabilités.
-Pardon?
-Imagine-toi un ciel empli de nuages en mouvement, certains aussi énormes que des montagnes, d'autres, plus petits que le plus minuscule des grains de sables. Maintenant, imagine-toi en train de voler dans ce ciel. Condamner à avancer, sans pouvoir monter ou descendre, mais en ayant la possibilité de tourner vers la direction de ton choix. Ce ciel représente ta vie, et les nuages, les événements qui risquent d'en faire partie si tu les traverse. Plus le nuage est gros, plus tu auras de mal à l'éviter, plus l'événement en question aura de chances de se produire. Au contraire, plus le nuage est petit, plus tu auras de mal à le trouver pour le traverser volontairement; moins l'événement aura de chances de se produire.
-Par là, tu es en train de me dire qu'on a toujours le choix, non? Malheureusement, il existe bien des événements inéluctables...
-Si un événement est inéluctable, c'est que tu te trouve déjà à l'intérieur du nuage...

Formidable. Il n'y avait même pas une dizaine de minutes, j'étais tranquillement en train de quitter la Ville du Nord. Et voilà que je me retrouvais à rêver qu'Asura me faisait un cours sur le sens du mot "destin"... Merci Trear...

-Abrégeons, par pitié..." soupirai-je.
-Un énorme nuage se dessine à l'horizon, Ksaï... Et tu auras du mal à l'éviter.
-...Et?
-Et c'est tout. Il est temps pour moi de partir.

Elle se retourna, et partit vers l'horizon, comme si elle voyait une sortie pour quitter ces lieux. Tout ce qu'elle m'avait dit, c'est que quelque chose allait arriver et qu'elle aurait besoin de mon aide, sans me dire quoi et pourquoi. Moi, c'est ce que que j'appelle parler pour ne rien dire.
Je la saisis par le cou et tentai de la retenir.

-Tu m'as fait perdre tout ce temps pour ça?!? Tu reste! J'exige des explications!
-*Glurk!* Mais lâche-moi! Tu n'as donc aucun respect?!? C'est un véritable sacrilège!" protesta-t-elle d'une voix étranglée.
-C'est mon rêve, je fais ce que je veux! Alors explique-moi, ou alors, le moment venu, je me range contre toi par simple esprit de contradiction!
-Très bien, si tu tiens à ce point à tout savoir...

Je relâchai mon étreinte. Liste des choses à faire avant de mourir, numéro trente-deux: étrangler un Dieu. Fait.

-Je t'écoute.

Elle s'assit en tailleur, et m'invita à en faire autant. L'herbe avait beau être grise, elle n'en restait pas moins confortable.

-Nous, les Dieux, avons... C'est assez difficile à comprendre d'un point de vue humain. Certaines raisons nous poussent à descendre régulièrement sur terre. En tant qu'humains.
-En gros, vous vous ennuyez là où vous êtes, et vous mettez régulièrement du piment dans votre... Heu... "vie", si je puis parler ainsi, en optant pour le point de vue humain. C'est une tradition, en quelque sorte.
-Expliqué de cette manière, c'est ce qui s'en rapproche le plus. Mais là n'est pas l'important. Le fait est que, suite à certains événements, je ne souhaite plus redescendre. Plus jamais.
-...et?
-Et, il semblerait que l'avenir me réserve quelque chose de particulièrement désagréable.
-Comme?
-Une perte de ma divinité et une descente définitive sur terre.
-A ce point là? Mais je croyais que les Dieux décidaient de l'avenir, non? Vous n'êtes pas capable de créer des prophéties, où quelque chose comme ça?
-Tu es bien informé. Oui, nous pouvons façonner de certains événements futurs. Nous pouvons ajouter des nuages dans le ciel de la vie, mais il y a...
-Des règles à respecter?
-Ca s'en rapproche. Nous ne pouvons pas dépasser une certaine taille, ni le placer n'importe où, ou même le faire bouger comme on le souhaite.
-Vous pouvez donc tenter d'influencer l'avenir, mais pas le créer?
-Oui. Et en ce qui concerne mon "problème" je l'ai déjà fait. Le nuage est placé au loin, et attend que quelqu'un le traverse...
-Ce qui donne?
-Pardon?
-La phrase énigmatique qui accompagne les prophéties! Dans le genre "il vaincra les ténèbres de son bras puissant et portera la lumière au..."
-Ah. Non, il s'agit de l'interprétation des humains qui sont au courant les premiers. Aucune phrase ne l'accompagne. C'est beaucoup plus simple. Si tu tiens à m'aider, tu traversera ce nuage avant de pénétrer dans celui, plus gros, qui risque de précipiter ma perte. Si tu refuse, tu y pénétreras directement sans passer par la prophétie.
-Ce qui nous amène à un deuxième point important: pourquoi moi plutôt qu'un autre?
-Et bien, voilà un certain temps que je t'observe, et...
-...
-Si tu ris, tu as le droit à une autre baffe.
-Alors arrête de mentionner les yeux que tu n'as pas." pouffai-je.

