Ce qui frappe en premier lieu durant une partie de Child of Eden, c'est la qualité et l'ampleur dont bénéficient les multiples bruits et effets sonores du jeu. Mieux vaut vous conseiller d'emblée, si vous en avez la possibilité, d'utiliser le Surround 5.1 afin d'en profiter pleinement. Mizuguchi ne nous aura d'ailleurs pas caché qu'il basait entre autres sa création sur les nouvelles technologies. Il est vrai que sentir plus en avant la profondeur des basses et la multiplicité des sons du jeu, n'est pas aussi futile que cela puisse paraître lorsqu'il s'agit d'un titre signé Q Entertainment. Quoi qu'il en soit, shooter des ennemis n'aura jamais été aussi poétique, car au moindre de vos tirs, un son est produit, toujours dans la continuité logique de la musique. A chaque ennemi correspond un son spécifique tel qu'une cymbale, une note de synthétiseur ou encore un sample de chant. Le tir rapide a lui aussi sa particularité et purifie souvent ses cibles accompagné d'un son de goutte d'eau. Parfois même, lorsque vous effectuez plusieurs combos « Parfaits » à la suite, la nappe sonore est tellement dense qu'il devient ardu de reconnaître quels timbres sont de mise. A travers les six niveaux, on a finalement une palette de sonorités plus que variées qui passent du futuriste à l'électrique, au naturel ou à la brillance de la voix féminine. Reste que la synchronisation de ces sons avec les musiques demeure le produit miracle pour mettre en valeur ces dernières.

Parlons-en, des musiques. Si vous étiez habitué aux trips électro de Rez, cela risque de vous changer. Même si les rythmiques de base de Child of Eden jouent dans la cour de la dance, ce qui n'en est pas si éloigné. Signées Mizuguchi en personne, elles renvoient pour la plupart à des titres des Genki Rockets, mais en version totalement remixée. En effet, ne voyez pas là une quelconque publicité pour le groupe, puisque les passages proprement tirés des compositions Genki Rockets n'interviennent que par intermittence parfaitement sentie, pour finir d'éclore en une réelle citation du titre Heavenly Star qu'à la toute fin du jeu. Avouez que lorsque les séquences chantées sont choisies avec autant de pertinence, on ne peut que dire « tais-toi, regarde et écoute ». Bien entendu, tout le monde n'est pas sensible à ce type de musique mais quoi que l'on puisse dire, la fusion tout le long du jeu de la puissance des rythmes et de la grâce du chant est d'une virtuosité évidente. Même si l'optimisme est clairement le maître mot des compositions du jeu, les ambiances sont assez éclectiques. Pour finir, il est nécessaire de noter une tendance, dont la musique est la colonne vertébrale : à chaque parcours de niveau, c'est avant tout la musique qui nous porte et guide nos émotions. Elle nous fait voyager jusqu'au boss de fin de stage. Et c'est ici que tout se passe. Après nous avoir fait vibrer en usant d'une montée en puissance durant un bon quart d'heure, le thème est souvent transcendé lors du final pour établir le point culminant tant attendu. Le parcours trouve alors tout son sens et le joueur aussi exténué que dans un état second, ne finit que par écouter la musique.