S'il y a bel et bien un élément totalement repensé dans Resident Evil 4, c'est bel et bien la jouabilité. Mais avant de passer en revue les nombreuses nouveautés de gameplay, attardons nous tout d'abord sur ce qui est en provenance des autres épisodes. Survival-horror de son état, on y dirige Leon (ainsi qu'Ashley durant un bref instant) qui est cette fois vu de dos. En somme, votre boulot consistera toujours à tirer sur tout ce qui bouge en récoltant divers items et documents cachés dans des caisses, des meubles, etc. Pour ce qui est des énigmes, rien ne change vraiment, la plupart d'entre-elles consistant simplement à trouver plusieurs parties d'un objet qui vous serviront à ouvrir une porte ou à débloquer un mécanisme.
L'inventaire est plus ou moins similaire à celui que nous connaissons déjà. En appuyant sur le bouton Y, vous pourrez à tout moment avoir accès à vos objets entreposés dans un attaché-case, combiner différents items ou jeter un oeil à la carte du niveau, cette dernière étant aussi accessible en appuyant sur le bouton Z. De plus, vous aurez aussi la possibilité de consulter les fichiers que vous aurez acquis ou d'admirer les objets clés que vous avez dans votre besace. Les déplacements des personnages sont aussi similaires à ceux des autres Resident Evil. Bien que le retournement rapide à 180° vous permette de prendre plus rapidement la fuite, on regrette l'absence de straff ou l'impossibilité de tirer en courant.
Passons maintenant aux nombreux ajouts de Resident Evil 4. Tout d'abord, le jeu se joue désormais dans un format cinémascope histoire d'accentuer un peu plus le côté cinématographique du soft. Leon est maintenant positionné à gauche de l'écran, coupé au niveau de la taille. Si Capcom avait annoncé avoir choisi ce mode de visualisation proche d'un FPS afin que le joueur rentre plus facilement dans le jeu, le tout étonne quelque peu et il vous faudra un certain temps pour vous y faire. Le stick analogique gauche sert à déplacer le personnage alors que le stick droit permet de regarder autour de nous ou de se dégager de l'étreinte d'un ennemi. Bien que souple, il faut avouer que le gameplay est parfois agaçant, la visibilité n'étant pas tout le temps optimale.
Néanmoins, le jeu profite maintenant d'une localisation des dégâts. Par exemple, en touchant la jambe de votre adversaire, ce dernier chancellera et vous pourrez plus facilement réaliser un head shot. Vous pourrez aussi viser un bras afin de désarmer un ennemi ou faire en sorte qu'il lâche sa torche, ceci ayant généralement pour effet de l'immoler. Une autre technique très utile consiste à viser la tête d'un villageois afin de le désorienter puis à enchaîner avec un coup de pied afin de le mettre à terre. Au rayon des guns, on en retrouve un bonne panoplie (magnum, fusil à pompe, Beretta, mitraillette, uzi, lanceur de mines...) que vous pourrez upgrader en passant chez un marchand.
En effet, vous croiserez régulièrement la route d'un vendeur itinérant, généralement près d'une sauvegarde ne nécessitant plus de ruban encreur. Celui-ci, vous offrira, moyennant finances, plusieurs services. Vous pourrez lui vendre des objets, en acheter ou améliorer vos armes. Si la première option n'a pour unique but que de récolter un peu plus de Pesetas, sachez également que vous pourrez récupérer de nombreuses piécettes en battant des ennemis. De plus, de très nombreux joyaux, bijoux anciens ou objets de collection pourront être dénichés puis revendus à bon prix, à l'instar des armes superflues. Ensuite, vous aurez aussi la possibilité d'acheter des cartes au trésor, un gilet pare-balles ou des attachés-cases de plus grande taille. Ceci est d'autant plus important que votre mallette (constituée de cases) ne peut contenir qu'un certain nombre d'items, chacun prenant plus ou moins de place. Précisons enfin que chaque arme bénéficie de 4 upgrades, synonyme de plus grande puissance de feu, de vitesse de rechargement...
Passons à la gourdasse de service. Ashley ayant le don de se mettre dans des situations impossibles, vous devrez très souvent la tirer d'un mauvais pas afin qu'elle ne se fasse pas à nouveau kidnapper. Pour éviter ce genre de désagrément, vous pourrez donner deux ordres à l'adolescente afin qu'elle vous suive ou qu'elle reste immobile. A certains moments, vous pourrez même faire en sorte qu'elle se cache dans des armoires ou dans des containers pour vous occuper tranquillement de vos adversaires. Ce système d'ordres emprunté au Partner Zapping de Resident Evil 0 vous permettra également de combiner vos efforts avec ceux d'Ashley pour résoudre quelques énigmes. Malheureusement, le tout n'est pas plus évolué que dans le jeu susnommé et le tout tient plus de l'anecdote. Cependant, le fait de servir de nounou à l'adolescente est une bonne idée à même d'augmenter la tension : devoir sauver sa peau est une chose mais faire en sorte de protéger la vie d'une tierce personne en est une autre ! Notons qu'il sera permis de diriger la blondasse durant une courte séquence où elle devra éviter des moines légèrement remontés.
Le jeu compte également d'autres nouveautés renvoyant à Metal Gear Solid. Ainsi, les dialogues entre Leon et son agent de liaison font furieusement penser aux phases de CODEC de MGS. L'autre point commun entre MGS (3) et RE 4 vient du fait que vous pourrez tirer sur des poissons puis les manger pour restaurer votre énergie. D'ailleurs vous pourrez aussi ramasser des œufs ou dévorer des serpents afin de récupérer de l'énergie. Enfin, l'aspect cinématographique renvoie directement au hit de Kojima, les ralentis alliés aux cadrages donnant un cachet magnifique à plusieurs séquences.
Terminons par la durée de vie de ce Resident Evil 4 qui s'avère plus difficile que ses aînés. Tablez en gros sur 18 à 20 heures pour votre première partie. Plutôt étonnant, d'autant que la durée moyenne d'un survival-horror n'est que de 8 à 10 heures. Soulignons de plus qu'il y a peu d'allers-retours en comparaison des autres épisodes.