Elle poussa un soupir avant de poursuivre.

-Je vois l'avenir, mais pas de façon illimitée. Dans l'énorme nuage qui vient à l'horizon, je vois ce qui va m'arriver, mais je ne sais pas COMMENT cela va m'arriver, ni ce qui va arriver ensuite. Il semble n'y avoir qu'un seul dénouement, problématique pour moi -la perte de ma divinité-; mais rien n'est sûr. Il se pourrait qu'il s'agisse en fin de compte de deux nuages distincts, collés l'un à l'autre. Et que l'un des deux me permette d'éviter une descente définitive sur terre suivie au final d'une mort tout aussi définitive.
-Tu as beau voir l'avenir, il reste imprévisible malgré tout?
-Oui. Et de tous les humains qu'il m'ait été donné de voir, tu es justement le plus imprévisible. Vois-tu où je veux en venir, maintenant?
-Oui, bien que ce soit un raisonnement assez absurde, selon moi. Mais je suppose que les Dieux ont leur raisons que la raison humaine n'entend pas... Alors venons-en plutôt au troisième point important: que gagnerai-je à t'aider?
-Les humains sont bien opportunistes... D'autant plus que je suis dans l'incapacité totale de réaliser ce que tu comptes me demander.
-Ca doit pourtant pas être bien compliqué de ressusciter quelqu'un...
-Si ça te semble si facile, pourquoi tu ne le ferais pas toi-même, alors?
-Parce que réaliser des miracles, c'est le travail des Dieux, peut-être?
-Dis-moi... D'après toi, qu'y a-t-il après la mort?
-Heu... Une sorte de seconde vie pour l'âme dans un genre de paradis?
-Perdu. Mauvaise nouvelle, la vie après la mort n'existe pas.
-Pourtant...
-Oui, je sais. Mais il y aurait beaucoup de choses à dire sur les Felynes. Il n'ont rien à voir avec nous. Et leur Dieu, bien que sa vie puisse paraître éternelle d'un point de vue humain, est tout aussi mortel que toi. Le Grand Felyne actuel est le quatrième à occuper cette fonction.
-Et les humains?
-Ceux qui pensent qu'un être humain est constitué d'un corps et d'une âme n'ont pas tort. Sauf que l'âme n'est pas une entité indestructible. Elle ne peut exister en dehors du corps. Et si ce dernier meurt, l'âme ne tarde pas à suivre... Cela prend de quelques heures à quelques jours. Tout dépend de la personne.
-Et ensuite?
-Et ensuite, rien. La non-existence est-elle si dure à concevoir? C'est pour ça qu'il faut profiter de la vie, car après...
-Voilà une vérité qui en déprimerait plus d'un... Je repose donc ma question: que gagnerai-je à t'aider? Car si mon aide t'est si indispensable, la récompense doit être à la hauteur...
-Encore une fois, demande-moi autre chose. J'aurais pu la ressusciter quelque heures, voir quelques jours après sa mort. Mais quarante ans!
-Bon... Tant pis, alors. Je n'ai aucune raison de me ranger de ton coté, mais je n'ai tout de même rien contre toi. Quand l'heure du choix arrivera, je ferais ce qui me sera le plus profitable.
-C'est ton dernier mot?
-Je ne plésente jamai avec se jors de chose.

Elle me porta un regard indéchiffrable -c'est sûr que sans yeux...-, et se leva.

-Très bien. Nous serons amenés à nous revoir, comme tu t'en doutes.
-En attendant, tu m'as à l'oeil?
-...
-N'hésite pas à répliquer! Oeil pour oeil...
-...
-Tu sais, je pourrais demander à Shibe de te prêter son bandeau! Mais attention, il y tient comme à la prunelle de ses yeux!
-...
-Bon, je ferais mieux de ne pas trop t'énerver, tu risque de lancer le mauvais oeil sur moi. Mais si tu crois que j'ai peur de toi, tu te mets le doigt dans l'oeil!
-...
-Oui, je sais, j'ai l'oeil pour trouver les pires réparties... Mais ne t'inquiète pas, c'est gratuit. A l'oeil, quoi!
-Imbécile." finit-elle par dire avant de disparaître.

