Si l'aventure Crash Bandicoot s'est arrêtée pour Naughty Dog, c'est grâce au studio Traveller's Tales que le marsupial a fait son entrée sur Playstation 2, Xbox et GameCube. Cependant, se voir remettre le flambeau dans le développement d'une série à succès est une très lourde responsabilité. C'est sans doute avec cette vision des choses que Traveller's Tales a mis au point un quatrième volet ressemblant très fortement au précédent, Crash Bandicoot 3 : Warped.
Eternel manichéisme
En effet, tous les éléments de gameplay, ou presque, de cet opus sont très largement inspirés de Warped, reprenant ainsi les fameuses quêtes des cristaux, gemmes et autres reliques à décrocher dans les différents mondes proposés. Le joueur se retrouve sur une warp-room centrale lui permettant d'accéder aux niveaux, répartis dans cinq salles de cinq niveaux chacune. Entre chaque salle, un combat de boss attend Crash, mais pour la première fois depuis le début de ses aventures, ce boss sera toujours le même jusqu'à la fin du jeu.
En effet, pour ce nouvel épisode, tous les ennemis du Bandicoot se sont réunis auprès d'Uka Uka afin de trouver la solution ultime qui leur permettra de se débarrasser de l'animal. Celle-ci porte le nom de Crunch, un super Bandicoot génétiquement modifié afin d'en faire une véritable arme de guerre. Très musclé, agressif et doté d'un mauvais caractère, Crunch n'a pas l'habitude de faire dans la dentelle et fera tout son possible pour anéantir Crash.
Crash, roi des machines
Si "La Vengeance de Cortex" se complaît dans la facilité, deux petites nouveautés se sont quand même glissées dans l'amas d'épreuves imposées. La première est la possibilité d'incarner Coco Bandicoot dans des phases de plates-formes, mais cette dernière possédant exactement les mêmes coups que son frérot, le changement se veut très relatif. Crash, quant à lui, peut désormais utiliser une huitaine de machines afin de progresser dans les niveaux : 4x4, avion, jetpack, robot... Bref, ces exemples sont autant de façons différentes de parvenir d'un point A à un point B.
En effet, les niveaux conservent leur côté "couloir", n'offrant au joueur qu'un champ d'action limité. Par ailleurs, la caméra qui suit Crash est bien plus lente qu'auparavant, réduisant le dynamisme pourtant très apprécié des épisodes précédents. Certes, les décors sont jolis, les rendus aquatiques sont plaisants et la réalisation générale est soignée, mais pour le reste, c'est un véritable arrachage de cheveux qui attend le joueur impatient. Les temps de chargement, affreusement longs et surtout très nombreux, représentent à eux seuls une épreuve pour les nerfs. Ajoutez-y des passages délicats nécessitant de nombreuses tentatives avant d'être franchis et vous obtiendrez de quoi faire une bonne crise.
Bilan mitigé donc. Si ce quatrième volet respecte les codes introduits par la trilogie PSOne, il ne propose que peu de nouveautés, ce qui le réduit au niveau d'un Crash 3-Bis, plus joli mais sans surprises.