Ōkami n'a pas opté pour la « voix » du réalisme en ce qui concerne les dialogues entre les différents personnages, pas plus que pour un silence à la Zelda. Afin de garder une cohérence entre le style graphique des protagonistes et leurs paroles, Clover Studio a choisi de les faire communiquer au travers de borborygmes variant entre les aigus et les graves, à l'image du célèbre Banjo-Kazooie. Une direction assumée et pertinente qui renforce, à n'en point douter, l'humour qui caractérise le jeu, sans toutefois égayer de façon malvenue les passages les plus sombres de l'histoire. Habilement maîtrisé, le procédé permet autant à Issun d'agacer le joueur par ses recommandations nasillardes à Amaterasu que de l'effrayer lorsqu'Orochi prend la parole. Une manière, également, de mettre en avant l'originalité de l'univers d'Ōkami qui paraît directement issu d'un autre temps, tout en accentuant son aspect légendaire sans écorner l'atmosphère magique qui en émane.
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De leur côté, les bruitages divers et variés collent parfaitement à l'ambiance générale, témoignant eux aussi d'un choix réfléchi de tous les instants. Outre les classiques ouvertures de coffres et autres sauts qui ne marquent fondamentalement pas le joueur, on pourrait retenir un épisode bien précis au cours duquel la bande-son se révèle particulièrement poignante. Celui où Amaterasu et Issun, après avoir quitté la plaine de Ryoshima, atteignent une île où les attend la Tour du Chat abandonné. Un moment magique durant lequel le joueur est accompagné par les miaulements de Kabegami, inconsolable suite à son exil forcé.