Ainsi s'achevait une conversation avec un Dieu. Beaucoup auraient tué pour avoir ce privilège, et j'en savais maintenant assez pour ébranler les bases de la religion en Gardemine. Mais cette entrevue m'avait laissé une impression étrange. Car son comportement n'avait pas correspondu avec la réputation d'omniscience, d'omnipotence, et d'indifférence qui colle aux Divinités. Comme si j'avais parlé avec une femme "normale". Voilà qui brisait le mythe.

-Ah." fit-elle en réapparaissant un bref instant. "Ne t'étonne pas. Sache qu'avant d'être des Dieux, nous avons tous été humains. Sans exception.

Cette affirmation aurait du me choquer, mais mon cerveau avait d'autres priorités. Comme fournir des réponses stupides:

-...j'aurais bien voulu voir ça. De mes propres yeux." conclus-je.
-...

Partie 4: Un poids sur la conscience...

La nuit était tombée. Le silence environnant n'était troublé que par le pas régulier des Aptonoth de l'attelage, et le grincement des roues de la charrette. Je m'étirai lentement. Nak tenait les rennes, et tous les autres étaient assis à l'arrière en silence. Et au vu de la quantité de poussière qui les recouvrait, on aurait pu jurer qu'ils venaient de sortir d'une mine de charbon.

-J'ai raté quelque chose?" demandai-je en m'étirant.

Ce fut Heinrich qui me répondit.

-La foudre nous a frappé. La charrette a été détruite, mais miraculeusement, il n'y a pas eu de blessés graves. Tu aurais du voir le cratère que ça a creusé...
-Mouais..." répondis-je. "Et Trear?
-Ton ami est probablement mort à l'heure qu'il est. Et il a du emporter Bate avec lui, ainsi que la moitié de la Ville du Nord.
-Heu... Mais encore? Et c'est qui ou quoi, Bate?

Le géant grogna et inspira profondément, comme si ce qu'il allait dire lui demandait un effort inhabituel.

-L'homme qui vous a tiré dessus. Son nom était Bate. C'était un Agent de la Guilde.

Sonelune, qui semblait dormir jusqu'à maintenant, se redressa brusquement.

-Bate? C'est impossible. Il est censé être mort depuis longtemps. Et même si ce n'était pas le cas, ça n'aurait pas pu être lui. Il avait la réputation de ne jamais manquer sa cible. Je l'ai déjà vu à l'action. Rien à voir avec l'homme qui nous a tiré dessus à la Citée Royale.
-C'était pourtant bien lui." affirma Heinrich. "La Guilde ne dispose pas de beaucoup d'Agents. Et Bate était le seul à manier le Fusarbalète. Un modèle léger de type "Profusion" qu'il avait bricolé, si je me souviens bien.

Il soutint le regard inquisiteur de Sonelune sans sourciller.

-Oui, j'ai travaillé pour la Guilde, si c'est ce que tu te demande. Si tu ne me crois pas, je peux te dire que ton nom est Sonelune Fubiki, que tu es entrée à l'École Centrale de la Guilde en tant qu'apprentie Agent il y a cinq ans, suite à une affaire de meurtre. Tu as obtenu ton diplôme d'Agent deux ans plus tard, et tu utilises un arc gigantesque qui conviendrait plus à la chasse au monstre qu'à autre chose...
-Il n'y a que les Agents ou le Grand Responsable de la Guilde qui en savent autant. Et comme tu n'es pas le Grand Responsable...
-Je ne suis plus Agent.
-A d'autres. Une fois qu'on est Agent, c'est définitif. On meurt Agent, mais on ne quitte pas la Guilde. Alors soit tu es toujours Agent, soit tu es juste quelqu'un qui en sait trop.

Le regard que lui lança Heinrich en disait long... Pour qui savait lire sur les traits. Pas pour moi, en l'occurrence.

