Un an seulement après la sortie de Crash of the Titans, le bandicoot revient sur nos consoles dans une nouvelle aventure. Enfin... "nouvelle" n'est peut-être pas le meilleur qualifiant à employer. Si le scénario de cet opus diffère du précédent, force est de constater que, pour ce qui est du gameplay, Crash : Génération Mutant emprunte beaucoup à son aîné et ne laisse que très peu de place à l'innovation.
Trahison fatale
Côté histoire, la menace vient toujours du Docteur Néo Cortex, cette fois-ci accompagné de son ancien bras droit Nitrus Brio. Leur nouvelle association peut surprendre car dans Crash Bandicoot 2, Brio s'était juré de se venger de son ex-meilleur ami qui s'était approprié la création du rayon Evolvo. Même après toutes ces années, Brio ne semble pas avoir avalé son orgueil mais cela ne l'a pas empêché de travailler avec Cortex pour créer le N-V, un casque de réalité virtuelle qui permet d'accéder à de nombreuses informations et services à la manière d'Internet.
Bien sûr, les deux zigotos ne se sont pas reconvertis dans la construction informatique, il s'agit là d'une nouvelle invention permettant de contrôler l'esprit de la personne qui le porte, grâce au mojo maléfique d'Uka Uka, draîné contre son gré par Cortex. Coco et Crunch, curieux et impatients d'essayer la bête, se sont rués dessus à la réception de leur colis. Bien mal leur en a pris, leurs casques les ont transformés en terribles monstres désireux d'éliminer notre bandicoot national. Crash va donc devoir libérer ses amis et assouvir la vengeance d'Uka Uka, trahi par Cortex. Pour cela, le marsupial pourra de nouveau compter sur la force des titans, mutants apparus dans l'épisode précédent.
Extrait : ils sont de retour !
Un style cartoon très assumé
Le scénario avance par le biais de cut-scenes variées et très bien réalisées. Le style graphique utilisé varie d'une cinématique à l'autre, allant ainsi du comic au manga en passant par des séquences en ombres chinoises, rendant ainsi plusieurs hommages à de célèbres séries telles que Dragon Ball ou South Park. Le moins que l'on puisse dire, c'est que Radical Entertainment est parvenu à garder l'humour qui seyait si bien à Crash of the Titans. A ce titre, les ennemis sont toujours aussi bavards et les séquences animées sont, pour certaines, à se tordre de rire grâce à une mise en scène réussie et à un excellent doublage français. Les phases de jeu, dotées d'une bande sonore dynamique et agréables, s'en retrouvent tout aussi sympathiques à jouer.
Extrait : marionnettes marsupiales
Trahison fatale
Cependant, le bas blesse côté gameplay. En effet, la nouveauté principale du titre consiste en la présence d'un hub central (l'île Wumpa, la résidence de Crash) donnant accès aux diverses zones du jeu. Contrairement aux warp rooms de Crash Bandicoot II, III et IV, ces dernières ne comportent pas de portails, il faut donc se déplacer à pied ou à dos de titan pour atteindre les différents niveaux du jeu, puis revenir dans la zone centrale afin de continuer son aventure. Si le concept de free-roaming a été introduit dans cet épisode suite à une requête formulée en masse par les joueurs, la liberté d'action ainsi offerte n'est pas si plaisante que cela, la faute à une lourde redondance dans les déplacements occasionnés par les missions.
Le panel des mouvements a cependant été amélioré. Crash peut désormais escalader des parois et plonger sous terre afin de traverser des passages dangereux sans problèmes, ou encore pour récupérer des bonus. Les titans bénéficient également de nouveaux coups et leurs différentes compétences spéciales sont toujours aussi plaisantes à utiliser. Il est également possible de stocker sa créature via une commande afin de la faire apparaître où bon vous semble. Cette option peut se révéler utile pour économiser la santé de son titan afin de mieux profiter de ses caractéristiques par la suite. Malheureusement, les nouveautés s'arrêtent là, et ne s'avèrent pas suffisamment poignantes pour empêcher le joueur d'avoir une désagréable sensation de déjà-vu par rapport à Crash of the Titans. Les niveaux sont beaux, certes, mais ne sortent pas de l'ordinaire pour autant. Les mécaniques de jeu n'ont pas été renouvelées, mais simplement améliorées, et même si l'on apprécie cet effort cela reste insuffisant.
Du côté des portages
Terminons ce petit tour d'horizon par une appréciation globale des versions portables de Crash : Génération Mutant. Sur PSP, le soft est satisfaisant dans la mesure où le portage est une fois de plus réussi en termes de gameplay et de graphismes 128 bits. Cependant, on peste encore et toujours sur les insupportables temps de chargement déjà présents dans l'épisode PSP précédent. Pour ce qui est de la mouture DS, le résultat est tout bonnement décevant. Le scrolling horizontal est certes de mise mais ne rend pas le jeu aussi intéressant que les versions exclusives à la Game Boy Advance. Avec un level design peu inspiré, des Titans relégués au second plan, une linéarité ennuyeuse et une bande-son catastrophique, Crash : Génération Mutant sur DS n'est définitivement pas recommandable.