Bien que le nombre de changements opérés sur le système de jeu de Final Fantasy XII par rapport aux précédents volets de la série soit considérable, ce qui saute aux yeux en premier lieu c'est la multitude de points communs qu'il peut y avoir entre ce jeu et les MMORPG en général. Ainsi, tout en restant un RPG dans le pur sens du terme, à l'inverse de FFXI qui est un MMORPG de A à Z, FFXII comporte un nombre étonnant d'éléments typiques des jeux de rôle online. Tout se passe comme si les développeurs avaient eu envie de faire la transition avec FFXI en retenant les meilleures idées que l'on peut trouver dans un MMO et en les incorporant dans le système de FFXII. Un pari plutôt risqué, mais qu'ils ont parfaitement su concrétiser.
Parmi les points de comparaison que je vais évoquer, la plupart sont relatifs au fait qu'on évolue dans le jeu avec le sentiment d'être un chasseur en territoire hostile. Dès les premières zones que vous explorerez, vous devrez impérativement faire attention à ne pas être l'attention de tous les regards. On ne vous demande pas pour autant de passer en mode furtif, simplement d'essayer de vous approcher discrètement de vos cibles pour les attaquer en premier, et surtout de vous planquer si vous voulez réussir à contourner les monstres qui sont trop forts pour vous. Etant donné que vos adversaires ont un champ de vision assez large et qu'ils n'hésitent pas à appeler du renfort, votre principale difficulté sera de bien négocier les rencontres avec les ennemis groupés. C'est d'ailleurs une règle primordiale des MMORPG, qui consiste à isoler un ennemi pour ne pas rameuter tous les monstres des alentours et se retrouver à fuir en traînant tout un "train de mobs" derrière soi. Heureusement, FFXII vous offre aussi la possibilité de "zoner" lorsque vous êtes pris en chasse, ce qui veut dire que vos poursuivants disparaîtront dès que vous franchirez la frontière menant à une autre zone.
Dans l'hypothèse, conseillée, où vous auriez recours au sort libra pour faire un scan automatique de vos ennemis, vous aurez donc tout intérêt à garder un oeil sur le niveau de vos adversaires avant de les défier. Un système de couleurs vous permettra ainsi de savoir si l'ennemi peut être une proie potentielle ou non, les plus faibles étant désignés par la couleur bleue et les plus forts par la couleur rouge, le jaune étant la couleur intermédiaire. La plupart du temps, vous constaterez que les créatures ont également tendance à "respawner", autrement dit à réapparaître si vous restez un certain temps dans une même zone. Si ça peut être utile pour faire du level-up, mieux vaut quand même ne pas s'attarder sur les territoires mal fréquentés. On trouve aussi des icônes qui symbolisent les "buffs", donc les bonus dont bénéficient vos personnages (shell, protect, regen, etc). Ces icônes s'affichent au-dessus du protagoniste et fonctionnent de la même façon pour les malus (stone, slow, etc). Autre chose qui nous vient tout droit des MMO, les fenêtres de discussion avec les NPC qui permettent de faire remonter les dialogues dans le cas où on aurait loupé une indication. Par ailleurs, la fenêtre d'information en haut de l'écran nous indique en permanence ce que fait chaque monstre et chaque personnage, et ce à tout moment.
La notion de guilde est également une donnée importante de FFXII, même si elle concerne plutôt les quêtes annexes. Dans la ville de Rabanastre, se trouve un certain Montblanc, échappé de FFTA, qui n'est autre que le chef de clan des chasseurs de primes. En rejoignant cette guilde, vous serez amené à traquer des monstres bien précis aux quatre coins d'Ivalice, ce qui vous obligera à collecter des informations auprès des NPC pour localiser ces monstres avant d'essayer de les tuer, sachant qu'ils peuvent être redoutables. Il y a ainsi un très grand nombre de monstres à éliminer, et cette seule quête vous demandera plusieurs dizaines d'heures de jeu. Bien entendu, vos exploits vous rapporteront nombre de récompenses qui se traduiront par des gains considérables de gils (la monnaie d'usage dans les Final Fantasy) ou d'objets divers. A cela viendra s'ajouter par la suite la quête des 80 monstres rares, autant dire que vous avez du pain sur la planche. Mais savoir chasser c'est aussi savoir reconnaître quels sont les ennemis les plus rentables, ceux qui ne vous demanderont pas trop d'efforts pour en venir à bout et qui vous rapporteront beaucoup d'argent. Dans la mesure où les gils ne s'obtiennent plus directement en tuant des monstres, vous serez obligé de revendre les objets divers qu'ils abandonnent et qui apparaissent à l'écran sous forme de sacs, en essayant de retenir quels sont les ennemis qui "droppent" les items les plus intéressants. Vous apprendrez vite que savoir s'équiper correctement est le meilleur moyen de pallier à la difficulté du jeu, quitte à faire tourner les équipements les plus onéreux entre vos personnages.
Outre votre job de chasseur de primes, une autre quête qui vous demandera du temps est relative au repaire des pirates du ciel. Ce menu amusant où s'affichent les sprites des personnages du jeu en 2D est accessible depuis le sous-menu, et s'étoffe à mesure que vous accomplissez de nouveaux exploits. Ceux-ci consistent par exemple à se battre un certain nombre de fois, à parcourir une distance donnée sur les terres d'Ivalice, ou encore à passer maître dans l'art du vol en détroussant un maximum d'ennemis. On regrettera juste que les tâches à accomplir ne soient pas indiquées à l'avance. Pour finir, on peut dire que malgré toutes les ressemblances qu'il peut avoir avec les jeux de rôle online, FFXII reste bel et bien plus proche d'un RPG classique que d'un MMO. Ceux qui n'apprécient pas vraiment les MMORPG n'ont donc aucune inquiétude à avoir puisqu'ils ne retrouveront pas dans FFXII ce qui avait pu les rebuter dans FFXI par exemple, comme l'absence de réel scénario, de fin ou encore l'aspect communautaire. Final Fantasy parvient sans problème à ne garder que le meilleur des MMORPG pour mettre un maximum de bonnes idées au service du système de jeu de ce douzième épisode.