-Dites..." les interrompis-je. "C'est bien beau, tout ça, mais ça ne répond pas à ma question. Et ne t'avise pas de me raconter ta vie, j'ai déjà eu une journée assez chargée comme ç...
-J'étais chasseur, autrefois..." commença Heinrich.
-...et merde.
-...dûment enregistré; j'avais une carte de Guilde, et je gagnais bien ma vie. Jusqu'au jour où mes compétences m'ont fait remarquer.
-Quelles compétences? Celle de placer "beuharg" après chacune de tes exclamations?
-...
-Heu... Continue.
-Ils m'ont proposé de me former pour devenir Agent. Moi, naturellement, j'ai accepté. J'étais jeune, et plein de rêves. C'était il y a vingt ans.
-Génial. Je peux dormir, maintenant?
-...
-Je... Continue, continue.
-Je suis rapidement entré en fonctions. Agent Heinrich. Spécialisé dans les assassinats.
-Vu ta discrétion naturelle, les assassinats devaient plutôt ressembler à des batailles rangées...
-Non. D'autant plus que, contrairement à l'usage, je ne travaillais pas seul. Dans chacune de mes tâches, j'étais assisté par deux autres Agents. Le premier était Caime, le second, Bate.
-Caime?!?" m'exclamai-je. "Le malade à la faux?!?
-Oui, bien qu'à l'époque, il était aussi sain d'esprit que moi.
-Mauvais exemple...
-Beuharg?
-Heu... Rien.
-Nous formions une équipe parfaite. Aucun de ceux que nous devions tuer n'en a réchappé. Pendant des années, nous avons rempli des contrats pour la Guilde. J'ai fait couler assez de sang pour faire rougir les eaux de la Mer Intérieure...
-N'exagérons r... Ah, c'était une image?
-Jusqu'au jour où j'en ai eu assez. Assez d'ôter la vie sans me poser de questions. Je m'étais fiancé. Je ne pouvais plus me permettre de courir aux quatre coins de Gardemine. J'ai donc voulu en finir avec tout ça. Caime caressait le même espoir. Mais comme tu l'as entendu, on ne cesse d'être Agent qu'au moment de notre mort. D'autant plus que la Guilde n'allait pas laisser partir deux de ses meilleurs éléments. Ils nous ont tout d'abord avertis. Nous n'en avons pas tenu compte.

Il s'interrompit, et prit une profonde inspiration.

-Alors, ils ont méthodiquement détruit tout ce qui nous rattachait à notre envie de liberté.
-Tu veux dire qu'ils ont...
-Oui. Ma famille, le peu d'amis que j'avais, et ma fiancée. C'est Bate qui s'en est chargé. Caime a subi le même sort. En une journée, tout était fini. En découvrant cette tragédie, je suis tombé à genoux. Et j'a fondu en... QU'EST-CE QUI TE FAIT MARRER?!?
-Je t'imagine en train de te lamenter!" me bidonnai-je. "C'EST HORRIBLE, BEUHARG! MA FAMILLE A ÉTÉ EXTERMINÉE, BEUHARG! Ô RAGE, BEUHARG! Ô, DESERPOUARGH! BEUHAAAAARG HARG HARG HARG! MOUAHAHAHAHAHAAAA!!!
-...
-MOUAHAHAHAAAAA!!!
-BEUHAAAARG! SILENCE!!!
-Glp. D'accord.
-Suite à ce massacre, nous avons retrouvé Bate pour lui faire payer ses actes. Seul Caime à réussi à l'atteindre.
-Caime est si rapide que ça?

Il dessangla l'épaisse cuirasse de métal qui lui protégeait le torse. Sa peau était criblée de cicatrices en forme de cratères.

-Non, il s'est servi de moi comme bouclier...
-Pas bête...
-Je me suis effondré juste devant l'entrée du Comptoir où il était embusqué. Caime est rentré et l'a abattu. Nous l'avons laissé pour mort, mais visiblement...
-Tu es sûr que c'était lui qui nous a tiré dessus?
-Ca ne pouvait être que lui. Il n'y a qu'une trentaine d'Agents en service. Et Bate était le seul à se servir d'un Fusarbalète. Mais il semblerait qu'il ait gardé des séquelles de son combat contre Caime... Il n'est plus ce qu'il était.
-Admettons. Continue.
-Suite à ça, j'étais en trop mauvais état pour faire quoi que ce soit d'autre. Caime voulait se venger, tuer le Grand responsable lui-même. La mort de ses proches lui a fait perdre la raison... Son entreprise était vouée à l'échec. Avec une trentaine d'Agents face à lui, il n'avait aucune chance... Quand à moi, j'ai renoncé à me venger... Et nous nous sommes quittés sur ce différend.
-T'as renoncé à te venger? D'après ce que j'ai vu, dis plutôt que depuis, tu te défoule en tuant des tas de gens sous prétexte que ce qu'ils font est mal...
-...
-Quoi, j'ai tort?
-Non.
-Mouais. Je suppose que je ne peux pas te juger...
-Essaye seulement...
-Bon. Et c'est tout?
-Il ne restait aucune trace de moi. J'étais aussi considéré comme mort, et je me retrouvais seul au monde. La Guilde m'avait tout pris, même mon nom, car l'employer les aurait remis sur ma trace. Depuis, j'erre sans but, de ville en ville... Tout cela s'est passé il y a deux ans.
-Tu viens de divulguer des informations confidentielles sur la Guilde." lança Sonelune. "Je me verrais sûrement dans l'obligations d'agir à ton encontre si les affaires de Fir ne m'avaient pas fait passer hors-la-loi... Et au fait, je n'ai jamais entendu cette histoire. On nous a raconté que Bate était mort en service, rien de plus.
-Pas étonnant. Quand à ton ami," finit-il en se tournant vers moi, "ce "Trear", il va probablement rentrer dans la légende. Du moins, seulement si ça s'ébruite, et uniquement chez les Agents...
-Qu'est-ce qui s'est passé? J'étais inconscient, moi...
-Il y a eu une explosion. Je n'ai jamais rien vu de comparable. La moitié de la Ville du Nord a été rasée
-Trear, quoi.
-Je doute que quiconque ait pu survivre. Nous ne sommes pas allés vérifier. Trop occupés à chercher une autre charrette.
-Bah, il a vu pire, et il n'en est pas mort. Sur ce, bonne nuit.
-Attends!" s'exclama Nak. "Moi aussi je veux raconter mon histoire!
-La ferme, Nak!" grommela Shibe.
-Nan, Shibe! Toi, la ferme!
-La ferme, vous deux!" grogna Firior. "Y'en a qui veulent dormir!
-Alors la ferme!" répondis-je.
-LA FERME!" s'exclama Raoul.
-BEUHARG! LA FERME!" hurla Heinrich.
-Gnuh? C'est déjà le matin?" marmonna Kor.

