24 août 1963, Japon, le petit Hideo Kojima pousse son premier cri dans une maternité de la ville de Tokyo Setagaya avant d'aller faire sa croissance à Kobe. S'il est l'un des noms les plus renommés de l'industrie du jeu vidéo, ce n'est pourtant pas sa passion première, car tout destinait l'homme à embrasser une carrière de cinéaste. Précocement, Kojima se met à l'écriture de scénarios et de quelques récits qu'aucun magazine ne veut publier en raison de leur taille parfois colossale. Plus tard, il réalise même quelques courts-métrages amateurs avant de suivre des études de cinéma. Mais un beau jour il croise la route du jeu vidéo, non pas qu'il soit tombé en extase en faisant une partie de Pac Man, en vérité son intérêt pour le jeu s'est fait grandissant non en pratiquant mais en créant puisqu'il entre dans les années 80 chez Konami en tant que scénariste, raconteur d'histoire devant l'éternel. C'est cependant en découvrant Mario que Kojima prendra conscience du fait qu'un jeu vidéo pouvait être un vecteur d'histoire viables.
S'il est à l'origine de plusieurs titres (on n'oubliera pas Zone Of The Enders ou encore Policenauts), c'est bien évidemment la série des Metal Gear qui se trouve au coeur de son oeuvre. Une série qui a profité de toutes les attentions de la part de son créateur. Souvent décrit comme un perfectionniste, Kojima ne se contente pas d'aller chercher l'inspiration dans le cinéma, la littérature ou les événements qui l'environnent, pour MGS, il passera du temps avec des équipes de SWAT afin d'étudier leurs méthodes et habitudes, fabriquera des maquettes d'armes pour peaufiner ses modélisations 3D. Mais plus que tout, son travail se focalise sur l'histoire et la psychologie de ses personnages toujours hauts en couleurs. Evidemment, Snake prend la part du lion avec son nom en provenance directe du film New York 1997 avec Kurt Russel. Mais ce charismatique personnage n'est pas seul à tirer la couverture et bataille au milieu de rapports psychologiques complexes avec les autres protagonistes. L'histoire, toujours l'histoire qui nous est narrée sur un modèle cinématographique fait de cinématiques nombreuses à la mise en scène irréprochable. A un point tel que pour beaucoup (de détracteurs ?) les titres de la série Metal Gear tiennent plus du film que du jeu (on parle de 40 pour cent de la durée de MGS consacré aux cut scenes). Pour bien exprimer la chose, je citerai notre grand fan boy à nous, Logan (comme quoi tout arrive) qui écrivait ceci dans son dossier sur MGS3 "De la beauté hitchcokienne de The Boss au mysticisme de The Sorrow en passant par la prestance d'Eva ou le charisme de Snake, chaque intervenant est une pièce d'un puzzle complexe qui se mettra en place au fur et à mesure de l'avancée de l'intrigue".
Kojima n'en n'oublie pas pour autant d'être un game designer qui a su donner naissance à un genre aujourd'hui florissant, celui de l'infiltration, même si de nos jours, tout le monde ne s'accordera pas pour dire qu'il en est toujours LA référence, son style étant particulièrement typé. Contrairement à ce que pensent de nombreux jeunes joueurs, la saga Metal Gear n'a pas commencé sur Playstation. Comme je vous le disais plus haut, Kojima entre chez Konami dans les années 80 et se voit confier des postes divers, du simple assistant de réalisation au chef de projet. Mais c'est lorsqu'il se lance dans le projet Metal Gear qu'il met le véritable coup de talon apte à faire démarrer sa carrière. Le tout premier épisode sort donc en 1987 au Japon, sur MSX, un micro-ordinateur populaire de ces temps reculés. Metal Gear sera le premier jeu d'action infiltration à voir le jour, le précurseur d'un jour ou séviront plus tard les Dark Project, Hitman et Splinter Cell. Les bases de l'histoire sont déjà présentes elles aussi puisque le titre met en scène la première mission de terrain de Solid Snake mais on y trouvera également d'autres personnages clés de la série tels Gray Fox ou Big Boss et, cela va de soi, le Metal Gear. Après sa sortie et son succès sur MSX, le jeu aura droit à une et une seule adaptation sur un autre support, celui qui a détrôné le MSX, la NES. Si Kojima avait besoin de faire ses preuves chez Konami, la chose est désormais entendu et son rang de créateur à ne pas contrarier est établi. Avant de s'atteler à la suite, Kojima produit Snatcher en 88 et il faudra attendre jusqu'en 1990 pour voir débouler Metal Gear 2 : Solid Snake sur MSX2. Ce n'est donc qu'en 1998 que démarre la seconde série, celle des Metal Gear Solid, sur Playstation (qui connu une piteuse adaptation sur PC, merci Konami pour cette franche rigolade). Est-il besoin de parler encore de cette incroyable saga si ce n'est pour ressasser ce que tout joueur sait déjà ?
Qu'en est-il du futur de Kojima ? Mystérieux dira-t-on, si un nouvel épisode est sur le feu, on sait déjà que Kojima n'en sera que le producteur et qu'il se pourrait que l'homme se tourne vers sa passion première, le cinéma.