Au lancement du jeu, Pro Rugby Manager 2015 nous offre 2 choix : effectuer un match de gala avec n'importe quelle écurie du Top 14, de la Pro D2, du Pro 12 et des 2 premières divisions anglaises, ou bien se lancer dans une carrière avec ces mêmes équipes. On aurait sans doute aimé un peu plus de diversité, avec notamment les championnats de l'hémisphère Sud comme le Super 14, mais cela n'a fort heureusement pas d'incidence sur la gestion à proprement parler et notamment sur le recrutement, puisque la plupart des meilleurs joueurs mondiaux sont bien présents. Leur nom a simplement été modifié légèrement, absence de licences oblige. Bref, à ce niveau, il n'y a pas grand-chose à redire, d'autant que les effectifs semblent globalement être à jour.

Un mode Carrière incomplet

Attardons-nous donc maintenant sur le cœur du jeu, à savoir le mode Carrière. Il s'agit d'y emmener vers les sommets n'importe quelle équipe des ligues citées précédemment en gérant le recrutement du staff et des joueurs, le repérage, le sponsoring, les infrastructures et le coaching en match. Du moins en théorie, puisque dans les faits, les choses sont extrêmement limitées. Les entraînements par exemple sont restreints à choisir une des 2 orientations possibles par poste, sans pouvoir réellement assigner un entraîneur à un joueur et définir ses exercices. La gestion des finances est quant à elle inexistante puisqu'il est tout simplement impossible de fixer les prix des billets, du merchandising, etc. Malgré cela, l'interface parvient à être lourde et contre intuitive. Pour preuve, on ne peut même pas rechercher un joueur selon sa moyenne générale. Il faut donc systématiquement chercher selon un élément statistique donné puis choisir manuellement en cliquant sur chaque nom. Ajoutez à cela la disparition de tout tri préalablement effectué en fermant une fenêtre pop-up et vous tenez un système assez lourd et peu user friendly.

Et ce n'est pas tout ! Des bugs viennent parfois couronner le tout. Par exemple, je me suis retrouvé dans l'incapacité de poursuivre l'aventure suite au carton rouge d'un de mes joueurs. En effet, il m'était impossible de le placer dans la réserve sans qu'on m'indique qu'il était bloqué, et je ne pouvais pas non plus lancer le moindre match sans le retirer de l'alignement. Ennuyeux non ? D'ailleurs, ce n'est pas la seule incohérence notable. Voir que les joueurs atteignent leur potentiel maximum à 22 ans et qu'ils commencent à décliner à partir de 27 ans (piliers compris) a ainsi tout de l'hérésie. Leurs souhaits peuvent également être surprenants. C'est le cas de nombreux joueurs étrangers qui refusent catégoriquement de se déplacer en France, et ce quel que soit le salaire proposé, alors qu'ils seraient enclins à jouer en Angleterre ou en Italie. Finalement, on est très très loin des références du genre, le seul point réellement intéressant étant de constituer son équipe de rêve au fur et à mesure en tenant compte des restrictions budgétaires des plus petits clubs. En somme, PRM 2015 n'apporte quasiment rien par rapport à son prédécesseur sorti il y quasiment 10 ans, ce qui ne joue pas en sa faveur.

Des matchs inintéressants

Au niveau des matchs, là encore, on retrouve en grande partie ce qui se faisait par le passé. Au choix, il est possible de simuler un match, ou bien de le jouer en 2D ou en 3D. Ne vous attendez toutefois pas à des merveilles au niveau de cette dernière option, puisque le rendu parvient à être moins détaillé que celui de PRM 2005. Pire, seuls 4 stades ont été modélisés. Cela ne serait toutefois pas gênant si on pouvait avoir une réelle influence sur le déroulement du match. Ici, on se contente de fixer l'intensité de la défense et la fréquence du jeu au pied tout en orientant le jeu vers les avants, les ailes ou le centre. Et c'est tout ! Le reste du temps, on se contente de regarder le déroulement du match en effectuant de temps à autre un petit remplacement. Là encore, l'interface n'est pas optimale puisqu'on ne nous indique même pas les postes des joueurs, ce qui peut parfois donner de mauvaises surprises. Enfin, la dernière tâche qui nous incombe est de définir une stratégie après une touche ou une mêlée, ce qui sincèrement, ne semble pas changer quoi que ce soit au comportement des joueurs. Couplé à une absence totale de commentaires sur l'action, cela contribue à faire de ces séquences des grands moments d'ennui. Bref, ce Pro Rugby Manager 2015 est loin d'être une réussite.