Il s'en suivit une bagarre générale, et seule Sonelune eut la sagesse de descendre de la charrette en attendant que ça se termine...

Partie 6: Celui qui marche seul...

-Hé, les gars..." articula Nak. "Debout, on est arrivé à la Ville de l'Est...

Je me redressai en baillant bruyamment. Devant nous, se dressait la... Et merde.

- Ah... J'aurais du préciser... Qu'il s'agissait de l'ANCIENNE Ville de l'Est. Hé... Hé... Hééééé... Bon, assez plaisanté. Quelqu'un prend les rennes? J'aimerais dormir, moi.

La Ville de l'Est, première du nom. Elle était placée sur la route menant à Dondruma, et ne vivait que de la circulation des marchandises. A son apogée, elle avait comptée dix mille habitants. Mais une nouvelle voie avait été ouverte, reliant la Ville du Nord à Dondruma de façon beaucoup plus directe. Les convois n'empruntant plus l'ancienne route, le Ville de l'Est avait dépéri, jusqu'à être totalement abandonnée. Soixante ans plus tard, les solides et hautes bâtisses de pierre se dressaient toujours vers le ciel, et les rues pavées, bien qu'envahies d'herbes folles, étaient toujours en place. Un climat sec, associé à une végétation assez peu diversifiée -aucun arbre, que des herbes-, avait conservé ces structures dans un état quasi-identique à celui d'origine. Ne manquait plus que la présence humaine, cette dernière ayant cédé la place à celle des quelques animaux de cette région semi-montagneuse -Kelbis, Mosswines, Antekas- qui avaient élu domicile dans ces abris providentiels.
Le tout s'étendait sur dix kilomètres de long, et quatre de large -la surface occupée par les animaux mis côte-à-côte étant négligeable-.
Nous avions pris cette route abandonnée pour nous rendre à la nouvelle Ville de l'Est afin d'éviter de se faire remarquer par la Guilde. Et à moins qu'elle ait engagé des Mosswines pour nous traquer, nous étions tout à fait en sécurité. D'autant plus qu'avec Kor dans les parages, même les dits Mosswines auraient réfléchi à deux fois avant de bouger ne serait-ce que le sabot.

-Tu vas bientôt pouvoir dormir, Nak." baillai-je. "On va probablement camper ici...

Ce pauvre Nak avait tenu les rennes toutes la nuit, et sachant qu'il n'avait pas dormi ni la précédente, ni celle d'avant... Voilà ce qui arrive quand on a le sommeil léger: pas moyen de dormir sur une charrette en mouvement...

-En attendant, je préfère qu'on avance le plus possible avant que le soleil soit au zénith." affirma Firior. "J'ai déjà voyagé dans la région, et la chaleur est dure à supporter, surtout en été. La halte sera plus agréable au milieu de la Ville, avec des bâtiments pour se mettre à l'ombre.

