Citer War Thunder en début de test n’est pas totalement innocent car c’est à Gaijin, fondateur du jeu, que l'on doit l'édition de Star Conflict qui reprend les bases de sa licence la plus célèbre mais aussi celles de la série des World of : accès à un hangar, matchmaking rapide et entrée en matière immédiate. Est-ce à dire qu’il ne s’agit que d’une vulgaire transposition de chars d’assaut dans l’espace ? Pas vraiment, en dépit des nombreux éléments qui le laissent penser.

World of Starship

A votre arrivée dans Star Conflict, vous aurez le choix entre 3 factions, chacune disposant de ses forces et de ses faiblesses ainsi que de son propre arbre technologique. Choisir l’une plutôt que l’autre déterminera le type de contrats que vous aurez à remplir pour gagner de l’argent, des points de réputation et débloquer de nouvelles technologies. La bonne idée de Star Conflict a été de saupoudrer l’accès aux combats avec des buts définis à atteindre pour engranger de la monnaie en jeu : remporter tel ou tel type de victoire, avec un type de vaisseau particulier, ces objectifs feront autant office de tutoriel pour les nouveaux venus que de prétexte à toujours repartir au front pour les plus habitués au jeu. Si nous aurions aimé qu’une trame narrative soit nettement plus développée, un début de scénario laisse deviner un vrai potentiel que l’on espère voir accentué dans la pratique par la suite.

Si les War Thunder et autres World of se distinguent surtout pour l’immédiateté avec laquelle vous rentrez dans une partie, Star Conflict est quant à lui nettement moins intuitif au niveau de son interface. C’est bien simple : le hangar est plutôt mal fichu, surchargé, et les différentes options d’optimisation de son vaisseau ou les nombreuses monnaies ne sont pas aisément identifiables. En fait, seuls les habitués des jeux de tanks / avions n’auront pas trop de mal à s’y retrouver, il faudra aux autres un léger temps d’adaptation. Car en définitive, rien ne change fondamentalement dans la manière de progresser à l’exception des noms que portent les différentes monnaies ou types d’expérience par véhicules. Vous gagnerez une certaine quantité de « Synergie » par vaisseau lors de vos combats, qui vous permettront de l'upgrader pour enfin débloquer le tiers suivant dans l’arbre technologique, moyennant quelques crédits virtuels. Les types de vaisseaux sont au nombre de trois et répondent bien entendu à 3 fonctions différentes (attaque pure, soutien, défense), et il vous sera régulièrement recommandé d’utiliser chaque catégorie afin de vous faire la main. Ces différentes catégories ne sont pas anodines et la façon dont les vaisseaux se jouent change radicalement votre partie, un très bon point, donc.

Un système de progression connu mais diversifié

Un fois le vaisseau sélectionné, il est plus que temps de s’atteler à ce qui vous occupera 90% du temps : les combats. Vous avez le choix entre jeu PvP et PvE. Si bien entendu le premier mode est celui qui sera le plus palpitant avec ses différents modes de jeu, le PvE sera surtout prétexte à engranger de l’argent assez rapidement pour vous permettre de franchir les tiers supérieurs de votre arbre technologique. Les missions ne sont pas particulièrement variées et deux d'entre elles ne sont d'ailleurs accessibles qu'une fois un certain niveau de vaisseau atteint. Ce mode reste toutefois un bon moyen de se faire la main avant de se lancer dans le grand bain du joueur contre joueur. Le PvP comprend quant à lui différents types de parties : Domination, Capture de points, Détonation... les activités ne manquent pas et leurs approches sont variées. Ainsi Star Conflict permet au joueur de diversifier ses sessions de jeu et pourrait par conséquent ne pas perdre en chemin les joueurs les plus volages.

Une fois en jeu et quelle que soit la mission choisie, les qualités esthétiques de Star Conflict sautent aux yeux et devraient mettre tout le monde d'accord. Si techniquement le jeu n'est pas renversant, la sensation (factice) d'immensité de la carte, le design des vaisseaux et les jeux de couleur permettent vraiment au titre de Gaijin de favoriser l'immersion du joueur en plein dogfight. Malheureusement, la prise en main, certes arcade, révèle une certaine lenteur dans la maniabilité des vaisseaux, même les plus rapides, et il sera nécessaire de progresser plus avant dans l'arbre technologique de vos vaisseaux pour espérer bénéficier d'un jeu plus rythmé, mais également un peu plus intéressant. Ce qui devrait sans nul doute décourager les moins persévérants d'entre vous. Star Conflict, dans sa version finale, est encore récent et assez confidentiel, ainsi le team play ne prend vraiment son sens qu'une fois passés les 2 premiers tiers de vaisseaux à moins que vous ne choisissiez (et c'est recommandé) de jouer avec quelques amis. Malgré tout, les nombreuses possibilités de customisation des modules de vos vaisseaux permettent de varier le gameplay et l'approche tactique sans que la lassitude ne pointe trop vite le bout de son nez. Le jeu peut tout à fait se maîtriser avec de la pratique, de telle sorte qu'un vaisseau faible peut venir à bout d'un engin plus élaboré avec un peu de stratégie. Un point déterminant pour les joueurs acharnés.

Un free-to-play à la boutique équilibrée

Une fois la bataille remportée, ou échouée, vous aurez accès à une certaine quantité d'argent que vous pourrez librement dépenser dans l'achat de nouveaux engins ou dans l'amélioration de certains modules destinés à améliorer les capacités de votre vaisseau. Par ailleurs, et vous ne devriez pas être perdu si vous avez joué à n'importe quel World of de la Terre, de l'expérience attribuée à votre vaisseau sera engendrée et disponible pour passer au deuxième palier d'évolution, tandis qu'upgrader un véhicule d'un niveau à un autre vous permettra d'ajouter des implants à votre pilote afin d'en accroître les performances. En somme, le modèle économique reste globalement le même que celui des standards du genre, et la boutique ne déroge pas à la règle puisque d'une manière générale, les bonus accordés en cas d'achats réels se mesurent en temps gagné et non en puissance ou encore en personnalisation permanente mais uniquement cosmétique.