L’amour est dans l’après ?

Alors que la flamme de 2018 luit de ses derniers éclats, nous ne pouvons que la regarder s’éteindre en apercevant dans sa fumée les réminiscences d’une année chargée à bloc. Malgré la folie des consoles “Mini” lancée par un Nintendo rapidement suivi par Neo Geo et Sony cette année, les sensations sont plutôt à leur maximum. Nous avons en effet assisté à la sortie de titres aux qualités rares, avec de belles propositions concernant l’action-aventure narrative, par l’intermédiaire de God of War, Shadow of the Tomb Raider, Marvel's Spider-Man, Detroit : Become Human ou encore Red Dead Redemption II. Les mondes connectés se sont eux aussi imposés que ce soit pour les courses automobiles (Forza Horizon 4), la chasse aux trésors (Sea of Thieves), voire l’action RPG (Ashen). Si la VR peine toujours à s’installer ailleurs que chez les technophiles, elle a montré de jolies expériences avec Astro Bot, Beat Saber ou encore Tetris Effect. Enfin, 2018 se conclut avec la sortie de Below, projet au développement chaotique annoncé il y a maintenant cinq ans. Une page se tourne.

Cette année a également été l’occasion pour Microsoft de reprendre quelques couleurs (vertes, évidemment). La société a racheté sept studios en moins de six mois, dont Playground Games, Ninja Theory et Obsidian. Plus que jamais, Phil Spencer et ses équipes préparent la suite. La Xbox One X a en tout cas respecté ses promesses en fournissant les versions les plus abouties techniquement (sur consoles) des hits de l’année, là où Nintendo voit son année plus contrastée que la précédente. Chahutée en bourse à plusieurs reprises, la firme a livré deux titres majeurs avec Octopath Traveler et Super Smash Bros. Ultimate, mais doit aussi faire face aux critiques de son service en ligne devenu payant. Enfin, Nintendo Labo n’a pas déchaîné les passions, malgré trois kits sortis en l’espace de cinq mois. Le jeu-jouet rencontre un certain désamour en 2018, et ce ne sont pas les résultats moribonds de Starlink : Battle for Atlas qui laissent à penser le contraire.

Mon top 5 de 2018

1. == Forza Horizon 4 ==
2. == God of War ==
3. == Sea of Thieves ==
4. == Super Smash Bros. Ultimate ==
5. == Tetris Effect ==

Mon coup de cœur : Le cross-play devenu une réalité

Cette année 2018 a vu défiler une liste de jeux autorisant le crossplay, c’est-à-dire la rencontre en ligne de joueurs s’amusant sur différents supports et services. L’idée n’est pas nouvelle mais a réussi à faire son chemin, puisque des titres très populaires comme Rocket League ou encore Minecraft permettent désormais de faire jouer ensemble des utilisateurs PC, Xbox et Switch. Sony, longtemps réfractaire, a tout de même dû céder à la pression en autorisant le crossplay sur le célèbre Fortnite. Il faut reconnaître qu’Epic Games sait se faire entendre, et que l’avenir paraît sourire au “jouer tous ensemble” puisque l’Unreal Engine va intégrer différents outils facilitant le cross-platform. Les débuts sont prometteurs, et j’espère que plus de titres à l’avenir permettront la réunion de joueurs, peu importe la machine choisie. Un jeu comme TrackMania Turbo s’enrichirait beaucoup à partager les meilleurs temps de tous, tandis que les expériences compétitives gagneraient en intensité face à des équipes représentant leurs constructeurs respectifs. Il s'agit d'un pas en avant aussi bien pour les développeurs que pour les joueurs.

Mon coup de gueule : Le jeu service, mais au service de qui ?

Les jeux service en ligne n’ont au premier abord que de bons aspects. Ils proposent en effet aux consommateurs des expériences souvent mises à jour faites pour les fidéliser au maximum, sous-entendu de les dissuader d’aller jouer ailleurs. Cependant, un soft de cette catégorie est dépendant de nombreux facteurs, ce qui peut rendre l’investissement potentiellement risqué. Que se passe-t-il si trop peu de joueurs se connectent sur les serveurs ? Tout simplement la fermeture de ces derniers. Même si cette durée de vie limitée est connue depuis l’émergence des MMORPG, le fait que le jeu service gagne de nouveaux genres pourrait rapidement faire monter la grogne d’utilisateurs se considérant floués. L’autre problème vient de la mobilisation des équipes employées à maintenir un titre en vie le plus longtemps possible, plutôt que de développer des expériences inédites. En créant le Game Pass, Microsoft articule sa stratégie sur le service. La prochaine étape que je redoute ? Retirer la possibilité "d’acheter" un titre autrement que par ce système d’abonnement, ce qui bouclerait la boucle d'une bien triste manière.