La tension montait au fur et à mesure que nous avancions dans la rue principale. Nous étions des chasseurs, nous étions habitués aux espaces naturels, qu'ils soient aussi vastes que les grandes plaines, ou aussi exigus que les profondeurs de la jungle, mais pas à ça. Une ville fantôme. Une gigantesque ville fantôme, où régnait un silence écrasant. Même l'attelage était nerveux, et le peu de bruit que nous faisions résonnait pendant un bon moment avant de se perdre. L'aube complétait le décor de façon parfaite. Rien de tel qu'un ciel encore sombre, accueillant la faible lueur rosée d'un soleil pas encore levé pour accompagner des rues silencieuses et des bâtiments vides. L'effet devait être encore plus saisissant au crépuscule. Notre champ de vision, obstrué par les bâtiments, ne s'étendait pas à plus d'une cinquantaine de mètres. D'où que provienne le danger -un tant soit peu qu'il y en ait-, nous ne le verrions qu'au dernier moment.
Nous étions tous silencieux. Sur la défensive. Lançant des regards méfiants de chaque coté de l'avenue. Et quand Kor éternua, il faillit se faire embrocher par Shibe... Il est à noter que Sonelune, Heinrich, et -dans une moindre mesure- Firior ne partageaient pas notre vision des choses. Pas des chasseurs...

Heureusement, cette impression de mal-être disparut au fur et à mesure que le soleil se levait. C'est fou ce que la lumière peut avoir comme pouvoir réconfortant. On se sent toujours plus en sûreté lorsqu'on peut voir clairement ce qui nous entoure.
Vers midi, nous nous trouvions presque au centre de la ville. Et la chaleur commençait sérieusement à se faire sentir.

La charrette s'arrêta net. En plein milieu de l'allée principale, à une trentaine de mètres, assis devant un feu de brindilles, un homme. Vêtu d'un armure faite de carapace et de métal, un long sabre rouge-orangé posé à ses cotés, il buvait tranquillement à sa gourde, sans se soucier de ce qui l'entourait.
Au bout d'un moment, il se retourna, et nous adressa un signe de la main.

Personne ne trouvant quoi dire, je descendis de la charrette et m'avançai à sa rencontre.

-Bienvenue, chasseurs." dit-il. "Venez profiter de mon feu.
-Heu... Ce serait avec joie, sauf que si on s'assoit ici, en plein soleil, et devant ce feu, avec cette chaleur... Ben on va tous y passer. Et toi avec.

Il hocha la tête avant de se lever lentement.

-Juste. Mais ce feu va m'être utile, et il n'y a pas grand chose à brûler, ici. C'est pourquoi je dois rester à proximité pour l'entretenir.

Je fis signe aux autres qu'il n'y avait pas de danger, et quelques minutes plus tard, nous étions tous assis à l'ombre de ce qui avait probablement du être une auberge.

-Permettez-moi de me présenter..." commença l'homme. "Mon nom est Mart, et je suis...
-Chasseur." soupirai-je. "On s'en doute.
-Non.

La chaleur était si accablante que je ne pris même pas la peine de tourner la tête.

-Tu portes une armure en je ne sais trop quoi, mais ça a été vivant, tu as un sabre fait avec des morceaux de... Rathalos, et tu campe tout seul au milieu de nulle part. Tu es chasseur, par conséquent.
-Non." affirma-t-il. "Cette armure appartenait à...
-Ton père qui a été tué par un Rathalos et que tu as juré de venger? Ton grand-père? Un ami? Ton instructeur?
-...à quelqu'un que j'ai tué.

Cette fois, malgré l'effort qu'il m'en coûtait -maudite chaleur...-, je tournai la tête et le fixai fixement -Note de l'auteur: ben quoi?-, imité par une bonne partie du reste de la troupe.

-...et ça t'arrive souvent de tuer des gens comme ça?
-Comme je te l'ai dit, je ne suis pas chasseur. Je me définirais plutôt comme une sorte de... Sabreur solitaire.
-Tu as un sabre et tu campes en plein milieu de nulle part. Ca se tient.
-Je parcours le monde à la recherche d'adversaire à ma mesure, dans le but d'atteindre une maîtrise parfaite du sabre.
-Tu vas de ville en ville en tuant tout le monde?
-Non. Je n'affronte que ceux qui acceptent le duel sachant parfaitement que les chances d'y laisser sa vie sont grandes. Et cette armure, si tu tiens à tout prix à le savoir, appartenait à...

Il sortit un petit carnet qu'il se mit à feuilleter. J'épongeai mon front. Maudite chaleur...

-Tu notes les noms de ceux que tu as tué?" demanda Kor.
-Juste. Il faut que quelqu'un se souvienne d'eux, sinon leur âme ne pourra trouver le repos...
-Ca-m'é-to-nne-raiiiit..." chantonnai-je sur le ton de celui qui sait quelque chose.
-A chacun sa philosophie." me répondit-il. "Toujours est-il qu'au final, je me suis rendu compte d'une chose: les adversaires capables de me tenir tête ne sont pas assez nombreux. Parmi les hommes, j'entend. C'est pour cela que j'ai décidé de m'attaquer à plus... Gros?
-Si je comprends bien...
-Oui. La chasse au monstre. L'homme face à la bête. Tué ou être tué.
-Donc, j'avais raison! Tu es un chasseur!
-Non. Je n'ai encore rien tué. Ce qui m'amène à une question importante: vous aussi, vous êtes là pour le Tigarex?

