Silence absolu tandis que j'augmente le volume. Du jeu et son joueur, il ne reste plus qu'un conteur et un enfant suspendu aux lèvres du premier.
Revenir à l'innocence qui précédait les premières lectures des légendes Arthuriennes, d'''Ubik'' ou du ''Seigneur Des Anneaux''. Promettre de ne jamais oublier ces figures fictives avant de conclure l'oeuvre à regret. Et enfin, laisser tous ces souvenirs griser ses journées comme la plus douce des mélancolies.
L'admiration sans réserve que je porte à Baten Kaitos Origins, il me faut l'avouer, tient d'abord à son récit, fresque purement géniale qui charrie des torrents de surprises, d'émotions et de thèmes différents avec une virtuosité délicate et sincère. Mais ne faites pas le raccourci de penser que le gameplay peine à exister face à l'histoire qu'il soutient. Non, mille fois non. Si la grâce du scénario de Baten Kaitos Origins ne fait que des amoureux, l'oeuvre commence aussi à être perçue comme un monstrueux accomplissement en tant que jeu. Une opinion que je soutiens mordicus, évidemment. L'effort conjugué de Monolith et Tri-Crescendo est en effet victime d'une grande injustice de la part des premières critiques professionnelles restées assez tièdes face au titre. Il revient toujours dans ces articles un tragique manque d'investissement de la part du chroniqueur, traduit par des reproches totalement erronés sur certains points du gameplay. C'est sans doute là tout le paradoxe de Baten Kaitos Origins : l'un des plus riches RPG de ces dernières années, mais qui se refuse (volontairement ?) à faire étalage de cette générosité.
D'où ce dossier. Il a été pensé pour n'exclure absolument personne, même ceux qui n'ont jamais touché à un jeu de rôle. Mais je pense avant tout à ceux qui n'ont pas goûté à Baten Kaitos : Les Ailes Eternelles et L'Océan Perdu. Certes, Origins en est la préquelle directe, se lie harmonieusement à sa suite, mais existe aussi indépendamment sans aucun problème. Pas de mensonges : l'expérience sera nettement supérieure si vous connaissez l'Odyssée de Kalas. Rompu et attaché à l'histoire, la géographie et les grandes figures de cet univers, vous profiterez alors de chaque grande corrélation ou petit clin d'oeil, et il y en a pas mal. Le premier chapitre servira donc à la fois de cours de rattrapage sur Baten Kaitos 1 et de compte-rendu sur l'entame d'Origins, soit les dix premières heures de jeu. Soyez garanti de n'y trouver aucun spoilers, nous laisserons le scénario tel que Monolith le livre à ce moment-là : bourré d'intrigues naissantes encore très floues.
Le deuxième chapitre se porte sur les mécanismes de gameplay généraux. Après l'usuelle partie consacrée au visuel et la bande-son, nous avancerons sur les liens qui unissent les deux épisodes de la saga ainsi que les nombreux traits d'humour d'Origins. Peu de spoilers, sauf pour ceux qui n'ont pas terminé Baten Kaitos. L'avant-dernier chapitre complète la question du gameplay, toutes les possibilités avancées y sont présentées.
Enfin, la dernière partie est du pur bonus, réservée uniquement, et j'insiste, aux personnes qui ont terminé le jeu. On tentera, si vous le voulez bien, d'observer calmement quelques éléments-clés de ce scénario pour le moins complexe. Il s'agit donc d'un chapitre bourré de spoilers.
Notez la présence d'annexes pour avoir quelques compléments d'informations. Le meilleur appui cependant, vous le trouverez dans le dossier de Romendil sur Baten Kaitos : Les Ailes Éternelles Et L'Océan Perdu.
Et avant de vous laisser en compagnie de Sagi, Guillo et Milly, il me faut faire amende honorable auprès de ceux qui ont attendu et attendent encore la sortie du jeu en PAL. J'avais indiqué dans ma preview que le jeu serait disponible en février, une information vérifiée auprès de nombreuses sources. Las, la parution sur nos terres du dernier titre d'envergure sur GameCube semble être une véritable aventure en soi. Il fût évoqué pendant un moment de le diffuser sur le Virtual Console de la Wii. Personne n'est sûr, Nintendo Of Europe reste muet sur le sujet et la plupart des personnes intéressées finissent par se tourner vers la version US. C'est d'ailleurs, petite précision, celle qui m'a servi à la constitution de ce dossier. Ne désespérons pas quant à une sortie européenne, l'espoir est encore permis.
Sur ce, bonne lecture !
