Vous êtes un hardcore gamer et avez pour habitude de répondre présent dès qu’un challenge daigne timidement s’adresser à vous ? Les jeux récents vous paraissent trop faciles et dénués de tout intérêt pour cette raison ? Alors le Saint-Graal se dresse peut-être devant vous…
Du déjà-vu certes, mais en tellement mieux…
Si en effet les quelques questions introductives vous ont interpellé et vous ont donné envie d’en savoir davantage, c’est que vous avez sans doute le profil idéal pour rejoindre une vaste communauté de plusieurs millions de joueurs férue de « die and retry » et qui a trouvé en ce Geometry Dash l’incontestable référence du genre. Reposant sur les solides bases du précurseur du genre Impossible Game, dont il s’inspire beaucoup dans les premiers niveaux, Geometry Dash est un jeu basé sur la persévérance et dans lequel vous devez faire franchir des obstacles à un petit carré afin d’arriver à la fin de chaque niveau.
Le tout se déroule en scrolling horizontal et possède son lot de pièges : des trous, des pics, des blocs à esquiver, d’autres sur lesquels ne surtout pas sauter… C’est simple : tout dans le jeu est strictement conçu pour vous nuire et vous finirez par ne plus compter les échecs liés à un chemin qu’il ne fallait pas prendre ou à une quelconque situation qui ne manquera pas de vous frustrer. Mais pas pour longtemps, car le titre ne possède pas de game over à proprement parler, avec un mode « auto-retry » activé par défaut. Concrètement, si la moindre touchette conduit à une mort certaine et à un potentiel hurlement de désespoir si vous étiez près de la fin, le jeu vous fait automatiquement recommencer tout au début du niveau sans le moindre temps de chargement. Le fait que le laps de temps entre la mort et la « résurrection » soit si court est on ne peut plus cruel en soi, vous forçant à persévérer encore et encore, pensant naïvement que la prochaine tentative sera la bonne.
Un « die and retry » bien plus varié qu’il n’y paraît…
Le soft commence pourtant doucement, dans des décors sobres accompagnés de musiques plutôt calmes, le tout avec un scrolling qui n’est pas trop rapide, afin de vous laisser le temps d’agir et d’anticiper un minimum. Mais la douce balade ne sera que temporaire. S’il ne vous faudra pas plus d’une dizaine d’essais pour venir à bout des premiers niveaux, les suivants se compliquent grandement, ajoutant par la même occasion de nouvelles mécaniques de gameplay. Geometry Dash se renouvelle ainsi de façon permanente, en vous mettant face à la gravité, à des changements de direction, au dédoublement de votre petit cube ou à de violentes accélérations de scrolling qui rendent l’action extrêmement difficile à lire pendant une partie du niveau.
Le titre est d’autant plus varié qu’en plus d’incarner ce petit dé, vous aurez également droit à des transformations en vaisseau spatial, en soucoupe volante ou encore en disque, chacune de ces mutations temporaires étant liée à des phases de gameplay bien spécifiques et de plus en plus complexes au fil de la quinzaine de niveaux officiels disponibles. Très vite, les tableaux sobres voire un peu fades du début de l’aventure laisseront la place à de véritables œuvres d’art psychédéliques accompagnées de déluges d’effets et de couleurs : attention les yeux… et les oreilles ! Car le titre ne fait pas les choses à moitié : chaque niveau se cale à la perfection sur une bande-son d’une redoutable efficacité. Le travail accompli force le respect, chaque changement de rythme dans la piste sonore se ressentant immédiatement dans le jeu. Les différentes tonalités, à forte tendance électro/dubstep, sont de grande qualité et collent on ne peut mieux à l’ambiance et au spectacle de haute volée qui s’offre à vous.
Mais… ce jeu veut ma mort !
Au-delà de ces mécaniques variées et de cette complémentarité très bien exploitée entre le sonore et le visuel, Geometry Dash s’appuie sur d’autres atouts pour motiver le joueur sur le long terme, comme son éditeur de niveaux et sa communauté extrêmement prolifique. Des packs de niveaux sont ainsi disponibles, portant le total des challenges à plus d’une centaine. Alors que le portrait semble idyllique, il convient toutefois d’insister sur ce que vous avez cru comprendre tout au long de cet article : le soft est difficile, très difficile, peut-être même trop difficile et potentiellement réservé à une certaine élite. Les derniers niveaux officiels et la majorité des tableaux de la communauté sont en effet redoutables, et les plus exigeants d’entre eux ne requerront pas des dizaines mais plutôt des milliers de tentatives de votre part pour être menés à bien, voire davantage. Les niveaux extrêmes de Geometry Dash, nommés « Demon », présentent des pics de difficulté souvent à la limite de l’insoutenable. Dès lors, la prouesse n’est plus de finir le niveau mais d’arriver, plus modestement, à en achever la plus grande partie possible (comptée en pourcentage).
Chaque geste de votre part exige ici un timing d’une précision chirurgicale, en plus de réflexes surhumains. Et la frustration peut être grande, d’autant plus que les niveaux sont longs, très longs, et durent en moyenne plus d’une minute et trente secondes. Cela peut vous paraître ridicule mais, dans le feu de l’action et sans le moindre droit à l’erreur, permettez-moi de vous garantir que ça passe très lentement ! Fort heureusement, le jeu dispose d’un mode Practice dans lequel les checkpoints sont exagérément nombreux, permettant de s’entraîner des heures et des heures. Mais ne rêvez pas : c’est bien en mode Normal, où la moindre erreur est immédiatement sanctionnée d’un retour à la case départ, que vous devrez prouver votre talent. A la clé, de nouvelles couleurs et de nouvelles formes pour personnaliser votre petit personnage. On notera les références à quelques jeux vidéo qui sont toujours bonnes à prendre, comme la possibilité d’incarner la tête d’un Creeper de Minecraft.
Points forts
- Des niveaux tout simplement mémorables
- Mécaniques de jeu variées
- Une parfaite adéquation entre chaque tableau et son OST dédiée
- Contenu virtuellement illimité
- Un challenge largement à la hauteur des attentes les plus folles
Points faibles
- Parfois trop difficile et frustrant pour certains ?
Pour moins de deux euros, soit un tarif ridicule, Geometry Dash est sans doute un des jeux les plus aboutis que vous trouverez sur les stores d’applications mobiles (App Store et Google Play), et dans tous les cas le meilleur de son genre. Elitiste à souhait, délicieusement difficile, très complet et fort d’une communauté qui ne cesse de l’enrichir davantage, le soft n’est clairement pas réservé à tous les publics et peut parfois se montrer particulièrement frustrant. Mais si le challenge, aussi élevé soit-il, ne vous effraie pas, vous trouverez votre bonheur sur cette référence absolue du genre, unanimement acclamée par les joueurs. Indispensable !