Cette question fit redescendre la température de quelques degrés.

-Pa... Pardon? " demanda Kor.
-Le Tigarex. A vrai dire, je ne connais pas exactement les règles de bienséance entre chasseurs, mais je suppose que je suis obligé de partager cette chasse avec vous, non?
-Tititi... Tigarex?" demanda Kor.
-Vous n'êtes donc pas là pour lui? Tant mieux. Je préfère l'affronter seul.
-Tu es en train de nous dire qu'il y a un Tigarex dans les environs?" demandai-je en me redressant.
-Tout à fait. En espérant qu'il sera à ma mesure." répondit Mart.
-Et tu comptes l'affronter seul?" m'estomaquai-je. "Tu dois avoir une arme secrète, ou... Mais au fait, où est ton matériel?
-Matériel?
-Des bombes, des filets, du poison... Ton matériel!
-Je suis venu à pied. Je ne peux pas transporter tant de choses, voyons.
-...
-Ah, si, j'ai trouvé des brindilles pour le feu.
-...Le feu?!? Mais pourquoi faire?!?
-Pour faire cuire la viande, bien sûr! Je ne vais pas le tuer et le laisser là! Il faut que je le mange! Tuer pour se nourrir, ce n'est pas la règle élémentaire de la chasse au monstre?
-...non.
-Étrange. Ca devrait.
-Je retire ce que j'ai dit. Tu n'es pas un chasseur.
-Puisque je te le dis.
-Est-ce que tu as déjà vu un Tigarex en action...? Non, est-ce que tu as déjà vu un Tigarex tout court?
-Non, on m'a juste dit qu'il y en avait un qui avait son territoire par ici.
-...ça va être un massacre.
-Pardon?
-T'as aucune chance... Tu vas te faire massacrer. Un conseil: vas-t-en. Et on va en faire de même." affirmai-je en me levant. "Un Tigarex se chasse en groupe, et il faut une préparation minutieuse, une connaissance du terrain. Sans compter le matériel. On n'est pas équipé pour. Tout le monde debout. Réveillez Nak. On s'en va!
-Une connaissance du terrain?" demanda Mart. "Je m'en suis rendu compte. Pas moyen de trouver sa tanière. Cette ville est énorme. Mais bon, j'ai résolu le problème. J'ai empilé des Mosswines que j'ai tué juste au coin de la rue. L'odeur de viande devrait le faire venir à moi au pas de course.
-Héhé, maudits Mosswines!" se réjouit Kor. "Ca leur apprendra à... TU AS FAIT QUOI?!?

Un rugissement déchira le silence. Et merde. Ce monstre avait le sens de la théatralisation.

-Dis-moi..." me demanda Firior. "...si on tient compte du fait que j'ai une armure en Tigarex, ce monstre ne devrait normalement pas faire attention à moi... N'est-ce pas?
-Ah." répondis-je.
-Ah oui, ou ah non?
-Ben... Qu'est-ce que tu ferais si un nain de vingt centimètres de haut tuait un de tes amis, se servait de sa peau comme vêtement, et se promenait nonchalamment dans ta maison?
-Aïe.
-T'es foutu." acquiéscai-je. "TOUS AUX ABRIIIIIIIS!!!

Une rangée de maisons s'effondra, et un wyvern quadrupède d'une vingtaine de mètres de long surgit dans l'avenue principale dans un nuage de poussière et de gravats.

-Alors c'est à ça que ça ressemble." observa Mart. "Impressionnant.

La liste des chasseurs qui vont apparaître à coup sûr... Mais qu'il a malheureusement fallu raccourcir parce que ça commence à faire long pour un histoire plus courte que la précédente... Les retirés sont les portés disparus du forum! Si vous êtes en vie, faites-le moi savoir que je vous réintègre, merci!
Ah, et ne vous attendez pas à un miracle pour votre apparition: tout le monde ne peut pas surgir sous la forme d'un play-boy bodybuildé au sourire et au sens de l'humour ravageur, au puissant bras vengeur, au courage sans faille, et aux exploits reconnus, arrivant pile au bon moment pour sauver l'histoire d'une fin prématuré.
De plus, j'ajouterais qu'en vous portant volontaire pour participer, vous exposez votre personnage à divers mutilations, humiliations, gags idiots, morts atroces, etc... Vous savez donc à quoi vous en tenir!

