An Elder Scrolls Legend : Battlespire
Premier hors-série de la saga The Elder Scrolls, Battlespire (1997) aurait initialement dû être un simple add-on pour Daggerfall. Mais le retard pris par Morrowind en a décidé autrement, et il fut finalement publié en tant que stand-alone pour faire patienter les fans. Malheureusement, rares sont ceux qui ont pu s'en contenter.
Niveau gameplay, c'est simple : Battlespire reprend tous les mécanismes de Daggerfall, à quelques détails gênants près (pas de repos possible, moins de races...). Même graphiquement, il en reste très proche, malgré des graphismes SVGA plus fins. Finalement, il n'y a qu'une réelle différence de fond entre les deux jeux, mais elle est de taille : là où Daggerfall offrait un univers dont la superficie se mesure en centaine de milliers de kilomètres carré, Battlespire se déroule, du début à la fin, dans un seul et unique donjon. Amis claustrophobes, bonjour.
Ajoutez à cela une difficulté carrément rédhibitoire (on n'affronte que des créatures daedriques), et vous comprendrez pourquoi Todd Howard de Bethesda lui-même considère le jeu comme raté. Et ce ne sont pas ses modes coop et deathmatch qui le sauveront.
The Elder Scrolls Adventures : Redguard
Plus ambitieux, plus original que Battlespire, Redguard (1998) n'a pourtant connu ni le succès critique ni la reconnaissance publique. Mais douze ans plus tard, il est peut-être temps de réhabiliter ce titre si particulier. Ici, pas de personnage à créer, pas d'expérience à accumuler, ni même vraiment d'équipement à choisir. Redguard n'est pas tant un jeu de rôle qu'un jeu d'aventure, à rapprocher par exemple d'un Zelda. Le dialogue y est primordial, les énigmes sont nombreuses (mais rarement bien compliquées), et la narration est d'une qualité rare pour l'époque.
De plus, Redguard est à plus d'un titre séminal dans l'histoire de la saga. Déjà, ce fut le premier jeu dont le développement fut confié à Todd Howard, devenu depuis la véritable éminence grise de Bethesda. Ensuite, il fut le premier de la série à s'enrichir de thèmes plus originaux (les Dwemers, les Sloads, l'histoire des Rougegarde) que la classique fantasy passe-partout qui était jusqu'ici le propre des Elder Scrolls. Une mythologie étrange et inédite, initialement mise au point par Michael Kirkbride pour Morrowind, le chef-d'œuvre de Bethesda qui était développé parallèlement à Redguard.
Redguard a également la particularité de se dérouler quatre siècles avant le reste de la série, à une époque où la paisible île de Stros M'Kay venait de tomber sous le joug de l'Empire naissant. Dans la peau de Cyrus, Rougegarde revenu sur sa terre natale rechercher sa sœur disparue, vous allez vous battre pour la liberté des vôtres, et frayer parmi certains des mystères les mieux gardés de Tamriel. Alors certes, les graphismes (compatibles avec les cartes 3Dfx de l'époque), les voix (Redguard fut le premier Elder Scrolls intégralement doublé et traduit en français) et la prise en main ont beaucoup vieilli, mais le jeu ne méritait pourtant pas son échec. La rumeur dit qu'une suite, Eye of Argonia, était prévue, mais fut abandonnée pour mieux se concentrer sur le développement de Morrowind.