Zeno Clash est de retour pour mettre un peu de folie dans nos vies. Avec ce second opus, le studio Ace nous fait continuer l'épopée de Ghat et de ses frères et sœurs. Plus de temps à perdre, serrez les poings et jetez-vous dans la mêlée.
Basé quelques années après les événements du premier, Zeno Clash 2 nous ramène à Zenozoik où le Golem tente de restaurer peu à peu l'ordre. Tout commence lorsque Rimat, la sœur de Ghat, vient faire part à celui-ci de son refus de laisser Père-Mère pourrir en prison. S'ensuit alors une quête pour la vérité qui ne peut se régler que de la seule façon que connaît Ghat : à grands coups de poing dans la figure. Comme dirait l'autre : "Mais moi les dingues, j'les soigne, j'm'en vais lui faire une ordonnance, et une sévère !".
"Et puis crac, un bourre-pif !"
C'est avec plaisir que l'on retrouve le gameplay original du premier opus. Même si quelques énigmes pavent la voie de Ghat, le gros de l'aventure se passe à envoyer son poing dans la figure de tout ce qui se met en travers de votre route (c'est-à-dire à peu près tout). Le jeu est centré sur des combats à mains nues à la première personne à base d'esquives et de mandales. Comme dans un jeu de combat, il ne s'agit pas ici de se jeter à corps perdu dans un tourbillon de bourre-pifs mais de maîtriser aussi bien l'attaque que les parades ainsi que le timing afin de triompher de vos adversaires. Les développeurs ont fait un travail d’orfèvre sur la réactivité du personnage et sur les effets visuels pour faire ressentir au joueur toute la brutalité du combat à grands coups de flous et de vibrations. Pour venir à bout des ennemis les plus résistants, vous devrez cela dit encore une fois dénicher un marteau. On note tout de même quelques nouveautés au niveau du gameplay qui viennent pimenter les combats. Si on retrouve les grenades-crânes en armes secondaires, le joueur récupère aussi d'autres gadgets au cours de ses pérégrinations. Avec l'un d'eux vous pourrez par exemple lier deux ennemis pour que l'un subisse les coups que vous assénez à l'autre, et vice versa. Des mécanismes que vous devrez utiliser pour compenser une infériorité numérique constante malgré la possibilité d'appeler à la rescousse des compagnons pour les combats les plus importants. On note aussi l'apparition de points de compétences à dépenser dans quatre catégories : Force, Endurance, Santé et Leadership (ce dernier déterminant la puissance des alliés que vous pouvez recruter). Même les armes à feu que le joueur peut utiliser de temps en temps ont été améliorées, devenant bien pratiques dans les situations délicates.
Il est complètement fou ce mec !
Le premier opus avait déjà été très clair sur ce point : Zenozoik est un monde empreint d'une folie douce constante. En effet, si le joueur passe son temps à tatanner un peu de tout, il lui arrive surtout de tatanner n'importe quoi. Entre les hybrides humains-animaux (vous avez toujours rêvé de mettre votre poing dans la gueule de l'homme castor ? C'est au programme), les animaux étranges, et les ennemis tout simplement indescriptibles, vous apprendrez vite à ne pas vous poser trop de questions. On y retrouve aussi les Corwids, peuple anarchiste vivant dans les bois et ayant chacun un grain bien particulier (mention spéciale pour Helim, qui met un point d'honneur à arracher les yeux de tout le monde dans l'espoir de devenir invisible). L'environnement lui-même semble sorti d'une peinture de Dali sous acide. C'est pourquoi ces petits malins de Ace ont remplacé l'ancien level design découpé en chapitres pour offrir au joueur un monde ouvert. Même s'il n'atteint pas la superficie de celui de Skyrim, on apprécie de se balader tranquillement dans cet océan de démence. Le jeu s'est débarrassé de beaucoup de contraintes et le joueur peut par exemple déclencher un combat en ville en balançant son poing dans la figure d'un passant "innocent". Quelques objets à collectionner ont aussi été dispersés dans le monde pour rendre l'exploration plus intéressante. Alors que le côté carcan du premier était un frein, ce second opus parvient parfaitement à plonger le joueur dans son atmosphère entre brutalité aveugle et poésie surréaliste.
Moi, j'connais qu'une loi, celle du plus fort
Mais le jeu ne se contente pas d'être un simple festival de folie douce enveloppé dans un gant de boxe en velours. En effet, le scénario lui-même, à l'image du premier, sert une réflexion à tendance anarchiste sur les règles de notre société. Si le premier se concentrait sur la relation à la famille, ce second opus orbite autour de questions telles que ce qui rend quelqu'un civilisé ou l'utilité de la loi. Chaque petit grain de folie (de ce désert de démence) est en fait une allégorie ou une image pour une de ces questions. Cela dit, le jeu ne met pas le flingue sur la tempe du joueur et ce dernier est libre d'aborder l'aventure comme il l'entend, à savoir en l'acceptant comme une sorte de pamphlet vidéoludique ou comme une distraction passive. Bien sûr, il fallait que quelque chose souffre au milieu de toutes ces qualités, et c'est la qualité graphique. Cette dernière est en dents de scie pendant tout le jeu, capable du pire comme du meilleur. Cela dit, on pardonne vite au jeu ce bémol tant il est facile de se plonger dans l'univers. De plus, vous ne serez plus seul à explorer ces landes aliénées. Vous pourrez rejoindre (ou être rejoint) par un autre joueur en ligne pour allier vos forces dans cette épopée. "Faut r'connaître... c'est du brutal !".
Points forts
- Des combats dynamiques
- Un gameplay original
- Un environnement riche
- Un scénario intéressant
Points faibles
- Une réalisation graphique parfois à la traîne
Rangez votre drogue de prédilection, Zeno Clash est de retour et il y en aura pour tout le monde. Les combats satisferont les excités de la manette sans problème, les environnements peuvent être utilisés comme LSD de substitution et les réflexions du scénario auraient certainement ravi notre ami Bob. Il vous faudra 4 heures pour finir l'histoire sans se presser, un peu plus si vous cherchez à percer tous les secrets de Zenozoiks ou que vous vous arrêtez pour regarder le paysage. Le jeu est disponible pour une quinzaine d'euros sur Steam. A ce prix-là, on dit "Yes sir !".