Trois ans après Crash Bandicoot : La Vengeance de Cortex, Traveller's Tales reprend du service avec Crash Twinsanity. Pour l'occasion, ce sont de toutes nouvelles phases de coopération qui apparaissent pour pimenter l'aventure de Crash, car celui-ci n'est désormais plus le seul à devoir faire face à l'adversité. En effet, Néo Cortex est lui aussi menacé et doit, à la surprise générale, faire équipe avec son ennemi de toujours pour triompher des jumeaux maléfiques, deux perroquets génétiquement modifiés ayant appartenu à Cortex lorsqu'il était enfant. Ces derniers souhaitent maintenant se venger de leur ancien maître qui les a expédiés dans une dimension parallèle à la suite d'une erreur de manipulation du rayon Evolvo.
Nouveauté plutôt agréable, le level design en couloir a enfin été délaissé au profit de zones semi-ouvertes en 3D. En même temps, à les voir se quereller sans cesse, on imagine sans mal que les deux éternels ennemis ont besoin d'espace ! De nouveaux mouvements sont également disponibles : Crash et Cortex peuvent ainsi faire des roulés-boulés (Rollerbrawl) en se chamaillant, dévalant des pentes couvertes d'éléments dangereux tels que les caisses de TNT ou de nitroglycérine. Comble de l'humiliation, Cortex peut également faire office d'instrument au Bandicoot et lui servir de luge (Humiliskate) ou de marteau. Dans d'autres séquences, l'improbable duo devra également se tenir la main afin que le marsupial puisse lancer le scientifique sur des zones inaccessibles et ainsi activer un mécanisme. Mis à part ça, Crash et Cortex peuvent être incarnés de façon individuelle. Si le Bandicoot garde ses mouvements basiques, le scientifique peut quant à lui dégommer ses adversaires à l'aide de son pistolet laser. Notons également l'apparition de Nina, la nièce bionique de Cortex, jouable un peu plus tard dans l'aventure et disposant d'un grappin lui permettant d'accéder à des zones élevées. Voici de quoi bouleverser les habitudes pourtant bien ancrées des inconditionnels de Crash.
Malheureusement, ces changements s'accompagnent de quelques problèmes de jouabilité. On y déplore notamment un certain manque de précision dans les sauts à effectuer, de même que quelques problèmes de caméra. Plus gênant encore, les zones à traverser entre deux points de sauvegarde sont plus longues que par le passé. Alors que ce système était relativement bien géré dans la trilogie PSone, la perte d'une vie force le joueur à recommencer la traversée d'un niveau malgré les passages délicats, quitte à ce que ce dernier ne doive mémoriser les divers éléments du décor afin de parvenir à son objectif.
Au-delà de cela, certaines innovations de Twinsanity restent plaisantes. L'humour est davantage présent au travers de cinématiques et de séquences de jeu très cartoonesques. Si la jaquette du soft laisse transparaître un côté Tex Avery fort prononcé, les séquences animées sont au même niveau, dotées d'un bon doublage français (la VO n'est pas mal non plus) et jouissant d'une réalisation convaincante. Mention spéciale aux thèmes musicaux qui renforcent la nature loufoque de l'univers de Crash Twinsanity.
Extrait : les jumeaux maléfiques débarquent !