Deux ans après la sortie d'Arena, Bethesda Softworks développe et met en vente une suite qui restera comme l'un des meilleurs jeux de rôle jamais sortis sur PC. Ayant visiblement beaucoup appris des erreurs d'Arena, l'équipe de développement semble avoir fait preuve d'un zèle rare. Bien que l'on retrouve dans The Elder Scrolls - Chapter II : Daggerfall les mêmes ficelles que dans son prédécesseur, à savoir un monde ouvert, des quêtes annexes aléatoires et des PNJ par milliers, la réalisation est bien plus travaillée.
En lieu et place des millions de kilomètres carrés de Tamriel que l'on peut théoriquement parcourir dans Arena, on passe à une surface de « seulement » 220 000 km² (soit un peu moins que celle du Royaume-Uni tout de même !). Les voyages rapides restent toutefois fortement recommandés. La Baie d'Illiac, qui s'étend sur une bonne partie de Hauteroche et sur la partie nord d'Hammerfell, comporte des milliers de villes, villages, hameaux, fermes, temples, grottes, cryptes et donjons répartis sur cet immense territoire, des lieux qu'il vous est possible d'explorer à votre convenance. Et le tout, avec des dimensions réalistes, s'il vous plaît ! Mais la particularité la plus remarquable de Daggerfall par rapport à Arena, c'est que l'intrigue n'occupe plus une place centrale dans le jeu. Les quêtes annexes ne servent plus de bouche-trous entre deux étapes : le nombre impressionnant de missions secondaires, renouvelables indéfiniment puisque générées aléatoirement, qui vous sont confiées par les PNJ, représente un contenu astronomique vous permettant de jouer des centaines d'heures durant sans prendre la peine de toucher à la quête principale.
Vous disposez notamment de plusieurs dizaines de factions à rejoindre, entre les Ordres de Chevalerie, les Clans de Vampires, les Temples des neuf Divinités et les classiques Guildes de Mages/Guerriers/Voleurs/Assassins, proposant chacune leur lot de missions spécifiques. Ajoutez à cela qu'une même quête peut prendre plusieurs tournures différentes en fonction du hasard, des choix du personnage et même du ton qu'il utilise en parlant aux PNJ, et vous avez un jeu littéralement « infinissable », ou tout au moins doté d'une énorme durée de vie. Pour reprendre les termes du manuel de ce jeu immortel : Et donc nous vous retournons la question : « Quelle est l'histoire ?». Ce n'est pas à nous d'y répondre. Suivez votre propre voie et racontez votre propre histoire. Nous espérons juste parvenir à vous aider à la rendre réelle. Daggerfall n'est pas un RPG où prime le scénario ; il fait partie de ces jeux « bac à sable » où l'univers est plus important que l'intrigue, où c'est au joueur d'écrire sa propre histoire.