Entre 1990 et 1992, Sega s'attelle au développement de trois jeux mettant en scène des héros de l'univers Disney. Fort logiquement, Mickey Mouse et Donald Duck sont choisis pour être les personnages principaux de ces titres. Le premier sera le héros de Castle of Illusion, tandis que le second testera ses talents d'aventurier dans QuackShot. Nos deux compères se retrouveront ensuite ensemble dans World of Illusion. Si ces trois titres peuvent être envisagés séparément, ils disposent de tant de points communs (notamment dans leur univers et leur réalisation) qu'ils constituent presque une œuvre homogène et complète. Sans doute est-ce dû au fait que les jeux sont sortis dans un laps de temps assez court, et qu'ils ont en partie été développés par la même équipe.
Castle of Illusion starring Mickey Mouse (1990)
Nous sommes en 1990, et Sega a besoin d'arguments pour démontrer le potentiel de sa toute nouvelle console 16 bits, qui vient tout juste de sortir en Europe. Ayant obtenu une licence de la part de Disney, le géant japonais met donc en chantier un jeu dont le personnage principal n'est autre que Mickey Mouse. Le scénario est simple : la jolie Minnie a été enlevée par la méchante sorcière Mizrabel, laquelle est jalouse de sa beauté. Mickey se rend alors dans le château des illusions à la recherche des sept diamants, qui seuls permettront d'accéder à l'endroit où est prisonnière Minnie. Le jeu se présente donc comme un titre de plates-formes en deux dimensions, comme il en existait tant à l'époque. Mickey devra arpenter toute une série de niveaux infestés d'ennemis. Pour s'en débarrasser, notre souris peut soit leur sauter dessus, soit leur lancer quelques projectiles. A la fin de chaque stage, Mickey devra en découdre avec un boss qui, une fois vaincu, lui donnera accès à l'un des diamants.
Si le soft peut de prime abord paraître banal, quelques minutes manette en mains suffisent pour constater qu'il n'en est rien. Graphiquement, Castle of Illusion starring Mickey Mouse marque une avancée énorme par rapport aux jeux qui sévissent alors : les arrière-plans sont magnifiques et colorés, les sprites des personnages sont grands et bien animés, et il se dégage de l'ensemble une grande impression de féerie, voire de poésie. Alternant habilement niveaux angoissants (la forêt, les ruines) et moments plus légers (le monde des jouets, la bibliothèque), le titre bénéficie d'un équilibre subtil et se parcourt d'une traite, sans que l'on voie le temps s'écouler. De plus, il regorge de petites trouvailles amusantes qui le rendent unique, comme ce passage devenu culte où la souris est poursuivie par une pomme géante. Le jeu n'est certes pas très difficile à terminer, mais il procure un tel plaisir qu'on le ressort volontiers pour s'en faire une partie de temps en temps, ne serait-ce que pour écouter les exceptionnels thèmes musicaux.
Bref, Castle of illusion est un classique du jeu vidéo qui, près de vingt ans après sa sortie, n'a pas pris une ride. Rares sont les jeux qui ont aussi bien réussi à retranscrire l'univers de la mascotte de Disney.