Il y a dans Baten Kaitos Origins, avec toutes les accroches précédemment décrites, une envie irrépressible de savoir. La promachination pourra t-elle être évitée ? Qu'est-ce donc que ce second monde visité par notre Spiriter ? Où cela va t-il nous mener ? Que cache Milly ? Qui est réellement Guillo ? Que sont ces monstres, appelés Umbras par Verus ? Pourquoi Baelheit semble t-il les traquer ? Quelle aide pourrons-nous apporter à Sagi en tant qu'esprit ? Qui l'emportera entre Verus et Baelheit ?
Du périple de Sagi, Guillo et Milly s'élèveront toutes les réponses. Le fouillis d'intrigues deviendra une seule suite logique et cruelle. En cela, Origins n'hésite jamais à aller au bout des ses idées et, à la manière de Xenogears ou Xenosaga, ne fait aucune concession. Certaines scènes ou images sont agressives, ambiguës, et le final a des airs de massacre. Le titre met en opposition plusieurs domaines : la religion, la science, l'évolution... mais ne prend jamais clairement position. Et si ce développement fascine et étourdit, c'est peut-être aussi parce qu'il s'interroge sur l'art du récit, et de sa tromperie. Comme Gaston Leroux avec Rouletabille, comme Brian Singer dans Usual Suspect. Il est impossible de comprendre l'ensemble la première fois, mais en réalité tous les éléments, tous les indices sont là, sous votre nez, ils l'ont toujours été depuis Baten Kaitos 1. Origins se joue de nous tout le temps, sans effets de manche démesurés, jusqu'au dernier plan, pendant et après les crédits.
Monolith a laissé l'écriture du scénario à celui qui s'occupa précédémment des quêtes du premier Baten Kaitos. Koh Kojima fait là sa première en tant que scénariste. Si on attendra un second fait d'armes de cette ampleur avant de le porter au panthéon, sa maîtrise de la dramaturgie le positionne comme une relève des plus prometteuses. Avec Baten Kaitos Origins, le mister doit avoir la cote dans le giron de Namco. Souhaitons-lui donc de tout coeur de choisir intelligemment son prochain projet et de confirmer sa virtuosité !