Firior (alias Firior '2)=> Katana Tigarex (sabre) / Tigarex

DeamonKiller (alias Sonelune 'f '3)=> Arc + quelques lames / Uniforme de la Guilde

Florent30 (alias Flo)=> Rien / Bô Vêtements.

Tikev_the_king (alias Kenéri) => Canon Ouranos (fusarb.) / Gravios

Melynx (alias Archeüs) => Truc (bidule) / Machin

Kakashi03 (alias Shibe) => Lame Wyv. Brill. (épée+bcl) / Garuga

Bugatti_Veyron (alias Bate) => Profusion (fusarb) / Cuir

Adesfly (alias Hector 'dj) => Hache guerre poison (épée+bcl) / Kut-ku Bleu

NakVerrion (alias Nakaëriel Darivonich 'cR) => Lutte Eternelle / Fatalis blanc

Martinor (alias Mart 'sabsol 'bshd 'confso) => Lame Wyv. Sang (sabre) / Kushala Daora

Drheinrich (alias Heinrich 'bwarg) => Jugement (épée lg) / Haut Metal

King_Dead (alias Caime 'mrt) => Faux / Odeur de Mort

Monsteriste (alias Wost) => Tranchoir du Démon (sabre) / Acier

Whismerile (alias Kaï 'odorsns) => Tranchoir démon (sabre) / Ceanotaur

Stronganima (alias Ocelot 'stn) => Lames Cadavériques (lames doubles) / Kirin

Exodia (alias Saladin 'rsto) => ? (?) / Diablos Nr

JeuxMaster (alias Silver 'agt 'colarm) => Hache de guerre (épée+bcl) / Rathalos

Atlod (alias Atlod) => Anihilateur Eternel (épée lg) / Monoblos blc

Trear (alias Kor ' ) => Cor Khezu (cor) / Chasseur

Kazey (alias Kazey 'chc) => Lame stratégique (épée lg) / Rajang

Down_Death (alias Zack 'hic) => Secousse Antique (marteau) / Carnage

Snakeenforce (alias Gaen '157) => Ocarina / Heu... Emballages divers.

Dark_Prince_909 (alias Caleb) => Schismes (lames doubles) / Ame Rathalos

Lefresnais (alias ? ) => Frappe Aspirante / Khezu

Et l'éternelle liste des Chapitres...

Chap I, II, III, IV, V => Page 1
Chap VI, VII, VIII, IX => Page 2
Chap X, XI => Page 4
Chap XII => Page 6
Chap XIII => Page 8
Chap XIV, XV part 1 => Page 9
Chap XV part 2 => Page 11
Chap XV part 3 => Page 12
Chap XVI part 1 et 2 => Page 14
Chap XVII part 1 et 2 => Page 29
Chap XVIII part 1 et 2 => Page 34
Chap XIX part 1 => Page 42
Chap XIX part 2 => Pages 44/45
Chap XIX part 3 => Page 50
Chap XX part 1 => Page 56
Chap XX part 2 et 3 => Page 60
Chap XXI => Page 67
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Chap XXVI part 1 et 2 => Page 78
Chap XXVII part 1 et 2 => Page 82
Chap XXVIII part 1 et 2 => Page 84
Chap XXIX part 1, 2, 3 et 4 => Page 87
Chap XXX part 1, 2, 3 et 4 => Page 95
Chap XXXI part 1, 2, 3, 4 et 5 => Page 100
Chap XXXII part 1, 2, 3, 4 et 5 => Page 104
Epilogue => Page 104

PARTIE II

Chap I part 1 et 2 => Page 113
Chap II => Page 116
Chap III part 1 et 2 => Page 118
Chap IV part 1, 2, 3, 4 et 5 => Page126
Chap V part 1, 2, 3 et 4 => Page 130
Chap VI part 1, 2, 3 et 4 => Page 151
Chap VII part 1, 2, 3, 4, et 5 => Page 188

Sans oublier la carte (par Flex78, et en couleurs!):
http://img258.imageshack.us/img258/3571/cartebyflexpm4.jpg

• Nota: Normalement, la zone volcanique se trouve au dessus de la grande forêt. Mais aucune carte manuscrite ne peut se vanter d'être parfaite! Et puis il n'y a pas la partie Est. Mais comme elle date de la première fic...

preums
Toujours aussi super, l'incendie et quand tous le monde vomis, sa ma fais trop maré. Merci jen avai besoin
Ps: cest fubuki et non fubiki, mais cest pas grave cest bien come sa ;)

Je m'y met.

Deuz !
Il est génial ce chapitre !! J'adore l'histoire de mon perso mais dommage qu'il crève
Sinon continue comme ça !