Après avoir tâté du multi à l'E3, on avait quand même envie de faire les fous sur la campagne solo de TimesSplitters 3. Et bien hop, c'est parti. Comme on avait déjà pu le voir sur le multi, on reconnaît vite la patte graphique de Radical qui nous offre un moteur coloré et fluide et un design toujours soigné, visible notamment sur le personnage accompagnant le joueur dans ce niveau. La nuque longue, une moustache opulente qui redescend sur les coins de la bouche et un gilet ridicule. On dirait un méchant dans Starsky & Hutch. Comme on y est habitué, le design complètement décalé du jeu sera l'un de ses plus gros atouts.
Côté action, le niveau de démo prenait place dans un train et nous a donc bien fait comprendre qu'il ne faut pas chercher 12h à 14h : porte > ouvrir > avancer. Mais ce qu'on aime dans un TimeSplitters, ce n'est pas cogiter pendant des heures, c'est profiter d'un design original ou utiliser des armes peu communes et dont on sent bien l'effet un peu partout à l'écran. A ce titre, on note l'apparition d'un moteur physique qui autorisera quelques fantaisies, comme la possibilité de faire s'écrouler un empilement de bidons qui viendront nous débarrasser de quelques gêneurs trop bien planqués de l'autre côté d'un wagon de marchandises, classique certes, mais on ne s'en lasse pas. Dommage cependant que ce genre de petites choses soient si dépendantes de la mise en scène et de la linéarité des niveaux. Mais la physique permettra également de jouer à lancer des objets divers à l'aide d'une arme recourant à la gravité. Assez proche de ce qu'on a pu voir dans les présentations de Half-Life² en fait. Grâce à elle, il est possible d'attirer à soit un objet et de le balancer sur les mécréants. L'originalité des armes sera de surcroît toujours mêlée à la nervosité de l'action, aux déplacements rapides et aux contrôles d'une grande souplesse. Autre marque typique de la série qui en fait l'une des reines du FPS sur consoles. Le jeu va vite, et la tension retombe rarement.
Il est regrettable pourtant de ne pas avoir eu l'occasion de goûter à l'une des nouveautés de ce troisième opus basée sur les paradoxes temporels. Le voyage dans le temps étant toujours au coeur de l'histoire débridée du jeu qui mettra en scène la guerre que se livrent les humains et les Timesplitters. Outre la possibilité de se battre au côté de soi-même, il sera même possible d'utiliser un filtre graphique grâce auquel le joueur pourra se voir en train de se battre plus tôt dans le temps, sous la forme d'un esprit résiduel. On pourra alors se venir en aide à travers le temps. Il n'y a pas l'ombre d'un doute sur le fait que cet élément devrait être mis à contribution par Free Radical pour nous offrir des passages assez mémorables. Prévu pour 2005, TimeSplitters : Future Perfect est un soft à surveiller de très près. Même s'il ressemble énormément au second volet, ce dernier était si en marge du reste des productions qu'on saurait s'en contenter.